[Decoin, Didier] Une Anglaise à bicyclette
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Votre avis sur ce livre
[Decoin, Didier] Une Anglaise à bicyclette
Titre : Une Anglaise à bicyclette
Auteur : Didier Decoin
Editeur : Stock
Année : 2011
Nombre de pages : 375
Présentation de l'éditeur :
Tout commence par un massacre d’Indiens en décembre 1890 dans le Dakota du Sud. Jayson Flannery, un photographe anglais veuf de son état, recueille une petite fille de trois ans dont la mère a été victime du massacre. Il songe bien sûr à confier Emily à un orphelinat, s’apprête à reprendre son paquebot pour l’Angleterre, mais il ne repartira pas seul et décide d’enlever la petite Emily aux soeurs qui l’ont prise en charge.
On les retrouve tous les deux dans un manoir du Yorkshire où Jayson a toujours vécu. Emily grandit, va à l’école, apprend à lire. Tous dans le village se posent mille questions à son sujet. Jayson l’a-t-il adoptée, kidnappée ? Viendra-t-on un jour la chercher ? Un policier mène son enquête, s’obstine et s’entête à rechercher les véritables origines d’Emily...
Mon avis :
Je coupe la présentation de l'éditeur (vous pouvez toujours aller la lire sur le site de Stock), sinon on connaît tout le livre ! Heureusement la quatrième de couverture est beaucoup plus mystérieuse !
Cela dit, j'ai vraiment bien aimé ce livre. Je l'ai commencé quelques jours avant Noël (vous savez, quand on est dans le stress de fin de trimestre scolaire, des préparatifs de Noël...) et l'ai fini juste après. C'était le moment idéal pour livre ce roman trouvé à la bibliothèque, t qui avait déjà éveillé ma curiosité auparavant. C'était une bonne histoire, pas compliquée à lire et cependant bien écrite, bien menée. J'ai apprécié le lien entre le début et la fin, même si entre temps je m'étais demandé où Didier Decoin m'emmenait.
Le début est haletant, on court littéralement dans le dos de cette femme qui fuit Wunded Knee, on se sent presque ballotter au bout de son bras comme cette petite fille qu'elle a réussi à sauver. Ehawee deviendra Emily, nom qui lui sera donné par celui qui la recueille et la ramène en Angleterre, Jayson Flannery. Cette première partie du livre est particulièrement touchante, d'ailleurs.
Didier Decoin nous introduit d'emblée dans un univers très imagé, très cinématographique. Normal, puisque son personnage principal est photographe. Mais surtout, ce massacre de Wounded Knee que l'armée américaine veut immédiatement maquiller en victoire fabuleuse - et Jayson n'en est pas dupe - introduit une série d'événements, une histoire d'Emily et de Jack marquée par un jeu constant et subtil entre mensonge et vérité : fiction et réalité, truquages, falsifications, contes et légendes, photographie... tout est prétexte à "broder" sur ce thème.
Le récit est truffé de références littéraires : bien présents ou en filigrane, nous reconnaissons entre autres Peter Pan, Sherlock Holmes et son créateur, sir Arthur Conan Doyle, et j'en ai sûrement loupés par manque de culture. Je n'ai pu m'empêcher de voir un petit clin d'oeil (complètement anachronique, puisque le livre est sorti avant) au film Oh my God (dont je n'ai vu que la bande-annonce, mais c'était suffisant) et à la série Murdoch.
Enfin, last but nos least, Didier Decoin connaît bien le monde maritime, le retour de New York à Liverpool est agréable rien que pour sa maîtrise du sujet des bateaux et il emmène aussi avec bonheur dans la vie d'un village anglais, fin du 19e début du 20e siècle, avec ses cancans, son pub, sa campagne, à la suite d'une jeune femme originale, belle et fière, mystérieuse et audacieuse. Et ce n'est pas là le moindre charme de ce roman.
"Emily a essayé d'initier les enfants de Chippingham au jeu du serpent, mais ça ne leur a pas plu. Ils se sont éparpillés sur la glace, cherchant des surfaces enneigées où récolter de quoi confectionner de grosses boules bien molles pour les lancer au visage d'Emily après les avoir imprégnées de crachats ou d'urine. mily en a reçu une en plein visage et deux autres dans le cou. Après quoi elle a détalé. t puisqu'elle court plus vite, bien plus vite que ces petits Anglais courtauds et essoufflés, elle a disparu à leur vue. Comme par enchantement. Et ils sont restés là, un peu stupides, avec leurs boules de neige dégoûtantes qui leur fondaient dans les mains.
L'intérêt du serpent des neiges est d'ordre esthétique. Au fond, peu importe la distance qu'il parcourt sur la glace, c'est le choix de l'os qui prile, la façon dont il est cintré, sa teinture, sa texture, son équilibre, sa vitesse - on pourrait ajouter : sa grâce, oui, comme pour bien des choses issues du temps et du monde où la fillette s'appelait Ehawee." (p. 125)
"Rien, ni dans son langage ni dans ses manières, ne peut laisser supposer qu'Emily n'est pas irlandaise - et une Irlandaise élevée en Angleterre, avec les exigences et la sévérité que cela implique. Désormais, ce qui pourrait trahir ses origines sioux lakotas n'est plus de l'ordre du visible : elle ne s'est pas contentée d'emprunter aux vieilles comédiennes leur accent irréprochablement anglais, elle a appris d'elles l'art d'enfouir sa propre vérité pour en endosser une autre." (p. 187)
Invité- Invité
[Decoin, Didier] Une anglaise à bicyclette
Auteur : Didier Decoin
Titre : Une anglaise à bicyclette.
Edition : Livre de Poche
Nombre de pages : 326
4è de couverture :
Un massacre d'indiens dans le Dakota du Sud.
Le mariage d'une jeune femme avec son père adoptif dans l'Angleterre Victorienne.
Un constable trop méticuleux
Une bicyclette qui change un destin.
Cinq mystérieuses photographies et Sir Conan Doyle qui croit dur comme fer à l'existence des fées.
Mon appréciation :
Etrange parcours que celui d'Ehawee ( devenue Emily ), cette petite indienne Lakota.
Un destin hors du commun.
Le style est agréable, poétique, fluide.
L'histoire pleine de fantaisie. D'extravagance.
Celles ou ceux qui aiment les romans un peu décalés aimeront sans aucun doute.
Paprika- Grand sage du forum
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Re: [Decoin, Didier] Une Anglaise à bicyclette
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Cassiopée- Admin
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Re: [Decoin, Didier] Une Anglaise à bicyclette
merci Paprika et Adtraviata pour vos critiques
louloute- Grand sage du forum
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Re: [Decoin, Didier] Une Anglaise à bicyclette
j'ai vérifié, Cassiopée mais n'avait rien trouvé sur Decoin et son anglaise.
Je suis désolée.
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Paprika- Grand sage du forum
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Date d'inscription : 12/06/2008
Re: [Decoin, Didier] Une Anglaise à bicyclette
Un très bon cru de Didier Decoin, mais pourtant, pas de coup de coeur cette fois en ce qui me concerne, en raison d'une petite déception sur la seconde moitié du livre.
La relation du sauvetage de la petite Amérindienne Ehawee après le massacre de Wounded Knee, de son adoption par un photographe anglais, de ses difficultés d'intégration dans un village de la campagne britannique est passionnante. Sa passion pour la bicyclette est très intéressante en raison des réactions risibles qu'elle suscite : qu'une femme pédale est alors inconvenant, pire, jugé préjudiciable pour la santé psychique et sexuelle féminine. J'ai moins accroché à la partie évoquant la passion du spiritisme de Conan Doyle et la supercherie "paranormale" de deux fillettes.
Au global, ce roman a tellement de facettes : le sort des Indiens, l'adoption d'une petite indienne dans l'Angleterre Victorienne, la photographie, la perversité supposée à l'époque de la pratique féminine de la bicyclette, le spiritisme et Conan Doyle..., qu'il m'a semblé manquer d'unité et surtout, d'un je ne sais quoi de crédibilité sur le dernier tiers. En conclusion, un très bon roman, qui rate de peu le coup de coeur chez moi.
La relation du sauvetage de la petite Amérindienne Ehawee après le massacre de Wounded Knee, de son adoption par un photographe anglais, de ses difficultés d'intégration dans un village de la campagne britannique est passionnante. Sa passion pour la bicyclette est très intéressante en raison des réactions risibles qu'elle suscite : qu'une femme pédale est alors inconvenant, pire, jugé préjudiciable pour la santé psychique et sexuelle féminine. J'ai moins accroché à la partie évoquant la passion du spiritisme de Conan Doyle et la supercherie "paranormale" de deux fillettes.
Au global, ce roman a tellement de facettes : le sort des Indiens, l'adoption d'une petite indienne dans l'Angleterre Victorienne, la photographie, la perversité supposée à l'époque de la pratique féminine de la bicyclette, le spiritisme et Conan Doyle..., qu'il m'a semblé manquer d'unité et surtout, d'un je ne sais quoi de crédibilité sur le dernier tiers. En conclusion, un très bon roman, qui rate de peu le coup de coeur chez moi.
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