[Rowling, J.K] Une place à prendre

Broché: 682 pages
Editeur : Grasset (28 septembre 2012)
Collection : Littérature Etrangère

Comme beaucoup de lecteurs, j'attendais avec impatience ce roman afin de découvrir l'auteure de la saga d'Harry Potter dans un nouveau style.

Ce pavé ( 680 pages) a été une très agréable surprise qui m'a beaucoup enthousiasmée.

L'auteure situe son intrigue dans la petite ville imaginaire de Pragford, à deux cent kilomètres de Londres, où Barry Fairbrother, conseiller municipal, vient de mourir suite à une rupture d'anévrisme. Cet événement va semer la discorde au sein de la communauté, sa place est à prendre et différents clans vont se former et donner lieu à des conflits.

Dans ce roman pas de crimes pour tenir le lecteur en haleine mais des enfants livrés à eux mêmes, des automutilations à la lame de rasoir, des e-mails anonymes. La jolie façade bucolique de Pagford va peu à peu se craqueler et montrer la face cachée de la population.

J.K. Rowling cisaille la classe moyenne britannique sans faire dans la dentelle, de façon plutôt féroce et parfois crue. L'analyse psychologique des nombreux protagonistes est dépeinte avec tellement de précision qu'au fil de la lecture ces personnages nous apparaissent de plus en plus proches et familiers.

J'ai adoré, l'intrigue est prenante, même si l'histoire peine un peu à démarrer, l'écriture est maîtrisée, agréable à lire … Par moment j'avais l'impression de lire du Stephen King, dans la façon dont l'auteure décrivait le côté sombre de ses personnages.

On attendait J.K Rowling avec appréhension dans ce roman pour « adultes », elle s'en sort avec prestance et maestria .

Mon avis :

J’ai lu Harry Potter, j’ai aimé Harry Potter, alors j’ai lu le premier roman « adulte » de JK Rowlings. Pour le caractériser, je dirai qu’il est sombre, très sombre, rien à voir avec les couleurs vives de sa couverture, qui la rendent très facilement repérable.

L’événement initial est lui-même dramatique : la mort subite d’un notable, et le vide qu’il laisse. Même mort, Barry Fairbrother est sympathique, et peu importe les ragots. Il était issu d’un milieu défavorisé, et son parcours était la preuve qu’il était possible de s’en sortir. Gênant pour les notables de Pagfort ? Ce n’est rien de le dire : Barry ne reniait pas ses origines, il aidait même activement les jeunes issus de Yarville. Il croyait en eux, lui. Autant dire que nombreux sont ceux qui se réjouissent de sa mort, plutôt que de la déplorer.

Le premier tiers du livre est saisissant à cet égard, dans cette présentation des personnages, des forces en présence devrai-je dire. J’ai été confrontée aux personnages tels qu’ils paraissent être, et tels qu’ils sont réellement, dans leur cercle de famille qui devrait être un lieu « protecteur », surtout pour les enfants. Nous avons ici des exemples rares de tyrans domestiques ou de lâches chroniques. Mesquinerie, bassesse, racisme ordinaire et feutré, rien n’est passé sous silence – et encore, je ne vous dévoile pas tout. Les thèmes abordés sont très lourds, et pourtant, ils passent, grâce sans doute à la fluidité du style et à la maîtrise de l’auteur.

Terminé voici quelques jours, Une place à prendre n’est pas un roman que j’ai quitté facilement. La preuve en est que je n’ai pas commencé un autre livre depuis.