Thorinth - Série [Fructus, Nicolas]

Une série qui évoque irrésistiblement quelques grands noms de la BD.
Le dessin, qui alterne des planches aux traits tracés au rasoir et des scènes d’une luminosité nébuleuse, rappelle furieusement Gimenez. L’histoire, entre romance, genèse et récit d’apocalypse, pourrait quant à elle avoir été écrite par Jodorowski, et l’univers délirant qui lui sert de cadre inventé par Moëbius.
Vous l’aurez compris, nous sommes en présence d’un petit frère de l’Incal et c’est, dans l’ensemble, une bonne surprise : dessins de grande qualité, intrigue classique dans un univers original, personnages torturés à souhait.

Malheureusement, cette parenté est précisément la faiblesse de cette série. Je ne suis pas une fan de l’Incal, lu une fois et il y a très longtemps, et les deux récits ne se ressemblent que très vaguement dans leur déroulement. Pourtant, ma lecture s’est tenue, d’un bout à l’autre, dans son ombre. Alors que l’Incal s’insérait et alimentait un courant artistique révélateur de son époque, Thorinth tient donc plus de la reprise ou de l’hommage que d’une oeuvre originale.

Ceci dit, cette série reste une lecture agréable. Je soupçonne même que les fans du genre pourraient lui faire une place de choix dans leur bibliothèque.