[Stefansson, Jon Kalman] Entre ciel et terre

Titre : Entre ciel et terre
Auteur : Jon Kalman Stefansson
Editeur : Gallimard
Nombre de pages : 237
Date de parution :février 2010

Résumé :
" Certains mots sont probablement aptes à changer le monde, ils ont le pouvoir de nous consoler et de sécher nos larmes. Certains mots sont des balles de fusil, d'autres des notes de violon. Certains sont capables de faire fondre la glace qui nous enserre le coeur et il est même possible de les dépêcher comme des cohortes de sauveteurs quand les jours sont contraires et que nous ne sommes peut-être ni vivants ni morts ". Parfois les mots font que l'on meurt de froid. Cela arrive à Bàrôur, pêcheur à la morue parti en mer sans sa vareuse. Trop occupé à retenir les vers du Paradis perdu du grand poète anglais Milton, il n'a pensé ni aux préparatifs de son équipage ni à se protéger du mauvais temps. Quand, de retour sur la terre ferme, ses camarades sortent du bateau son cadavre gelé, son meilleur ami, qui n'est pas parvenu à le sauver, entame un périlleux voyage à travers l'île pour rendre à son propriétaire, un vieux capitaine devenu aveugle, ce livre dans lequel Bàrôur s'était fatalement plongé, et pour savoir s'il a encore la force et l'envie de continuer à vivre. Par la grâce d'une narration où chaque mot est à sa place, nous accompagnons dans son voyage initiatique un jeune pêcheur islandais qui pleure son meilleur ami : sa douleur devient la nôtre, puis son espoir aussi. Entre ciel et terre, d'une force hypnotique, nous offre une de ces lectures trop rares dont on ne sort pas indemne. Une révélation...

Mon avis :
Le roman de Stefansson décrit la vie difficile des marins islandais. Ils sont peu de choses face à la nature meurtrière, face à la mer. Mais ils n'ont pas le choix. Pour réaliser leurs modestes rêves, ils doivent partir pêcher la morue sur les barques à six rames. Ils ne savent même pas nager mais ils croient en Dieu.
Pourtant,Barour, pour avoir privilégier la lecture d'un poème de Milton "Le paradis perdu", en oubliera sa chaude vareuse et mourra de froid sur la barque. Son ami, le gamin, choqué, s'enfuit au village pour rendre ce livre au capitaine aveugle Kolbeinn, car il est cause de la mort de son ami.C'est une fuite vers la mort car la vie ne lui promet plus rien.
Les mots sont à l'image de ce pays, dur et froid. L'auteur décrit quelques portraits de marins, qui ont souvent côtoyer la mort et se consolent dans l'alcool.
C'est un livre sur le sens de la vie, sur l'amitié et sur ce monde particulier de la mer.
Avec ce court extrait, je vous laisse apprécier la plume de Stefansson.
"Les mots ont parfois le pouvoir des trolls et ils sont capables d'abattre
les dieux, ils peuvent sauver des vies et les anéantir. les mots sont des flèches, des balles de fusil, des
oiseaux légendaires lancés à la poursuite des héros, les mots sont des poissons immémoriaux qui découvrent un secret terrifiant au fond de l'abîme, ils sont un filet assez ample pour attraper le monde et embrasser les cieux, mais parfois, ils ne sont rien, des guenilles usées, transpercées par le froid, des forteresses caduques que la mort et le malheur piétinent sans effort."

Tu l'as lu pour la lecture co, Jostein ? C'est également le titre que j'ai choisi mais si c'est le cas, dis-le moi, il est mal placé...

Non, je l'ai lu de manière personnelle parce que j'essaie de participer au 9 eme prix du Télégramme et il fait partie de la liste.
Le principe est de lire au minimum cinq livres de la sélection et de voter pour son préféré. Mais si c'est nécessaire pour la cohérence du site, tu peux déplacer.

ok pas de souci : non ce n'est pas nécessaire pour la cohérence du site Merci Jostein!

Très beau roman que ce lui-ci, l'apprentissage du gamin, l'évolution des sentiments, la beauté de l'écriture, splendide. J'ai lu ce roman car je n'avais encore rien lu de la littérature scandinave et je ne fus pas déçu. Merci pour ta belle critique

Un très beau roman sur l’amitié, la mort d’un être cher et la mémoire de son souvenir avec, en toile de fond, la rude vie des pécheurs à la morue d’Islande et la beauté sauvage de ce pays. Un récit à plusieurs facettes: la communauté des pécheurs, leur vie, leur relation à la mer, à la mort et à Dieu, l’amitié entre un adulte et un enfant, leur lien à travers la lecture et la poésie dans un monde si dur. L’arrivée de la mort et de toutes les questions qui surgissent à l’occasion d’un tel drame. Et encore bien d’autres fragments de vie, d’amour, de relation entre les êtres d’une communauté avec ses classes sociales, l’importance de l’argent, le désir de fuir cette vie. Il y aurait de quoi remplir un autre livre des questions existentielles, coups de projecteur sur l'ame humaine qui parsèment ce très beau roman. Le tout dans une superbe atmosphère qui décrit l’Islande à travers les saisons. A conseiller aux amoureuses et amoureux des livres du Nord.

je suis tentée, je le note merci

merci Motard pour cette critique alliée à celle de Jostein je me le note il m'a l'air très joli

Auteur découvert grâce à ma médiathèque qui dans le cadre du thème "L'HIVER NORDIQUE" a sorti de ses réserves les auteurs de ces pays lointains.


A lire absolument, une pure merveille, passionnant.    pour vos avis auxquels j'adhère