[Koch, Herman] Le Dîner
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[Koch, Herman] Le Dîner
Le Dîner
Auteur : Herman KOCH
Edition : Belfond
Nombre de pages : 329 pages
ISBN-10: 2714446647
ISBN-13: 978-2714446640
Quatrième de couverture :
Succès phénoménal aux Pays-Bas, alliance détonante d'une comédie de moeurs à l'humour ravageur et d'un roman noir à la tension implacable, Le Dîner dresse le portrait de notre société en pleine crise morale. Deux frères se donnent rendez-vous avec leurs épouses dans un restaurant branché d'Amsterdam. Hors-d'oeuvre : le maître d'hôtel s'affaire. Plat principal : on parle de tout, des films à l'affiche, des vacances en Dordogne. Dessert : on évite soigneusement le véritable enjeu du dîner, les enfants. Car leurs fils respectifs ont commis un acte d'une violence inouïe. Un café, un digestif, l'addition. Reste la question : jusqu'où irions-nous pour préserver nos enfants ?
Mon appréciation :
Un livre qui commence comme une comédie de moeurs. On s'attend à une histoire facile mais peu à peu le malaise gagne, la violence aussi. Les personnages sont plus complexes qu'il n'y paraît au début... Jusqu'où sommes-nous prêts à aller pour protéger nos enfants ?! Chacun se fera sa propre opinion. Un livre qui se lit très vite, très bien, une écriture fluide et agréable. On n'y reste pas insensible ! Mon passage préféré : la description des hollandais qui viennent passer leurs vacances ou s'installer en France et notamment en Dordogne. Croustillant et tellement vrai !
Dernière édition par PetitePrincesse le Dim 21 Aoû 2011 - 11:25, édité 2 fois (Raison : suppression image non hébergée)
Re: [Koch, Herman] Le Dîner
Ce livre m’a été recommandé par ma bibliothécaire, elle me l’a présenté comme dérangeant, voila de quoi attiser ma curiosité.
On commence par une histoire simple, deux couples se retrouvent au restaurant, les deux hommes sont frères, Il y a Serge Lohman, futur candidat au poste de premier ministre (nous sommes au Pays Bas) et Paul, le narrateur.
Au départ, c’est calme, on sait seulement que Paul, le narrateur a vu quelque chose sur le portable de son fils qui l’a dérangé.
Alors que l’on suit le déroulement de ce repas : de l’appétitif jusqu’au plat, c’est assez calme, on découvre la vie du narrateur, ses problèmes familiaux et professionnels ; il y a bien des pleurs chez les femmes mais on ne sait pas encore de quoi il en retourne ; passé le plat, les choses se précisent et c’est là que j’ai compris le coté dérangeant.
A partir de ce moment, le livre est plus attrayant, malgré que certains passages, où l’on découvre des scènes du passé, soient un peu rébarbatifs ; ce n’est qu’aux derniers chapitres que l’on comprend leur importance.
J’ai aimé cette lecture pour son sujet qui pourrait amener à débattre d’un sujet difficile à gérer quand cela se passe chez soi ; on est plus intransigeant dans nos décisions quand les drames touchent d’autres personnes que nos proches. Je ne dévoilerais rien, pour ceux qui ont envie de le lire, allez au bout de cette lecture malgré des moments mous, cela vaut le coup.
On commence par une histoire simple, deux couples se retrouvent au restaurant, les deux hommes sont frères, Il y a Serge Lohman, futur candidat au poste de premier ministre (nous sommes au Pays Bas) et Paul, le narrateur.
Au départ, c’est calme, on sait seulement que Paul, le narrateur a vu quelque chose sur le portable de son fils qui l’a dérangé.
Alors que l’on suit le déroulement de ce repas : de l’appétitif jusqu’au plat, c’est assez calme, on découvre la vie du narrateur, ses problèmes familiaux et professionnels ; il y a bien des pleurs chez les femmes mais on ne sait pas encore de quoi il en retourne ; passé le plat, les choses se précisent et c’est là que j’ai compris le coté dérangeant.
A partir de ce moment, le livre est plus attrayant, malgré que certains passages, où l’on découvre des scènes du passé, soient un peu rébarbatifs ; ce n’est qu’aux derniers chapitres que l’on comprend leur importance.
J’ai aimé cette lecture pour son sujet qui pourrait amener à débattre d’un sujet difficile à gérer quand cela se passe chez soi ; on est plus intransigeant dans nos décisions quand les drames touchent d’autres personnes que nos proches. Je ne dévoilerais rien, pour ceux qui ont envie de le lire, allez au bout de cette lecture malgré des moments mous, cela vaut le coup.
Re: [Koch, Herman] Le Dîner
je l'ai achetè la semaine dernière à Fl
angele13127- Grand sage du forum
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Re: [Koch, Herman] Le Dîner
Humm ! Je suis le note
Merci
Merci
lili78- Grand sage du forum
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Re: [Koch, Herman] Le Dîner
Ce livre est noté dans ma LAL et j'attends ça sortie en poche.
Sarfre- Grand expert du forum
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Re: [Koch, Herman] Le Dîner
je l'ai beaucoup aimé
On ne peut donner tort aux parents qui cherchent à protéger leurs enfants mais : Où sont les limites ???
l'idée du roman vient d'un fait divers qui s'est passé à Barcelone ...
On ne peut donner tort aux parents qui cherchent à protéger leurs enfants mais : Où sont les limites ???
l'idée du roman vient d'un fait divers qui s'est passé à Barcelone ...
Invité- Invité
Re: [Koch, Herman] Le Dîner
Le début du livre est plein d'humour, on imagine sans peine les différents personnages dans ce restaurant très branché et, si on ne lit pas le 4ème de couverture, on peut croire que le thème du livre est la peinture humoristique d'une certaine société.
Mais, très vite, on sent poindre les failles, les non-dits et le livre bascule sur une histoire dont le ton est très éloigné de la légèreté affichée au début et qui pose une vraie question de société sur la violence.
Même si ce n'est pas pour moi un coup de cœur, c'est un livre que je vous recommande pour l’originalité de la construction, pour le style très agréable et pour les questions que l'on se pose à la fin : à leur place, qu'aurais-je fait ?
Précision : le livre vient de sortir en poche !
Mais, très vite, on sent poindre les failles, les non-dits et le livre bascule sur une histoire dont le ton est très éloigné de la légèreté affichée au début et qui pose une vraie question de société sur la violence.
Même si ce n'est pas pour moi un coup de cœur, c'est un livre que je vous recommande pour l’originalité de la construction, pour le style très agréable et pour les questions que l'on se pose à la fin : à leur place, qu'aurais-je fait ?
Précision : le livre vient de sortir en poche !
Invité- Invité
Re: [Koch, Herman] Le Dîner
c'est un livre qui est noté dans mon petit carnet, merci pour ces différents avis
Pinky- Grand sage du forum
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Genre littéraire préféré : Je lis de tout en littérature mais j'ai beaucoup de mal avec les policiers... j'en lis 1 ou 2 dans l
Date d'inscription : 04/06/2008
Re: [Koch, Herman] Le Dîner
Excellent roman, très fine analyse de notre société ou comment dans un système très policé et politiquement correct on arrive à générer des comportements odieux. Il existe plusieurs niveaux de lecture dans cette histoire et chacun interroge sur notre monde occidental. Je n'en dirais pas plus pour ne pas déflorer l'histoire mais c'est un bouquin qui fait réfléchir et c'est rare.
Invité- Invité
Re: [Koch, Herman] Le Dîner
Mon ressenti
Si l’ensemble du livre m’a entraîné à la rencontre de cette famille avec des points communs avec bons nombres d’entre nous, la manière dont les choses sont transcrites, le déroulement du protocole, la narration sont autant de petits clins d’œil pince sans rire qui font mouche. Le malaise s’installe petit à petit au cours du repas, sans vraiment rentré dans la profondeur des personnages, puisque seul le narrateur nous raconte sa vision des choses. Cela m’a ramené à bien des égards à Carnage le film de …. Qui aborde les mêmes thèmes : la responsabilité parentale et civique, le rapport à la loi, la rivalité et la compétition entre deux couples de parents. Si carnage se fait plus dans la nuance, le dîner pousse plus loin le bouchon !
Le livre est découpé en un menu : l’apéritif, l’entrée, le plat, le dessert… j’ai commencé à être très mal à l’aise à la fin du plat, quand j’ai commencé à comprendre de quoi il était question. Et là, l’horreur s’est installée. Cela va à l’encontre de mes principes fondateurs et même en me mettant à la place de…
L’épouvante à son tour intervient, je me suis enfoncée dans l’abîme… Comment entraîner les siens dans une descente aux enfers sous couverts de les protéger… si je peux comprendre le mécanisme, je ne peux accepter la posture parentale et la caution d’un meurtre…
Jusqu’où sommes-nous capables d’aller pour aider, protéger, défendre nos enfants et ce quel que soient leurs actes ? Pour ma part, je n’avais plus faim pour le dessert. L’auteur réussit une performance car malgré le ton caustique, acide, immoral, je tenais à savoir jusqu’où les personnages iraient. Pour essayer de ne pas m’énerver à la lecture, j’ai essayé de prendre cela au second, 3ème voire 4ème degré mais je n’y suis pas arrivée.
Une chose est sûre, si mes enfants font cela, ma position ne sera certainement pas la même quelle que soit ce qui m’en coûtera mais je garderai ma conscience et celles de ceux que j’aime… bien sûr il est facile de tenir ce genre de discours quand tout va bien, mais une chose est sûre, la protection que je donnerai à mes enfants ne sera certainement pas celle que ces deux couples parentaux ont choisi.
Le livre est bien construit et l’auteur montre bien comment les choses s’échafaudent, et comment chacun se confrontent ou pas, quels sont les enjeux pour chacun, quitte à se nier.
Si l’ensemble du livre m’a entraîné à la rencontre de cette famille avec des points communs avec bons nombres d’entre nous, la manière dont les choses sont transcrites, le déroulement du protocole, la narration sont autant de petits clins d’œil pince sans rire qui font mouche. Le malaise s’installe petit à petit au cours du repas, sans vraiment rentré dans la profondeur des personnages, puisque seul le narrateur nous raconte sa vision des choses. Cela m’a ramené à bien des égards à Carnage le film de …. Qui aborde les mêmes thèmes : la responsabilité parentale et civique, le rapport à la loi, la rivalité et la compétition entre deux couples de parents. Si carnage se fait plus dans la nuance, le dîner pousse plus loin le bouchon !
Le livre est découpé en un menu : l’apéritif, l’entrée, le plat, le dessert… j’ai commencé à être très mal à l’aise à la fin du plat, quand j’ai commencé à comprendre de quoi il était question. Et là, l’horreur s’est installée. Cela va à l’encontre de mes principes fondateurs et même en me mettant à la place de…
L’épouvante à son tour intervient, je me suis enfoncée dans l’abîme… Comment entraîner les siens dans une descente aux enfers sous couverts de les protéger… si je peux comprendre le mécanisme, je ne peux accepter la posture parentale et la caution d’un meurtre…
Jusqu’où sommes-nous capables d’aller pour aider, protéger, défendre nos enfants et ce quel que soient leurs actes ? Pour ma part, je n’avais plus faim pour le dessert. L’auteur réussit une performance car malgré le ton caustique, acide, immoral, je tenais à savoir jusqu’où les personnages iraient. Pour essayer de ne pas m’énerver à la lecture, j’ai essayé de prendre cela au second, 3ème voire 4ème degré mais je n’y suis pas arrivée.
Une chose est sûre, si mes enfants font cela, ma position ne sera certainement pas la même quelle que soit ce qui m’en coûtera mais je garderai ma conscience et celles de ceux que j’aime… bien sûr il est facile de tenir ce genre de discours quand tout va bien, mais une chose est sûre, la protection que je donnerai à mes enfants ne sera certainement pas celle que ces deux couples parentaux ont choisi.
Le livre est bien construit et l’auteur montre bien comment les choses s’échafaudent, et comment chacun se confrontent ou pas, quels sont les enjeux pour chacun, quitte à se nier.
Pinky- Grand sage du forum
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Date d'inscription : 04/06/2008
Re: [Koch, Herman] Le Dîner
merci Creuse
Pinky- Grand sage du forum
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Date d'inscription : 04/06/2008
Re: [Koch, Herman] Le Dîner
Cela faisait un moment que je me sentais attirée par ce livre, par son quatrième de couverture. Un livre dérangeant dit-on. Ils ont piqué ma curiosité.
En quatrième de couverture, dans la version 10/18 "Une des paraboles les plus impitoyable qu'on ait lu depuis longtemps, des plus noires aussi. Rien d'étonnant à ce que ce livre soit placé dès l'épigraphe, sous le haut patronage de Taratino" Jean-Claude Perrier - Livres Hebdo
Dans l'ensemble, c'est effectivement un livre qui dérange mais qui se lit assez facilement. J'ai pour ma part été dérangée par les différents sauts dans le temps et j'ai eu tendant à m'y perdre, trop d'informations et en même temps pas assez.
Plus le repas avançait et plus les éléments se mettaient en place jusqu'à révéler l'inavouable, l'inacceptable, l'impardonnable mais surtout l'incompréhensible.
Je n'ai pas encore d'enfant et donc ne peut que difficilement me mettre dans la situation de ces parents, mais je ne sais pas comment j'aurais réagi dans un tel cas. Impossible à dire!
Un livre que je recommande et que j'ai pour ma part apprécié.
En quatrième de couverture, dans la version 10/18 "Une des paraboles les plus impitoyable qu'on ait lu depuis longtemps, des plus noires aussi. Rien d'étonnant à ce que ce livre soit placé dès l'épigraphe, sous le haut patronage de Taratino" Jean-Claude Perrier - Livres Hebdo
Dans l'ensemble, c'est effectivement un livre qui dérange mais qui se lit assez facilement. J'ai pour ma part été dérangée par les différents sauts dans le temps et j'ai eu tendant à m'y perdre, trop d'informations et en même temps pas assez.
Plus le repas avançait et plus les éléments se mettaient en place jusqu'à révéler l'inavouable, l'inacceptable, l'impardonnable mais surtout l'incompréhensible.
Je n'ai pas encore d'enfant et donc ne peut que difficilement me mettre dans la situation de ces parents, mais je ne sais pas comment j'aurais réagi dans un tel cas. Impossible à dire!
Un livre que je recommande et que j'ai pour ma part apprécié.
Re: [Koch, Herman] Le Dîner
Eh bien... le moins que l'on puisse dire, c'est qu'on a plutôt envie de vomir après ce Dîner...
Cela démarre comme une confession, celle d'un père qui doit se rendre au restaurant avec sa femme, son frère et sa belle-soeur pour parler de leurs enfants. Une soirée ennuyeuse à première vue. Une soirée où le narrateur, Paul, semble tenir le beau rôle, avc sa femme Claire et son fils Michel, une famille heureuse qu'il compare aux familles malheureuses de Léon Tolstoï (référence à Anna Karénine). Une famille, une femme, un fils qu'il semble vouloir protéger de la noirceur du monde, de la méchanceté des hommes. Et de la perfection affichée par le frère, Serge Lohman, politicien à qui tout semble réussir.
Mais cette soirée va révéler petit à petit, dans une montée de violence d'abord sourde, contenue, l'acte ignoble qu'ont commis les cousins. Et les relations pourries au sein de cette famille, entre les deux frères, la manière dont ils considèrent chacun leur responsabilité (si je puis employer ce mot par rapport à Paul) de parents. Et ce père qui semblait si bien, si heureux, se révèle lui-même porteur d'une violence terrible, jamais nommée. Comme le déni qu'il semble porter en permanence sur les événements.
Je n'ai pas tellement perçu l'humour "ravageur" dont parle la quatrième de couverture, sauf celui porté sur le restaurant de haut standing où se déroule la rencontre, la peinture des réactions de chacun vis à vis de l'homme célèbre qui vient y manger ce soir-là, les plats somme toute communs décrits comme des mets d'exception par un maître d'hôtel obséquieux. (Les Hollandais n'ont pas bonne réputation à ce niveau-là, comme le dit Tom Lanoye "Les pays nordiques ont de la nourriture, nous avons la cuisine." Et la frontière nordique commence aux Pays-Bas, je crois...) Mais de toute façon, cet humour-là ne m'a pas vraiment fait sourire, il ajoute une couche à la noirceur du roman.
La force de Herman Koch, c'est de distiller les informations au compte-goutte, et surtout de s'arrêter avant d'avoir tout dit. Ces non-dits frustrants, tout comme les dénis portés par Paul Lohman, s'ajoutent à une construction implacable (dans l'ordre des plats du dîner) dans l'enchaînement des révélations et des actes commis par les uns et les autres. Jusqu'à la fin, ironiquement baptisée "Le pourboire" où on se demande finalement si ces actes trouveront un jour une véritable réponse de la société. Je me demande encore si Serge Lohman, le politicien qui obtient au cours du récit le statut de personnage le moins imbuvable de la famille (contrairement au portrait que veut nous en donner son frère), si Serge donc prend une décision vraiment juste dans cette affaire.
Il y a quelques semaines, j'ai eu l'occasion de voir un spectacle en matinée scolaire, dont le sujet était justement ces violences exhibées dont il est aussi question dans le livre. Cela fait froid dans le dos. Herman Koch a vraiment le don de distiller le malaise dans cette histoire qui restera définitivement glauque, glaçante. Pas sûre que j'aie encore envie de goûter cette sauce-là.
Cela démarre comme une confession, celle d'un père qui doit se rendre au restaurant avec sa femme, son frère et sa belle-soeur pour parler de leurs enfants. Une soirée ennuyeuse à première vue. Une soirée où le narrateur, Paul, semble tenir le beau rôle, avc sa femme Claire et son fils Michel, une famille heureuse qu'il compare aux familles malheureuses de Léon Tolstoï (référence à Anna Karénine). Une famille, une femme, un fils qu'il semble vouloir protéger de la noirceur du monde, de la méchanceté des hommes. Et de la perfection affichée par le frère, Serge Lohman, politicien à qui tout semble réussir.
Mais cette soirée va révéler petit à petit, dans une montée de violence d'abord sourde, contenue, l'acte ignoble qu'ont commis les cousins. Et les relations pourries au sein de cette famille, entre les deux frères, la manière dont ils considèrent chacun leur responsabilité (si je puis employer ce mot par rapport à Paul) de parents. Et ce père qui semblait si bien, si heureux, se révèle lui-même porteur d'une violence terrible, jamais nommée. Comme le déni qu'il semble porter en permanence sur les événements.
Je n'ai pas tellement perçu l'humour "ravageur" dont parle la quatrième de couverture, sauf celui porté sur le restaurant de haut standing où se déroule la rencontre, la peinture des réactions de chacun vis à vis de l'homme célèbre qui vient y manger ce soir-là, les plats somme toute communs décrits comme des mets d'exception par un maître d'hôtel obséquieux. (Les Hollandais n'ont pas bonne réputation à ce niveau-là, comme le dit Tom Lanoye "Les pays nordiques ont de la nourriture, nous avons la cuisine." Et la frontière nordique commence aux Pays-Bas, je crois...) Mais de toute façon, cet humour-là ne m'a pas vraiment fait sourire, il ajoute une couche à la noirceur du roman.
La force de Herman Koch, c'est de distiller les informations au compte-goutte, et surtout de s'arrêter avant d'avoir tout dit. Ces non-dits frustrants, tout comme les dénis portés par Paul Lohman, s'ajoutent à une construction implacable (dans l'ordre des plats du dîner) dans l'enchaînement des révélations et des actes commis par les uns et les autres. Jusqu'à la fin, ironiquement baptisée "Le pourboire" où on se demande finalement si ces actes trouveront un jour une véritable réponse de la société. Je me demande encore si Serge Lohman, le politicien qui obtient au cours du récit le statut de personnage le moins imbuvable de la famille (contrairement au portrait que veut nous en donner son frère), si Serge donc prend une décision vraiment juste dans cette affaire.
Il y a quelques semaines, j'ai eu l'occasion de voir un spectacle en matinée scolaire, dont le sujet était justement ces violences exhibées dont il est aussi question dans le livre. Cela fait froid dans le dos. Herman Koch a vraiment le don de distiller le malaise dans cette histoire qui restera définitivement glauque, glaçante. Pas sûre que j'aie encore envie de goûter cette sauce-là.
Invité- Invité
Re: [Koch, Herman] Le Dîner
merci Adtraviata pour cette intéressant avis
Pinky- Grand sage du forum
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Re: [Koch, Herman] Le Dîner
Voilà un livre très dérangeant. Un début bien tranquille, j'aurais bien continué comme ça un peu plus longtemps.
Et puis l'abominable nous apparait, sous forme de violence totalement gratuite, et on nous explique que ce n'est peut-être pas si abominable que ça après tout, tout dépend par quel bout de la lorgnette on regarde.
Je m'interroge encore, à vrai dire. Le personnage qui nous parait désagréable au 1er abord semble le seul à voir la situation avec lucidité et une certaine morale.Les autres, auxquels on s'attache assez facilement, prennent des décisions qui laissent bouche bée...
Finalement, en tout point d'accord avec Le motard .
Et puis l'abominable nous apparait, sous forme de violence totalement gratuite, et on nous explique que ce n'est peut-être pas si abominable que ça après tout, tout dépend par quel bout de la lorgnette on regarde.
Je m'interroge encore, à vrai dire. Le personnage qui nous parait désagréable au 1er abord semble le seul à voir la situation avec lucidité et une certaine morale.Les autres, auxquels on s'attache assez facilement, prennent des décisions qui laissent bouche bée...
Finalement, en tout point d'accord avec Le motard .
Invité- Invité
Re: [Koch, Herman] Le Dîner
et pour retrouver cette atmosphère :
Villa avec piscine tout aussi dérangeant ....
j'ai beaucoup aimé !
Villa avec piscine tout aussi dérangeant ....
j'ai beaucoup aimé !
Invité- Invité
Re: [Koch, Herman] Le Dîner
Le dîner
Herman Koch
10/18 janvier 2013
ISBN 978 2 264 05781 5
356 pages
Mon avis
Voici un roman stupéfiant et étonnant par le cynisme des quatre protagonistes pendant ce dîner qui traîne en longueur, sauf pour Serge qui avale sans se soucier des autres. C’est un huis-clos traité de façon féroce débouchant par une réflexion sur notre société politique. Ce portrait de deux familles m’a paru plausible car l’auteur par ce satyre social, écrite avec un humour noir, oblige à nous interroger sur les relations familiales et d’autres sujets profonds. On assiste impuissant à un déballage de faits et gestes révoltants, le malaise s’installe et va grandissant jusqu’à la fin du roman. Mais qu’importe, j’ai détesté l’attitude parentale de ces deux couples, il faut qu’on parle dit Serge, mais de quoi parle t-il ? De son statut politique ? Oui bien sûr c’est le sujet principal et les jeunes gens, ben voyons, on va cacher leurs frasques car ce qu’ils ont fait n’a pas tellement d’importance, ils ont seulement tué une pauvre femme SDF, leur principal soucis est que les garçons n’aient pas été reconnus. J’ai quitté ce roman avec une énorme frustration et beaucoup de révolte, la cause en est que c’est loin d’être un roman irréaliste et c’est bien ça le pire, ce que j’ai détesté et mise mal à l’aise, ce sont les dernières paroles de Michel l’un des deux jeunes disant à son père….Mon gentil papa !!! Car il ne reste que des questions sur la morale et les petites saletés qui s’ensuivent.
Herman Koch
10/18 janvier 2013
ISBN 978 2 264 05781 5
356 pages
Mon avis
Voici un roman stupéfiant et étonnant par le cynisme des quatre protagonistes pendant ce dîner qui traîne en longueur, sauf pour Serge qui avale sans se soucier des autres. C’est un huis-clos traité de façon féroce débouchant par une réflexion sur notre société politique. Ce portrait de deux familles m’a paru plausible car l’auteur par ce satyre social, écrite avec un humour noir, oblige à nous interroger sur les relations familiales et d’autres sujets profonds. On assiste impuissant à un déballage de faits et gestes révoltants, le malaise s’installe et va grandissant jusqu’à la fin du roman. Mais qu’importe, j’ai détesté l’attitude parentale de ces deux couples, il faut qu’on parle dit Serge, mais de quoi parle t-il ? De son statut politique ? Oui bien sûr c’est le sujet principal et les jeunes gens, ben voyons, on va cacher leurs frasques car ce qu’ils ont fait n’a pas tellement d’importance, ils ont seulement tué une pauvre femme SDF, leur principal soucis est que les garçons n’aient pas été reconnus. J’ai quitté ce roman avec une énorme frustration et beaucoup de révolte, la cause en est que c’est loin d’être un roman irréaliste et c’est bien ça le pire, ce que j’ai détesté et mise mal à l’aise, ce sont les dernières paroles de Michel l’un des deux jeunes disant à son père….Mon gentil papa !!! Car il ne reste que des questions sur la morale et les petites saletés qui s’ensuivent.
lalyre- Grand sage du forum
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Localisation : Liège (Belgique )
Emploi/loisirs : jardinage,lecture
Genre littéraire préféré : un peu de tout,sauf fantasy et fantastique
Date d'inscription : 07/04/2010
Re: [Koch, Herman] Le Dîner
Terminé "le dîner", je n'ai pas été déçue....
Après les apparences (en début d'histoire) de roman critique par rapport aux restaurants de luxe et à la mode ou il n'y a pas grand chose dans l'assiette, du petit doigt du serveur qui survole les plats, de ces deux frères qui ne s'aiment pas beaucoup et qui semblent très différents, vient le moment ou on comprend les choses beaucoup plus graves qui se passent dans cette famille "nous devons parler de nos enfants" était le motif du repas.
De longs moments ou le narrateur (Paul, le frère du politicien) s'étend sur des détails qui peuvent décourager, ne sont pas du tout des détails et dévoilent par petites touches la personnalité du père Paul. Personnalité agaçante, effrayante, ou l'accent est mis sur tout ce qui dérange.
Et on découvre l'horreur dans cette famille bourgeoise aux enfants "bien-élevés".
Que sont capables de faire nos enfants, les connait t-on vraiment, comment peuvent réagir des parents face à un avenir qui s'effondre. Autant de questions posées auxquelles il n'ait pas facile de répondre, même si chacun au fond de soi sait jusqu’où il peut aller.
De plus, le côté génétique d'un caractère violent est évoqué, (amniocentèse qu'à fait faire la maman Claire sans en parler à son mari, allusion très net du proviseur à Paul).
La fin soulève le cœur, car avec la complicité de la mère le pire est accompli.
Je ne peux en dire plus, c'est un livre qui fait vraiment réfléchir, je pense que c'est un livre qu'il faut lire même si par moment (au début surtout), il est lassant.
Herman Koch est de toute façon un auteur qui met le doigt sur tout ce qui dérange, malaise garanti! (précédente lecture "Villa avec piscine).
Je vote "très apprécié"
Après les apparences (en début d'histoire) de roman critique par rapport aux restaurants de luxe et à la mode ou il n'y a pas grand chose dans l'assiette, du petit doigt du serveur qui survole les plats, de ces deux frères qui ne s'aiment pas beaucoup et qui semblent très différents, vient le moment ou on comprend les choses beaucoup plus graves qui se passent dans cette famille "nous devons parler de nos enfants" était le motif du repas.
De longs moments ou le narrateur (Paul, le frère du politicien) s'étend sur des détails qui peuvent décourager, ne sont pas du tout des détails et dévoilent par petites touches la personnalité du père Paul. Personnalité agaçante, effrayante, ou l'accent est mis sur tout ce qui dérange.
Et on découvre l'horreur dans cette famille bourgeoise aux enfants "bien-élevés".
Que sont capables de faire nos enfants, les connait t-on vraiment, comment peuvent réagir des parents face à un avenir qui s'effondre. Autant de questions posées auxquelles il n'ait pas facile de répondre, même si chacun au fond de soi sait jusqu’où il peut aller.
De plus, le côté génétique d'un caractère violent est évoqué, (amniocentèse qu'à fait faire la maman Claire sans en parler à son mari, allusion très net du proviseur à Paul).
La fin soulève le cœur, car avec la complicité de la mère le pire est accompli.
Je ne peux en dire plus, c'est un livre qui fait vraiment réfléchir, je pense que c'est un livre qu'il faut lire même si par moment (au début surtout), il est lassant.
Herman Koch est de toute façon un auteur qui met le doigt sur tout ce qui dérange, malaise garanti! (précédente lecture "Villa avec piscine).
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Date d'inscription : 12/04/2012
Re: [Koch, Herman] Le Dîner
Oula, tous vos messages me donnent l'eau à la bouche...pour lire ce livre !
J'aime les livres "dérangeants" donc je vais essayer de me le procurer rapidement car vous m'avez mises en appétit !
Et hop, un de plus dans ma LAL !
J'aime les livres "dérangeants" donc je vais essayer de me le procurer rapidement car vous m'avez mises en appétit !
Et hop, un de plus dans ma LAL !
Invité- Invité
Re: [Koch, Herman] Le Dîner
Salsa271 a écrit:Oula, tous vos messages me donnent l'eau à la bouche...pour lire ce livre !
J'aime les livres "dérangeants" donc je vais essayer de me le procurer rapidement car vous m'avez mises en appétit !
Et hop, un de plus dans ma LAL !
C’est également mon cas…J’ai très envie de le découvrir…
joëlle- Modérateur
-
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Re: [Koch, Herman] Le Dîner
livre très apprécié. J'ai beaucoup aimé la construction du livre: apéritif, entrée, repas, dessert. Au fil des pages , une tension , un malaise apparait...on rentre dans le vif du sujet . On ne peut pas trop en dire non plus, sans dévoiler le coeur même du sujet de ce livre .
Mais la question qui m'est resté et me restera après la fermeture de ce livre c'est : mais jusqu'où peut on aller pour protéger nos enfants?
Mais la question qui m'est resté et me restera après la fermeture de ce livre c'est : mais jusqu'où peut on aller pour protéger nos enfants?
juju- Grand expert du forum
-
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