[Stross, Charles] Crépuscule d'acier
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Qu'avez vous pensé de "Crépuscule d'acier" de Charles Stross ?
[Stross, Charles] Crépuscule d'acier
Crépuscule d'acier de Charles Stross
Le Livre de Poche, Science Fiction
535 p.; 2003 "Singularity sky"; 2008
Quatrième de couverture:
Nouvelle République, planète plutôt arriérée et en tout cas coincée côté culture pour ce XXVe siècle, subit l'invasion du Festival.
Le Festival est une société galactiquement itinérante post-Singularité. Elle fait pleuvoir sur Nouvelle République une nuée de téléphones qui ne disent qu'une chose : « Bonjour. Tu veux bien nous distraire ? »
De la réponse dépend la récompense. Ainsi, des armes.
Il n'en faut pas plus pour déclencher la Révolution. Et pour conduire les autorités à imaginer pour la vaincre de remonter le temps.
Et risquer l'anéantissement de cette partie de la Galaxie, car l'Eschaton déteste qu'on touche à son histoire.
C'est qui, l'Eschaton ?
Charles Stross est le plus prometteur et le plus déjanté des nouveaux venus sur la scène de la science-fiction.
Crépuscule d'acier a manqué de peu le prix Hugo 2004.
Lecture
Martin Springfield est ingénieur de marine. Il a été engagé par le gouvernement de la Nouvelle-République pour effectuer une mise à niveau des moteurs de sa flotte stellaire de combat.
Terrien, il se rend donc dans cette union de planètes technophobe qui vit au rythme ralenti d'une ploutocratie aristocratique interdisant le progrès technique aux masses.
C'est le moment que choisit "Le Festival" pour prendre contact avec la Nouvelle-République. Le Fastival est une entité consciente incarnée en une multitude de formes parfois antagonistes, ni bonnes ni mauvaises, juste à la recherche de sa nourriture : l'information. Le désordre et l'anarchie s'installent rapidement, plus ou moins guidés par les révolutionnaires locaux.
Martin rencontre une autre terrienne, femme envoutante et mystérieuse. Rachel est sans doute plus qu'elle ne paraît. Mais Martin n'est pas non plus un simple meccano de luxe.
Avis
Ce livre peut être rattaché au style de la "Hard-Science", branche de la SF que j'apprécie. (voir à ce sujet la chronique de "Axiomatique" de Greg Egan). Mais ici ce style d'écriture, plutôt que de se fondre au service d'une histoire paraît une fin en soi. Sur les plus de 500 pages, un tiers d'explications techniques s'accumule. Cela alourdit énormément la lecture. Les éléments fournis sont très souvent redondants et même répétitifs. Au bout de la vingtième remarque sur le fait que "un vaisseau transportant un trou noir de la masse d'une montagne n'est pas très maniable", on n'a qu'une envie : passer à la suite, surtout lorsque cette remarque se fait à chaque fois sous la forme de deux pages d'explications . Cette technologie qui devrait assoir la véracité de l'univers et le crédibiliser ne fait en fait que le masquer. Le monde technologique est à peine entraperçu, le monde rétrograde n'est même pas présenté physiquement et très peu socialement.
Deux autres éléments du livre m'ont également gâché le plaisir de la lecture. Tout d'abord il existe dans ce monde des "Cornucopia", ou cornes d'abondance capables de fabriquer tout et n'importe quoi par restructuration atomique. La masse de carburant nécessaire à de telles transformations avoisinerait celle d'une planète, mais ce sont ici des modèles portables sous forme de malles. A partir du moment où ces objets existent, plus aucun bien physique ne fait l'objet d'une recherche dans l'histoire. On se demande bien pourquoi également elles sont tantôt utilisées, tantôt non. On a parfois de savantes et laborieuses explications. Mais comme elles font partie des pages à zapper sous peine de somnolence, ce n'est pas très crédible.
L'autre élément est l'ensemble de manifestations qui accompagnent Le Festival. L'auteur a sans doute voulu faire loufoque ? Il n'a fait que absurdité, incohérence, fouillis. Là où John Brunner questionnait sur la pérennité de l'être et l'intégrité de la conscience dans "Les productions du temps", l'auteur, bien qu'utilisant un peu les mêmes schémas, laisse une impression de n'importe quoi. Le Festival, de concept intéressant, se transforme en cirque dangereux, minable et ringard.
Même les sujets du choc des civilisations ou de la justification des révolutions par l'opposition, qui auraient pu sous-tendre ce livre sont éludés.
Les personnages sont eux plus intéressants. Je n'ai retenu que Martin et Rachel d'un lot d'acteurs dont le sort me laissait indifférent. Ces deux "agents" que l'on pense être moteurs de l'histoire se contentent finalement de subir sauf pour tenter de sauver leurs peaux. Leur histoire commune permet heureusement de garder un certain fil d'intérêt au livre.
Plus prometteur, l'Eschaton que je voyais déjà comme un Gritche d'Hypérion, reste en fait une entité externe, floue et servant d'alibi.
Tout cela m'amène à considérer ce livre comme bien lourd. Peut-être élagué aurait-il pu me capter, mais en l'état, il n'a été qu'un bon entraînement à la lecture rapide.
Conclusion:
Un livre plein d'idées qui aurait pu être passionnant mais se révèle inabouti et indigeste.
Ma note : 10/20.
Nouvelle République, planète plutôt arriérée et en tout cas coincée côté culture pour ce XXVe siècle, subit l'invasion du Festival.
Le Festival est une société galactiquement itinérante post-Singularité. Elle fait pleuvoir sur Nouvelle République une nuée de téléphones qui ne disent qu'une chose : « Bonjour. Tu veux bien nous distraire ? »
De la réponse dépend la récompense. Ainsi, des armes.
Il n'en faut pas plus pour déclencher la Révolution. Et pour conduire les autorités à imaginer pour la vaincre de remonter le temps.
Et risquer l'anéantissement de cette partie de la Galaxie, car l'Eschaton déteste qu'on touche à son histoire.
C'est qui, l'Eschaton ?
Charles Stross est le plus prometteur et le plus déjanté des nouveaux venus sur la scène de la science-fiction.
Crépuscule d'acier a manqué de peu le prix Hugo 2004.
Lecture
Martin Springfield est ingénieur de marine. Il a été engagé par le gouvernement de la Nouvelle-République pour effectuer une mise à niveau des moteurs de sa flotte stellaire de combat.
Terrien, il se rend donc dans cette union de planètes technophobe qui vit au rythme ralenti d'une ploutocratie aristocratique interdisant le progrès technique aux masses.
C'est le moment que choisit "Le Festival" pour prendre contact avec la Nouvelle-République. Le Fastival est une entité consciente incarnée en une multitude de formes parfois antagonistes, ni bonnes ni mauvaises, juste à la recherche de sa nourriture : l'information. Le désordre et l'anarchie s'installent rapidement, plus ou moins guidés par les révolutionnaires locaux.
Martin rencontre une autre terrienne, femme envoutante et mystérieuse. Rachel est sans doute plus qu'elle ne paraît. Mais Martin n'est pas non plus un simple meccano de luxe.
Avis
Ce livre peut être rattaché au style de la "Hard-Science", branche de la SF que j'apprécie. (voir à ce sujet la chronique de "Axiomatique" de Greg Egan). Mais ici ce style d'écriture, plutôt que de se fondre au service d'une histoire paraît une fin en soi. Sur les plus de 500 pages, un tiers d'explications techniques s'accumule. Cela alourdit énormément la lecture. Les éléments fournis sont très souvent redondants et même répétitifs. Au bout de la vingtième remarque sur le fait que "un vaisseau transportant un trou noir de la masse d'une montagne n'est pas très maniable", on n'a qu'une envie : passer à la suite, surtout lorsque cette remarque se fait à chaque fois sous la forme de deux pages d'explications . Cette technologie qui devrait assoir la véracité de l'univers et le crédibiliser ne fait en fait que le masquer. Le monde technologique est à peine entraperçu, le monde rétrograde n'est même pas présenté physiquement et très peu socialement.
Deux autres éléments du livre m'ont également gâché le plaisir de la lecture. Tout d'abord il existe dans ce monde des "Cornucopia", ou cornes d'abondance capables de fabriquer tout et n'importe quoi par restructuration atomique. La masse de carburant nécessaire à de telles transformations avoisinerait celle d'une planète, mais ce sont ici des modèles portables sous forme de malles. A partir du moment où ces objets existent, plus aucun bien physique ne fait l'objet d'une recherche dans l'histoire. On se demande bien pourquoi également elles sont tantôt utilisées, tantôt non. On a parfois de savantes et laborieuses explications. Mais comme elles font partie des pages à zapper sous peine de somnolence, ce n'est pas très crédible.
L'autre élément est l'ensemble de manifestations qui accompagnent Le Festival. L'auteur a sans doute voulu faire loufoque ? Il n'a fait que absurdité, incohérence, fouillis. Là où John Brunner questionnait sur la pérennité de l'être et l'intégrité de la conscience dans "Les productions du temps", l'auteur, bien qu'utilisant un peu les mêmes schémas, laisse une impression de n'importe quoi. Le Festival, de concept intéressant, se transforme en cirque dangereux, minable et ringard.
Même les sujets du choc des civilisations ou de la justification des révolutions par l'opposition, qui auraient pu sous-tendre ce livre sont éludés.
Les personnages sont eux plus intéressants. Je n'ai retenu que Martin et Rachel d'un lot d'acteurs dont le sort me laissait indifférent. Ces deux "agents" que l'on pense être moteurs de l'histoire se contentent finalement de subir sauf pour tenter de sauver leurs peaux. Leur histoire commune permet heureusement de garder un certain fil d'intérêt au livre.
Plus prometteur, l'Eschaton que je voyais déjà comme un Gritche d'Hypérion, reste en fait une entité externe, floue et servant d'alibi.
Tout cela m'amène à considérer ce livre comme bien lourd. Peut-être élagué aurait-il pu me capter, mais en l'état, il n'a été qu'un bon entraînement à la lecture rapide.
Conclusion:
Un livre plein d'idées qui aurait pu être passionnant mais se révèle inabouti et indigeste.
Ma note : 10/20.
Un second tome du même auteur a été publié , également au Livre de Poche, il s'agit de "Aube d'acier"
Invité- Invité
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