[Yang, Xianhui] Le chant des martyrs

Le chant des martyrs Dans les camps de la mort de la Chine de Mao

Auteur : Xianhui Yang
Edition : Balland
Nombre de pages : 409
ISBN : 9782353150786

Quatrième de couverture

Entre 1957 et 1960, un grand nombre d'intellectuels et de fonctionnaires chinois furent envoyés dans le camp de rééducation de Jiabiangou, un camp de travail aux allures de camp de concentration. Quelques survivants en réchappèrent.

Déclarés «droitiers» pour s'être opposés à Mao, pour avoir offensé des cadres du Parti, ou tout simplement pour être nés dans «la classe exploitante», celle des propriétaires terriens ou capitalistes, les détenus de Jiabiangou travaillent jusqu'à l'épuisement, se nourrissant de feuilles, d'écorces d'arbre et de graines au péril de leur vie. Un à un, ils succombent à la maladie et à la faim. Pris dans un mécanisme totalitaire de répression, ces hommes sont maintenus dans un état de dénuement physique et moral tel qu'ils en perdent toute dignité.

Fermé en octobre 1967, le camp de Jiabiangou resta tabou jusque dans les années 1990. Xianhui Yang, l'auteur de ce document exceptionnel, a passé cinq ans à interviewer les survivants de Jiabiangou.

Ces récits, présentés à l'origine sous forme de nouvelles littéraires afin d'échapper à la censure chinoise, témoignent d'un enfer insoupçonné. Un texte qui rappelle avec la même force l'horreur que décrit Soljenitsyne dans L'Archipel du goulag.

Mon appréciation

Présenté sous forme de nouvelles, ce livre apporte un éclairage nouveau puisqu’inédit, sur les camps de rééducation par le travail de la Chine socialiste. Connaissant mal cette période, j’ai lu ce livre avec curiosité.

Autant dire tout de suite que la description du camp de Jiabangou et de la vie quotidienne de ses prisonniers nous est donnée brute. Sans fioritures, l’auteur n’épargne pas les lecteurs. Mais je dois tout de même ajouter que malgré certains passages difficiles et révoltants, une certaine froideur se dégage du récit. La pitié n’a pas de place pour ces hommes (plus de 3000) et femmes (19) qui grâce à leur force de caractère et l’instinct survie font face à une vie qu’ils ne comprennent plus. Pas de pitié mais de la consternation pour eux.

Ce qui m’a surpris dans ces témoignages, c’est que nous avons toujours affaire à des communistes convaincus qui après une parole malheureuse, souvent à l’encontre de la hiérarchie (et de l’abus de pouvoir de certains), se retrouvent dans un camp à l’autre bout du pays.
L’histoire qui m’a marqué le plus est celle d’un lycéen qui devant un portrait de Mao lui dessine une moustache pour le faire ressembler à Staline (ses deux idoles) et qui se retrouvera dans le camp de Jiabiangou principalement pour cet acte (qui le poursuivra toute sa vie).

C’est à se demander comment ces personnes ont réussies à survivre et reconstruire une nouvelle vie après leur incarcération.
Un témoignage intéressant et plein de courage.

merci Mevlana pour ta critique

Mevlânâ pour ta critique, je n'ai pas les courage de lire ce genre de livre et pourtant je sais que ça a existé....

Merci Mevlânâ pour cette critique.
Je ne pense pas que j'aurai le courage de lire ce livre.

Merci Mevlânâ pour ta critique, mais ça ne sera pas pour moi.

Ce que je voulais faire passer comme message, c'est qu'en lisant ce livre, on est pas (trop) dans l'émotion.
Les descriptions sont froides, sans mot relatif aux émotions. Les gens racontent, c'est tout. Ils ne s'apitoient pas.