[Zola, Emile] La bête humaine
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Votre avis sur "La bête humaine"
[Zola, Emile] La bête humaine
Genre : Roman classique
Editions : Flammarion
ISBN : 2-08070258-6
384 pages
Quatrième de couverture :
Zola voulait faire de La Bête humaine, dix-septième roman de la série des Rougon-Macquart, un roman du mouvement et de la vie dans lequel le train serait un véritable protagoniste. « [...] tout le roman aura la couleur des lieux et l’on y entendra, comme un accompagnement musical, la trépidation de cette vie précipitée, et l’on y verra l’amour en wagon, l’accident sous le tunnel, l’effort de la locomotive, la collision, le choc, le désastre, la fuite...»
Mon avis : Lorsque le monde des média parle de Zola, c’est essentiellement pour qualifier une histoire difficile, voir sordide, donnant de son œuvre une image noire et vaguement effrayante. Lorsque les professeurs ou les critiques littéraires s’y mettent, ce n’est guère mieux. La terre, L’assommoir, Nana, sont ainsi cités à tout bout de champ comme les parangons du classique, les apôtres du style, les champions du réalisme. Loin de le populariser - mais est-ce bien le but ? - cette attitude transmet l’image d’un Zola accessible uniquement aux lecteurs les plus acharnés, ceux qui ne craignent ni l’hermétisme d’un style réputé parfait, ni le misérabilisme de ses récits.
Confrontée par mes études à une seule de ses œuvres, Au Bonheur des Dames, qualifiée par mes professeurs de «faux Zola», n’ayant été dégoûtée ni par le style ni par le thème, j’avais timidement testé La faute de l’abbé Mouret, également exclue de la liste mystérieuse des «vrais Zola». Ne restait donc «plus qu’à» m’attaquer aux monuments, sans pour autant se jeter directement sur les monstres. Première étape : La bête humaine.
La prise de contact s’est plutôt bien déroulée. Si le style est soutenu et effectivement irréprochable, cela n’a rien d’illisible, au contraire. Les phrases découpées, ciselées, efficaces, bâtissent un récit fluide aux enchaînements aisés. Pour ce qui est du thème, le monde ouvrier en butte aux abus de la bourgeoisie y est omniprésent, mais il s’agit autant d’un polar que d’un pur roman réaliste. Autour d’un crime initial, cause et conséquence d’autres crimes, les destins implacables de Jacques et de Séverine se tissent, s’emmêlent, prenant le lecteur au piège d’une intrigue envoûtante, de personnages forts, d’émotions crues.
Explorant en détail les péchés humains - jalousie, rancœur, déception, avidité, envie - Zola revient finalement au motif primordial du meurtre, non pas mobile énoncé et parfois réfléchi - se venger de l’amant, éliminer la rivale, se débarrasser du mari gênant - mais impulsion irrésistible venue du plus profond de notre nature animale. Mari, femme, amant, statuts artificiels, disparaissent pour devenir bête humaine, bien réelle, et implacable.
Malgré une fin trop abrupte et donc un peu décevante, la richesse du style et de l’intrigue en font une excellente lecture, ni plus noire, ni plus misérabiliste, ni plus difficile, que beaucoup de romans actuels.
A découvrir, donc, sans l’ombre d’une hésitation
Ma note : 8/10Confrontée par mes études à une seule de ses œuvres, Au Bonheur des Dames, qualifiée par mes professeurs de «faux Zola», n’ayant été dégoûtée ni par le style ni par le thème, j’avais timidement testé La faute de l’abbé Mouret, également exclue de la liste mystérieuse des «vrais Zola». Ne restait donc «plus qu’à» m’attaquer aux monuments, sans pour autant se jeter directement sur les monstres. Première étape : La bête humaine.
La prise de contact s’est plutôt bien déroulée. Si le style est soutenu et effectivement irréprochable, cela n’a rien d’illisible, au contraire. Les phrases découpées, ciselées, efficaces, bâtissent un récit fluide aux enchaînements aisés. Pour ce qui est du thème, le monde ouvrier en butte aux abus de la bourgeoisie y est omniprésent, mais il s’agit autant d’un polar que d’un pur roman réaliste. Autour d’un crime initial, cause et conséquence d’autres crimes, les destins implacables de Jacques et de Séverine se tissent, s’emmêlent, prenant le lecteur au piège d’une intrigue envoûtante, de personnages forts, d’émotions crues.
Explorant en détail les péchés humains - jalousie, rancœur, déception, avidité, envie - Zola revient finalement au motif primordial du meurtre, non pas mobile énoncé et parfois réfléchi - se venger de l’amant, éliminer la rivale, se débarrasser du mari gênant - mais impulsion irrésistible venue du plus profond de notre nature animale. Mari, femme, amant, statuts artificiels, disparaissent pour devenir bête humaine, bien réelle, et implacable.
Malgré une fin trop abrupte et donc un peu décevante, la richesse du style et de l’intrigue en font une excellente lecture, ni plus noire, ni plus misérabiliste, ni plus difficile, que beaucoup de romans actuels.
A découvrir, donc, sans l’ombre d’une hésitation
Invité- Invité
Re: [Zola, Emile] La bête humaine
Magnifique critique, Saphyr, pour un magnifique roman qui la mérite amplement.
Je devrais peut-être le relire, d'ailleurs, car je l'ai lu il y a déjà 15 ou 20 ans...
Je devrais peut-être le relire, d'ailleurs, car je l'ai lu il y a déjà 15 ou 20 ans...
Invité- Invité
Re: [Zola, Emile] La bête humaine
Merci Saphyr pour ta critique c'est vrai ce que tu dis on a, enfin, j'ai cette image de Zola sombre, noir, dur bref tous ce qu'il faut pour l’éviter peut être aussi au fait que j'ai lu pour l’école " Germinal " que je trouvais dur à l’époque mais j'aimais l’écriture peut être j'essaierais celui ci afin de me refaire une idée de Zola
louloute- Grand sage du forum
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Re: [Zola, Emile] La bête humaine
Je l'ai lu il y a fort longtemps moi aussi, alors pourquoi pas le relire.
Merci pour cette belle critique.
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Step- Grand sage du forum
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Re: [Zola, Emile] La bête humaine
J'ai essayé de lire Germinal à l'époque où le film de Berri est sorti (raison pas plus bête qu'une autre...), je n'en ai pas dépassé la moitié, butant sur une loooongue réflexion politico-sociale à mi-parcours. J'étais jeune à l'époque, ce qui peut également expliquer mon abandon. Je referai peut-être une tentative, mais après L'assommoir et/ou La terre.louloute a écrit:Merci Saphyr pour ta critique c'est vrai ce que tu dis on a, enfin, j'ai cette image de Zola sombre, noir, dur bref tous ce qu'il faut pour l’éviter peut être aussi au fait que j'ai lu pour l’école " Germinal " que je trouvais dur à l’époque mais j'aimais l’écriture peut être j'essaierais celui ci afin de me refaire une idée de Zola
Invité- Invité
Re: [Zola, Emile] La bête humaine
Je l'ai lu il y a quelques mois, et j'ai bien aimé.
En effet, le réalisme, caractéristique de Zola et du mouvement naturaliste, permet de voir clairement les personnages et les lieux, par l'intermédiaire de descriptions, qui représentent près du tiers du roman.
Ce roman zoome sur l'aspect mécanique durant le Second Empire ("Fête impériale"), plus précisément sur les transports. De plus, c'est une satire mordante, qui reste réaliste. De plus, il y rajoute une sorte d'enquête principal, autour de laquelle s'en rajoute plusieurs, mais secondaires.
En effet, le réalisme, caractéristique de Zola et du mouvement naturaliste, permet de voir clairement les personnages et les lieux, par l'intermédiaire de descriptions, qui représentent près du tiers du roman.
Ce roman zoome sur l'aspect mécanique durant le Second Empire ("Fête impériale"), plus précisément sur les transports. De plus, c'est une satire mordante, qui reste réaliste. De plus, il y rajoute une sorte d'enquête principal, autour de laquelle s'en rajoute plusieurs, mais secondaires.
Invité- Invité
Re: [Zola, Emile] La bête humaine
j'ai lu il y a un moment ce livre qui aborde de façon saisissante les passions, ses dérives, les choix. C'est un roman noir, sur le monde ferroviaire, sur le rapport de l'homme à la machine (Jacques et sa loco), sur le lien que fait Zola avec l'alcoolisme et l’hérédité.
Un livre qui fourmille d'intrigues et de personnages secondaires (dont je ne me souviens pas de tous) qui tissent ensemble une toile dans laquelle j'ai été entraînée... un beau thriller comme je les aime
merci Saphyr pour ce bel avis et pour me l'avoir remémorer
Un livre qui fourmille d'intrigues et de personnages secondaires (dont je ne me souviens pas de tous) qui tissent ensemble une toile dans laquelle j'ai été entraînée... un beau thriller comme je les aime
merci Saphyr pour ce bel avis et pour me l'avoir remémorer
Pinky- Grand sage du forum
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Re: [Zola, Emile] La bête humaine
Saphyr a écrit:J'ai essayé de lire Germinal à l'époque où le film de Berri est sorti (raison pas plus bête qu'une autre...), je n'en ai pas dépassé la moitié, butant sur une loooongue réflexion politico-sociale à mi-parcours. J'étais jeune à l'époque, ce qui peut également expliquer mon abandon. Je referai peut-être une tentative, mais après L'assommoir et/ou La terre.louloute a écrit:Merci Saphyr pour ta critique c'est vrai ce que tu dis on a, enfin, j'ai cette image de Zola sombre, noir, dur bref tous ce qu'il faut pour l’éviter peut être aussi au fait que j'ai lu pour l’école " Germinal " que je trouvais dur à l’époque mais j'aimais l’écriture peut être j'essaierais celui ci afin de me refaire une idée de Zola
J'ai préféré Germinal à l'Assommoir... beaucoup plus dur, de mon point de vue... Vous me faites penser que ça fait longtemps que je n'ai pas lu un Zola... Celui-ci me tente bien ...
Pistou 117- Grand sage du forum
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Re: [Zola, Emile] La bête humaine
J'ai lu La Bête humaine en classe de troisième : 1ère rencontre avec Zola et je n'ai pas trouvé cela difficile. Bien au contraire : j'ai adoré ! Une révélation. J'ai ensuite lu Germinal... et bien, je préfère La Bête humaine même si j'ai également apprécié Germinal mais je l'ai trouvé moins captivant... Il faudrait que j'en lise d'autres
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Re: [Zola, Emile] La bête humaine
Quelques extraits que j'aime particulièrement :
- Spoiler:
- "Son cœur battait, ses mains brûlaient, à voir seulement la ligne blanche du cou, autour de l'échancrure du corsage. Aussi était-il désormais fermement résolu à la fuir."
"Chaque fois qu'elle songeait à ce cabinet de la rue du Rocher où sa vie se décidait, elle n'eut plus qu'un but, sentir à elle, tout à elle, l'homme qui lui donnait le bras, obtenir que, lorsqu'elle levait la tête, il laissât ses yeux dans les siens, profondément. Alors il lui appartiendrait. Elle ne l'aimait point, elle ne pensait pas même à cela. Simplement, elle s'efforçait de faire de lui sa chose, pour n'avoir plus à le craindre."
"...il lut, dans ce regard, une supplication si ardente, un don si entier de toute la personne, qu'il en fut bouleversé."
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Re: [Zola, Emile] La bête humaine
Merci pour ces belles phrases, Merthin.
Zola a décidément un style très agréable...
Je suis en train de lire ce livre.
Je dois en être au chapitre 5, je crois.
Dans l'édition reliée que je possède, les caractères sont tout petits, alors je n'avance pas vite. :-/
Zola a décidément un style très agréable...
Je suis en train de lire ce livre.
Je dois en être au chapitre 5, je crois.
Dans l'édition reliée que je possède, les caractères sont tout petits, alors je n'avance pas vite. :-/
Invité- Invité
Re: [Zola, Emile] La bête humaine
Terminé le 31 décembre !
J'avais peur d'être "à cheval" sur deux années dans mes lectures
J'ai vraiment bien aimé ce livre, d'autant plus que je découvre vraiment cet auteur ; je crois avoir échappé aux lectures imposées du lycée (arf). Du coup, je rattrape le temps perdu !
Les descriptions sont vraiment excellentes, et très marquantes. Les personnages principaux sont forts. Par contre, les personnages secondaires foisonnent par moment et m'ont un peu perdu.
On voit qu'avec un récit datant de plus d'un siècle, finalement, peu de choses ont changé : les grands de ce monde "tombent" difficilement, et les relations amoureuses peuvent toujours s'avérer aussi compliquées.
Très bon pour commencer Zola si ça en intéresse certains !
J'avais peur d'être "à cheval" sur deux années dans mes lectures
J'ai vraiment bien aimé ce livre, d'autant plus que je découvre vraiment cet auteur ; je crois avoir échappé aux lectures imposées du lycée (arf). Du coup, je rattrape le temps perdu !
Les descriptions sont vraiment excellentes, et très marquantes. Les personnages principaux sont forts. Par contre, les personnages secondaires foisonnent par moment et m'ont un peu perdu.
On voit qu'avec un récit datant de plus d'un siècle, finalement, peu de choses ont changé : les grands de ce monde "tombent" difficilement, et les relations amoureuses peuvent toujours s'avérer aussi compliquées.
Très bon pour commencer Zola si ça en intéresse certains !
Invité- Invité
Re: [Zola, Emile] La bête humaine
J'ajouterai ma critique quand je l'aurai terminé.
L'année prochaine, donc.
Je n'en suis qu'au chapitre 7 mais je constate en effet que le pouvoir est un thème central.
J'aime beaucoup le côté policier : l'enquête, les indices, les informations dérangeantes qu'il faut cacher à la presse...
L'année prochaine, donc.
Je n'en suis qu'au chapitre 7 mais je constate en effet que le pouvoir est un thème central.
J'aime beaucoup le côté policier : l'enquête, les indices, les informations dérangeantes qu'il faut cacher à la presse...
Invité- Invité
Re: [Zola, Emile] La bête humaine
J'ai voté : très apprécié (c'est presque un coup de cœur, tant ce roman est riche)
A l'adolescence, j'ai lu tous les volumes des Rougon-Macquart.
Celui-ci est un de ceux que j'avais préférés, avec Germinal, Au bonheur des dames et Pot-Bouille.
C'est donc avec plaisir que je viens de le relire, une vingtaine d'années plus tard.
Ce roman est résolument moderne. Il est centré sur trois thématiques universelles : l'amour, la mort, l'argent.
Pourquoi et surtout comment peut-on tuer un homme ?
Quelle pulsion vous pousse à commettre un tel crime ?
Jacques Lantier, mécanicien des chemins de fer, va être confronté à cette pulsion, cette envie de tuer qui se réveille parfois quand il désire une femme.
Plusieurs meurtres sont décrits dans ce roman.
Zola signe ici, en 1890, une ébauche de ce que seront les thrillers du vingtième siècle.
C'est un crime qui a rapproché Jacques de sa maîtresse, Séverine.
C'est face au crime qu'ils vont s'aimer. Est-ce un crime, ou le désir de tuer, qui les séparera ?
L'amour sous toutes ses formes est au centre du roman : amour conjugal, incestueux, adultère... avec son corollaire : la jalousie, qui elle aussi peut pousser au meurtre. La passion de Séverine et de Jacques nous entraîne sans répit et donne un rythme au roman.
Évidemment, le monde ferroviaire est omniprésent dans ce livre.
La révolution des transports modifiait complètement les distances en facilitant les déplacements.
J'ai apprécié de retrouver l'écriture de Zola, une écriture journalistique, précise.
Les chapitres sur l'enquête policière et le monde judiciaire sont passionnants.
Les descriptions de la gare St Lazare au début du roman sont dignes de tableaux impressionnistes, où se mêlent lumière et couleurs.
Pour finir, une dernière phrase, qui résume toute l'histoire des Rougon-Macquart :
Je confirme ce qu'a dit Merthin : c'est certainement le roman le plus abordable de la série pour découvrir Zola.
Maintenant, je poursuivrais bien ma relecture des Rougon-Macquart par des "classiques" qui m'ont laissé moins de souvenirs : L'assommoir ou Nana.
A l'adolescence, j'ai lu tous les volumes des Rougon-Macquart.
Celui-ci est un de ceux que j'avais préférés, avec Germinal, Au bonheur des dames et Pot-Bouille.
C'est donc avec plaisir que je viens de le relire, une vingtaine d'années plus tard.
Ce roman est résolument moderne. Il est centré sur trois thématiques universelles : l'amour, la mort, l'argent.
Pourquoi et surtout comment peut-on tuer un homme ?
Quelle pulsion vous pousse à commettre un tel crime ?
Jacques Lantier, mécanicien des chemins de fer, va être confronté à cette pulsion, cette envie de tuer qui se réveille parfois quand il désire une femme.
Son cœur se mit à battre, il eut la sensation soudaine d'être celui qu'elle attendait. Un grand trouble montait à son crâne avec le sang de ses veines, son premier mouvement fut de fuir, dans l'angoisse qui l'envahissait. Toujours le désir l'avait rendu fou, il voyait rouge. [...]
Mon Dieu ! il était donc revenu, ce mal abominable dont il se croyait guéri ? Voilà qu'il avait voulu la tuer, cette fille ! Tuer une femme, tuer une femme ! cela sonnait à ses oreilles, du fond de sa jeunesse, avec la fièvre grandissante, affolante du désir.
Plusieurs meurtres sont décrits dans ce roman.
Zola signe ici, en 1890, une ébauche de ce que seront les thrillers du vingtième siècle.
C'est un crime qui a rapproché Jacques de sa maîtresse, Séverine.
C'est face au crime qu'ils vont s'aimer. Est-ce un crime, ou le désir de tuer, qui les séparera ?
L'amour sous toutes ses formes est au centre du roman : amour conjugal, incestueux, adultère... avec son corollaire : la jalousie, qui elle aussi peut pousser au meurtre. La passion de Séverine et de Jacques nous entraîne sans répit et donne un rythme au roman.
C'était comme un désir physique, ce feu intérieur qui précipite la marche des amants, aux heures de rendez-vous. Il avait peur de ce qui l'attendait là-bas, et il y volait, de tous les muscles de ses membres.
Évidemment, le monde ferroviaire est omniprésent dans ce livre.
La révolution des transports modifiait complètement les distances en facilitant les déplacements.
C'était comme un grand corps, un être géant couché en travers de la terre, la tête à Paris, les vertèbres tout le long de la ligne, les membres s'élargissant avec les embranchements, les pieds et les mains au Havre et dans les autres villes d'arrivée.
Bien sûr que la terre entière passait là, pas des Français seulement, des étrangers aussi, des gens venus des contrées les plus lointaines, puisque personne maintenant ne pouvait rester chez soi, et que tous les peuples, comme on disait, n'en feraient bientôt plus qu'un seul.
J'ai apprécié de retrouver l'écriture de Zola, une écriture journalistique, précise.
Les chapitres sur l'enquête policière et le monde judiciaire sont passionnants.
Les descriptions de la gare St Lazare au début du roman sont dignes de tableaux impressionnistes, où se mêlent lumière et couleurs.
Pour finir, une dernière phrase, qui résume toute l'histoire des Rougon-Macquart :
Comme tous les membres de la famille, Jacques Lantier a un vice qui le poursuit : pour lui, c'est une envie irréprésible de tuer. Réussira-t-il à lutter contre cette malédiction et à échapper à son destin ?Et il en venait à penser qu'il payait pour les autres, les pères, les grands-pères, qui avaient bu, les générations d'ivrogne dont il était le sang gâté, un lent empoisonnement, une sauvagerie qui le ramenait avec les loups mangeurs de femmes, au fond des bois.
Je confirme ce qu'a dit Merthin : c'est certainement le roman le plus abordable de la série pour découvrir Zola.
Maintenant, je poursuivrais bien ma relecture des Rougon-Macquart par des "classiques" qui m'ont laissé moins de souvenirs : L'assommoir ou Nana.
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Re: [Zola, Emile] La bête humaine
magnifique livre toujours d'actualité, très belle critique Virgule
Pinky- Grand sage du forum
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Date d'inscription : 04/06/2008
Re: [Zola, Emile] La bête humaine
Il y a eu un film aussi en noir et blanc : notre prof de français nous l'avait montré après avoir lu le livre et j'ai quelques souvenirs, notamment dans le train avec Gabin dans le rôle de Jacques. Si vous le trouvez, n'hésitez pas à le visionner (je viens de sortir la fiche Wiki et je m'aperçois qu'il a été réalisé par Jean Renoir dont j'avais étudié La Règle du jeu en classe de terminale, en lettres, un autre très bon film en passant !).
Invité- Invité
Re: [Zola, Emile] La bête humaine
Merci Pinky.
J'espère que ça pourra donner envie à ceux qui ne le connaissent pas de découvrir Zola.
J'espère que ça pourra donner envie à ceux qui ne le connaissent pas de découvrir Zola.
Invité- Invité
Re: [Zola, Emile] La bête humaine
Difficile de nos jours de se motiver pour regarder en noir & blanc, mais pour celui-ci je ferai peut-être une exception !
Invité- Invité
Re: [Zola, Emile] La bête humaine
Oups, je n'avais pas vu ton message, alexielle.
Je me demandais pourquoi Merthin parlait de noir & blanc.
En effet, c'est un film de Jean Renoir avec Jean Gabin (il date de 1938, d'après Wikipédia).
Je l'ai vu une fois mais je n'en ai pas gardé de souvenirs.
Ce serait intéressant de le revoir après avoir lu le livre.
Je me demandais pourquoi Merthin parlait de noir & blanc.
En effet, c'est un film de Jean Renoir avec Jean Gabin (il date de 1938, d'après Wikipédia).
Je l'ai vu une fois mais je n'en ai pas gardé de souvenirs.
Ce serait intéressant de le revoir après avoir lu le livre.
Invité- Invité
Re: [Zola, Emile] La bête humaine
j'ai beaucoup aimé ce film devenu un grand classique même si Jean Renoir a pris quelques libertés avec l'adaptation, notamment celle de l'époque : le livre est sous le second empire alors que le film se passe dans une époque contemporaine (les trains). C'est un livre a lire et un film à revoir...
Pinky- Grand sage du forum
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Re: [Zola, Emile] La bête humaine
Certainement mon préféré parmi les romans de Zola. Un thriller du XIXème siècle.
Invité- Invité
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