[Burnside, John] Scintillation
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A propos de Scintillation
[Burnside, John] Scintillation
Quatrième de couverture
Dans un paysage dominé par une usine chimique abandonnée, au milieu de bois empoisonnés, l'Intraville, aux immeubles hantés de bandes d’enfants sauvages, aux adultes malades ou lâches, est devenue un modèle d’enfer contemporain. Année après année, dans l’indifférence générale, des écoliers disparaissent près de la vieille usine. Ils sont considérés par la police comme des fugueurs. Leonard et ses amis vivent là dans un état de terreur latente et de fascination pour la violence. Pourtant Leonard déclare que, si on veut rester en vie, ce qui est difficile dans l'Intraville, il faut aimer quelque chose. Il est plein d’espoir et de passion, il aime les livres et les filles. Il y a dans ce roman tous les ingrédients d’un thriller mais le lecteur est toujours pris à contrepied par la beauté de l’écriture, par les changements de points de vue et leur ambiguïté, par le raffinement de la réflexion sur la façon de raconter les histoires et les abîmes les plus noirs de la psychologie. On a le souffle coupé, mais on ne sait pas si c’est par le respect et l’admiration ou par la peur. On est terrifié mais aussi touché par la grâce d’un texte littéraire rare.
Ma critique
Je classe ce livre dans les thrillers, mais en est-ce vraiment un ? Certes, la trame principale repose sur l'enlèvement d'adolescents, mais ce roman est foisonnant d'autres thèmes. Tout d'abord un décor que l'on situe mal dans le temps, fait de zones urbaines malsaines, empoisonnées, ou même la nature qui reste semble corrompue. Ensuite les personnages installent aussi le décor adjacent, celui de la renonciation, de la lâcheté quotidienne, de la culpabilité, de la violence. Seul Léonard semble autre que tout cela. Par sa soif de culture, de références, de curiosité. Rien ne lui fait vraiment peur, et il va en payer le prix à deux reprises. Ceux qui connaissent un film rare : Stalker, un film russe qui ressemble à un ovni métaphysique, trouveront des similitudes dans le paysage que présente John Burnside, et même dans l'intrigue (y compris une référence directe). MAis le plus étonnant dans ce roman, c'est l'écriture. Nous sommes pourtant dans le registre de l'introspection, genre qui me lasse souvent, mais là, je tire mon chapeau à l'auteur. On ne s'ennuie pas un instant, l’empathie nous guide et nous rend aussi lucide et aveugle que Léonard... Paradoxe, je sais, mais justement... Je ne sais que dire d'autre de ce roman étonnant, il faut le lire, c'est tout ; et même le relire, car certaines choses, ces variations d'éclat, n'apparaissent pas forcément à la première lecture. Ne passez surtout pas à côté de cet auteur. D'ailleurs je vais vite me commander un autre roman de Burnside : Les empreintes du Diable.
Edité chez Métailié, 282 pages, ma note 9/10
Invité- Invité
Re: [Burnside, John] Scintillation
C'est un livre qui intrigue, aux multiples facettes qui se révèlent petit à petit.
C'est un livre à l'écriture très poétique qui entraîne le lecteur dans un autre monde.
Si on se réfère au 4ème de couverture, on croit avoir entre les mains un thriller : des adolescents disparaissent au fil des années dans l'indifférence générale. Ces disparitions sont le fil conducteur du roman mais ne sont pas le sujet principal. En fait, c'est le décor qui tient la place majeure dans le livre.
Le roman se situe à Intraville, une ville autrefois active avec son complexe chimique, ville aujourd'hui ignorée de tous depuis la fermeture de l'usine qui a empoisonné la terre et les gens. Intraville est une ville fictive mais elle fait penser à beaucoup d'endroits contaminés et abandonnés de par le monde.
Cette ville et surtout ce site industriel abandonné, on les découvre au travers des yeux de Léonard le narrateur principal. Léonard, comme la plupart des adolescents d'Intraville, est sans vraiment de parents : sa mère est partie trouver un futur plus souriant ailleurs, son père est agonisant.
Leonard dit que pour garder l'espoir dans un endroit comme Intraville, il faut aimer quelque chose et lui, ce qu'il aime c'est l'usine et les livres.
Le roman est en fait le récit de tranches de la vie de Léonard : on le suit en particulier à la bibliothèque où il se lie avec John le bibliothécaire, il faut dire que dans une ville comme Intraville, peu de gamins lisent Proust ou Dostoïevski. Ces pages sont un vrai régal aux multiples références littéraires ou cinématographiques.
Mais les passages que j'ai trouvés les plus beaux sont les descriptions de l'usine où il va régulièrement se promener ou se réfugier. Il y a en particulier une page superbe où il va se réfugier dans une ancienne grue qui surplombe la zone alors qu'un orage vient d'éclater.
C'est superbe de poésie, il faut dire que John Burnside est poète avant d'être romancier et qu'il a reçu, en 2011, le "Forward Poetry Prizes" qui la principale des récompenses destinées aux poètes en Grande Bretagne.
Le livre est riche de bien d'autres histoires en parallèles, de moments forts que je ne veux pas déflorer.
Les personnages sont tous ciselés, sculptés avec minutie même les plus secondaires.
En résumé, un très beau livre qui laisse un souvenir persistant.
C'est un livre à l'écriture très poétique qui entraîne le lecteur dans un autre monde.
Si on se réfère au 4ème de couverture, on croit avoir entre les mains un thriller : des adolescents disparaissent au fil des années dans l'indifférence générale. Ces disparitions sont le fil conducteur du roman mais ne sont pas le sujet principal. En fait, c'est le décor qui tient la place majeure dans le livre.
Le roman se situe à Intraville, une ville autrefois active avec son complexe chimique, ville aujourd'hui ignorée de tous depuis la fermeture de l'usine qui a empoisonné la terre et les gens. Intraville est une ville fictive mais elle fait penser à beaucoup d'endroits contaminés et abandonnés de par le monde.
Cette ville et surtout ce site industriel abandonné, on les découvre au travers des yeux de Léonard le narrateur principal. Léonard, comme la plupart des adolescents d'Intraville, est sans vraiment de parents : sa mère est partie trouver un futur plus souriant ailleurs, son père est agonisant.
Leonard dit que pour garder l'espoir dans un endroit comme Intraville, il faut aimer quelque chose et lui, ce qu'il aime c'est l'usine et les livres.
Le roman est en fait le récit de tranches de la vie de Léonard : on le suit en particulier à la bibliothèque où il se lie avec John le bibliothécaire, il faut dire que dans une ville comme Intraville, peu de gamins lisent Proust ou Dostoïevski. Ces pages sont un vrai régal aux multiples références littéraires ou cinématographiques.
Mais les passages que j'ai trouvés les plus beaux sont les descriptions de l'usine où il va régulièrement se promener ou se réfugier. Il y a en particulier une page superbe où il va se réfugier dans une ancienne grue qui surplombe la zone alors qu'un orage vient d'éclater.
C'est superbe de poésie, il faut dire que John Burnside est poète avant d'être romancier et qu'il a reçu, en 2011, le "Forward Poetry Prizes" qui la principale des récompenses destinées aux poètes en Grande Bretagne.
Le livre est riche de bien d'autres histoires en parallèles, de moments forts que je ne veux pas déflorer.
Les personnages sont tous ciselés, sculptés avec minutie même les plus secondaires.
En résumé, un très beau livre qui laisse un souvenir persistant.
Invité- Invité
Re: [Burnside, John] Scintillation
Très belle critique Marsiho, à laquelle j'adhère totalement, j'ajouterai que c'est un roman qui analyse de manière assez féroce notre société à travers les personnages et leurs petites lâchetés et l'abandon de notre terre à l'argent. Le cadre de l'histoire, l'usine chimique, est à ce titre éloquent. L'écriture, comme le dit Odile, est très poétique, très agréable à lire. Juste un petit bémol, j'ai trouvé la fin un petit peu bizarre et n'y ait pas vraiment adhéré. Mais vraiment un très beau roman
Dernière édition par Le motard le Mar 15 Nov - 7:46, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: [Burnside, John] Scintillation
Je suis assez sceptique, je me laisserais tenter peut être plus tard.
Invité- Invité
Re: [Burnside, John] Scintillation
Difficile exercice de parler de ce livre atypique, à la fin de ma lecture, je ne sais toujours pas dans quel genre le classer : suspense, thriller, dystopie... Probablement le plus dans la dernière catégorie.
En tout cas c'est une écriture de qualité, imagée, belle, quasi poétique dans certaines de ce ses métaphores. L'histoire est difficile à expliquer, on suit les destins de plusieurs personnages, le principal étant Léonard, dans une ville cauchemardesque, marquée par la disparition de jeunes garçons dont personne ne sait ou ne veut savoir ce qu'ils sont devenus. Ville poubelle car profondément et définitivement oubliée de tous, devenue un no man's land par son niveau de très grave pollution chimique d'où personne ne peut sortir ou rentrer.
Ville dont les dirigeants sont corrompus; la police choisie par ses membres corrompus, les adultes y sont peu présents (malades ou mourant pour la plupart= laissant leurs enfants libres et livrés à eux -mêmes. Un destin va être plus particulièrement mis en avant : Léonard, jeune homme passionné de lecture, intelligent, en pleine découverte amoureuse et qui va sombrer dans une histoire singulière.
Le suspense est constant, les énigmes se multiplient et le dénouement (en est-ce vraiment un d'ailleurs, le langage est de qualité et Léonard , dans une certaine mesure, attachant.
Auteur et livre à découvrir donc.
En tout cas c'est une écriture de qualité, imagée, belle, quasi poétique dans certaines de ce ses métaphores. L'histoire est difficile à expliquer, on suit les destins de plusieurs personnages, le principal étant Léonard, dans une ville cauchemardesque, marquée par la disparition de jeunes garçons dont personne ne sait ou ne veut savoir ce qu'ils sont devenus. Ville poubelle car profondément et définitivement oubliée de tous, devenue un no man's land par son niveau de très grave pollution chimique d'où personne ne peut sortir ou rentrer.
Ville dont les dirigeants sont corrompus; la police choisie par ses membres corrompus, les adultes y sont peu présents (malades ou mourant pour la plupart= laissant leurs enfants libres et livrés à eux -mêmes. Un destin va être plus particulièrement mis en avant : Léonard, jeune homme passionné de lecture, intelligent, en pleine découverte amoureuse et qui va sombrer dans une histoire singulière.
Le suspense est constant, les énigmes se multiplient et le dénouement (en est-ce vraiment un d'ailleurs, le langage est de qualité et Léonard , dans une certaine mesure, attachant.
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Lectures en cours :
Elise ou la vraie vie de Claire Etcherelli
Pourquoi le saut des baleines de Nicolas Cavaillés
Un loup quelque part d'Amélie Cordonnier.
La pensée du moment :
"Les Hommes sont malheureux parce qu'ils ne réalisent pas les rêves qu'ils ont" Jacques Brel.
Re: [Burnside, John] Scintillation
merci pour ces critiques mais je suis pas tentée par contre je connais pas un terme Loubhi que veut dire " dystopie " ??
louloute- Grand sage du forum
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Re: [Burnside, John] Scintillation
thisa2mars a écrit:Tout comme louloute lol
Merci à vous deux, voici le définition de se terme issu du Grand Larousse, je ne saurai faire mieux...
Contre-utopie, n.f. Description, au moyen d'une fiction, d'un univers déshumanisé et totalitaire, dans lequel les rapports sociaux sont dominés par la technologie et la science. (Le Meilleur des mondes, de Aldous Huxley, est un exemple de contre-utopie.
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Re: [Burnside, John] Scintillation
Loubhi je me sens moins bête d'un coup
louloute- Grand sage du forum
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Re: [Burnside, John] Scintillation
Cet auteur m'a plu pour " L'été des noyés " alors je note celui-ci, merci pour vos critiques
lalyre- Grand sage du forum
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