[Paver, Michelle] 40 Jours de Nuit
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VOTRE AVIS
[Paver, Michelle] 40 Jours de Nuit
Michelle PAVER, 40 Jours de Nuit.
288 pages.
Editeur : Hachette Jeunesse (26 septembre 2012).
Collection : Black Moon.
ISBN-10: 2012022901
ISBN-13: 978-2012022904
Lu : 11/2012.
QUATRIEME DE COUVERTURE :
Hiver 1937. Jack part pour une expédition scientifique en Arctique, une échappatoire à son mal-être londonien. Du moins c'est ce qu'il espère. Mais très vite, ce voyage au pays des nuits interminables se transforme en cauchemar. Des cinq hommes engagés dans la mission, seulement trois prennent le départ : Jack, opérateur radio, Algie, chasseur et maître-chien de traîneau, et Gus, biologiste. Ils établissent leur campement sur la baie (de) Gruhuken où le capitaine du bateau refusait de les débarquer, visiblement effrayé. En peu de temps, Gus tombe malade, Algie l'accompagne, Jack reste seul. Dans leur cabane de trappiste, il se met alors à entendre des voix, à apercevoir des ombres... Est-ce vraiment son imagination qui l'engloutit jour après jour dans cette matière noire ?
MON AVIS :
"J’adore cet endroit. J’aime aussi la clarté et la désolation du lieu. Oui, même sa cruauté. Parce qu’elle est authentique et qu’elle fait partie de la vie".
Rien que cette phrase résume tout du roman de Michelle Paver. On se représente aisément l'immensité et le sentiment de liberté qui prédominent en Arctique, mais on imagine moins facilement la solitude et le combat qu'il faut mener chaque jour pour préserver sa santé mentale. Cette solitude fait pourtant partie du quotidien de Jack et Michelle Paver l'a magnifiquement exploitée.
D'un côté, elle rend un hommage vibrant, magnifique et plein de vie à la beauté grandiose du Grand Nord. Le lecteur se sent irrésistiblement entraîné à la suite de Jack et de ses compagnons d'expédition. Grisé par des descriptions magnifiques, on tremble d'impatience, tout comme Jack, à l'idée de découvrir les grands espaces et la beauté sauvage de ce continent neuf et plein de promesses ! Dans cette première partie, le soleil de minuit inonde le récit d'une lumière éblouissante, réveille l'enthousiasme et excite les sens engourdis par le froid ! Impossible alors de rester insensible à la beauté étourdissante de ces lieux ! On comprend tout à fait l'état d'esprit de Jack. Sa motivation, ses attentes deviennent nôtres, tout comme ses moments de joie et d'espoir lorsqu'il foule le sol glacé mais prometteur de l'Arctique. On vit l'expédition comme un nouveau départ, comme une renaissance, plongé dans une sorte de contemplation hypnotique de l'Arctique : la beauté de ce lieu pourtant coupé de toute civilisation exerce une attraction telle qu'on en oublie l'extrême rigueur du climat et la rudesse des conditions de vie. C'est magnétique ! On se sent ivre de liberté !
Pourtant, chapitre après chapitre, à mesure que la lumière décroît et que l'obscurité s'installe, Michelle Paver décrit un environnement radicalement différent : l'ambiance se fait glaciale, le vocabulaire plus dur. Soudain, c'est l'enfer au paradis !
"La peur du noir. Avant de venir ici, je croyais qu'elle ne concernait que les enfants; qu'en grandissant, on s'en défaisait. En réalité, elle n'est jamais bien loin. Elle reste là, tapie au fond de soi. La peur la plus ancienne de toutes. Une peur primitive".
L'auteure profite de l'enthousiasme et de l'insouciance du lecteur pour instiller la peur et jouer peu à peu avec ses nerfs ! C'est habile, intelligent. Elle utilise la peur primitive et viscérale du noir pour plonger les lieux dans une nuit sans fin, qui déforme la perception et intensifie les évènements les plus anodins. On parle alors de "ténèbres". De l'Arctique prometteur et accueillant des débuts, il ne reste qu'un désert glacé, inhumain, où tout peut arriver... C'est terrifiant !
Grâce à la force suggestive de sa plume, Michelle Paver installe une tension implacable et ouvre une brèche pour les évènements étranges et inexpliqués qui surviendront dans la dernière partie de son roman. C'est davantage cette tension que j'ai appréciée, plutôt que le tour surnaturel que l'auteure a choisi de donner à son récit, et auquel je n'ai pas malheureusement pas totalement adhéré. Pourtant, Michelle Paver a eu la bonne idée de ne pas sombrer dans le "tout-paranormal". Elle mise plutôt sur l’ambiguïté et explore les anciennes croyances et superstitions locales pour semer le doute dans l'esprit du lecteur : on peut alors se demander si Jack est victime d'hallucinations ou si ce qu'il a vu est bel et bien réel... C'est habile mais pour ma part, Michelle Paver n'aura pas réussi à ébranler mes certitudes, mon esprit rationnel ayant préféré interpréter l'expérience surnaturelle de Jack comme un "trouble" ou un syndrome lié à son isolement extrême.
Quoi qu'il en soit, l'incursion du surnaturel dans ce récit d'aventure n'aura pas gêné un seul instant ma lecture ! J'ai adhéré totalement à cette intrigue troublante, poignante et terriblement humaine, et j'ai surtout été bluffée par l'aisance avec laquelle Michelle Paver manipule son lecteur. Son roman est sombre, oppressant, en un mot, digne des meilleurs thrillers !
288 pages.
Editeur : Hachette Jeunesse (26 septembre 2012).
Collection : Black Moon.
ISBN-10: 2012022901
ISBN-13: 978-2012022904
Lu : 11/2012.
QUATRIEME DE COUVERTURE :
Hiver 1937. Jack part pour une expédition scientifique en Arctique, une échappatoire à son mal-être londonien. Du moins c'est ce qu'il espère. Mais très vite, ce voyage au pays des nuits interminables se transforme en cauchemar. Des cinq hommes engagés dans la mission, seulement trois prennent le départ : Jack, opérateur radio, Algie, chasseur et maître-chien de traîneau, et Gus, biologiste. Ils établissent leur campement sur la baie (de) Gruhuken où le capitaine du bateau refusait de les débarquer, visiblement effrayé. En peu de temps, Gus tombe malade, Algie l'accompagne, Jack reste seul. Dans leur cabane de trappiste, il se met alors à entendre des voix, à apercevoir des ombres... Est-ce vraiment son imagination qui l'engloutit jour après jour dans cette matière noire ?
MON AVIS :
"J’adore cet endroit. J’aime aussi la clarté et la désolation du lieu. Oui, même sa cruauté. Parce qu’elle est authentique et qu’elle fait partie de la vie".
Rien que cette phrase résume tout du roman de Michelle Paver. On se représente aisément l'immensité et le sentiment de liberté qui prédominent en Arctique, mais on imagine moins facilement la solitude et le combat qu'il faut mener chaque jour pour préserver sa santé mentale. Cette solitude fait pourtant partie du quotidien de Jack et Michelle Paver l'a magnifiquement exploitée.
D'un côté, elle rend un hommage vibrant, magnifique et plein de vie à la beauté grandiose du Grand Nord. Le lecteur se sent irrésistiblement entraîné à la suite de Jack et de ses compagnons d'expédition. Grisé par des descriptions magnifiques, on tremble d'impatience, tout comme Jack, à l'idée de découvrir les grands espaces et la beauté sauvage de ce continent neuf et plein de promesses ! Dans cette première partie, le soleil de minuit inonde le récit d'une lumière éblouissante, réveille l'enthousiasme et excite les sens engourdis par le froid ! Impossible alors de rester insensible à la beauté étourdissante de ces lieux ! On comprend tout à fait l'état d'esprit de Jack. Sa motivation, ses attentes deviennent nôtres, tout comme ses moments de joie et d'espoir lorsqu'il foule le sol glacé mais prometteur de l'Arctique. On vit l'expédition comme un nouveau départ, comme une renaissance, plongé dans une sorte de contemplation hypnotique de l'Arctique : la beauté de ce lieu pourtant coupé de toute civilisation exerce une attraction telle qu'on en oublie l'extrême rigueur du climat et la rudesse des conditions de vie. C'est magnétique ! On se sent ivre de liberté !
Pourtant, chapitre après chapitre, à mesure que la lumière décroît et que l'obscurité s'installe, Michelle Paver décrit un environnement radicalement différent : l'ambiance se fait glaciale, le vocabulaire plus dur. Soudain, c'est l'enfer au paradis !
"La peur du noir. Avant de venir ici, je croyais qu'elle ne concernait que les enfants; qu'en grandissant, on s'en défaisait. En réalité, elle n'est jamais bien loin. Elle reste là, tapie au fond de soi. La peur la plus ancienne de toutes. Une peur primitive".
L'auteure profite de l'enthousiasme et de l'insouciance du lecteur pour instiller la peur et jouer peu à peu avec ses nerfs ! C'est habile, intelligent. Elle utilise la peur primitive et viscérale du noir pour plonger les lieux dans une nuit sans fin, qui déforme la perception et intensifie les évènements les plus anodins. On parle alors de "ténèbres". De l'Arctique prometteur et accueillant des débuts, il ne reste qu'un désert glacé, inhumain, où tout peut arriver... C'est terrifiant !
Grâce à la force suggestive de sa plume, Michelle Paver installe une tension implacable et ouvre une brèche pour les évènements étranges et inexpliqués qui surviendront dans la dernière partie de son roman. C'est davantage cette tension que j'ai appréciée, plutôt que le tour surnaturel que l'auteure a choisi de donner à son récit, et auquel je n'ai pas malheureusement pas totalement adhéré. Pourtant, Michelle Paver a eu la bonne idée de ne pas sombrer dans le "tout-paranormal". Elle mise plutôt sur l’ambiguïté et explore les anciennes croyances et superstitions locales pour semer le doute dans l'esprit du lecteur : on peut alors se demander si Jack est victime d'hallucinations ou si ce qu'il a vu est bel et bien réel... C'est habile mais pour ma part, Michelle Paver n'aura pas réussi à ébranler mes certitudes, mon esprit rationnel ayant préféré interpréter l'expérience surnaturelle de Jack comme un "trouble" ou un syndrome lié à son isolement extrême.
Quoi qu'il en soit, l'incursion du surnaturel dans ce récit d'aventure n'aura pas gêné un seul instant ma lecture ! J'ai adhéré totalement à cette intrigue troublante, poignante et terriblement humaine, et j'ai surtout été bluffée par l'aisance avec laquelle Michelle Paver manipule son lecteur. Son roman est sombre, oppressant, en un mot, digne des meilleurs thrillers !
Re: [Paver, Michelle] 40 Jours de Nuit
Merci Ingrid, ça donne envie... Un peu de fantastique ne me gène pas, ma Làl va exploser...
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Re: [Paver, Michelle] 40 Jours de Nuit
J'ai renoncé à contenir la mienne, tant pis ! Bonne lecture Step !
Re: [Paver, Michelle] 40 Jours de Nuit
Pffff encore un que je ne connaissais pas et qui me fait envie...
L'histoire me rappelle "The thing".
L'histoire me rappelle "The thing".
Invité- Invité
Re: [Paver, Michelle] 40 Jours de Nuit
C'est un film de 1982 :
Dernière édition par alexielle63 le Mer 21 Nov 2012 - 11:07, édité 1 fois (Raison : Suppression du lien!!!)
Invité- Invité
Re: [Paver, Michelle] 40 Jours de Nuit
Oh la la mais oui, je l'ai vu ! Merci de m'avoir rafraîchi la mémoire !
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