[Jaffe, Rona] Rien n'est trop beau

Présentation :New York, début des années 1950. Le parcours de femmes travaillant comme secrétaires dans une maison d'édition et luttant pour se faire une place dans un monde d'hommes. Harcèlement sexuel au travail, amour, sexualité encore taboue et mariage sont les ingrédients de ce premier roman.

Avis :J'ai adoré ce livre, un premier roman très réussi, nous suivons le parcours de jeunes filles Américaines qui sortent de l'université et qui sont employées comme dactylos à New York.

Nous sommes en 1953, ces jeunes filles sont à la fois modernes et vieux jeux avec l'envie d'une vie rangée. J'aime cette période pour son ambiance, nous sommes loin des années de crise que nous vivons, le travail est à portée de tous, ces jeunes filles ont la chance de pouvoir choisir et il est marrant de voir qu'elles n'aspirent toute qu' au mariage, signe évident de réussite. Nous suivons bien sûr, la vie de filles issues de milieu aisé, certains quartiers de New York devaient être moins agréables à vivre , je pense aux bonnes qui travaillent dans les familles de ces jeunes filles, cela me ramène au livre " la couleur des sentiments".
Ce qui m'a aussi dérouté dans cette lecture, c'est le décalage qu'il y a entre la vie à New York et celle de l'Europe, j''ai l'impression d' être plus dans les années 60/70 qu'en 53/54. Elles sortent dans des bars, vivent plus ou moins avec des hommes et pas seulement de leur âge , je vois mal cela être accepté en Europe dans les années 50.

Parmi toutes ces femmes, Caroline reste le personnage principal, malgré qu'elle soit la plus mûre de toute, c'est celle qui aura la moins réussie sentimentalement ; car elles arrivent toutes à trouver un mari, ce qui est presque obligatoire; une jeune femme doit se marier, avoir des enfants, une belle maison.... Mais avant d'en arriver à ce but, ces jeunes filles, la tête pleine de rêves, connaitront chacune bien des déceptions, la vie à NY n'est pas si belle qu' elle en a l'air.

merci Petitepom pour ta critique

J'aime bien cette période, je me le note, merci PetitePom !

J'ai failli l'acheter hier en allant faire un tour à la librairie mais j'ai résisté. Du coup, je regrette

je te l'aurai préter volontier ( je ne peux résister à des larmes), mais c'est un emprunt à la biblio.

Merci, c'est gentil mais pas de souci : j'ai déjà beaucoup à lire et de toute façon, ce n'est que partie remise : la prochaine fois, je n'hésiterai pas

Finalement je suis contente de ne pas l'avoir acheté ! C'est une déception pour moi ! Par contre je suis d'accord avec toi, petitepom, moi aussi j'ai eu beaucoup de mal à me dire qu'on était au début des années 50. Tout le long de ma lecture, j'ai dû me le répéter car persuadée que c'était plutôt les années 70 !

Mon avis :
Le début était très prometteur. L’auteur alternait le point de vue de deux jeunes femmes différentes, Caroline et April, travaillant dans la même maison d’édition, Fabian mais aux ambitions également différentes. Si Caroline a choisi de travailler pour oublier Eddie, son ex-fiancé, elle s’engage très rapidement dans son travail, voyant beaucoup plus loin que le poste de secrétaire pour lequel elle a été recrutée. Son ambition et son intelligence ne sont pas du goût de Miss Farrow, qui fait partie des cadres de l’équipe éditoriale et qui voit bien qu’elle représente une menace pour elle. D’ailleurs, elle n’hésite pas à lui mettre des bâtons dans les roues car si les carrières peuvent se faire très vite, la chute peut être tout aussi rapide dans ce monde de requins ! De l’autre côté, nous avons la jeune femme naïve, débarquée de sa province natale pour faire carrière dans le cinéma et qui postule au poste de secrétaire plus par nécessité que par véritable choix. Mais, elle va finalement se prendre de passion pour la vie new-yorkaise, rêvant de s’intégrer à cette société très BCBG.
Comme je le disais, j’ai beaucoup aimé ce début pour ces deux héroïnes, très attachantes mais aussi pour le tableau qu’il dresse de la société de l’époque et notamment de la place que sont en train de prendre les femmes, plus présentes dans la vie active et surtout plus libres et indépendantes. Néanmoins, la suite se gâte un peu : l’auteur s’éparpille beaucoup trop en introduisant de nouveaux personnages, trop nombreux et dont je doute de la réelle utilité car elles se ressemblent finalement beaucoup trop ou du moins ont toutes le même rêve : se marier ! On se perd d’ailleurs de plus en plus dans leurs conjectures amoureuses, ce qui a fini par me lasser. J’ai donc abandonné !

Merci pour ton appréciation Alexielle!
Il avait l'air intéressant...entre les deux avis, du coup j'hésite...

C'est saisissant de voir deux avis si différents... Ce qui fait la richesse de ce forum.

Merci à Petite pomme et Alexielle.
Le décalage entre NY et l'Europe est normal, ils ont en général quelques années d'avance pour l'évolution des mœurs.

Le mieux c'est de se faire son propre avis : peut-être que vous aimerez car dans l'ensemble, sur les blogs, les critiques vont plus dans le sens de celle de petitepom...

Oui, Step, ils sont en général plus en avance que nous (enfin, sur certains points, pas sur tout !) mais c'est quand même difficile de se dire qu'on est dans les années 50 car je crois que c'est inscrit dans nos esprits d'Européens que les femmes commencent à s'émanciper dans les années 70... Même si leur principal souci dans le livre c'est de se marier : on a encore une image très traditionnelle de la famille, même si le divorce est admis (voir le personnage de Barbara Lemont). L'évolution se fait doucement ressentir.

Ce roman decrit bien les années 50 au EU, mais il y a quelques temps morts, je comprends que tu ais moins aimé, ce n'est pas un livre d'action, les relations avancent doucement, pour aboutir toute au mariage, sa richesse est dans la description de cette société plus que dans le récit lui même, je trouve.

Effectivement, petitepom mais je trouve qu'on perd un peu ce fil de description de la société qui me plaisait bien, à un moment donné, pour entrer dans des considérations plus "sentimentales", ce que j'aime beaucoup moins Mais peut-être que j'ai abandonné un peu trop tôt aussi...

Non, je ne pense pas ; si tu n'as pas accroché, je ne pense pas que tu aurais aimé la suite