[Anam, Tahmima] Un bon musulman
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[Anam, Tahmima] Un bon musulman
[Anam, Tahmima] Un bon musulman
[Anam, Tahmima]
Un bon musulman
Actes Sud janvier 2012
277 pages
Quatrième de couverture
Décembre 1971. La guerre de libération du Bangladesh vient de prendre fin.
A présent que le pays est indépendant, mille défis restent à relever, que Sohail Haque et sa soeur Maya, vont aborder de manières diamétralement opposées. Médecin engagé, Maya aide résolument les femmes à conquérir leur liberté. Quant à Sohail, extrêmement affecté par les traumatismes de la guerre, il s'enferme peu à peu dans la religion, un islam intolérant et sectaire qui l'éloigne de ses anciens amis d'université, de sa soeur et même de son propre fils.
Très perturbée par la métamorphose de son frère, auquel elle est profondément attachée, Maya quitte la maison de son enfance. A son retour, dix ans plus tard, le fossé s'est encore creusé. Lorsque Sohail décide d'envoyer son fils dans une madrasa, Maya se sent contrainte d'agir, quitte à provoquer le déclenchement, longtemps retardé, d'une inéluctable tragédie.
Histoire d'une famille et d'un pays guetté par le fondamentalisme à l'ombre persistante d'une guerre dont les blessures peinent à se refermer, Un bon musulman est une plongée aussi inédite que bouleversante au coeur même de l'intégrisme tel qu'il se vit, s'exprime ou se combat au quotidien, chez des hommes et des femmes de chair et de sang dont il confisque douloureusement le destin.
Petit résumé
Ce roman se situe au Bangladesh en 1971, c’est la libération de ce pays. Nous suivons l’histoire de Maya, devenue médecin et de son frère Solail qui vient de rentrer chez leur mère Rehana. C’est très vite la discorde entre Maya et Solail traumatisé par la guerre par la guerre d’indépendance, Elle ne reconnait plus son frère et s’exile pendant plusieurs années, elle s’installe Rajshahi, ou elle ouvre un dispensaire, c’est lorsqu’elle se sent en danger qu’elle rentre chez sa mère. Quand à Solail, qui enrôlé dans la secte islamique Tabligui Jamaat qui est la congrégation de l’Islam, il s’est engagé à dispenser ses enseignements dans la Mosquée. Entretemps il s’est marié avec Silvi qui organise des réunions de femmes pour leur enseigner les bonnes directives pour devenir des musulmanes. Le couple a un enfant, le petit Zaîd âgé de dix ans, non scolarisé, qui vit au milieu des adultes sans qu’aucun d’eux ne s’en occupe, mais Maya le prend en amitié, essaie de lui inculquer un peu d’éducation, mais ce sera pour le malheur de l’enfant, cela étant mal vu par Solail qui prend certaines dispositions à l’égard de l’enfant.
Mon avis
Un livre dont j’ai eu difficile d’accrocher, les aller-retours de 1971 à 1984 m’ont dérangée par leur incohérence et les difficultés de compréhension ( bien évidemment ceci n’est que mon avis ). J’ai aimé le combat de Maya pour la libération des femmes, son dévouement pour le petit Zaïd, j’ai lu avec attention l’évocation de la guerre terminée ou tous les habitants de ce pays vont devoir apprendre à vivre en paix. J’ai détesté les traditions rigides de la religion musulmane et le choix de Solail en dépit de la maladie de sa mère. En fait j’ai moyennement aimé ce livre qui semblerait être le deuxième d’une trilogie mais qui peut se lire sans avoir lu le premier......3,5/5
Un bon musulman
Actes Sud janvier 2012
277 pages
Quatrième de couverture
Décembre 1971. La guerre de libération du Bangladesh vient de prendre fin.
A présent que le pays est indépendant, mille défis restent à relever, que Sohail Haque et sa soeur Maya, vont aborder de manières diamétralement opposées. Médecin engagé, Maya aide résolument les femmes à conquérir leur liberté. Quant à Sohail, extrêmement affecté par les traumatismes de la guerre, il s'enferme peu à peu dans la religion, un islam intolérant et sectaire qui l'éloigne de ses anciens amis d'université, de sa soeur et même de son propre fils.
Très perturbée par la métamorphose de son frère, auquel elle est profondément attachée, Maya quitte la maison de son enfance. A son retour, dix ans plus tard, le fossé s'est encore creusé. Lorsque Sohail décide d'envoyer son fils dans une madrasa, Maya se sent contrainte d'agir, quitte à provoquer le déclenchement, longtemps retardé, d'une inéluctable tragédie.
Histoire d'une famille et d'un pays guetté par le fondamentalisme à l'ombre persistante d'une guerre dont les blessures peinent à se refermer, Un bon musulman est une plongée aussi inédite que bouleversante au coeur même de l'intégrisme tel qu'il se vit, s'exprime ou se combat au quotidien, chez des hommes et des femmes de chair et de sang dont il confisque douloureusement le destin.
Petit résumé
Ce roman se situe au Bangladesh en 1971, c’est la libération de ce pays. Nous suivons l’histoire de Maya, devenue médecin et de son frère Solail qui vient de rentrer chez leur mère Rehana. C’est très vite la discorde entre Maya et Solail traumatisé par la guerre par la guerre d’indépendance, Elle ne reconnait plus son frère et s’exile pendant plusieurs années, elle s’installe Rajshahi, ou elle ouvre un dispensaire, c’est lorsqu’elle se sent en danger qu’elle rentre chez sa mère. Quand à Solail, qui enrôlé dans la secte islamique Tabligui Jamaat qui est la congrégation de l’Islam, il s’est engagé à dispenser ses enseignements dans la Mosquée. Entretemps il s’est marié avec Silvi qui organise des réunions de femmes pour leur enseigner les bonnes directives pour devenir des musulmanes. Le couple a un enfant, le petit Zaîd âgé de dix ans, non scolarisé, qui vit au milieu des adultes sans qu’aucun d’eux ne s’en occupe, mais Maya le prend en amitié, essaie de lui inculquer un peu d’éducation, mais ce sera pour le malheur de l’enfant, cela étant mal vu par Solail qui prend certaines dispositions à l’égard de l’enfant.
Mon avis
Un livre dont j’ai eu difficile d’accrocher, les aller-retours de 1971 à 1984 m’ont dérangée par leur incohérence et les difficultés de compréhension ( bien évidemment ceci n’est que mon avis ). J’ai aimé le combat de Maya pour la libération des femmes, son dévouement pour le petit Zaïd, j’ai lu avec attention l’évocation de la guerre terminée ou tous les habitants de ce pays vont devoir apprendre à vivre en paix. J’ai détesté les traditions rigides de la religion musulmane et le choix de Solail en dépit de la maladie de sa mère. En fait j’ai moyennement aimé ce livre qui semblerait être le deuxième d’une trilogie mais qui peut se lire sans avoir lu le premier......3,5/5
lalyre- Grand sage du forum
-
Nombre de messages : 9623
Age : 92
Localisation : Liège (Belgique )
Emploi/loisirs : jardinage,lecture
Genre littéraire préféré : un peu de tout,sauf fantasy et fantastique
Date d'inscription : 07/04/2010
Re: [Anam, Tahmima] Un bon musulman
Mon avis :
C’est encore une pépite que nous proposent là les Editions Actes Sud à travers ce roman fort, bouleversant et dramatique.
Tahmima Anam nous fait vivre le destin d’une famille marquée par la guerre d’indépendance. Chacun tente à sa manière de panser ses blessures psychologiques. La décision de Sohail de se chercher réconfort dans la religion est très mal vécue par sa sœur Maya. Seulement Maya ignore beaucoup de choses. Son ignorance et son entêtement la conduiront à faire elle-même de mauvais choix. Le destin de cette famille est parsemée de drames et la tension psychologique s’accroit au fur et à mesure de la lecture.
Ce roman m’a permis de me pencher sur l’Histoire du Bangladesh et notamment sur la période de guerre qui a mené à l’indépendance. Il illustre très bien les tensions qui ont régné au sein de la population ne serait-ce que par l’exemple de Maya. Comment accepter que son frère s’enferme dans une religion qui est à la source de la guerre et a donc fait couler tant de sang et au nom de laquelle tant d’atrocités ont été commises ?
Peu à peu le dialogue entre le frère et la sœur devient impossible jusqu’à l’incident qui pousse Maya à s’enfuir pour un long exil de 7 ans. A son retour chez elle, elle reconnaît difficilement la maison de sa jeunesse pleine d’inconnues voilées de la tête aux pieds.
Le roman alterne entre les deux périodes essentielles de la vie de Maya : on la suit donc en 1971 au lendemain de la guerre guettant le retour de son frère du front, et en 1984 à son retour après ses 7 années d’absence.
Cette construction est habilement menée, cette alternance permet au fur et à mesure la mise en place des pièces du puzzle et tout s’éclaircit progressivement tout en montant en intensité.
L’auteur parvient avec justesse à nous faire ressentir les émotions de Maya, son impuissance et son sentiment de révolte face à la rigidité et la froideur de son frère, son combat pour faire condamner les criminels de guerre impunis ainsi que les traumatismes de toute une population.
J’ai adoré cette plongée dans un Bangladesh torturé et en quête d’identité. Ce roman m’a beaucoup touchée, parfois horrifiée. J’espère seulement qu’il ne servira pas à alimenter le débat islamophobe. L’Islam n’est pas celui décrit dans ce livre et je souhaite que les lecteurs fassent bien la part des choses.
Je ressors donc de cette lecture perturbée et troublée par son intensité dramatique. Bien qu’à présent je sache pourquoi Sohail s’est réfugié dans une version trop stricte de la religion, son comportement demeure pour moi inexplicable. Je ne peux malheureusement vous en exposer les raisons sans spoiler. Mais je répondrais volontiers à toute sollicitation de lecteurs.
Un coup de cœur donc que je dois encore aux Editions Actes Sud qui, en plus de nous offrir de si beaux récits, s’appliquent à faire de leurs livres de très beaux objets.
Ce roman serait le deuxième volet d’une trilogie, ce que j’ignorais avant de débuter ma lecture. Mais sachez que cela ne la gêne en rien. En tout cas, je vais partir en quête du premier volet et attendrais avec impatience la sortie du troisième.
C’est encore une pépite que nous proposent là les Editions Actes Sud à travers ce roman fort, bouleversant et dramatique.
Tahmima Anam nous fait vivre le destin d’une famille marquée par la guerre d’indépendance. Chacun tente à sa manière de panser ses blessures psychologiques. La décision de Sohail de se chercher réconfort dans la religion est très mal vécue par sa sœur Maya. Seulement Maya ignore beaucoup de choses. Son ignorance et son entêtement la conduiront à faire elle-même de mauvais choix. Le destin de cette famille est parsemée de drames et la tension psychologique s’accroit au fur et à mesure de la lecture.
Ce roman m’a permis de me pencher sur l’Histoire du Bangladesh et notamment sur la période de guerre qui a mené à l’indépendance. Il illustre très bien les tensions qui ont régné au sein de la population ne serait-ce que par l’exemple de Maya. Comment accepter que son frère s’enferme dans une religion qui est à la source de la guerre et a donc fait couler tant de sang et au nom de laquelle tant d’atrocités ont été commises ?
Peu à peu le dialogue entre le frère et la sœur devient impossible jusqu’à l’incident qui pousse Maya à s’enfuir pour un long exil de 7 ans. A son retour chez elle, elle reconnaît difficilement la maison de sa jeunesse pleine d’inconnues voilées de la tête aux pieds.
Le roman alterne entre les deux périodes essentielles de la vie de Maya : on la suit donc en 1971 au lendemain de la guerre guettant le retour de son frère du front, et en 1984 à son retour après ses 7 années d’absence.
Cette construction est habilement menée, cette alternance permet au fur et à mesure la mise en place des pièces du puzzle et tout s’éclaircit progressivement tout en montant en intensité.
L’auteur parvient avec justesse à nous faire ressentir les émotions de Maya, son impuissance et son sentiment de révolte face à la rigidité et la froideur de son frère, son combat pour faire condamner les criminels de guerre impunis ainsi que les traumatismes de toute une population.
J’ai adoré cette plongée dans un Bangladesh torturé et en quête d’identité. Ce roman m’a beaucoup touchée, parfois horrifiée. J’espère seulement qu’il ne servira pas à alimenter le débat islamophobe. L’Islam n’est pas celui décrit dans ce livre et je souhaite que les lecteurs fassent bien la part des choses.
Je ressors donc de cette lecture perturbée et troublée par son intensité dramatique. Bien qu’à présent je sache pourquoi Sohail s’est réfugié dans une version trop stricte de la religion, son comportement demeure pour moi inexplicable. Je ne peux malheureusement vous en exposer les raisons sans spoiler. Mais je répondrais volontiers à toute sollicitation de lecteurs.
Un coup de cœur donc que je dois encore aux Editions Actes Sud qui, en plus de nous offrir de si beaux récits, s’appliquent à faire de leurs livres de très beaux objets.
Ce roman serait le deuxième volet d’une trilogie, ce que j’ignorais avant de débuter ma lecture. Mais sachez que cela ne la gêne en rien. En tout cas, je vais partir en quête du premier volet et attendrais avec impatience la sortie du troisième.
Invité- Invité
Re: [Anam, Tahmima] Un bon musulman
Belle chronique Aaliz, j'aime avoir d'autres avis, c'est cela le forum..
lalyre- Grand sage du forum
-
Nombre de messages : 9623
Age : 92
Localisation : Liège (Belgique )
Emploi/loisirs : jardinage,lecture
Genre littéraire préféré : un peu de tout,sauf fantasy et fantastique
Date d'inscription : 07/04/2010
Re: [Anam, Tahmima] Un bon musulman
lalyre a écrit:Belle chronique Aaliz, j'aime avoir d'autres avis, c'est cela le forum..
Merci Lalyre
C'est amusant de voir qu'on a du lire ce livre en même temps. Dommage que tu aies moins apprécié.
En revanche, j'ai vu aussi que tu avais lu Une vie de choix et que tu l'avais aimé bien plus. Je vais donc très certainement me laisser tenter
Invité- Invité
Re: [Anam, Tahmima] Un bon musulman
La guerre de libération bangladaise s’achève fin 1971, transformant le Pakistan oriental en un nouvel état indépendant, le Bangladesh, au prix du massacre de millions de civils, de centaines de milliers de viols et du déplacement d’une foule de réfugiés. Tandis que Maya Hague s’investit avec énergie dans son métier de médecin au service des femmes, son frère Sohail tente d’oublier son trauma dans la religion, adoptant une pratique de plus en plus intransigeante et sectaire de l’islam qui le fait se détourner de sa famille et négliger son jeune fils. Lorsque l’enfant se retrouve en danger, Maya se décide à intervenir, précipitant une tragédie depuis longtemps annoncée...
Dans cet après-guerre aux décombres encore fumants, où chacun compte ses morts et mesure le poids de ses traumatismes - en particulier toutes ces femmes violées, et désormais ostracisées, dont personne ne veut les bébés de la honte –, la population hagarde voit, avec une déception amère, se mettre en place un régime dictatorial prêt à pactiser avec les collaborateurs et les criminels de guerre. Si Maya poursuit le combat à sa manière, luttant pour les droits et la liberté des femmes, militant ardemment pour la justice et la sauvegarde de ses idéaux, Sohail se retire peu à peu du monde réel. De plus en plus barricadé dans un refuge de principes rigides et mortifères qui finissent par l’exonérer de tout sentiment et le dépouiller de la moindre parcelle d’humanité, il se métamorphose bientôt en fondamentaliste intolérant, prêt à tout sacrifier à sa doctrine, y compris sa famille.
A travers Sohail et Maya se dessinent tous les possibles de ce nouveau pays tiraillé entre avenir et tradition, à une période charnière et fragile où tout peut basculer au gré d’un coup d’état et de la prise de pouvoir d’un nouveau dirigeant. Dans les campagnes en particulier, l’ignorance et la superstition y conduisent à des situations dramatiques et choquantes, où toujours les femmes se retrouvent en droite ligne d’une vindicte violente et meurtrière, tant elles demeurent le réceptacle de toutes les craintes et de toutes les hontes. Si Maya représente l’espoir et le progrès, Sohail rappelle la menace, ô combien d’actualité, de l’obscurantisme et de l’intégrisme religieux qui, dans un insidieux mais imparable processus, peuvent s’emparer d’une société meurtrie, en perte de repères.
Combat entre ombre et lumière, entre progrès et obscurantisme, ce récit foisonnant et traversé d’un puissant souffle romanesque est aussi une plongée dépaysante et passionnante dans un pan de l’histoire bangladaise, peu explorée en littérature. (4/5)
Dans cet après-guerre aux décombres encore fumants, où chacun compte ses morts et mesure le poids de ses traumatismes - en particulier toutes ces femmes violées, et désormais ostracisées, dont personne ne veut les bébés de la honte –, la population hagarde voit, avec une déception amère, se mettre en place un régime dictatorial prêt à pactiser avec les collaborateurs et les criminels de guerre. Si Maya poursuit le combat à sa manière, luttant pour les droits et la liberté des femmes, militant ardemment pour la justice et la sauvegarde de ses idéaux, Sohail se retire peu à peu du monde réel. De plus en plus barricadé dans un refuge de principes rigides et mortifères qui finissent par l’exonérer de tout sentiment et le dépouiller de la moindre parcelle d’humanité, il se métamorphose bientôt en fondamentaliste intolérant, prêt à tout sacrifier à sa doctrine, y compris sa famille.
A travers Sohail et Maya se dessinent tous les possibles de ce nouveau pays tiraillé entre avenir et tradition, à une période charnière et fragile où tout peut basculer au gré d’un coup d’état et de la prise de pouvoir d’un nouveau dirigeant. Dans les campagnes en particulier, l’ignorance et la superstition y conduisent à des situations dramatiques et choquantes, où toujours les femmes se retrouvent en droite ligne d’une vindicte violente et meurtrière, tant elles demeurent le réceptacle de toutes les craintes et de toutes les hontes. Si Maya représente l’espoir et le progrès, Sohail rappelle la menace, ô combien d’actualité, de l’obscurantisme et de l’intégrisme religieux qui, dans un insidieux mais imparable processus, peuvent s’emparer d’une société meurtrie, en perte de repères.
Combat entre ombre et lumière, entre progrès et obscurantisme, ce récit foisonnant et traversé d’un puissant souffle romanesque est aussi une plongée dépaysante et passionnante dans un pan de l’histoire bangladaise, peu explorée en littérature. (4/5)
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