[Le Guillou, Philippe] Fleurs de tempête

Titre : Fleurs de tempête
Auteur : Philippe Le Guillou
Edition : Gallimard
Nombre de pages : 161
ISBN : 2070120082



Quatrième de couverture :

« C’est une activité curieuse que celle à laquelle je me livre, je reviens au nimbe des commencements, comme un archiviste halluciné et maniaque, un adorateur nocturne qui voudrait capter dans la ténèbre de son chagrin l’éclat de la lumière des débuts et des seuils. L’histoire est passée, éblouissante, implacable, tragique et elle me laisse seule sur la rive. À moi à qui la littérature a tant donnée il ne reste que le secours des mots. Me revient-il de donner à Hélène le tombeau qu’elle n’a pas souhaité avoir ? Elle ne repose pas auprès de son grand-père, qu’elle admirait tant, dans le petit cimetière de Logonna-Daoulas. Elle a voulu cette incinération, ce néant de flammes qui m’effraie plus que tout. Tombeau : c’est une forme, c’est un chant dont j’aimerais qu’il n’eût pas la froideur mallarméenne. Je rêverais plutôt pour elle d’un lit de lumière, d’une nef enchantée qui l’emmène loin, dans la tradition ophélienne des dérives celtiques. »

Mon avis

Fleurs de tempête est un portrait de femme, le portrait d’Hélène, l’amie du narrateur. Le récit commence par une rencontre à la terrasse d’un café. Hélène est étudiante. Elle est belle, cultivée, intelligente, drôle. Cela pourrait être trop pour qu’Hélène soit crédible, et pourtant Philippe Le Guillou réussit la prouesse de nous faire partager son admiration. Au fur et à mesure que le temps passe, le roc se fissure et le personnage d’Hélène devient plus fragile. Ces pages, écrites après la disparition d’Hélène par un « adorateur », lui rendent un hommage admiratif et sensible.

Comme l’écrivain, Hélène est bretonne, et on retrouve dans Fleurs de tempête l’attachement à son pays qui caractérise Philippe Le Guillou. Les deux héros, installés à Paris pendant le plus clair de leur histoire, portent en eux leur terre natale tout au long des pages, qui disent une double déclaration d’amour à la Bretagne et à la capitale. Hélène n’est pas seulement capable de passer sans heurts de la ville à la campagne : elle sait aussi naviguer entre son métier sérieux de professeur et les soirées agitées où la mène sa cousine Pascale, et surtout entre vies amicale et familiale.

Ce livre est aussi un magnifique témoignage d’amitié. Il s’ouvre sur un coup de foudre amical et le récit est scandé par les joies et les doutes qui entourent la relation entre Hélène et le narrateur. Quelle est ma place dans la vie de mon amie ? semble-t-il se demander. Notre relation peut-elle survivre à l’éloignement ? Et si elle tombe amoureuse ? Et si elle fonde une famille, que deviendrai-je, moi, simple ami ? Hélène n’abandonnera jamais Philippe. Si son destin est tragique, on souhaite tout de même à chacun de trouver l’ami qui l’accompagnera comme Philippe et saura parler d’elle avec autant de respect et de poésie.

merci Algue pour ta jolie critique

Merci pour ton appréciation Algue