[Aristophane] Théâtre complet 1

« Bon drille ! Hé, compagnon de la dive Bouteille, sacré paillard, chasseur de beaux garçons - quelle allégresse ! après cinq ans d'absence je te salue en rentrant au village ! Car j'ai signé ma trêve personnelle : J'ai liquidé les tracas et les guerres et tous les vatenguerre ! Vaut-il pas mieux, dis, bon drille, bon drille, mille fois mieux surprendre en sa maraude quelque tendron son fagot sur l'épaule à son retour de la garrigue ? - et puis la ceinturer, soulever, culbuter, hop ! et la dénoyauter ! Bois avec nous, bon drille, dis, bon drille ! Le bouclier, on va le pendre au clou ! »

D'un intérêt certain. Il m'est arrivé de croire que Rabelais, Molière ou La Fontaine ont étéles premiers dans leur genre. Cette lecture m'a permis de remettre ma pendule à l'heure.
Le siècle de Périclès a donné une liberté dans laquelle le brouet a permis l'éclosion d'une culture dont la nôtre n'est que le prolongement.

Aristophane n'hésitait d'aucune façon à pourfendre ceux qui lui déplaisaient tout en se débattant afin que puisse survenir la paix. Ses charges intempestives contre des institutions qui bafouaient l'idée de ce que devait être la démocratie semblent tonitruantes. À titre d'exemple, dans "Les Guêpes", il montre que la présumée justice est arrangée pour plaire à certains personnages en faisant dire à Chéricléon, un citoyen nommé juge à la journée, pour une cause qu'il ne connaît absolument pas: «... fais comparaître et dépêche-toi. Mon verdict est prêt. Ce qui m'intéresse, c'est la fixation de la peine.» Aristophane accusait Cléon, général athénien, de s'emplir les poches avec les verdicts qu'il obligeait les juges à rendre.

Cette lecture m'a également permis de faire remonter à la surface des souvenirs des trois années de mes partielles études classiques. Ma cote: 6/10.