[Cobert, Harold] Un hiver avec Baudelaire.
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A propos d'Un hiver avec Baudelaire
[Cobert, Harold] Un hiver avec Baudelaire.
Quatrième de couverture
Sa femme l'a mis dehors, son CDD n'est pas prolongé. Philippe est happé dans une spirale infernale et passe de l'autre côté de la barrière sociale : SDF, confronté à la dure loi de la rue, faite de solitude, de honte et de violence. Jusqu'au jour où il rencontre Baudelaire. Grâce à cet inénarrable compagnon d'infortune, et avec l'aide d'un vendeur de kebab, d'une riche veuve et d'une dame pipi, il réussit à remonter la pente. Et à retourner à une vie normale. Plongée sans fard dans le quotidien des plus démunis, Un hiver avec Baudelaire, en mêlant romanesque et réalité sociale, poésie et âpreté, nous rappelle à quel point est précaire l’équilibre qui régit nos vies.
Ma critique
Paradoxe. Comment faire aimer un livre en attaquant par ses nombreux défauts ? Parce que des faiblesse, Un hiver avec Baudelaire en possède pas mal. Manichéen par son approche, même dans la symbolique (l'ex femme de Philippe est Versaillaise) ; plein de raccourcis (pour une fois, j'aurais aimé plus de pages, il y avait matière à aller plus loin dans la description des personnages) ; caricaturale ; une écriture conventionnelle ; un angélisme presque agaçant et une fin qui prête à sourire (dans la réalité Philippe finirait alcoolique ou mort de froid ou de faim...). C'est mal barré, non ? Et pourtant il serait dommage de passer à côté de ce petit roman qui ne vous prendra pas plus d'une ou deux soirées, tant il est bourré d'espoir et de tristesse, ce qui pousse à dévorer les pages. A lire avec les kleenex à portée de main... Tout d'abord on frémit à l'idée que la chute de Philippe peut à tous nous arriver, c'est si rapide que comme Alice on n'y comprendra rien... Puis on prend conscience avec quel mépris nous traitons ceux d'entre nous qui tombent, comment notre regard glisse dessus sans rien voir. Il faudra l'arrivée d'un chien pour que Philippe reprenne du relief, resurgisse aux yeux des autres. Parce qu'il est plus facile de caresser la tête d'un chien que de tendre la main à un humain... Bien sûr la fin imaginée par l'auteur est peu crédible, mais elle fait du bien, même si elle touchera le plus grand nombre quand la route s'arrêtera là pour l'un des protagonistes. Ce serait dommage de se priver de cette lecture. J'attends d'autres romans de ce jeune auteur qui manque encore de profondeur mais qui devrait l'acquérir et me semble alors capable d'écrire de très belles pages. A noter qu'il a renoncé à une partie de ses droits d'auteurs pour une association décrite dans le roman. Il y a un petit conseil en fin de livre... A suivre...
Edité au Livre de poche, 278 pages, 2009. Ma note : 8/10
Dernière édition par marsiho le Dim 14 Aoû 2011 - 14:46, édité 2 fois (Raison : Modification sondage)
Invité- Invité
Re: [Cobert, Harold] Un hiver avec Baudelaire.
Merci Marsiho ! J'avais louché dessus lors de ma dernière virée en librairie. Je sais maintenant que je peux y aller
Invité- Invité
Re: [Cobert, Harold] Un hiver avec Baudelaire.
Je viens de le terminer: il m'a été prêté par un Centre Social de Lille où l'auteur était invité la semaine dernière (il prépare deux autres romans): la critique de Marsiho est juste, l'auteur très jeune, et ce livre est presque "une commande", nous faire voir les SDF autrement, penser que ça peut nous arriver aussi, en cela c'est réussi. C'est vrai que je regarde les SDF du métro d'un autre oeil... J'ai été agacée par le début, je me disais que ce jeune homme était bien naïf, et même bête et ignorant, dans son couple comme dans son travail, et son histoire est peu crédible à force d'être raccourcie. Des trouvailles d'écriture quelques fois, des ellipses intéressantes, et ça se lit très vite! A la limite du documentaire....
Invité- Invité
Re: [Cobert, Harold] Un hiver avec Baudelaire.
Un hiver avec Baudelaire est l’histoire de Philippe qui à la suite de coups du sort, se retrouve à la rue, c’est l’histoire de sa longue descente aux enfers, et c’est l’histoire d’amitiés qui n’en sont pas.
Mais c’est aussi l’histoire d’entraides, d’amitiés qui viennent, de personnes et de façon, inattendues, et c’est aussi et surtout l’histoire d’un ange venu du ciel sous la forme d’un chien plutôt miteux, pour apporter de l’aide et sortir Philippe du trou de misère et de solitude dans lequel il se retrouve.
Un hiver avec Baudelaire est une histoire très émouvante, avec des personnages que je n’oublierai pas de sitôt, un coup de cœur.
« L'avenir se vit au présent. Un présent qui ne se conjugue pas. Ou uniquement au mode infinitif. Parce que aujourd'hui ressemble à hier, et demain à aujourd'hui.
Manger. Dormir. Boire. Rester propre. Emmaüs. Mendier. Regarder la date sur la une des journaux. Penser à Claire… »
« Je chante le chien crotté, le chien pauvre, le chien sans domicile, le chien flâneur, le chien saltimbanque, le chien dont l'instinct, comme celui du pauvre, du bohémien et de l'histrion, est merveilleusement aiguillonné par la nécessité, cette si bonne mère, cette vraie patronne des intelligences !
Je chante les chiens calamiteux, soit ceux qui errent, solitaires, dans les ravines sinueuses des immenses villes, soit ceux qui ont dit à l'homme abandonné, avec des yeux clignotants et spirituels : "Prends-moi avec toi, et de nos deux misères nous ferons peut-être une espèce de bonheur ! "
(Charles Baudelaire, "Les bons chiens", Le Spleen de Paris) »
Mais c’est aussi l’histoire d’entraides, d’amitiés qui viennent, de personnes et de façon, inattendues, et c’est aussi et surtout l’histoire d’un ange venu du ciel sous la forme d’un chien plutôt miteux, pour apporter de l’aide et sortir Philippe du trou de misère et de solitude dans lequel il se retrouve.
Un hiver avec Baudelaire est une histoire très émouvante, avec des personnages que je n’oublierai pas de sitôt, un coup de cœur.
« L'avenir se vit au présent. Un présent qui ne se conjugue pas. Ou uniquement au mode infinitif. Parce que aujourd'hui ressemble à hier, et demain à aujourd'hui.
Manger. Dormir. Boire. Rester propre. Emmaüs. Mendier. Regarder la date sur la une des journaux. Penser à Claire… »
« Je chante le chien crotté, le chien pauvre, le chien sans domicile, le chien flâneur, le chien saltimbanque, le chien dont l'instinct, comme celui du pauvre, du bohémien et de l'histrion, est merveilleusement aiguillonné par la nécessité, cette si bonne mère, cette vraie patronne des intelligences !
Je chante les chiens calamiteux, soit ceux qui errent, solitaires, dans les ravines sinueuses des immenses villes, soit ceux qui ont dit à l'homme abandonné, avec des yeux clignotants et spirituels : "Prends-moi avec toi, et de nos deux misères nous ferons peut-être une espèce de bonheur ! "
(Charles Baudelaire, "Les bons chiens", Le Spleen de Paris) »
lili78- Grand sage du forum
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[Cobert, Harold] Un hiver avec Baudelaire.
Auteur: Cobert Harold.
Titre: Un hiver avec Baudelaire.
Le livre de poche 2011
Pages: 288
ISBN: 9782253133537
Quatrième de couverture.
Sa femme l'a mis dehors, son CDD n'est pas prolongé. Philippe est happé dans une spirale infernale et passe de l'autre côté de la barrière sociale : SDF, confronté à la dure loi de la rue, faite de solitude, de honte et de violence. Jusqu'au jour où il rencontre Baudelaire. Grâce à cet inénarrable compagnon d'infortune, et avec l'aide d'un vendeur de kebab, d'une riche veuve et d'une dame pipi, il réussit à remonter la pente. Et à retourner à une vie normale. Plongée sans fard dans le quotidien des plus démunis, Un hiver avec Baudelaire, en mêlant romanesque et réalité sociale, poésie et âpreté, nous rappelle à quel point est précaire l’équilibre qui régit nos vies.
Mon avis.
Ils parsèment nos villes et nous laissent la plupart du temps indifférents, probablement parce que le phénomène est devenu d'une banalité consternante dans notre société actuelle.
La première partie raconte la descente de Philippe devenu sans-abris suite à des difficultés familiales.
Il va errer des jours et des nuits avec la volonté de garder sa dignité et toutes les difficultés que cela entraîne lorsque justement on n'a pas de logis.
Et survient sa rencontre avec Baudelaire le chien, ils se tiennent chauds au sens propre comme au sens figuré, une amitié sincère se noue entre eux.
Mais Philippe va-t-il se sortir de cette spirale décadente et infernale? Car il a une petite fille qui lui tarde de retrouver pour lui raconter ses jolies histoires.
L'auteur nous fait bien ressentir la misère du personnage et ses difficultés à survivre le plus dignement possible.
Et que dire de Baudelaire, sinon que l'on aimerait avoir comme compagnon une même boule de poils.
Un beau récit touchant, tendre et violent à la fois qui se lit très vite avec une petite larme aux coins des yeux.
Un coup de cœur!
chocolette- Grand sage du forum
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Re: [Cobert, Harold] Un hiver avec Baudelaire.
Merci Chocolette pour ta critique
louloute- Grand sage du forum
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Re: [Cobert, Harold] Un hiver avec Baudelaire.
Sujets fusionnés. Merci de revoter, Chocolette
Invité- Invité
Re: [Cobert, Harold] Un hiver avec Baudelaire.
Coup de coeur pour ce roman, qui m'a beaucoup touchée.
Ce roman, très bien écrit, permet de prendre du recul, de se remettre en question, de se dire que tout peut basculer tellement vite ... Une séparation conjugale dans de mauvais termes, la fin d'un contrat de travail dans de mauvaises conditions, et la spirale infernale commence ...
Très beau roman, qui donne aussi de l'espoir, où l'on se rend compte qu'il faut toujours s'accrocher.
C'est la bibliothécaire qui m'a conseillée ce roman, car après avoir lu "Mes vies de chien" de Bruce Cameron, je voulais relire un roman concernant les animaux, où d'au moins les animaux ont une place importante dans l'histoire.
Ici, Baudelaire est un héros, il est plus qu'attachant.
Évidemment, j'ai pleuré à la fin du livre.
Livre très touchant. Ma note : 18.5/20
Ce roman, très bien écrit, permet de prendre du recul, de se remettre en question, de se dire que tout peut basculer tellement vite ... Une séparation conjugale dans de mauvais termes, la fin d'un contrat de travail dans de mauvaises conditions, et la spirale infernale commence ...
Très beau roman, qui donne aussi de l'espoir, où l'on se rend compte qu'il faut toujours s'accrocher.
C'est la bibliothécaire qui m'a conseillée ce roman, car après avoir lu "Mes vies de chien" de Bruce Cameron, je voulais relire un roman concernant les animaux, où d'au moins les animaux ont une place importante dans l'histoire.
Ici, Baudelaire est un héros, il est plus qu'attachant.
Évidemment, j'ai pleuré à la fin du livre.
Livre très touchant. Ma note : 18.5/20
Invité- Invité
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