[Guéraud, Guillaume] Je mourrai pas gibier

Quatrième de couverture :
Mortagne n'est pas un patelin tranquille. Ceux qui travaillent le bois ne peuvent pas encadrer les vignerons et inversement. La haine fouette les murs. Les coups tordus pleuvent sans prévenir. Martial préfère apprendre la mécanique le plus loin possible. Pour fuir la scierie. Eviter les incidents. Et échapper à la phrase que répètent aussi bien les scieurs que les gars de la vigne : "Je suis né chasseur! Je mourrai pas gibier!" Parce que la chasse, ici, tout le monde pratique. Sauf Terence. Il a la tronche en biais. Il ne sait ni travailler ni chasser. C'est pour ça que Martial l'aime bien. Et qu'il ne supporte pas qu'on se défoule sur lui.

Mon avis :
Hier soir, je voulais lire un petit quelque chose de rapide et je suis tombée sur celui-là dans ma pàl. L'épaisseur me convenant, je me suis lancée.
C'est un petit livre qui se lit très rapidement (une demi-heure) mais qui est pourtant très intense. Je ne pense pas qu'il soit à mettre entre toutes les mains. J'ai vraiment du mal à mettre des mots sur ce que je ressens car l'histoire est à la fois atypique et tellement banale. Le récit d'une fusillade, du genre de celles qui font les grands titres du 20h quand il n'y a rien d'autre à se mettre sous la dent.

Le récit est à la première personne. Un jeune garçon nous raconte comment il en est arrivé là, à tirer sur tout ce qui bouge (ou presque) lors d'un mariage. Comment les tensions et la violence qui règnent dans un village de mille et quelques âmes peuvent faire péter les plombs à un gamin. Un gosse qui ne demande qu'à ne pas entendre parler de son "patelin", qui veut juste qu'on le laisse vivre sa vie tranquillement, sans qu'on s'offusque parce qu'il a choisi de ne pas aller trimer à la scierie comme son frère, son père, son grand-père et surement tous les hommes de sa famille depuis des générations. Sauf que maintenant, il passera sa vie derrière les barreaux. Parce qu'il n'a pas supporté que les "bourrins" s'en prennent une fois de plus au "pleu-pleu du village" sans que personne ne réagisse...

Un récit dur, prenant, avec un style narratif très simple, très oralisé (comme si Martial nous disait son histoire au lieu de nous l'écrire). Si vous attendez d'un livre qu'il vous bouleverse, vous choque, vous fasse réfléchir, vous pouvez y aller, vous apprécierez. Si au contraire vous avez l'âme un peu trop sensible, passez votre chemin. Mais préparez-vous à cette lecture avant de vous lancer : j'ai eu du mal à en sortir car je ne m'attendais pas à un ouvrage si fort lorsque je l'ai lu (je peux vous dire que j'ai eu un peu de mal à m'endormir...)