[Reysset, Karine] Un automne à Kyoto
Page 1 sur 1
Votre avis sur Un automne à Kyoto
[Reysset, Karine] Un automne à Kyoto
Titre : Un automne à Kyoto.
Auteur : Karine Reysset.
éditeur: L'école des loisirs
Nombre de pages : 176 pages.
Mon résumé :
Margaux et sa petite soeur Appolline accompagnent leur père, en résidence à Kyoto pour trois mois. Un automne, une saison, ce n'est pas long, même si Margaux laisse en France sa mère, costumière sur un tournage, et Mathias, son amoureux. Elle se dit que trois mois, c'est vite passé. Ces trois mois changeront pourtant sa vie.
Mon avis :
Ce roman est un très beau roman, destiné, à mon avis, à de grands adolescents (14/15 ans) qui seront mieux à même de comprendre les incertitudes de l'héroïne.
Margaux est la fille de son père et de sa mère. Son père est un artiste,surtout il est un homme dont la part d'ombre a recouvert à tout jamais la joie de vivre - si tant est qu'il en est jamais ressenti. Sa mère est une femme lumineuse, toujours gaie, toujours en mouvement, qui a porté son mari à bout de bras pendant toutes ses années, tout en élevant ses filles sans qu'elles souffrent d'avoir un père si différent. Si indifférent. Ce voyage à Kyoto n'est pas l'occasion de se rapprocher de ses filles - il est trop tard pour Margaux, et la toute jeune Appolline est bien plus lucide que ses quatre ans ne le laissent concevoir à sa grande soeur. Pourtant, elle aussi a vécu cela, les tentatives vouées à l'échec pour chasser ce spleen et attirer l'attention de son père. Ce voyage a une autre cause et un autre but, ce que Margaux découvrira au long de ses trois mois.
Traditionnellement, ces romans qui ont pour ambition de montrer la transformation d'une jeune fille en femme sont moralisateurs et ennuyeux (je reste poli). Ce livre est exempt de ses défauts car Karine Reysset n'a absolument pas l'intention de moraliser quoi que ce soit ou qui se fut. Margaux a seize ans, et elle agit en toute connaissance de cause - et tant pis si son histoire d'amour a choqué certaines personnes (là, je parle en connaissance de cause). Elle n'est pas une lolita perverse, Eric n'est pas un vil séducteur même s'il a quasiment le double de son âge. Contrairement à ce qu'écrivent d'autres auteurs, pourtant portés aux nues, Karine Reysset ne nous narre pas avec forces détails leurs relations intimes - pas de mièvreries vous dis-je, et j'aime cette fin de non-recevoir que la jeune narratrice pose explicitement à des lecteurs trop curieux.
Il ne peut avoir de juge plus sévère envers Margaux qu'elle ne l'est envers elle-même. Dans ce récit rétroactif, analyse lucide de ses trois mois, elle ne s'épargne pas, sans pour autant s'auto-flageler inutilement. Elle ne prétend pas être parfaite, son entourage non plus. Que dire de son père, très proche de figures paternelles bien réelles en cette année 2012 : ils ne veulent pas que leur femme ait la garde de leurs enfants, mais eux-mêmes n'ont strictement aucune envie de s'occuper d'eux réellement, sans penser aux dommages qu'ils causent à leur progéniture.
Ce qui est aussi troublant pour moi en lisant ce livre, c'est que j'y ai retrouvé, notamment dans les choses dont Margaux se souvient, des accents de Kyoto limited express d'Olivier Adam, Arnaud Auzouy. Je ne vous parle pas non plus de la communion entre leurs deux styles, cette même sensibilité, ces phrases qui vous font désespérer d'écrire avec une telle acuité un jour. J'avais été émue par Comme une mère, j'ai très envie de poursuivre un bout de chemin littéraire avec cette auteur.
Auteur : Karine Reysset.
éditeur: L'école des loisirs
Nombre de pages : 176 pages.
Mon résumé :
Margaux et sa petite soeur Appolline accompagnent leur père, en résidence à Kyoto pour trois mois. Un automne, une saison, ce n'est pas long, même si Margaux laisse en France sa mère, costumière sur un tournage, et Mathias, son amoureux. Elle se dit que trois mois, c'est vite passé. Ces trois mois changeront pourtant sa vie.
Mon avis :
Ce roman est un très beau roman, destiné, à mon avis, à de grands adolescents (14/15 ans) qui seront mieux à même de comprendre les incertitudes de l'héroïne.
Margaux est la fille de son père et de sa mère. Son père est un artiste,surtout il est un homme dont la part d'ombre a recouvert à tout jamais la joie de vivre - si tant est qu'il en est jamais ressenti. Sa mère est une femme lumineuse, toujours gaie, toujours en mouvement, qui a porté son mari à bout de bras pendant toutes ses années, tout en élevant ses filles sans qu'elles souffrent d'avoir un père si différent. Si indifférent. Ce voyage à Kyoto n'est pas l'occasion de se rapprocher de ses filles - il est trop tard pour Margaux, et la toute jeune Appolline est bien plus lucide que ses quatre ans ne le laissent concevoir à sa grande soeur. Pourtant, elle aussi a vécu cela, les tentatives vouées à l'échec pour chasser ce spleen et attirer l'attention de son père. Ce voyage a une autre cause et un autre but, ce que Margaux découvrira au long de ses trois mois.
Traditionnellement, ces romans qui ont pour ambition de montrer la transformation d'une jeune fille en femme sont moralisateurs et ennuyeux (je reste poli). Ce livre est exempt de ses défauts car Karine Reysset n'a absolument pas l'intention de moraliser quoi que ce soit ou qui se fut. Margaux a seize ans, et elle agit en toute connaissance de cause - et tant pis si son histoire d'amour a choqué certaines personnes (là, je parle en connaissance de cause). Elle n'est pas une lolita perverse, Eric n'est pas un vil séducteur même s'il a quasiment le double de son âge. Contrairement à ce qu'écrivent d'autres auteurs, pourtant portés aux nues, Karine Reysset ne nous narre pas avec forces détails leurs relations intimes - pas de mièvreries vous dis-je, et j'aime cette fin de non-recevoir que la jeune narratrice pose explicitement à des lecteurs trop curieux.
Il ne peut avoir de juge plus sévère envers Margaux qu'elle ne l'est envers elle-même. Dans ce récit rétroactif, analyse lucide de ses trois mois, elle ne s'épargne pas, sans pour autant s'auto-flageler inutilement. Elle ne prétend pas être parfaite, son entourage non plus. Que dire de son père, très proche de figures paternelles bien réelles en cette année 2012 : ils ne veulent pas que leur femme ait la garde de leurs enfants, mais eux-mêmes n'ont strictement aucune envie de s'occuper d'eux réellement, sans penser aux dommages qu'ils causent à leur progéniture.
Ce qui est aussi troublant pour moi en lisant ce livre, c'est que j'y ai retrouvé, notamment dans les choses dont Margaux se souvient, des accents de Kyoto limited express d'Olivier Adam, Arnaud Auzouy. Je ne vous parle pas non plus de la communion entre leurs deux styles, cette même sensibilité, ces phrases qui vous font désespérer d'écrire avec une telle acuité un jour. J'avais été émue par Comme une mère, j'ai très envie de poursuivre un bout de chemin littéraire avec cette auteur.
Sharon- Modérateur
-
Nombre de messages : 13263
Age : 46
Localisation : Normandie
Emploi/loisirs : professeur
Genre littéraire préféré : romans policiers et polars
Date d'inscription : 01/11/2008
Re: [Reysset, Karine] Un automne à Kyoto
Sharon : j'ai lu ta critique sur ton blogue en diagonale, car elle donne le goût de lire le roman et je ne voulais pas connaître toute l'histoire d'avance!
Invité- Invité
Sujets similaires
» [Reysset, Karine] Les yeux au ciel
» [Reysset,Karine] Comme une mère
» [Reysset, Karine] A quoi tu penses
» [Reysset, Karine] Les Yeux de Lisa
» [Le Nabour, Eric] La dame de Kyoto
» [Reysset,Karine] Comme une mère
» [Reysset, Karine] A quoi tu penses
» [Reysset, Karine] Les Yeux de Lisa
» [Le Nabour, Eric] La dame de Kyoto
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum