[De Heredia, José-Maria] Les Trophées
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[De Heredia, José-Maria] Les Trophées
Les Trophées
José-Maria de Heredia
Editions Poésie/Gallimard
Avis
La forme "sonnet" chez lui tournait à l’obsession. A deux ou trois rares exceptions, tout le travail du poète repose sur cette architecture : deux quatrains, deux tercets, à tel point que ses contemporains se foutaient de lui, jugeant ses poèmes emprisonnés, corsetés, camisolés, ne pouvant être de fait que des poèmes interchangeables.
Claudel ironisait : « Ses sonnets partent tout seuls comme des boîtes à musique. »
C’est sûr, il en a fait beaucoup, trop sans doute. Mais il est assurément un habile orfèvre des mots, un joaillier ingénieux. En outre, ce qui le dessert, plus que le mouvement, c’est l’école à laquelle il appartient : le Parnasse. Qu’est-ce, le Parnasse ? C’est en gros la période charnière entre le romantisme et le symbolisme, une sorte de vaste et curieux bric-à-brac où certains jeunes poètes d’alors – et pas des moindres : Baudelaire, Rimbaud, Mallarmé, Verlaine – se retrouvèrent pour revendiquer le retour à l’art pour l’art en contestant le romantisme tout en lui reconnaissant ses belles pages. Enfin, oui, c’est pas très clair... Disons pour faire simple que le Parnasse fut un laboratoire qui permit au symbolisme de faire ses armes. Une école dont José-Maria de Heredia est sans nul doute l’une des perles, même si comparé à Baudelaire-Verlaine-Rimbaud-Mallarmé, il semble tombé dans l’oubli aujourd’hui, on trouve chez lui des pièces d’une aura évidente dans lesquelles la science de l’expression concise, ramassée, lie si fortement les mots qu’ils produisent une sorte de représentation plastique de ce qui est évoqué. Luc Decaunes le croque en ces termes : « Hérédia, sans doute, n’est pas un aigle. Souhaitons tout de même ses ailes menues à tant de volatiles à quatre pattes dont nous voyons encombrée la basse-cour contemporaine. »
Pour vous donner un avant-goût, voici L’Oubli :
Le temple est en ruine au haut du promontoire.
Et la Mort a mêlé, dans ce fauve terrain,
Les Déesses de marbre et les Héros d’airain
Dont l’herbe solitaire ensevelit la gloire.
Seul, parfois, un bouvier menant ses buffles boire,
De sa conque où soupire un antique refrain
Emplissant le ciel calme et l’horizon marin,
Sur l’azur infini dresse sa forme noire.
La Terre maternelle et douce aux anciens Dieux
Fait à chaque printemps, vainement éloquente,
Au chapiteau brisé verdir une autre acanthe ;
Mais l’Homme indifférent au rêve des aïeux
Ecoute sans frémir, du fond des nuits sereines,
La Mer qui se lamente en pleurant les Sirènes.
Invité- Invité
Re: [De Heredia, José-Maria] Les Trophées
Hou la la !!!!! cela me rappelle l'école.... nous devions apprendre des poèmes de lui. Je me suis toujours souvenue du nom car, lorsque l'on est petite, c'est dur à prononcer !!
Faudrait que je m'y replonge
Faudrait que je m'y replonge
Re: [De Heredia, José-Maria] Les Trophées
L'art pour l'art, avec la beauté comme seul but.
Tu m'as donné envie de m'y intéresser et de le découvrir.
Tu m'as donné envie de m'y intéresser et de le découvrir.
Invité- Invité
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