[Aragon, Louis] Le Roman inachevé
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Le Roman inachevé ?
[Aragon, Louis] Le Roman inachevé
Le Roman inachevé
Auteur : Louis Aragon
Éditeur : Poésie/Gallimard
Nombre de pages : 270
Prix: 8E
Mes impressions :
Louis Aragon est un des grand poètes du début du XXè siècle et ce recueil est autobiographique, le thème principal est évidemment l'amour, celui que l'auteur porte à Elsa bien sûr. Ce qui est plaisant dans ce recueil c'est que Aragon s'éloigne du surréalisme et parle d’événements ayant eu lieu durant sa vie et laisse totalement la place au langage et non aux idées.
Ce livre tient une place particulière pour moi car il m'a été offert par la personne la plus chère à mon cœur, je l'ai donc lu avec une sensibilité particulière. Honnêtement cet ouvrage, je pense, peut vraiment toucher quiconque le lit. Certains vers reste gravés tant ils sont beaux. De plus, outre la beauté de l'écriture et des sentiments évoqués, on peut donc suivre la vie de l'auteur.
Un recueil formidable, magnifique, sublime, fort, profond, à lire en somme !
Extraits :
- Spoiler:
- L'AMOUR QUI N'EST PAS UN MOT
Mon Dieu jusqu'au dernier moment
Avec ce coeur débile et blême
Quand on est l'ombre de soi-même
Comment se pourrait-il comment
Comment se pourrait-il qu'on aime
Ou comment nommer ce tourment
Suffit-il donc que tu paraisses
De l'air que te fait rattachant
Tes cheveux ce geste touchant
Que je renaisse et reconnaisse
Un monde habité par le chant
Elsa mon amour ma jeunesse
O forte et douce comme un vin
Pareille au soleil des fenêtres
Tu me rends la caresse d'être
Tu me rends la soif et la faim
De vivre encore et de connaître
Notre histoire jusqu'à la fin
C'est miracle que d'être ensemble
Que la lumière sur ta joue
Qu'autour de toi le vent se joue
Toujours si je te vois je tremble
Comme à son premier rendez-vous
Un jeune homme qui me ressemble
M'habituer m'habituer
Si je ne le puis qu'on m'en blâme
Peut-on s'habituer aux flammes
Elles vous ont avant tué
Ah crevez-moi les yeux de l'âme
S'ils s'habituaient aux nuées
Pour la première fois ta bouche
Pour la première fois ta voix
D'une aile à la cime des bois
L'arbre frémit jusqu'à la souche
C'est toujours la première fois
Quand ta robe en passant me touche
Prends ce fruit lourd et palpitant
Jettes-en la moitié véreuse
Tu peux mordre la part heureuse
Trente ans perdus et puis trente ans
Au moins que ta morsure creuse
C'est ma vie et je te la tends
Ma vie en vérité commence
Le jour que je t'ai rencontrée
Toi dont les bras ont su barrer
Sa route atroce à ma démence
Et qui m'as montré la contrée
Que la bonté seule ensemence
Tu vins au coeur du désarroi
Pour chasser les mauvaises fièvres
Et j'ai flambé comme un genièvre
A la Noël entre tes doigts
Je suis né vraiment de ta lèvre
Ma vie est à partir de toi
- Spoiler:
Sa première pensée appelle son amour
Elsa L'aurore a brui du ressac des marées
Elsa Je tombe Où suis-je Et comme un galet lourd
L'homme roule après l'eau sur les sables du jour
Donc une fois de plus la mort s'est retirée
Abandonnant ici ce corps à réméré
Ce coeur qui me meurtrit est-ce encore moi-même
Quel archet sur ma tempe accorde un violon
Elsa Tout reprend souffle à dire que je t'aime
Chaque aube qui se lève est un nouveau baptême
Et te remet vivante à ma lèvre de plomb Elsa
Tout reprend souffle à murmurer ton nom
Le monde auprès de toi recommence une enfance
Déchirant les lambeaux d'un songe mal éteint
Et je sors du sommeil et je sors de l'absence
Sans avoir jamais su trouver accoutumance
A rouvrir près de toi mes yeux tous les matins
A revenir vers toi de mes déserts lointains
Tout ce qui fut sera pour peu qu'on s'en souvienne
En dormant mon passé que ne l'ai-je perdu
Mais voilà je gardais une main dans les miennes
Il suffit d'une main que l'univers vous tienne
Toi que j'ai dans mes bras dis où m'entraînes-tu
Douleur et douceur d'être ensemble confondues
- Spoiler:
IL N'AURAIT FALLU
Il n'aurait fallu
Qu'un moment de plus
Pour que la mort vienne
Mais une main nue
Alors est venue
Qui a pris la mienne
Qui donc a rendu
Leurs couleurs perdues
Aux jours aux semaines
Sa réalité
A l'immense été
Des choses humaines
Moi qui frémissais
Toujours je ne sais
De quelle colère
Deux bras ont suffi
Pour faire à ma vie
Un grand collier d'air
Rien qu'un mouvement
Ce geste en dormant
Léger qui me frôle
Un souffle posé
Moins une rosée
Contre mon épaule
Un front qui s'appuie
A moi dans la nuit
Deux grands yeux ouverts
Et tout m'a semblé
Comme un champ de blé
Dans cet univers
Un tendre jardin
Dans l'herbe où soudain
La verveine pousse
Et mon cœur défunt
Renaît au parfum
Qui fait l'ombre douce
Il n'aurait fallu
Qu'un moment de plus
Pour que la mort vienne
Mais une main nue
Alors est venue
Qui a pris la mienne
Invité- Invité
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