[Hillerman, Tony] Le peuple de l'ombre

Titre : Le peuple de l'ombre

Auteur : Tony Hillerman

Collection : Folio

Pages : 280



Résumé : Hillerman est hélas décédé il y a peu de temps et je n'avais rien lu de lui. Spécialiste des polars mettant en scène la culture Améridienne, à travers des héros Navajos par exemple, on lit ses livres pour sortir des schémas classiques, en espérant trouver ce souffle Indien unique et éloigné des poncifs Américains. Ici, l'histoire commence chez de riches oisifs, cambriolés. On leur a dérobé un coffret. Sauf que ces gens là cachent un passé peu reluisant, et que notre flic, Chee, policier de Réserve Indienne, va remonter le temps pour comprendre pourquoi et comment la secte du "Peuple de l'ombre" est mêlée à cette aventure. (Secte Indienne adepte du peyotl). Je ne peux pas en dire plus si non je dévoile l' intrigue bien ficelée.


Mon avis : J'attendais beaucoup plus de poèsie, ou de métaphysique. Certes, l'auteur nous démontre à travers quelques situations les différences de conception de la vie, éloignant l'homme blanc de l'homme Indien, mais cela reste trop parcimonieux pour nous plonger réellement dans l'univers si fascinant - et complexe - des Améridiens. J'ai toutefois dévoré le livre en deux heures, mais je reste sur ma faim. Il vaut mieux lire Sherman Alexie ou James Welch pour approcher de près le coeur d'une civilisation millénaire, spirituelle et finalement, assez secrète...  


Note : 7/10

Je n'ai pas lu celui-ci mais je venais quand même voir ta critique parce que j'apprécie beaucoup cet auteur ! je viens d'ailleurs en lisant ton post de découvrir qu'il était mort
Je ne connais pas les deux auteurs que tu cites en conclusion mais je vais essayer d'aller y jeter un oei...

D'après ce que j'ai lu sur le net, ce ne serait pas son meilleur.
Quels sont ses meilleurs titres ?

Voici ceux que j'ai lus et que j'ai bien aimé :
- La Voie de l'ennemi
- Là où dansent les morts
- L'Homme squelette
Par contre j'avais commencé son dernier (Le chagrin entre les fils) et j'ai eu du mal à rentrer dedans...

Mon avis :

Ce livre marque la première apparition littéraire d’un personnage que j’aime beaucoup et que j’ai pu voir évoluer tout au long des récits écrits par Tony Hillerman : Jim Chee. Il ne comprend pas trop pourquoi la riche madame Vines l’a fait venir. Il est d’autres personnes qui peuvent enquêter, d’autres personnes qui sont même sacrément plus légitimes pour enquêter ! Non, elle ne veut pas que l’affaire s’ébruite, elle ne veut pas que son mari soit au courant. Elle pense même que les enquêteurs officiels ne prennent pas l’affaire au sérieux : c’est simplement une boite qui a disparu, une boite, rangée dans un coffre, et qui contient des souvenirs de son mari. Reste à savoir si elle veut vraiment le retrouver par crainte du souci que se ferait son mari, ou pour enfin mieux connaître son mari.

Ce n’est pas que cette affaire dépasse Jim Chee, c’est qu’il n’en voit pas l’intérêt. Non, ce qui est bien plus fort, ce sont les événements qui ont lieu ensuite – une disparition de cadavre, un meurtre; et enfin, quelqu’un qui essaie de tuer Jim Chee, en présence de Mary London, une institutrice de la réserve, jeune femme blanche, passionnée par la culture indienne, et qui ne comprend pas pourquoi un indien est devenu policier – la police, c’est le mal absolu. Il est pourtant une scène saisissante, celle où Mary accompagne Jim, blessé, et où celui-ci perd la notion du temps, de ce qui se passe. Jim veut vivre, et quelques temps plus tard, après une autre tentative de meurtre, s’en voudra d’avoir survécu. Il est des personnes qui ne s’embarrassent pas de la vie humaine, et le tueur qui est à sa poursuite, qui a déjà tué à plusieurs reprises, est de ceux-là.

Reste le mobile. La sorcellerie a alors bon dos. Il est tellement facile d’imaginer que c’est un sorcier qui a fait ceci, qui a fait cela, et de ne surtout pas enquêter plus loin. Alors que si l’on part du principe que le crime, les crimes qui se sont étalés sur plusieurs décennies n’ont pas été commis par des indiens, cela ouvre une toute autre perspective.

Un roman policier sombre, tragique, qui montre à quel point faire le mal est facile, et l’empêcher l’est nettement moins.