[Férey, Caryl] Mapuche
+2
Pistou 117
lalyre
6 participants
Page 1 sur 1
Votre avis?
[Férey, Caryl] Mapuche
Titre: Mapuche
Auteur: Caryl Férey
Editeurs: Gallimard
Pages: 450
résumé:
Jana est mapuche, fille d'un peuple sur lequel on a tiré à vue dans la pampa argentine. Aujourd'hui sculptrice, elle vit seule à Buenos Aires. Rubén Calderón est l'un des rares rescapés des geôles de la tristement célèbre Ecole de Mécanique de la Marine, où ont péri son père et sa soeur. Trente ans ont passé depuis le retour de la démocratie. Détective pour le compte des Mères de la place de Mai, Rubén recherche toujours les enfants de disparus adoptés sous la dictature de Videla, et leurs bourreaux. Les destins de Jana et Rubén vont se croiser.
Moi, je suis un grand fan de cette auteur, j'ai lu tous ces livres, même ceux écrit pour les enfants. celui-ci est dans l'esprit Utu, Haka et Zulu. IL tous simplement superbe, et toujours aussi bien écrit.
Bonne Lecture.
Auteur: Caryl Férey
Editeurs: Gallimard
Pages: 450
résumé:
Jana est mapuche, fille d'un peuple sur lequel on a tiré à vue dans la pampa argentine. Aujourd'hui sculptrice, elle vit seule à Buenos Aires. Rubén Calderón est l'un des rares rescapés des geôles de la tristement célèbre Ecole de Mécanique de la Marine, où ont péri son père et sa soeur. Trente ans ont passé depuis le retour de la démocratie. Détective pour le compte des Mères de la place de Mai, Rubén recherche toujours les enfants de disparus adoptés sous la dictature de Videla, et leurs bourreaux. Les destins de Jana et Rubén vont se croiser.
Moi, je suis un grand fan de cette auteur, j'ai lu tous ces livres, même ceux écrit pour les enfants. celui-ci est dans l'esprit Utu, Haka et Zulu. IL tous simplement superbe, et toujours aussi bien écrit.
Bonne Lecture.
Invité- Invité
Re: [Férey, Caryl] Mapuche
Et bien voila un livre qui me tente beaucoup Jérémie, je me le note, un grand mercijeremie1201973 a écrit:Titre: Mapuche
Auteur: Caryl Férey
Editeurs: Gallimard
Pages: 450
résumé:
Jana est mapuche, fille d'un peuple sur lequel on a tiré à vue dans la pampa argentine. Aujourd'hui sculptrice, elle vit seule à Buenos Aires. Rubén Calderón est l'un des rares rescapés des geôles de la tristement célèbre Ecole de Mécanique de la Marine, où ont péri son père et sa soeur. Trente ans ont passé depuis le retour de la démocratie. Détective pour le compte des Mères de la place de Mai, Rubén recherche toujours les enfants de disparus adoptés sous la dictature de Videla, et leurs bourreaux. Les destins de Jana et Rubén vont se croiser.
Moi, je suis un grand fan de cette auteur, j'ai lu tous ces livres, même ceux écrit pour les enfants. celui-ci est dans l'esprit Utu, Haka et Zulu. IL tous simplement superbe, et toujours aussi bien écrit.
Bonne Lecture.
lalyre- Grand sage du forum
-
Nombre de messages : 9623
Age : 92
Localisation : Liège (Belgique )
Emploi/loisirs : jardinage,lecture
Genre littéraire préféré : un peu de tout,sauf fantasy et fantastique
Date d'inscription : 07/04/2010
Re: [Férey, Caryl] Mapuche
Je viens de terminer Mapuche, vraiment bien, effectivement dans la lignée de Zulu. Ce que j'apprécie beaucoup chez cet auteur, c'est la peinture de la société dans laquelle se passe l'histoire, l'Argentine contemporaine qui essaie de se dépétrer des années de plomb de la dictature, c'est très bien rendu. De plus l'histoire se tiend bien, les personnages, y compris secondaires, sont très forts, vraiment excellent roman policier.
Invité- Invité
Re: [Férey, Caryl] Mapuche
Mapuche était sélectionné pour le festival de Vienne (ISÈRE) gouttes de sang d'encre
il a remporté le prix du jury des lecteurs
moi, je n'ai pu le finir , trop sordide à mon goût , j'avais le sentiment que l'auteur décrivait avec un peu trop de complaisance la souffrance , la saleté, la déchéance
j'aurais souhaité plus de sobriété
il a remporté le prix du jury des lecteurs
moi, je n'ai pu le finir , trop sordide à mon goût , j'avais le sentiment que l'auteur décrivait avec un peu trop de complaisance la souffrance , la saleté, la déchéance
j'aurais souhaité plus de sobriété
Invité- Invité
Re: [Férey, Caryl] Mapuche
ahah... 2 coups de coeur contre 1 non terminé. J'ai failli l'acheter dernièrement, mais je n'ai pas craqué... Alors, craquera, craquera pas ??? J'attendrai d'autres avis...
Pistou 117- Grand sage du forum
-
Nombre de messages : 4087
Age : 60
Localisation : LILLE
Genre littéraire préféré : De tout, partout...
Date d'inscription : 09/06/2010
Re: [Férey, Caryl] Mapuche
Déçue! J'avais adoré Zulu, mais celui-là m'a paru traîner en longueur, j'aurais bien aimé, tout comme Astrance, moins de massacres et de tortures (même si l'histoire le voulait). Je l'ai quand-même fini, mais en sautant de nombreux passages.
Invité- Invité
Re: [Férey, Caryl] Mapuche
Lui, Rubén, a survécu aux tortures de la dictature Videla, mais est resté orphelin à jamais de son père et de sa jeune soeur.
Il rejoint les "mères de la place de Mai" (sa mère est parmi ces femmes) et comme détective privé les aide dans leurs recherches.
Elle, Jana, est Mapuche, venue avec tous les espoirs de la jeunesse à Buenos Aires pour être sculpteur, c' est une artiste...Elle trouve surtout la misère.
"Les mexicains descendent des Aztèques, les péruviens des Incas, les colombiens des Mayas et les argentins descendent du bateau".
Ce dicton dit à lui seul ce qui peut rester du peuple d' avant la colonisation. Les territoires Mapuche ont fondu comme neige au soleil.
Ces deux êtres que tout, y compris l' âge, semble séparer vont se retrouver pour enquêter sur d' étranges disparitions.
C'est vrai, nous allons au fin fond de l' horreur. Nous trouvons ce qu' il y a de pire dans le genre humain. L' auteur nous fait vivre une descente aux enfers...
Dans le quatrième de couverture de "La garçonnière" d'Hélène Grémillon il est dit "Ce roman est inspiré d'une histoire vraie". Je crois qu' on pourrait dire exactement la même chose au sujet de ce roman.
C' est très bien écrit. J' ai aimé le style de l' auteur. Il y a à la fin une petite note d' espoir, il m' a laissé comme un goût d' optimisme, ne jamais baisser les bras... Enfin si on peut!
Les lectures de Joëlle.
Il rejoint les "mères de la place de Mai" (sa mère est parmi ces femmes) et comme détective privé les aide dans leurs recherches.
Elle, Jana, est Mapuche, venue avec tous les espoirs de la jeunesse à Buenos Aires pour être sculpteur, c' est une artiste...Elle trouve surtout la misère.
"Les mexicains descendent des Aztèques, les péruviens des Incas, les colombiens des Mayas et les argentins descendent du bateau".
Ce dicton dit à lui seul ce qui peut rester du peuple d' avant la colonisation. Les territoires Mapuche ont fondu comme neige au soleil.
Ces deux êtres que tout, y compris l' âge, semble séparer vont se retrouver pour enquêter sur d' étranges disparitions.
C'est vrai, nous allons au fin fond de l' horreur. Nous trouvons ce qu' il y a de pire dans le genre humain. L' auteur nous fait vivre une descente aux enfers...
Dans le quatrième de couverture de "La garçonnière" d'Hélène Grémillon il est dit "Ce roman est inspiré d'une histoire vraie". Je crois qu' on pourrait dire exactement la même chose au sujet de ce roman.
C' est très bien écrit. J' ai aimé le style de l' auteur. Il y a à la fin une petite note d' espoir, il m' a laissé comme un goût d' optimisme, ne jamais baisser les bras... Enfin si on peut!
Les lectures de Joëlle.
Dernière édition par joëlle le Lun 4 Juil 2022 - 21:12, édité 1 fois
joëlle- Modérateur
-
Nombre de messages : 9709
Localisation : .
Date d'inscription : 30/09/2013
Re: [Férey, Caryl] Mapuche
De l'optimisme chez Caryl Féryl , à priori ça m'intéresse dans Zulu et Haka c'est plutôt sombre du début à la fin sans une once d'optimisme, mais j'adore sa poésie "torturée " .
Je reviendrai sans doute ici après l'avoir lu.
Je reviendrai sans doute ici après l'avoir lu.
Sara2a- Grand sage du forum
-
Nombre de messages : 3030
Age : 54
Localisation : Porto-Vecchio
Genre littéraire préféré : Thrillers, fantastiques et un peu de tout ce qui peut me tomber sous les yeux .
Date d'inscription : 24/01/2010
Re: [Férey, Caryl] Mapuche
Sara2a a écrit:De l'optimisme chez Caryl Féryl , à priori ça m'intéresse dans Zulu et Haka c'est plutôt sombre du début à la fin sans une once d'optimisme, mais j'adore sa poésie "torturée " .
Je reviendrai sans doute ici après l'avoir lu.
J' ai dit, "Une petite note d' espoir" toute petite, mais je l' ai ressentie ainsi!!!
Bonne lecture.
joëlle- Modérateur
-
Nombre de messages : 9709
Localisation : .
Date d'inscription : 30/09/2013
Re: [Férey, Caryl] Mapuche
Quatrième de couverture.
Jana est mapuche, fille d'un peuple sur lequel on a tiré à vue dans la pampa argentine. Rescapée de la crise financière de 2001-2002, aujourd'hui sculptrice, Jana vit seule à Buenos Aires dans la friche de son ancien mentor et, à vingt-huit ans, estime ne plus rien devoir à personne. Rubén Calderón aussi est un rescapé – un des rares «subversifs» à être sorti vivant des geôles clandestines de l'École de Mécanique de la Marine, où ont péri son père et sa jeune sœur. Trente ans ont passé depuis le retour de la démocratie. Détective pour le compte des Mères de la place de Mai, Rubén recherche toujours les enfants de disparus adoptés lors de la dictature de Videla, et leurs bourreaux... Rien, a priori, ne devait réunir Jana et Rubén, que tout sépare. Mais un cadavre est retrouvé dans le port de La Boca, celui d'un travesti, «Luz», qui tapinait sur les docks avec «Paula», la seule amie de la sculptrice. De son côté, Rubén enquête sur la disparition d'une photographe, Maria Victoria Campallo, la fille d'un des hommes d'affaires les plus influents du pays. Malgré la politique des Droits de l'Homme appliquée depuis dix ans, les spectres des oppresseurs rôdent toujours en Argentine. Eux et l'ombre des carabiniers, qui ont expulsé la communauté de Jana de ses terres ancestrales...
Mon avis.
Des enfants volés, des êtres humains torturés, noyés vivants ou presque...
Accrochez-vous c'est une descente aux enfers qui vous attends, l'Homme dans tout ce qu'il y a de plus bas, de plus vil, la barbarie à l'état pur!
Deux personnages forts qui au péril de leur vie ne baissent jamais, jamais les bras.
Un roman bouleversant, dur et violent.
Jana est mapuche, fille d'un peuple sur lequel on a tiré à vue dans la pampa argentine. Rescapée de la crise financière de 2001-2002, aujourd'hui sculptrice, Jana vit seule à Buenos Aires dans la friche de son ancien mentor et, à vingt-huit ans, estime ne plus rien devoir à personne. Rubén Calderón aussi est un rescapé – un des rares «subversifs» à être sorti vivant des geôles clandestines de l'École de Mécanique de la Marine, où ont péri son père et sa jeune sœur. Trente ans ont passé depuis le retour de la démocratie. Détective pour le compte des Mères de la place de Mai, Rubén recherche toujours les enfants de disparus adoptés lors de la dictature de Videla, et leurs bourreaux... Rien, a priori, ne devait réunir Jana et Rubén, que tout sépare. Mais un cadavre est retrouvé dans le port de La Boca, celui d'un travesti, «Luz», qui tapinait sur les docks avec «Paula», la seule amie de la sculptrice. De son côté, Rubén enquête sur la disparition d'une photographe, Maria Victoria Campallo, la fille d'un des hommes d'affaires les plus influents du pays. Malgré la politique des Droits de l'Homme appliquée depuis dix ans, les spectres des oppresseurs rôdent toujours en Argentine. Eux et l'ombre des carabiniers, qui ont expulsé la communauté de Jana de ses terres ancestrales...
Mon avis.
Des enfants volés, des êtres humains torturés, noyés vivants ou presque...
Accrochez-vous c'est une descente aux enfers qui vous attends, l'Homme dans tout ce qu'il y a de plus bas, de plus vil, la barbarie à l'état pur!
Deux personnages forts qui au péril de leur vie ne baissent jamais, jamais les bras.
Un roman bouleversant, dur et violent.
chocolette- Grand sage du forum
-
Nombre de messages : 3756
Age : 73
Localisation : Hainaut.Belgique.
Emploi/loisirs : lecture,promenade,cinéma,mots fléchés.
Genre littéraire préféré : Policier et un peu de tout...pas de SF!
Date d'inscription : 13/05/2011
Re: [Férey, Caryl] Mapuche
Coup de coeur pour moi, mon Ferey préféré. Malgré quelques invraisemblances qui auraient pu être évitées, j'ai vraiment apprécié de découvrir cette histoire de l'Argentine et de ses autochtones. La fin m'a vraiment surprise...
- Spoiler:
- qui aurait pu imaginer une fin ma foi, et bien oui, heureuse à un roman aussi noir que celui-ci...?
Pistou 117- Grand sage du forum
-
Nombre de messages : 4087
Age : 60
Localisation : LILLE
Genre littéraire préféré : De tout, partout...
Date d'inscription : 09/06/2010
Re: [Férey, Caryl] Mapuche
Lu fin 2022 et voici mon avis :
Rubén Calderón nous emmène dans le trou noir de la dictature argentine, dans l'horreur de l'ESMA, l'Escuela Superior de Mecánica de la Armada, où, à quinze ans, il a été enfermé et torturé (les tortionnaires argentins, comme les chiliens avant eux, avaient appris les techniques des USA, mais aussi beaucoup des instructeurs français, anciens agents de l'OAS, experts dans l'utilisation des décharges électriques) pendant des mois, pour être inexplicablement libéré. Rubén, lui, sait pourquoi : pour qu'il puisse dire ce qui se passait dans cet endroit à ceux qui s'opposaient au pouvoir et qui étaient encore libres. Du terrorisme d'Etat.
En 2010, à 47 ans, il est détective privé à la recherche de disparus, et son enquête le mène sur la piste d’hommes sans foi ni loi.
Mais la véritable vedette de ce thriller policier est Jana Wenchwn, une Indienne mapuche de 28 ans. Les Mapuches (littéralement « Peuple de la terre ») sont un peuple autochtone du Chili et d'Argentine formant plusieurs communautés, connues également sous le nom d'Araucans.
Elle n'a que douze ans lorsqu'elle est témoin d'une terrible scène de violence contre sa mère, par la police. Sa poitrine est restée définitivement plate depuis ce jour. Adulte meurtrie et perturbée, elle déverse sa colère et sa haine dans des sculptures en fer et en matériaux de récupération qu'elle martèle.
Ce sont deux survivants qui luttent contre des fantômes, chacun le sien. Ils se rencontrent par hasard, se perdent, se croisent peu après et décident de ne plus se quitter. Un amour né d'une reconnaissance instantanée, du partage d'un désespoir commun.
Cependant les fantômes peuvent aussi se transformer en démons…
Férey retrace l'histoire de toutes ces années avec, entre autres, le programme de répression de la dissidence représenté par des guérillas marxistes (comme celle des « Montoneros »). Egalement le coup d'État, la junte militaire et le "Processus de Réorganisation Nationale", moyen de kidnapper trente mille personnes et de les faire disparaître.
En 1977, en pleine dictature, les mères de disparus commencent à se rassembler sur la Plaza de Mayo devant la Casa Rosada, siège du gouvernement. Au début elles ne sont que seize et elles risquent leur vie. Peu de temps après, les « abuelas », les grands-mères, sont également descendues dans la rue pour manifester et réclamer des réponses. En même temps, la Coupe du Monde de football de 1978, organisée et contrôlée par les militaires, met l’Argentine sous le feu des projecteurs sans toutefois éclairer cette revendication.
Et puis arrive la fin de la dictature et le stratagème de la guerre des Malouines contre l'Angleterre pour réveiller l'esprit national. Malheureusement la cuisante défaite, la crise économique, la faillite de l'État alors que certains en profitent pour s’enrichir, plongent la population dans une forme d’hébétude, propice au déni et à l’acceptation d’un pardon national pour les bourreaux. Mais les mères et grand-mères refusent d’oublier et continuent leur combat.
C’est un ouvrage sans concessions avec des descriptions qui plongent le lecteur dans l’horreur. Le thriller est époustouflant de tension. L’écriture, précise et maîtrisée. Tous les lieux évoqués existent : on peut suivre les personnages dans les rues de Buenos-Aires, dans les méandres du delta du Tigre et au pied de la cordillère des Andes. Un excellent roman que je vous recommande !
_________________
Rubén Calderón nous emmène dans le trou noir de la dictature argentine, dans l'horreur de l'ESMA, l'Escuela Superior de Mecánica de la Armada, où, à quinze ans, il a été enfermé et torturé (les tortionnaires argentins, comme les chiliens avant eux, avaient appris les techniques des USA, mais aussi beaucoup des instructeurs français, anciens agents de l'OAS, experts dans l'utilisation des décharges électriques) pendant des mois, pour être inexplicablement libéré. Rubén, lui, sait pourquoi : pour qu'il puisse dire ce qui se passait dans cet endroit à ceux qui s'opposaient au pouvoir et qui étaient encore libres. Du terrorisme d'Etat.
En 2010, à 47 ans, il est détective privé à la recherche de disparus, et son enquête le mène sur la piste d’hommes sans foi ni loi.
Mais la véritable vedette de ce thriller policier est Jana Wenchwn, une Indienne mapuche de 28 ans. Les Mapuches (littéralement « Peuple de la terre ») sont un peuple autochtone du Chili et d'Argentine formant plusieurs communautés, connues également sous le nom d'Araucans.
Elle n'a que douze ans lorsqu'elle est témoin d'une terrible scène de violence contre sa mère, par la police. Sa poitrine est restée définitivement plate depuis ce jour. Adulte meurtrie et perturbée, elle déverse sa colère et sa haine dans des sculptures en fer et en matériaux de récupération qu'elle martèle.
Ce sont deux survivants qui luttent contre des fantômes, chacun le sien. Ils se rencontrent par hasard, se perdent, se croisent peu après et décident de ne plus se quitter. Un amour né d'une reconnaissance instantanée, du partage d'un désespoir commun.
Cependant les fantômes peuvent aussi se transformer en démons…
Férey retrace l'histoire de toutes ces années avec, entre autres, le programme de répression de la dissidence représenté par des guérillas marxistes (comme celle des « Montoneros »). Egalement le coup d'État, la junte militaire et le "Processus de Réorganisation Nationale", moyen de kidnapper trente mille personnes et de les faire disparaître.
En 1977, en pleine dictature, les mères de disparus commencent à se rassembler sur la Plaza de Mayo devant la Casa Rosada, siège du gouvernement. Au début elles ne sont que seize et elles risquent leur vie. Peu de temps après, les « abuelas », les grands-mères, sont également descendues dans la rue pour manifester et réclamer des réponses. En même temps, la Coupe du Monde de football de 1978, organisée et contrôlée par les militaires, met l’Argentine sous le feu des projecteurs sans toutefois éclairer cette revendication.
Et puis arrive la fin de la dictature et le stratagème de la guerre des Malouines contre l'Angleterre pour réveiller l'esprit national. Malheureusement la cuisante défaite, la crise économique, la faillite de l'État alors que certains en profitent pour s’enrichir, plongent la population dans une forme d’hébétude, propice au déni et à l’acceptation d’un pardon national pour les bourreaux. Mais les mères et grand-mères refusent d’oublier et continuent leur combat.
C’est un ouvrage sans concessions avec des descriptions qui plongent le lecteur dans l’horreur. Le thriller est époustouflant de tension. L’écriture, précise et maîtrisée. Tous les lieux évoqués existent : on peut suivre les personnages dans les rues de Buenos-Aires, dans les méandres du delta du Tigre et au pied de la cordillère des Andes. Un excellent roman que je vous recommande !
_________________
Dulcie- Grand expert du forum
-
Nombre de messages : 1084
Age : 68
Localisation : Pyrénées Orientales
Genre littéraire préféré : Roman historique
Date d'inscription : 10/01/2023
Sujets similaires
» [Férey, Caryl] Norilsk
» [Férey, Caryl] Okavango
» [Férey, Caryl] Zulu
» [Férey, Caryl] Haka
» [Férey, Caryl] Condor
» [Férey, Caryl] Okavango
» [Férey, Caryl] Zulu
» [Férey, Caryl] Haka
» [Férey, Caryl] Condor
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum