[Forest, Jean] Anatomie du parler québécois
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[Forest, Jean] Anatomie du parler québécois
Auteur: Jean Forest
Titre: Anatomie du parler québécois
Genre littéraire: Analyse du langage
Année d'édition: 1996
Éditeur: Les éditions Triptyque
232 pages
ISBN 2-89031-358-1
Quatrième de couverture:
ANATOMIE DU PARLER QUÉBÉCOIS
L'anatomie du québécois, c'est son vocabulaire! Non celui qu'il partage avec le français. Celui qui, au contraire, le révèle du premier coup d'oeil. Jean Forest a voulu en présenter les traits les plus saillants, tant à l'amateur de québécois, à l'étudiant, qu'au professeur de français, depuis le secondaire jusqu'à l'université. Et bien au-delà! Et pour ce faire, il a, entre autres, abordé successivement les thèmes suivants:
- Les anglicismes, leurs catégories, leurs mécanismes.
- Les québécismes d'autres provenances: archaismes et amérindianismes, régionalismes de France et barbarismes, néologismes, lacunes, etc.
- La logique de l'anglais, si différente de la nôtre.
- L'histoire de l'anglicisation du français, tant au Québec qu'en France.
- La francisation dramatique, inouïe, de l'anglais, depuis la conquête de l'Angleterre par les Normands... nos ancêtres!
- L'absurdité terrible de notre orthographe et de notre grammaire, comparées ici à celles, si exemplaires, de l'espagnol.
- La scandaleuse anglicisation actuelle du français de France.
- La critique du plus timide des dictionnaires québécois, le Robert québécois d'aujourd'hui...
En gros, un manuel qui se lit comme un roman, parce qu'il est écrit en québécois, donc en français, vivant comme la langue dont il parle, et qu'on peut lire sans s'embêter.
Jean Forest enseigle la langue et la littérature françaises à l'Université de Sherbrooke depuis 1970. Il est aussi l'auteur de plusieurs ouvrages, tant d'analyse que de fiction, notamment Le Mur de Berlin P.Q., L'Affaire Maigret, Comme c'est curieux... l'Espagne!, Chronologie du québécois et Jean Forest chez les Anglais.
- Les anglicismes, leurs catégories, leurs mécanismes.
- Les québécismes d'autres provenances: archaismes et amérindianismes, régionalismes de France et barbarismes, néologismes, lacunes, etc.
- La logique de l'anglais, si différente de la nôtre.
- L'histoire de l'anglicisation du français, tant au Québec qu'en France.
- La francisation dramatique, inouïe, de l'anglais, depuis la conquête de l'Angleterre par les Normands... nos ancêtres!
- L'absurdité terrible de notre orthographe et de notre grammaire, comparées ici à celles, si exemplaires, de l'espagnol.
- La scandaleuse anglicisation actuelle du français de France.
- La critique du plus timide des dictionnaires québécois, le Robert québécois d'aujourd'hui...
En gros, un manuel qui se lit comme un roman, parce qu'il est écrit en québécois, donc en français, vivant comme la langue dont il parle, et qu'on peut lire sans s'embêter.
Jean Forest enseigle la langue et la littérature françaises à l'Université de Sherbrooke depuis 1970. Il est aussi l'auteur de plusieurs ouvrages, tant d'analyse que de fiction, notamment Le Mur de Berlin P.Q., L'Affaire Maigret, Comme c'est curieux... l'Espagne!, Chronologie du québécois et Jean Forest chez les Anglais.
Conclusion:
Une lecture plutôt décourageante. Alors que je pensais parler un langage soigné, l'auteur fait éclater atomiquement la bulle de mon illusion. Comme les cajuns, nous sommes condamnés à l'anglais américain dans un futur qui se rapproche de plus en plus du présent. Nous sommes si peu de français dans une mer d'anglais, ce qui fait qu'à la longue, l'espoir est bien mince... si ce n'est inexistant.
Pour les optimistes-utopistes comme moi, l'exemple qu'il donne avec l'orthographe et la grammaire espagnols ouvre, si le ménage de la langue française est bien fait, une porte vers des possibilités étonnantes. Encore une utopie? Il se peut, mais tant qu'il y a de l'espoir, il y a de la vie et la vie est remplie de surprises.
La lecture de ce livre est rendue quelquefois difficile dû à l'écriture. À titre d'exemple, à la page 197, l'orthographe demanderait l'emploi d'un dictionnaire, ce que je n'ose pas faire après avoir lu ce que pense l'auteur des dictionnaires. En effet, l'auteur écrit: «Ces interminables concaténations de substantifs...» ; concanétations, qu'est-ce que ça mange en hiver çà? La syntaxe par moments est également difficile. Une phrase prise à la page 191 en exemple: «Il n'y avait en effet d'Anglais à cette époque, le fait paraîtra surprenant tant il diffère de ce à quoi ceux-ci nous ont accoutumés depuis le début du XVllle sièce, qu'en Angleterre.» Ces difficultés se présentent à quelques reprises.
Je partage plusieurs de ses points de vue. Un jour, j'écoutais l'émission Thalassa (signifie "mer" en grec) au canal français et à un moment donné une dame parla du «ferré beau atte». Je me suis demandé de quoi elle parlait; qu'est-ce qu'elle disait? Je me suis alors rendu compte qu'elle francisait "ferryboat", un traversier. Je ne suis pas encore revenu de ce choc langagier. Ce n'est malheureusement pas le seul mot qui m'énerve quand j'entends "shopping", "mail", et combien d'autres. Je crois vraiment que des deux côtés de la Marre aux Canards nous avons un problème commun.
Même si c'est difficile à lire par moments, l'intérêt ne se dément pas. Ma cote: 6,5/10.
Citations:
«... il suffit d'ouvrir Rabelais, qui écrit vers 1550, et Racine, qui écrit quelque cent ans plus tard. Nous y passons du vocabulaire le plus riche imaginable, le plus shakespearien qui soit, d'une générosité inouïe, au vocabulaire le plus pauvre qui soit, le plus étriqué, le plus mesquin. Or c'est ce dernier que, depuis lors, on nous a donné comme modèle... Celà est d'autant plus fâcheux que s'il existe une langue, dans toute la littérature française, qui cause comme on bavarde qu Québec, ma foi, elle ne peut être que celle de Rabelais!»
«... les Français... comme ils appellent de plus en plus la Manche le Channel et qu'ils ont baptisé le train qui la traverse dans un tunnel «le Shuttle», je pense que ça leur échappe complètement. Un cas d'Alzheimer national, je suppose. Triste fin d'un grand peuple.»
«... je demandais à mon père ce que ces mystérieuses lettres voulaient dire, que je lisais sur la bouteille de cognac: V.S.O.P. Il me répondit: Versez Sans Oublier Personne. Pensez-y! Cela veut dire et a toujours voulu dire: Very Superior Old Pale.»
«Aujourd'hui, ce qui bouleverse la France, c'est le couplage de sa jeunesse et des médias USA: des médias populaires au pire sens du terme. La révolution a eu lieu: elle ne fera pas demi-tour. La France est devenue une colonie américaine.»
«... tel est le cas pour le français et pour l'anglais, l'orthographe (sic) souffre de démence tardive aiguë.»
«L'orthographe française est sadique. Un merveilleux instrument de torture entre les mains de pédants dont la vocation véritable était de transformer les écoles en pénitenciers pour des enfants tout pleins d'enthousiasme et de bonne volonté...»
«Tout a changé, tout a suivi... sauf sur ses murs cette stupide orthographe, sauf cette grammaire de pervers sadiques. Comment faire pour en libérer nos enfants?
Si seulement, de même que les Américains sont plus nombreux que les Britanniques, nous étions plus nombreux que les Français! Alors tout nous serait permis! Il nous serait possible, très possible d'écrire apsurd et non absurde, pogné de porte et non poignée, ognon et non oignon... Nous supprimerions tous les CH qui font K, tous les S qui font Z, tous les trémas, toutes les cédilles! Nous abolirions toutes les doubles consonnes, les TH, les PH, les RH, à l'exemple de l'espagnol et de l'italien! Fini l'accord du participe passé! Finies les majuscules là, les minuscules ici! Finies les mille façons de transcrire les sons: à chaque son sa représentation. Et nos enfants ne soupçonneraient même pas à quelles angoissantes tortures leurs parents, aïeux et ancêtres ont pu avoir été soumis durant quatre cents ans... pour rien! Sans profit! Pour faire jouir une bande de malades, de féroces pédants inadaptés à leur propre vie.
Quand donc serons-nous libérés?»Si seulement, de même que les Américains sont plus nombreux que les Britanniques, nous étions plus nombreux que les Français! Alors tout nous serait permis! Il nous serait possible, très possible d'écrire apsurd et non absurde, pogné de porte et non poignée, ognon et non oignon... Nous supprimerions tous les CH qui font K, tous les S qui font Z, tous les trémas, toutes les cédilles! Nous abolirions toutes les doubles consonnes, les TH, les PH, les RH, à l'exemple de l'espagnol et de l'italien! Fini l'accord du participe passé! Finies les majuscules là, les minuscules ici! Finies les mille façons de transcrire les sons: à chaque son sa représentation. Et nos enfants ne soupçonneraient même pas à quelles angoissantes tortures leurs parents, aïeux et ancêtres ont pu avoir été soumis durant quatre cents ans... pour rien! Sans profit! Pour faire jouir une bande de malades, de féroces pédants inadaptés à leur propre vie.
(Jean Forest, "Anatomie du parler québécois")
Dernière édition par alexielle63 le Mer 13 Fév 2013 - 12:15, édité 1 fois (Raison : Ajout du sondage)
Moulin-à-Vent- Grand sage du forum
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Re: [Forest, Jean] Anatomie du parler québécois
Tu avais oublié le sondage, Moulin-à-vent : c'est réparé
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Invité- Invité
Re: [Forest, Jean] Anatomie du parler québécois
Merci Moulin à vent pour cette critique!!
Il est vrai que les anglicismes sont de partout : mon ami qui travaille dans une boîte d'informatique n'arrête pas de "checker" et de "debugger". C'est incroyable ce langage. Il en va de même pour des amis qui sont dans le commerce (international ou non), j'arrive même plus à les suivre...
Moi, je dis toujours La Manche et emploie l'Eurostar qui n'est pas mieux que Shuttle....
Les espagnols sont très farouches pour ce qui concerne leur langue, j'aime particulièrement le Futbol...
Il est vrai que les anglicismes sont de partout : mon ami qui travaille dans une boîte d'informatique n'arrête pas de "checker" et de "debugger". C'est incroyable ce langage. Il en va de même pour des amis qui sont dans le commerce (international ou non), j'arrive même plus à les suivre...
Moi, je dis toujours La Manche et emploie l'Eurostar qui n'est pas mieux que Shuttle....
Les espagnols sont très farouches pour ce qui concerne leur langue, j'aime particulièrement le Futbol...
Invité- Invité
Re: [Forest, Jean] Anatomie du parler québécois
merci Moulin à vent pour ta critique pleines d'accents
louloute- Grand sage du forum
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Re: [Forest, Jean] Anatomie du parler québécois
alexielle63 a écrit:Tu avais oublié le sondage, Moulin-à-vent : c'est réparé
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Merci beaucoup alexielle!!!
Je m'étais promis de ne plus l'oublier pourtant.
Moulin-à-Vent- Grand sage du forum
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