[Verdon, John] 658
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Sara2a
Solitaire
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Votre avis sur "658", de John Verdon
[Verdon, John] 658
David Gurney est un ex-flic de 47 ans, jeune retraité, qui vit avec sa femme Madeleine à la campagne, loin de New York où il exerçait son travail. Sa réputation de chasseur de serial killers, intuitif et à l’esprit extraordinairement logique, a largement dépassée les frontières de l’état de New York, et c’est tout naturellement qu’un de ses anciens copain d’université s’adresse à lui quand un inconnu lui envoie des poèmes inquiétants et étranges, menaçant en même temps de révéler des aspects de sa vie passée qu’il préfèrerait oublier.
Presque malgré lui, et surtout malgré sa femme Madeleine qui souhaiterait partager avec lui autre chose que des enquêtes, Gurney est embringué dans une histoire qui va le mener bien loin de sa vie tranquille de retraité.
Ce livre, le premier de son auteur, est une vraie réussite. Son côté le plus impressionnant repose sur l’intensité et la crédibilité que l’auteur parvient à donner à ses différents personnages, mêmes les secondaires. Je rappelle ce que disait Nicolas Sker ( auteur du roman le premier crâne ) dans son entretien publié sur un polar, à propos des thrillers : « tu mets le doigt sur la plus grande difficulté du thriller selon moi. Faire exister des personnages quand l’intrigue est si forte. Dans ce genre de roman, les personnages sont dans une urgence et l’histoire a tendance à les écraser. Il est donc très difficile de prendre du temps pour leur donner une épaisseur psychologique totalement satisfaisante. La plupart des auteurs font le choix de la caricature.».
Or chez John Verdon, la réussite est à cet égard totale ; ses personnages sont à l’opposé des caricatures que l’on peut trouver (par exemple) chez l’auteur de thrillers le plus populaire au monde : James Patterson. Le héros de 658 est saisi dans toute la complexité de sa vie conjugale, dans toutes ses difficultés psychologiques liées à la mort de son fils quelques années plus tôt, dans toutes ses interrogations sur les différentes pistes possibles dans la recherche du tueur, des rapports qu’il établit avec ses collègues et des liens qu’il tisse avec eux. Et la plupart des personnages secondaires sont traités de la même façon, avec une telle maîtrise, que chacun d’eux va rester dans notre mémoire une fois le livre refermé.
Le risque, comme le souligne Nicolas Sker, était que tout cela ne se fasse au détriment du suspense. Ici, au contraire, la richesse de l’écriture de l’auteur permet un suspense accru, car il s’étend tout à la fois de la dimensions psychologique jusqu’à celle de l’intrigue policière et des rebondissements attendus normalement à la fin de tout bon thriller. Et les questions que se pose le lecteur portent aussi bien sur les motivations du tueur, sur les procédés qu’il utilise pour parvenir à berner la police, que sur le fait de savoir si David et Madeleine vont enfin réussir à se rapprocher, à se comprendre, à tisser de nouveaux liens.
Ainsi l’auteur, en nous faisant pénétrer avec talent dans l’univers de ses personnages, augmente la crédibilité de son récit et l’intérêt que nous pouvons porter à son histoire, élargissant du même coup le champ habituel des thrillers « ordinaires ».
« Comme s’il appuyait sur une plaie enflammée pour juger du degré d’infection, il se força à remplacer « l’accident » par les mots précis qui lui étaient si pénibles :
la mort de notre fils de quatre ans.
Ces mots, il les prononçait toujours tout bas, pour lui-même, guère plus qu’un murmure. A ses propres oreilles, sa voix rendait un son éraillé et creux, comme si elle appartenait à quelqu’un d’autre.
Il ne pouvait pas supporter les pensées et les émotions qui accompagnaient ces mots, et il tenta de les chasser en sautant sur la première diversion à portée de main.
Se raclant la gorge, puis se détournant de la porte vitrée pour regarder Madeleine à l’autre bout de la pièce, il dit avec un enthousiasme exagéré :
— Et si on s’occupait du tracteur avant qu’il fasse nuit ? »
Mais outre le suspense psychologique, le suspense lié à la recherche du serial killer se conjugue à une intrigue policière brillante, pour laquelle John Verdon donne une solution aussi élégante qu’inattendue : le tueur prévient ses victimes en leur envoyant une série de poèmes troublants et inquiétants. Il les connait, leur dit-il, et il sait ce qu’ils pensent, mieux qu’ils ne le savent eux-mêmes. Pour les convaincre, il leur envoie une lettre dans laquelle il leur demande de penser à un nombre. L’ami d’enfance de David Gurney, d’abord dubitatif, avait pensé au nombre 658 (le titre du livre) d’une façon aléatoire, un nombre qui n’avait aucun rapport avec sa vie passée.
Bien sûr le tueur devine le nombre. Mieux, il pratique de la même façon avec ses autres victimes, avec la même réussite. Comment s’y prend-il, sachant que l’explication n’est pas liée au fantastique ou à la parapsychologie mais qu’elle est totalement rationnelle ? J’avoue m’être laissé piéger !
Arriverez-vous à deviner le mécanisme mis en place par le tueur ? C’est un des enjeux amusants de ce roman, même si ce n’est pas le principal, car encore une fois, les qualités narratives de l’auteur et son écriture suffisent largement au plaisir du lecteur.
Un très grand roman, donc, qui navigue entre thriller, suspense psychologique et intrigue policière classique.
Un nouvel auteur, John Verdon, dont il faut retenir le nom : j’attends son prochain roman avec impatience !
658, de John Verdon
Grasset
Juin 2011
20,90 €
Présentation de l'éditeur
Ancien alcoolique reconverti en gourou pour milliardaires dépressifs dans une clinique très privée, Mark Mellery reçoit un jour une lettre anonyme, lui demandant de se prêter à un petit jeu d'esprit à première vue inoffensif... Mais l'énigme ne tarde pas à prendre une tournure sanglante et terrifiante.
Appelé à résoudre une enquête en apparence insoluble, semée d'embûches et d'indices trop flagrants pour être honnêtes, le légendaire inspecteur David Gurney, jeune retraité du NYPD bientôt rattrapé par les démons de l'investigation, se lance aux trousses d'un meurtrier aussi inventif que machiavélique.
Invité- Invité
Re: [Verdon, John] 658
Une fois de plus Shamash merci pour cette excellente critique... Lorsque tu dis "...ses personnages sont à l’opposé des caricatures que l’on peut trouver (par exemple) chez l’auteur de thrillers le plus populaire au monde : James Patterson.", c'est curieux parce que je viens de lire mon premier livre de J. Patterson, et j'ai eu exactement le même sentiment... des personnages tout en superficialité!
Un auteur capable d'écrire en profondeur à la manière de John Verdon, enfin, d'après ton ressenti, est J.M. Sourvira.
Bon, encore un auteur que j'ai hâte de découvrir!
Un auteur capable d'écrire en profondeur à la manière de John Verdon, enfin, d'après ton ressenti, est J.M. Sourvira.
Bon, encore un auteur que j'ai hâte de découvrir!
Invité- Invité
Re: [Verdon, John] 658
Ta critique me donne très envie de le lire. Malheureusement il n'est pasprésent dans ma médiathèque, je le rajoute donc à ma liste d'attente : "à acheter quand il sortira en poche"...
Solitaire- Apprenti
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Re: [Verdon, John] 658
Je vous le dis tout de suite « 658 » est un énième roman qui parle de la poursuite d’un tueur en série. Mais même si au fil de la lecture certains détails nous apparaissent communs et récurrents, parceque trop vus dans ce genre, l’intrigue est parfaitement dosée et c’est ce qui rend le roman captivant.
L’auteur parvient a créer une atmosphère qu’on pourrait qualifier de "classique" dans ce genre, un flic David Gurney jeune retraité se laisse très vite entraîner dans cette histoire alors que son épouse Madeleine espérait ce moment pour parvenir à soigner certaines blessures du passé. David Gurney, un « flic » fier de pouvoir dire qu’en vingt-cinq ans de métier il n’a pas eu à tirer un coup de feu. Pourtant David traque les pires meurtriers, les détraqués, les sournois, les calculateurs, intelligents, mais des psychopathes : les tueurs en série. David est un des meilleurs dans son genre, et ce qu’il aime par-dessus tout c’est décortiquer l’âme du tueur, remonter le fil du temps pour retourner au moment où l’homme qu’il poursuit est devenu un tueur potentiel.
J’ai apprécié dans son ensemble ce roman, le style de John Verton nous embarque facilement et le personnage de DAVID Gurney est suffisamment étoffé pour que l'on s’y colle et poursuivre l’enquête de très près.
Un moment de lecture agréable et une intrigue qui tient bien la route.
L’auteur parvient a créer une atmosphère qu’on pourrait qualifier de "classique" dans ce genre, un flic David Gurney jeune retraité se laisse très vite entraîner dans cette histoire alors que son épouse Madeleine espérait ce moment pour parvenir à soigner certaines blessures du passé. David Gurney, un « flic » fier de pouvoir dire qu’en vingt-cinq ans de métier il n’a pas eu à tirer un coup de feu. Pourtant David traque les pires meurtriers, les détraqués, les sournois, les calculateurs, intelligents, mais des psychopathes : les tueurs en série. David est un des meilleurs dans son genre, et ce qu’il aime par-dessus tout c’est décortiquer l’âme du tueur, remonter le fil du temps pour retourner au moment où l’homme qu’il poursuit est devenu un tueur potentiel.
J’ai apprécié dans son ensemble ce roman, le style de John Verton nous embarque facilement et le personnage de DAVID Gurney est suffisamment étoffé pour que l'on s’y colle et poursuivre l’enquête de très près.
Un moment de lecture agréable et une intrigue qui tient bien la route.
Sara2a- Grand sage du forum
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Re: [Verdon, John] 658
Merci pour vos critiques, je l'ajoute à ma LAL car l'histoire m"intrigue ... Cette histoire de chiffres surtout :-)
Dernière édition par jojo598 le Ven 22 Fév 2013 - 14:15, édité 1 fois
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[Verdon, John] 658
Résumé:Mark Mellery ancien alcoolique et patron d'une clinique pour dépressifs contacte David Gurney, inspecteur de 47 ans à la retraite car il reçoit un courrier étrange lui demandant de rentrer dans un jeu pour le moins spécial et effrayant.Pendant le roman il va chercher à attraper ce sournois et machiavélique tueur qui, disons le sait manipuler et jouer avec la police.
Mon avis: pour on premier roman,et dixit la critique sur le livre, l'auteur réussit un coup de maître, et nous entraîne rapidement dans l'histoire passionnante et dans le jeu macabre du tueur.J'en redemande et vais rapidement lire son 2èeme roman"n'ouvre pas les yeux". Un très bon livre et moment passé
Dernière édition par PetitePrincesse le Jeu 3 Jan 2013 - 14:30, édité 1 fois (Raison : correction titre + suppression lien image non hébergée)
Invité- Invité
Re: [Verdon, John] 658
Je commence le bouquin dès aujourd'hui !!! Merci pour ces critiques et coup de chapeau à Shamash pour sa critique de qualité
Invité- Invité
Re: [Verdon, John] 658
tu verras je parie que dans 3 jours ou 4 tu l'auras terminé, ce fut un coup de coeur pour moi, je l'ai eu à Noël et 4 jours après il était lu tellement c'était bon!
Invité- Invité
Re: [Verdon, John] 658
L'intrigue est intéressante du début à la fin.
Les éléments plaident pour une personne coupable qui serait d'une intelligence supérieure, ce qui est loin d'être prouvé lorsque cette personne est rencontrée. Elle semble plutôt idiote pour une personne dont le QI se tiendrait au-dessus de la moyenne.
De plus, l'inspecteur à la retraite m'apparaît peu sympathique, ce qui semble le contraire pour son épouse.
Ma cote: 6/10.
Les éléments plaident pour une personne coupable qui serait d'une intelligence supérieure, ce qui est loin d'être prouvé lorsque cette personne est rencontrée. Elle semble plutôt idiote pour une personne dont le QI se tiendrait au-dessus de la moyenne.
De plus, l'inspecteur à la retraite m'apparaît peu sympathique, ce qui semble le contraire pour son épouse.
Ma cote: 6/10.
Moulin-à-Vent- Grand sage du forum
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Re: [Verdon, John] 658
Lu dans le cadre de notre lecture commune janvier/février 2020
Ce livre est le premier roman de John Verdon, et pour un premier roman je l’ai trouvé très prenant.
David Gurney inspecteur à la retraite de 47 ans (l’âge surprend!), et sa femme Madeleine n’ont qu’une envie tourner le dos à ce passé de flic et femme de flic et se retirer dans une jolie maison à la campagne, le nouveau hobby de David consiste à retoucher des photos de criminels arrêtés dans le passé, mais quand une ancienne connaissance s’adresse à lui, lettres de menaces anonymes à l’appui sera t-il capable de résister à une énième enquête. Non évidemment.
L’intrigue est bien ficelée, une bonne dose de psychologie, un peu d’hémoglobine, beaucoup de suspense, la vieille culpabilité du fils mort il y a quelques années et on obtient un livre agréable qui se lit tout seul comme on boit un cocktail bien dosé et bien frais !
L’écriture est agréable, quelques longueurs cependant, mais c’est personnel je ne supporte pas quelques longueurs quelquefois utiles…
Il y a apparemment deux titres qui suivent celui-ci pour les inconditionnels « N’ouvre pas les yeux » et « ne réveillez pas le diable qui dort ». A garder dans un coin de sa Làl.
Comme premier roman j’ai très apprécié, John Verdon mérite d’être connu. Une découverte pour moi.
Ce livre est le premier roman de John Verdon, et pour un premier roman je l’ai trouvé très prenant.
David Gurney inspecteur à la retraite de 47 ans (l’âge surprend!), et sa femme Madeleine n’ont qu’une envie tourner le dos à ce passé de flic et femme de flic et se retirer dans une jolie maison à la campagne, le nouveau hobby de David consiste à retoucher des photos de criminels arrêtés dans le passé, mais quand une ancienne connaissance s’adresse à lui, lettres de menaces anonymes à l’appui sera t-il capable de résister à une énième enquête. Non évidemment.
L’intrigue est bien ficelée, une bonne dose de psychologie, un peu d’hémoglobine, beaucoup de suspense, la vieille culpabilité du fils mort il y a quelques années et on obtient un livre agréable qui se lit tout seul comme on boit un cocktail bien dosé et bien frais !
L’écriture est agréable, quelques longueurs cependant, mais c’est personnel je ne supporte pas quelques longueurs quelquefois utiles…
Il y a apparemment deux titres qui suivent celui-ci pour les inconditionnels « N’ouvre pas les yeux » et « ne réveillez pas le diable qui dort ». A garder dans un coin de sa Làl.
Comme premier roman j’ai très apprécié, John Verdon mérite d’être connu. Une découverte pour moi.
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Step- Grand sage du forum
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Re: [Verdon, John] 658
David inspecteur à la retraite qui vit paisiblement à la campagne avec sa femme Madeleine, est contacté par son ancien ami de FAC Mark, celui-ci reçoit des poèmes bien mystérieux et angoissant. Le correspondant arrive même à deviner le nombre que pense Mark 658, chiffre pris totalement au hasard.
David Gurney se lance dans la quête de la verité avec le soutien du procureur.
J'ai beaucoup aimé ce roman, il est très bien écrit, très agréable à lire. Je l'ai trouvé originale par l'intrigue, par la façon qu'a le meurtrier de jouer avec nos nerfs, ca change des autres thrillers que j'ai pu lire. Le seul petit détail qui m'a un peu déçu après coup, le manque d'explication sur des pourquoi le meurtrier a fait comme ci comme ça ... Mais sinon bien auteur à suivre ....
David Gurney se lance dans la quête de la verité avec le soutien du procureur.
J'ai beaucoup aimé ce roman, il est très bien écrit, très agréable à lire. Je l'ai trouvé originale par l'intrigue, par la façon qu'a le meurtrier de jouer avec nos nerfs, ca change des autres thrillers que j'ai pu lire. Le seul petit détail qui m'a un peu déçu après coup, le manque d'explication sur des pourquoi le meurtrier a fait comme ci comme ça ... Mais sinon bien auteur à suivre ....
louloute- Grand sage du forum
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Re: [Verdon, John] 658
Je pense qu’une centaine de pages en moins aurait donné plus d’agrément à ce roman, une très longue enquête qui n’en finit pas, sauf la fin ou j’ai stressé pour les deux hommes pris au piège du tueur, mais qui est donc ce tueur ? Il est vrai que c’est surtout David Gurney retraité qui avec ses capacités d’analyse va résoudre l’énigme car il a à faire avec le tueur, ce tueur on se demande la raison des crimes qu’il commet toujours de la même façon, mais là encore il faudra arriver à la fin du roman, car sûr de lui qui ne laisse aucune trace. Je ne suis pas très fan de ce genre de roman, je m’y suis parfois ennuyée mais les cent dernières pages que j’ai lu comme un thriller m’ont réconcilié avec le roman...
lalyre- Grand sage du forum
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