[Dick, Phillip K.] Blade Runner
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[Dick, Phillip K.] Blade Runner
Blade Runner (titre original : Do Androids dream of electric sheeps?)
Auteur : Philip K. Dick
Edition : J'ai Lu (1976)
Nombre de pages : 251
ISBN : 2-277-21768-9
Quatrième de couverture :
Un blade runner, c'est un tueur chargé d'exterminer les androïdes qui s'infiltrent sur Terre. Et Rick est le meilleur blade runner de la Côte Ouest. Ce qui ne l'empêche pas d'être un tendre : il rêve de remplacer un jour son simulacre (électrique) de mouton par un vrai! Hors de prix sur une planète où s'éteint la vie animale!
Aussi quand on lui propose une somme fabuleuse pour éliminer de dangereux Nexus 6 signalés en Californie, il fonce...Mais, face à lui, surgit la très belle Rachel. Femme ou androïde? L'aime-t-il? Peut-il l'aimer?
Mon appréciation
Ce livre de science-fiction pure à été très agréable à lire. Je connaissais un peu le sujet suite au film éponyme avec Harrison Ford, que je n'ai pas regardé en entier. Comme toujours j'ai été curieuse d'aller à la source de la véritable histoire.
L'histoire est assez claire, bien expliquée même si je ressens toujours un peu de frustration en lisant des romans de SF lorsque les auteurs n'expliquent pas vraiment et en détails ce qui a produit le grand cataclysme. En l’occurrence, ici, la Grande Guerre. Les personnages s'y réfèrent pratiquement continuellement puisque c'est la cause du traumatisme et de leur condition de vie actuelle mais on n'en sait pas plus. Je préfère quand une description et explication historiques sont incluses.
Les personnages sont en permanence torturé (psychologiquement) et d'humeur versatile. Du coup, on a du mal a les suivre dans leurs états d'âme. Tout cela est encore plus compliqué avec les retournements de situation.
Le fil rouge du livre, la quête perpétuelle d'animaux - ce qui est bien résumé par le titre original- et l'empathie humaine, semble dépeindre un monde en perdition où l'être humain se perd lui-même et vit par procuration.
Même si elle est bien dissimulée, la leçon de vie est omniprésente. L'être humain et son environnement sont en symbiose et l'équilibre que l'on croit pérenne peu basculer d'un jour à l'autre dans son côté le plus sombre.
un très bon ouvrage.
Invité- Invité
Re: [Dick, Phillip K.] Blade Runner
Oh mais il faut voir le film en entier !!! , même si assez différent du livre je trouve.
Invité- Invité
Re: [Dick, Phillip K.] Blade Runner
Mon avis :
Blade Runner est de ces romans qui vous laissent perplexe après avoir achevé la lecture, avec la conviction que l'on n'a pas terminé d'y penser, encore et encore...
Rick Deckard est donc dans ce roman principalement défini par sa tâche, métier qu'il effectue par passion, au point de ne pas avoir voulu émigrer sur Mars, par exemple, même si l'Etat lui avait fourni gratuitement un androïde pour ce faire. Les androïdes, il les "réforme", c'est-à-dire platement qu'il les tue, lorsqu'ils entrent illégalement sur Terre. Nous sommes sur Terre dans un monde situé temporellement dans les années 2000 (sachant que le roman a été publié en 1968), un monde totalement démoli par les guerres et l'usage de l'arme atomique. Les humains qui n'ont pas encore émigré sont, pour quelques-uns, "normaux", pour d'autres "spéciaux" (en-dessous du niveau intellectuel requis), jugés trop abîmés par les radiations et la "poussière". Tous vivent ou survivent dans des immeubles désespérément vides, parfois totalement décatis, les meubles et objets inutiles s'accumulant et tombant eux-mêmes en poussière.
On ne sait pas réellement pourquoi les androïdes sont jugés si dangereux et hors-la-loi, sinon lorsqu'ils se révoltent et tuent des humains pour espérer échapper à la servitude et vivre une vie normale. Ils sont de toute façon considérés comme des sous-hommes, inférieurs même aux animaux, qui du reste ont pour l'essentiel disparu et sont jugés infiniment précieux. Les clins d'oeil à l'éthique des robots selon Isaac Asimov ne manquent pas (une des fondations fabriquant les robots est nommée Asimov). Les ennuis de Rick Deckard commencent lorsqu'une nouvelle gamme de robot, les Nexus-6, dont le cerveau approche encore plus celui des humains, a vu le jour et fait des siennes : huit androïdes se sont échappés de Mars pour se réfugier sur Terre. Rick en a la liste et doit tous les réformer.
L'ennui : ils sont si perfectionnés que seul le test Voigt-Kampff, qui décèle spécifiquement l'empathie, peut les identifier - oui, car on ne tue pas les robots directement, il existe toute une procédure pour les détecter formellement, en toute légalité. Or, la première fois qu'il effectue le test, Rick est trompé par une androïde présentée comme humaine, Rachel Rosen, de la fondation qui a créé les Nexus-6. Il accepte son aide pour retrouver les androïdes restants, et se sent rapidement attiré par la jeune femme. Ainsi, se rapprochant d'une androïde, il est gagné par le doute et commence à désespérer de tout.
Ce roman est si riche qu'il est difficile de tout mentionner : il reste pourtant la passion de Dick pour les animaux vivants, et non les ersatz électriques, passion qui jalonne solidement l'intrigue, se révélant parfois un point faible, parfois une récompense pour ses efforts. En filigrane, une réflexion sur la religion est menée, à travers le mercérisme, qui se pratique à l'aide d'une "boîte à empathie", permettant en quelque sorte de vivre le chemin de croix d'une figure christique au rabais, Mercer. Ayant lu auparavant Le Maître du Haut-Château, je ne pense pas m'avancer trop en notant des thèmes récurrents : l'existence d'un homme essentiel qui pourrait détenir une vérité, ainsi qu'un "outil" qui sert à déchiffrer les rapports humains, que ce soit le Yi-King dans Le Maître du Haut-Château, ou l'Argus des animaux dans Blade Runner.
C'est un livre que j'ai dévoré, et un coup de coeur, et de toute façon un pilier de la culture populaire, ne serait-ce que par le film de Ridley Scott (une des raisons pour lesquelles j'ai voulu lire Philip K. Dick est le fait que presque tous ses ouvrages aient été adaptés au cinéma).
Citations :
"Devant le clavier, il hésita entre un dépresseur thalamique qui calmerait sa rage et un stimulant qui le rendrait assez furieux pour se tirer de la dispute à son avantage. Les yeux grands ouverts cette fois, Iran observait.
- Si tu te programmes une saloperie, je te préviens que j'en ferai autant. Je vais me bloquer sur l'intensité maximale et te servir une engueulade dont tu te souviendras. Vas-y, essaye !" (page 8 )
"Rick reprit :
Les moutons attrapent des maladies bizarres. Ou plutôt, non. Ils attrapent toutes sortes de maladies, mais ils montrent toujours le même symptôme : il s'allongent sur le flanc et il n'y a pas moyen de savoir si c'est une simple entorse ou le tétanos." (page 10)
"La fille balaya sa demande sans le moindre effort, et il le remarqua. Maintenant que sa peur avait diminué, quelque chose d'autre avait commencé à émaner d'elle. Quelque chose de plus étrange. Et, trouvait-il, de regrettable. Une froideur. Quelque chose comme l'haleine du vide qui s'étend entre les mondes habités. L'haleine de nulle part. Ce n'était pas ce qu'elle disait ni faisait, mais ce qu'elle ne disait pas, ce qu'elle ne faisait pas. (page 75)
Blade Runner est de ces romans qui vous laissent perplexe après avoir achevé la lecture, avec la conviction que l'on n'a pas terminé d'y penser, encore et encore...
Rick Deckard est donc dans ce roman principalement défini par sa tâche, métier qu'il effectue par passion, au point de ne pas avoir voulu émigrer sur Mars, par exemple, même si l'Etat lui avait fourni gratuitement un androïde pour ce faire. Les androïdes, il les "réforme", c'est-à-dire platement qu'il les tue, lorsqu'ils entrent illégalement sur Terre. Nous sommes sur Terre dans un monde situé temporellement dans les années 2000 (sachant que le roman a été publié en 1968), un monde totalement démoli par les guerres et l'usage de l'arme atomique. Les humains qui n'ont pas encore émigré sont, pour quelques-uns, "normaux", pour d'autres "spéciaux" (en-dessous du niveau intellectuel requis), jugés trop abîmés par les radiations et la "poussière". Tous vivent ou survivent dans des immeubles désespérément vides, parfois totalement décatis, les meubles et objets inutiles s'accumulant et tombant eux-mêmes en poussière.
On ne sait pas réellement pourquoi les androïdes sont jugés si dangereux et hors-la-loi, sinon lorsqu'ils se révoltent et tuent des humains pour espérer échapper à la servitude et vivre une vie normale. Ils sont de toute façon considérés comme des sous-hommes, inférieurs même aux animaux, qui du reste ont pour l'essentiel disparu et sont jugés infiniment précieux. Les clins d'oeil à l'éthique des robots selon Isaac Asimov ne manquent pas (une des fondations fabriquant les robots est nommée Asimov). Les ennuis de Rick Deckard commencent lorsqu'une nouvelle gamme de robot, les Nexus-6, dont le cerveau approche encore plus celui des humains, a vu le jour et fait des siennes : huit androïdes se sont échappés de Mars pour se réfugier sur Terre. Rick en a la liste et doit tous les réformer.
L'ennui : ils sont si perfectionnés que seul le test Voigt-Kampff, qui décèle spécifiquement l'empathie, peut les identifier - oui, car on ne tue pas les robots directement, il existe toute une procédure pour les détecter formellement, en toute légalité. Or, la première fois qu'il effectue le test, Rick est trompé par une androïde présentée comme humaine, Rachel Rosen, de la fondation qui a créé les Nexus-6. Il accepte son aide pour retrouver les androïdes restants, et se sent rapidement attiré par la jeune femme. Ainsi, se rapprochant d'une androïde, il est gagné par le doute et commence à désespérer de tout.
Ce roman est si riche qu'il est difficile de tout mentionner : il reste pourtant la passion de Dick pour les animaux vivants, et non les ersatz électriques, passion qui jalonne solidement l'intrigue, se révélant parfois un point faible, parfois une récompense pour ses efforts. En filigrane, une réflexion sur la religion est menée, à travers le mercérisme, qui se pratique à l'aide d'une "boîte à empathie", permettant en quelque sorte de vivre le chemin de croix d'une figure christique au rabais, Mercer. Ayant lu auparavant Le Maître du Haut-Château, je ne pense pas m'avancer trop en notant des thèmes récurrents : l'existence d'un homme essentiel qui pourrait détenir une vérité, ainsi qu'un "outil" qui sert à déchiffrer les rapports humains, que ce soit le Yi-King dans Le Maître du Haut-Château, ou l'Argus des animaux dans Blade Runner.
C'est un livre que j'ai dévoré, et un coup de coeur, et de toute façon un pilier de la culture populaire, ne serait-ce que par le film de Ridley Scott (une des raisons pour lesquelles j'ai voulu lire Philip K. Dick est le fait que presque tous ses ouvrages aient été adaptés au cinéma).
Citations :
"Devant le clavier, il hésita entre un dépresseur thalamique qui calmerait sa rage et un stimulant qui le rendrait assez furieux pour se tirer de la dispute à son avantage. Les yeux grands ouverts cette fois, Iran observait.
- Si tu te programmes une saloperie, je te préviens que j'en ferai autant. Je vais me bloquer sur l'intensité maximale et te servir une engueulade dont tu te souviendras. Vas-y, essaye !" (page 8 )
"Rick reprit :
Les moutons attrapent des maladies bizarres. Ou plutôt, non. Ils attrapent toutes sortes de maladies, mais ils montrent toujours le même symptôme : il s'allongent sur le flanc et il n'y a pas moyen de savoir si c'est une simple entorse ou le tétanos." (page 10)
"La fille balaya sa demande sans le moindre effort, et il le remarqua. Maintenant que sa peur avait diminué, quelque chose d'autre avait commencé à émaner d'elle. Quelque chose de plus étrange. Et, trouvait-il, de regrettable. Une froideur. Quelque chose comme l'haleine du vide qui s'étend entre les mondes habités. L'haleine de nulle part. Ce n'était pas ce qu'elle disait ni faisait, mais ce qu'elle ne disait pas, ce qu'elle ne faisait pas. (page 75)
elea2020- Grand sage du forum
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Emploi/loisirs : enseignante en reconversion
Genre littéraire préféré : dystopies et classiques, littérature russe
Date d'inscription : 02/01/2020
Re: [Dick, Phillip K.] Blade Runner
J'ai dévoré ce roman également, mais je reste sur ma faim, ô combien ! Il y a un début, un développement, et pas vraiment de fin. C'est ce que je déteste chez Phillip K. Dick. Comme c'est un "maître" de la SF, je continue à essayer de le lire. Et bien, il faut que j'arrête, il me semble. Je n'ai aimé ni "Ubik", ni "Le maître du Haut Chateau", ni "Est-ce que les androïdes rêvent de moutons électriques". Tel est, soit dit en passant, le titre original de "Blade Runner", qui est le titre du film pas éponyme, du coup.
L'intrigue est prétexte à une introspection sur l'âme humaine (je n'ai pas trouvé ça toute seule, c'est un commentaire très complet publié en fin d'ouvrage qui tire cette conclusion, à laquelle je ne peux qu'adhérer) avec un plus que clin d'oeil à l'absurde de Camus et au mythe de Sisyphe (Mercer qui monte sa colline pour tomber et remonter sans cesse) Quand je lis un roman, j'aime que l'intrigue ait du corps. L'âme humaine, c'est bien, mais ça ne fait pas un livre. Ou alors un livre de philo. Ou alors, pas un livre de Philippe K. Dick
Ici, j'ai trouvé des tas de fils passionnants mais pas complets, pas logiques, et qui ne débouchent sur rien.
Bref, je n'ai que très moyennement apprécié.
L'intrigue est prétexte à une introspection sur l'âme humaine (je n'ai pas trouvé ça toute seule, c'est un commentaire très complet publié en fin d'ouvrage qui tire cette conclusion, à laquelle je ne peux qu'adhérer) avec un plus que clin d'oeil à l'absurde de Camus et au mythe de Sisyphe (Mercer qui monte sa colline pour tomber et remonter sans cesse) Quand je lis un roman, j'aime que l'intrigue ait du corps. L'âme humaine, c'est bien, mais ça ne fait pas un livre. Ou alors un livre de philo. Ou alors, pas un livre de Philippe K. Dick
Ici, j'ai trouvé des tas de fils passionnants mais pas complets, pas logiques, et qui ne débouchent sur rien.
Bref, je n'ai que très moyennement apprécié.
Pistou 117- Grand sage du forum
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Age : 60
Localisation : LILLE
Genre littéraire préféré : De tout, partout...
Date d'inscription : 09/06/2010
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