[Kerangal, Maylis (de)] Naissance d'un pont
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[de Kerangal, Maylis] Naissance d'un pont
[Kerangal, Maylis (de)] Naissance d'un pont
Titre : Naissance d'un pont
Auteur : Maylis de Kerangal
Éditeur: Verticales
Nombre de pages : 316
Résumé :
"A l'aube du second jour, quand soudain les buildings de Coca montent, perpendiculaires à la surface du fleuve, c'est un autre homme qui sort des bois, c'est un homme hors de lui, c'est un meurtrier en puissance. Le soleil se lève, il ricoche contre les façades de verre et d'acier, irise les nappes d'hydrocarbures moirées arc-en-ciel qui auréolent les eaux, et les plaques de métal taillées en triangle qui festonnent le bordé de la pirogue, rutilant dans la lumière, dessinent une mâchoire ouverte." Ce livre part d'une ambition à la fois simple et folle : raconter la construction d'un pont suspendu quelque part dans une Californie imaginaire à partir des destins croisés d'une dizaine d'hommes et femmes, tous employés du gigantesque chantier. Un roman-fleuve, "à l'américaine", qui brasse des sensations et des rêves, des paysages et des machines, des plans de carrière et des classes sociales, des corps de métiers et des corps tout court.
Mon avis :
Maylis de Kerangal nous fait vivre la construction d'un pont avec tous ses aléas. Le maire de Coca, fasciné par les constructions de Dubaï, veut édifier un pont majestueux pour désenclaver son centre-ville et relier les berges de la forêt où vivent les plus pauvres. " il déclara, ce que vous avez sous les yeux est un bloc d'énergie brute, la part d'un élan créatif dont la seule réalisation éradique les idées noires qui souillent désormais le travail des architectes, il blasonnera la ville d'un optimisme vengeur, d'une affirmation nouvelle..."
D'abord, on découvre l'ambition du projet, puis les acteurs principaux : le maire, l'architecte, le chef de projet, le grutier, la responsable du béton... Le récit est quelquefois très technique et il est remarquable que l'auteur ait maîtrisé une telle connaissance des chantiers du bâtiment. Mais c'est aussi une histoire d'hommes car elle nous présente les personnages avec leurs origines, leur environnement familial et leurs spécificités. Le pont se construit malgré tous les évènements inhérents à un tel projet : les oppositions des adeptes de l'environnement, les sabotages des entreprises lésées par la construction du pont, les mouvements sociaux, les problèmes de sécurité. Le style littéraire est tantôt mélodieux, tantôt âpre et haché mais toujours avec une grande richesse de vocabulaire et une grande précision dans les descriptions. C'est un texte d'une grande qualité sur un thème peu courant mais très bien documenté et qui permet de mettre en relation des personnages de tous horizons ce qui donnent des relations humaines riches et variées.
Invité- Invité
Re: [Kerangal, Maylis (de)] Naissance d'un pont
Merci Jostein. Je me laisserai bien tenté. Ca se passe à quelle époque ?
Invité- Invité
Re: [Kerangal, Maylis (de)] Naissance d'un pont
Ce livre, commenté dans certaines revues littéraires avait déjà attiré mon attention.
pour ta critique.
pour ta critique.
Invité- Invité
Re: [Kerangal, Maylis (de)] Naissance d'un pont
Loo a écrit:Merci Jostein. Je me laisserai bien tenté. Ca se passe à quelle époque ?
Cà se passe à Coca, ville imaginaire des Etats-Unis. La date n'est pas précisée mais c'est actuel.
Invité- Invité
Re: [Kerangal, Maylis (de)] Naissance d'un pont
Biographie de l'auteur
Maylis de Kerangal est l'auteur de trois romans aux Editions Verticales, notamment Corniche Kennedy (2008), et d'un recueil de nouvelles, Ni fleurs ni couronnes ("Minimales", 2006).
Mon avis
« Le 15 Août 2007, le New York Times annonça dans ses pages Business la construction d’un pont dans la ville de Coca, brève de trois lignes en bas de casse corps 12 qui glissa sans rien accrocher d’autres que des haussements de sourcils » et voilà, C’est parti !!!!!
Vingt ans que Diderot, quel drôle de nom pour un bâtisseur réaliste, promène sa carcasse et bâtit à travers le monde des ouvrages d’art. « Ce qui me plaît, c’est travailler le réel, faire jouer les paramètres, me placer au ras du terrain, à la culotte des choses, c’est là que je me déploie ».
Venus de tous horizons, Chine, France, USA, Afrique, Russie, des hommes et des femmes convergent vers Coca (USA). N’imaginez pas une ville où l’on fabriquerait la dite boisson…. Non, c’est la fausse route assurée. Non, tous s’engagent vers la construction d’un pont autoroutier. Il y a, entre autre, Summer Diamantis, rare femme ingénieur spécialisée dans le béton. Sanche Alphonse Cameron, grutier hors normes, mais chatouilleux sur l’exactitude de son nom. Parmi les sans-grades nous rencontrons Katherine, mère de 3 enfants qui s’élèvent seuls et épouse d’un homme devenu handicapé et qui se soigne à coups de bière et de poings sur le visage de sa femme (je suis polie). Toutes ces humanités vont construire The Bridge afin de donner un éclairage « international » à la ville de Coca « Welcome to Coca, the brand new Coca, the most fabulous town of the moment ! » dont le maire John Johnson dit le Boa veut que son nom s’inscrive dans l’histoire. A se faire inviter à Dubaï par les Emirs, l’on prend des idées de grandeur…..
Le pont, voilà le personnage central de ce roman fleuve (celui qu’il traverse). Il va bouleverser la vie des habitants de Coca, l’économie locale, le biotope des indiens qui vivent dans la forêt de l’autre côté. Sur ce chantier gigantesque, nous aurons une grève, l’arrivée d’un écolo, l’arrêt des travaux pendant 3 semaines pour cause de nidifications. Tout est concentré dans cette mégalopole temporaire.
Attention, dès que vous aurez ouvert la première page de ce livre-chantier, vous ne pourrez plus le lâcher.....
C’est un petit bijou, un diamant brut…… J’avais presque envie de déclamer ce livre à voix haute….. Du picaresque, de l’épopée…. Ce livre vient des tripes. C’est du cru, du vocabulaire de chantier, un torrent, mais jamais vulgaire !!! Les portraits sont vivants et bien dessinés. L’écriture est très précise, les phrases longues et sinueuses, comme le fleuve, nous montrent la mécanique à la fois précise et sauvage de ce chantier et de ce qui y vivent
Donc, un nouveau coup de cœur et les jurés ont eu raison de lui décerner le prix Médicis. Une très belle découverte.
Maylis de Kerangal est l'auteur de trois romans aux Editions Verticales, notamment Corniche Kennedy (2008), et d'un recueil de nouvelles, Ni fleurs ni couronnes ("Minimales", 2006).
Mon avis
« Le 15 Août 2007, le New York Times annonça dans ses pages Business la construction d’un pont dans la ville de Coca, brève de trois lignes en bas de casse corps 12 qui glissa sans rien accrocher d’autres que des haussements de sourcils » et voilà, C’est parti !!!!!
Vingt ans que Diderot, quel drôle de nom pour un bâtisseur réaliste, promène sa carcasse et bâtit à travers le monde des ouvrages d’art. « Ce qui me plaît, c’est travailler le réel, faire jouer les paramètres, me placer au ras du terrain, à la culotte des choses, c’est là que je me déploie ».
Venus de tous horizons, Chine, France, USA, Afrique, Russie, des hommes et des femmes convergent vers Coca (USA). N’imaginez pas une ville où l’on fabriquerait la dite boisson…. Non, c’est la fausse route assurée. Non, tous s’engagent vers la construction d’un pont autoroutier. Il y a, entre autre, Summer Diamantis, rare femme ingénieur spécialisée dans le béton. Sanche Alphonse Cameron, grutier hors normes, mais chatouilleux sur l’exactitude de son nom. Parmi les sans-grades nous rencontrons Katherine, mère de 3 enfants qui s’élèvent seuls et épouse d’un homme devenu handicapé et qui se soigne à coups de bière et de poings sur le visage de sa femme (je suis polie). Toutes ces humanités vont construire The Bridge afin de donner un éclairage « international » à la ville de Coca « Welcome to Coca, the brand new Coca, the most fabulous town of the moment ! » dont le maire John Johnson dit le Boa veut que son nom s’inscrive dans l’histoire. A se faire inviter à Dubaï par les Emirs, l’on prend des idées de grandeur…..
Le pont, voilà le personnage central de ce roman fleuve (celui qu’il traverse). Il va bouleverser la vie des habitants de Coca, l’économie locale, le biotope des indiens qui vivent dans la forêt de l’autre côté. Sur ce chantier gigantesque, nous aurons une grève, l’arrivée d’un écolo, l’arrêt des travaux pendant 3 semaines pour cause de nidifications. Tout est concentré dans cette mégalopole temporaire.
Attention, dès que vous aurez ouvert la première page de ce livre-chantier, vous ne pourrez plus le lâcher.....
C’est un petit bijou, un diamant brut…… J’avais presque envie de déclamer ce livre à voix haute….. Du picaresque, de l’épopée…. Ce livre vient des tripes. C’est du cru, du vocabulaire de chantier, un torrent, mais jamais vulgaire !!! Les portraits sont vivants et bien dessinés. L’écriture est très précise, les phrases longues et sinueuses, comme le fleuve, nous montrent la mécanique à la fois précise et sauvage de ce chantier et de ce qui y vivent
Donc, un nouveau coup de cœur et les jurés ont eu raison de lui décerner le prix Médicis. Une très belle découverte.
Re: [Kerangal, Maylis (de)] Naissance d'un pont
Le livre déroule lentement son récit, les phrases sont à rallonge enchainant des idées / des descriptions sans vraiment de lien.
De ce fait, j'ai trouvé que le rythme du livre ne s'accordait pas avec celui du chantier que l'on imagine gigantesque, grouillant de partout, avec les bruits et les odeurs.
Pour moi, le livre manque de matière (et pourtant il fait 317 pages !). Les différents aléas de la construction du pont : l'opposition écologiste, la grève, la tentative d'attentat sont survolés.
Les personnages (à l'exception peut être de Diderot) ne sont qu'esquissés alors que la rencontre entre des individus, arrivant d'horizons très divers et regroupés dans un même lieu, pour une cause commune aurait pu donner lieu à une belle fresque de société.
En résumé, le livre n'est pas désagréable mais il me tardait d'arriver à la fin pour passer à autre chose.
De ce fait, j'ai trouvé que le rythme du livre ne s'accordait pas avec celui du chantier que l'on imagine gigantesque, grouillant de partout, avec les bruits et les odeurs.
Pour moi, le livre manque de matière (et pourtant il fait 317 pages !). Les différents aléas de la construction du pont : l'opposition écologiste, la grève, la tentative d'attentat sont survolés.
Les personnages (à l'exception peut être de Diderot) ne sont qu'esquissés alors que la rencontre entre des individus, arrivant d'horizons très divers et regroupés dans un même lieu, pour une cause commune aurait pu donner lieu à une belle fresque de société.
En résumé, le livre n'est pas désagréable mais il me tardait d'arriver à la fin pour passer à autre chose.
Invité- Invité
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