[Kerangal, Maylis (de)] Tangente vers l'est
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[de Kerangal, Maylis] Tangente vers l'est
[Kerangal, Maylis (de)] Tangente vers l'est
Titre : Tangente vers l'est
Auteur : Maylis de Kerangal
Editeur : Verticales
Nombre de pages :
Date de parution : janvier 2012
Présentation de l'éditeur :
Dès l’ouverture de ce bref roman, on prend le train en marche, en l’occurrence le Transsibérien, déjà loin de Moscou, à mi-chemin de l’Asie. Le long du corridor, se presse une foule de passagers de 3e classe bardés de bagages, d’où se détache une horde de jeunes hommes en tenue camouflage agglutinés dans la fumée de cigarettes, que le sergent Letchov conduit à leur caserne d’affectation en Sibérie. Parmi eux, Aliocha, grand et massif, âgé de vingt ans mais encore puceau, et comme désarmé face aux premiers bizutages qui font partie du rituel de ces transports de conscrits. Il préfère s’isoler, lui qui n’a pas su trouver le moyen d’éviter le service militaire, qui n’attend rien de bon de cette vie soldatesque et sent la menace de cette destination hors limite. A l’écart, il commence à échafauder les moyens de fausser compagnie à son régiment. Mais comment se faire la belle à coup sûr ? Profiter d’un arrêt à la prochaine gare pour se fondre dans la foule et disparaître. A priori, il a tout à craindre de son sergent, mais aussi des deux provodnitsa, ces hôtesses de wagons, en charge de la maintenance des lieux et de la surveillance du moindre déplacement des voyageurs. Une première tentative échoue. Aussitôt repéré, il remonte dans le train. Sa fébrilité suspecte a dû le trahir. Occasion manquée donc, mais sur le quai, Aliocha a croisé une jeune Occidentale qui va bientôt s’émouvoir de son sort : Hélène, une Française de 35 ans, montée en gare de Krasnoïarsk. Elle vient de quitter son amant Anton, un Russe rencontré à Paris et récemment revenu au pays gérer un énorme barrage, un homme qu’elle a suivi par amour près du fleuve du même nom. Malgré les barrières du langage, Aliocha et Hélène vont se comprendre à mi-mots. Toute une nuit, au gré d’un roulis engourdissant, ils vont partager en secret le même compartiment, supporter les malentendus de cette promiscuité forcée et déjouer la traque au déserteur qui fait rage d’un bout à l’autre du train. Les voilà condamnés à suivre un chemin parallèle, chacun selon sa logique propre et incommunicable, à fuir vers l’Est et son terminus océanique, Vladivostok. Une histoire fragile et fulgurante dans une langue sensuelle et fougueuse, laissant à nu des êtres pris dans la rhapsodie d’un voyage qui s’invente à contre-courant. Ce texte a été conçu dans le cadre du voyage d’écrivains dans le Transsibérien organisé par Cultures France pendant deux semaines, en juin 2010, sur la partie orientale du trajet Novossibirsk-Vladivostok. Sa première version, sous forme de fiction radiophonique, a été profondément remaniée pour le présent volume.
Mon avis :
Maylis de Kerangal, c'est une originalité et un style délicat. Ses romans traitent, dans un contexte inhabituel, des relations humaines entre des êtres très différents qui se croisent inopinément. Ici, c'est la rencontre dans le transsibérien d'un futur soldat et d'une jeune française.
Aliocha, 20 ans, vient d'être enrôlé dans l'armée et part avec ses futurs camarades vers l'est sibérien. Dans ce train commencent déjà la vulgarité et la violence qui l'attendent à l'armée. Aliocha possède à la fois la fragilité et le romantisme de sa jeunesse et la force d'un futur soldat. L'armée fait peur à ces jeunes gens qui tentent par tous les moyens d'y échapper.
Hélène retourne en France, déçue de son amant russe qui s'intègre si bien dans ce pays qu'il découvre après son exil français.
C'est donc la rencontre de deux êtres pressés de fuir l'est sibérien qui, réunis dans un regard vont tenter de se comprendre sans parler la même langue.
L'auteur nous berce au rythme de ce voyage en train de longues et riches descriptions, tant sur le visage et l'attitude des personnages que sur le paysage. Et sa description du lac Baïkal vous donne vraiment envie d'aller découvrir ce lieu magique.
Le récit est court et pourtant l'auteur parvient à construire une histoire complète qui allie suspense et émotion, une belle rencontre où se mélangent l'étroitesse et l'austérité de ce train avec la grandeur et la beauté des paysages.
Un roman et un auteur à découvrir absolument.
Invité- Invité
Re: [Kerangal, Maylis (de)] Tangente vers l'est
Je viens de terminer ce bijou, rien à ajouter à la critique de jostein. Un livre à lire absolument, une merveille, un très grand pour moi. Très court est vite lu, on le dévore
Invité- Invité
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