[Anam, Tahmima] Les vaisseaux frères
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[Anam, Tahmima] Les vaisseaux frères
Titre : Les vaisseaux frères (The Bones of Grace)
Auteur : Tahmima ANAM
Traductrice : Sophie BASTIDE-FOLTZ
Parution : en anglais (Bangladesh) en 2016, en français en 2017
Editeur : Actes Sud
Pages : 384
Présentation de l'éditeur :
Son diplôme de paléontologie en poche, Zubaïda se prépare à quitter Harvard pour participer à une mission scientifique chargée de mettre au jour le squelette de la “baleine qui marchait”, un fossile vieux de cinquante millions d’années susceptible de combler un chaînon manquant de l’évolution. Mais elle est tiraillée entre deux pays, deux cultures et surtout deux hommes : Rachid, son amour de jeunesse, et Elijah, un Bostonien dont elle tombe amoureuse. Il est le fils d’une famille américaine typique, elle, la fille d’une riche famille bangladaise. Lorsqu’un coup du destin l’oblige à rentrer à Dhaka, elle accepte de devenir l’épouse de Rachid. Le mariage est arrangé de longue date et, malgré son amour pour Elijah, Zubaïda ne veut pas trahir l’engagement d’une famille qui l’a adoptée bébé et à laquelle elle doit tout. Bientôt, pourtant, elle parvient à échapper aux contraintes familiales et aux attentes de Rachid. Elle part pour Chittagong, sur la côte. Dans l’immense ville portuaire, elle va aider une organisation humanitaire à enquêter sur les conditions d’existence des pauvres diables qui désossent à mains nues, pour une misère et bien souvent au risque de leur vie, les gigantesques épaves des porte-conteneurs et des navires de croisière échoués sur la grève. Elle y retrouve Elijah, qui la complète parfaitement, mais elle-même se sent vide, taraudée qu’elle est par le mystère de ses origines. Jusqu’au jour où un inconnu l’interpelle, en la prenant manifestement pour une autre…
Le mot de l'éditeur sur l'auteur :
Tahmima Anam est née en 1975 au Bangladesh. Anthropoloque et romancière, elle compte parmi les meilleurs jeunes romanciers britanniques sélectionnés par la prestigieuse revue Granta. Chroniqueuse pour le New York Times, elle a été membre du jury du Man Booker Prize en 2016.
Son premier roman, Une vie de choix (Les Deux Terres, 2009), a été traduit dans une douzaine de langues et a reçu le prix du meilleur premier livre du Commonwealth.
Avis :
Alors qu’elle vient d’achever ses études aux Etats-Unis et s’apprête à rejoindre un chantier archéologique au Pakistan, Zubaïda tombe amoureuse d’un jeune Américain, Elijah. Sa mission bien vite interrompue par des troubles dans la région des fouilles, la jeune femme rejoint au Bangladesh la riche famille dont elle est la fille adoptive, et, rattrapée par la tradition et la norme sociale de son pays, se retrouve bientôt mariée à l’homme choisi par les siens. La réalisation d’un reportage lui offre l’occasion de se rendre sur les plages de Chittagong, où l’on dépèce des navires au rebut dans les pires conditions de travail. De manière inattendue, la terrible histoire d’un des ouvriers, Anwar, va la mettre sur la piste de ses propres origines.
Dernier tome d’une trilogie, ce livre ne s’en lit pas moins indépendamment sans aucune difficulté. Sur le fond ouvert à tous les possibles d’un campus universitaire américain, puis dans la poussière ardente d’un Pakistan dangereux au bord de l’explosion, et enfin de l’opulence à la misère dans un Bangladesh coloré et foisonnant, s’emboîtent peu à peu deux histoires habilement mises en abyme, où le passé vous rattrape toujours et où les erreurs d’une vie pèsent sans recours. D’autant plus écartelée entre deux cultures qu’elle trébuche douloureusement sur l’inconnue de ses origines, Zubaïda devra achever sa quête d’identité pour enfin cesser d’être le jouet des évènements et envisager – trop tard ? - ses propres choix.
De ce roman aux multiples facettes se détachent nettement les impressionnante scènes du plus grand cimetière de bateaux au monde, où des armées de misérables fourmis humaines déchiquettent à mains nues des monstres d’acier qui les tuent par brassées, dans d’effroyables accidents ou dans leurs vapeurs toxiques. Quelle triste image que ces rebuts d’un monde riche, négligemment jetés en pâture à une population de pauvres hères, réduits à grignoter ces déchets afin d’en extraire jusqu’à la dernière goutte de profit, pour un enrichissement qui ne sera jamais le leur…
Multipliant les embranchements dans des destinées tiraillées entre deux mondes, deux cultures, deux milieux sociaux, et même deux éléments pour l’espèce préhistorique de la baleine terrestre qu’étudie Zubaïda, cette vaste fresque illustre superbement les difficultés de l’existence humaine : d’où vient-on ? Où va-t-on ? Peut-on faire son chemin sans connaître ses racines ? Maîtrise-t-on son destin, ou passe-t-on sa vie dans l’éternel regret des erreurs commises et des possibles manqués ? (4/5)
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