[Marchika, Colin] La magicienne oubliée
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Votre avis sur "La magicienne oubliée"
[Marchika, Colin] La magicienne oubliée
Genre : Fantasy
Editions : Mnemos - Collection Fantasy
ISBN : 2-35408-038-9
400 pages
Quatrième de couverture :
Il y a près de trois siècles, la reine Sémiramis envoya deux champions défier le prince-démon qui menaçait le royaume de Vendôme. Un seul d’entre eux en revint : Jered Raque, le plus talentueux magicien de son temps. Nul ne retrouva le corps du Chevalier Sellès. Désespérée par la perte de son amant, la reine disparut quelques années plus tard.
Aujourd’hui, le royaume de Vendôme connaît à nouveau des heures troublées : alors que les démons réapparaissent aux frontières et que les complots font trembler ses murs, la cour de la reine Sémiramis est bouleversée par l’arrivée d’un mystérieux personnage surgi de nulle part : Eyr, encombrant dépositaire des dernières volontés du Chevalier Corneille. Est-il mercenaire, magicien, ménestrel ? Il détient en tous cas les clés d’un secret que la reine lui arracherait volontiers…
Mon avis : Aujourd’hui, le royaume de Vendôme connaît à nouveau des heures troublées : alors que les démons réapparaissent aux frontières et que les complots font trembler ses murs, la cour de la reine Sémiramis est bouleversée par l’arrivée d’un mystérieux personnage surgi de nulle part : Eyr, encombrant dépositaire des dernières volontés du Chevalier Corneille. Est-il mercenaire, magicien, ménestrel ? Il détient en tous cas les clés d’un secret que la reine lui arracherait volontiers…
Eyr, rejeton de Manitardès, est un héros - non conventionnel à défaut d’être un anti-héros - revenu depuis longtemps de la grandeur guerrière, de la gloire sanglante, et des mérites de la loyauté aveugle. Fidèle à des individus plutôt qu’à des causes, aux actes plutôt qu’aux paroles, aux faits plutôt qu’aux promesses, plongé malgré lui dans les manigances de la cour de Vendôme, il s’y défend comme il peut - et même mieux que ça - contre les intrigues dont il est la cible. Quelques revirements plus tard, devenu un poisson autrement plus intéressant, il s’ingénie néanmoins à échapper à l’influence des uns et des autres, refusant d’être l’instrument d’un quelconque pouvoir.
L’originalité de ce roman - en dehors d’un univers habilement esquissé, peuplé de sympathiques et imparfaits personnages - est donc clairement de ne pas exalter la grandeur guerrière des héros. Les batailles, c’est moche, c’est sanglant et, à quelques exceptions près, ça révèle le pire de chaque être, qu’il soit humain ou... autre chose. D’ailleurs, si quelques batailles sont évoquées, elles ne sont jamais décrites de l’intérieur, comme pour ne pas leur donner une grandeur illusoire. Le point de vue est intéressant, surtout lorsqu’il est associé à une plongée dans les états d’âme du Héros (entendez bien le Héros avec un grand H, pas le héros de ce roman en particuliers), rongé par les souvenirs, les regrets, le poids de sa propre légende, et ce qui en découle : une insondable solitude.
Là où l’on rejoint, malheureusement, les classiques du genre, c’est dans la répartition des rôles hommes-femmes : les uns se collettent avec l’ennemi pendant que les autres se tordent les mains d’angoisse en se cherchant un mari. La reine de Vendôme, pourtant décrite comme une magicienne surpuissante, n’approchera pas un combat. Et lorsqu’une femme se rend sur un champ de bataille, c’est pour «représenter la grandeur de sa famille», «épauler son fiancé» ou «mourir en défendant son homme». Homme qui, évidemment, est grand, fort, courageux, et va régulièrement au bordel... Même si c’est un biais assez largement répandu, il n’en demeure pas moins crispant et gâche un peu la lecture d’un roman dont l’intrigue est par ailleurs honnête.
Quelques (gros...) clins d’oeil façon Pratchett, une poignée de sorties désabusées autant qu’humoristiques, parsèment agréablement un style fluide, performance à noter car le choix de l’auteur - la narration au présent et à la première personne - était plutôt risqué.
En résumé, un intéressant roman de fantasy, classique mais rehaussé d’une pointe d’anti-conformisme, pas incontournable cependant. En particulier si l’on tient compte de son prix plutôt élevé (34 Euros), même après une réédition en un seul volume (24 Euros).
Ma note : 6/10L’originalité de ce roman - en dehors d’un univers habilement esquissé, peuplé de sympathiques et imparfaits personnages - est donc clairement de ne pas exalter la grandeur guerrière des héros. Les batailles, c’est moche, c’est sanglant et, à quelques exceptions près, ça révèle le pire de chaque être, qu’il soit humain ou... autre chose. D’ailleurs, si quelques batailles sont évoquées, elles ne sont jamais décrites de l’intérieur, comme pour ne pas leur donner une grandeur illusoire. Le point de vue est intéressant, surtout lorsqu’il est associé à une plongée dans les états d’âme du Héros (entendez bien le Héros avec un grand H, pas le héros de ce roman en particuliers), rongé par les souvenirs, les regrets, le poids de sa propre légende, et ce qui en découle : une insondable solitude.
Là où l’on rejoint, malheureusement, les classiques du genre, c’est dans la répartition des rôles hommes-femmes : les uns se collettent avec l’ennemi pendant que les autres se tordent les mains d’angoisse en se cherchant un mari. La reine de Vendôme, pourtant décrite comme une magicienne surpuissante, n’approchera pas un combat. Et lorsqu’une femme se rend sur un champ de bataille, c’est pour «représenter la grandeur de sa famille», «épauler son fiancé» ou «mourir en défendant son homme». Homme qui, évidemment, est grand, fort, courageux, et va régulièrement au bordel... Même si c’est un biais assez largement répandu, il n’en demeure pas moins crispant et gâche un peu la lecture d’un roman dont l’intrigue est par ailleurs honnête.
Quelques (gros...) clins d’oeil façon Pratchett, une poignée de sorties désabusées autant qu’humoristiques, parsèment agréablement un style fluide, performance à noter car le choix de l’auteur - la narration au présent et à la première personne - était plutôt risqué.
En résumé, un intéressant roman de fantasy, classique mais rehaussé d’une pointe d’anti-conformisme, pas incontournable cependant. En particulier si l’on tient compte de son prix plutôt élevé (34 Euros), même après une réédition en un seul volume (24 Euros).
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