[Bruen, Ken] Blitz
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Votre avis sur Blitz de Ken Bruen
[Bruen, Ken] Blitz
Titre : Blitz
Auteur : Ken Bruen.
éditeur : Gallimard
Nombre de pages : 270 pages.
Quatrième de couverture :
Au début des nouvelles aventures des flics R&B, nos héros semblent bien fatigués : Brant est sur la sellette suite à ses accès de violence et ses rapports avec le psychiatre de la police sont loin d’être apaisés ; Roberts, touché de plein fouet par la mort de sa femme dans un accident de voiture, sombre dans l’alcool ; Falls, pour sa part, souffre de solitude : pas facile d’être une femme-flic, black qui plus est, surtout quand on est amie avec un jeune facho bas du front qui n’arrive même pas à épeler correctement le mot « nazi « … Mais le temps de la décontraction n’est pas encore venu : dans les ruelles de Londres, un jeune psychopathe frustré, obsédé par les livres de serial killer, est décidé à s’en prendre aux malpolis et aux arrogants de tout poil. Très vite, Brant se retrouve en tête de liste. Décidément, être policier dans les quartiers du sud-est de Londres n’est pas de tout repos!
Mon avis :
Nous avons dans ce cinquième volume des aventures de Roberts et Brant une composante inédite : nos deux héros vont mal. Prenez Brant, par exemple. On évoque délicatement, derrière son dos, tous les coups durs de sa carrière, comme ce jeune policier, qui a été tué alors qu’il cherchait à l’impressionner, ou ce coup de poignard, qu’il a pris dans le dos (voir Le gros coup). On évoque sans délicatesse le fait qu’il risque d’être évincé de la police – le problème est qu’il ne sait strictement rien fait d’autres qu’être un policier ripoux/violent/irrespectueux des lois. Le superintendant veut sa peau/sa plaque/sa place et avec l’aide de MacDonald, se devrait être jouable. C’est compter bien sûr sans Brant qui, même au plus bas de sa forme, s’en titre tout de même fort bien avec une séance de psychanalyse d’anthologie. Ken Bruen égratigne au passage la profession, apte à s’occuper des fous uniquement quand elle dispose de toutes les sécurités nécessaires.
En effet, les romans de Ken Bruen ne sont pas que des intrigues policières totalement amorales, ce sont aussi un portrait de la société anglaise, raciste, homophobe, violente. La galanterie se perd, et se n’est pas l’agent Falls, personnage essentiel de ce roman, qui dira le contraire. Ne pas sombrer est pour elle aussi un leitmotiv, car elle n’est pas épargnée. Bien qu’elle prétende le contraire, elle n’est pas encore remise du suicide de son amie Rosie, de la mort de son père ou de la perte de son bébé. Quant aux événements auxquels elle fait face dans ce volume, ils auraient de quoi abattre les plus forts – sa thérapie à elle sera musclée, pour ne pas dire Brantesque. Je ne la conseillerai à personne.
Mais à l’heure où la police est débordée, Bruen montre pour quelles raisons ces hommes, ces femmes ont fait le choix d’être flic – ou de ne plus l’être. Et pour un Roberts dépressif, qui grâce à Falls remonte la pente, et qui, une fois revenu au commissariat, met de l’ordre dans les affaires en cours et résout de main de maître trois enquêtes en une journée (agressions, incivilités ordinaires), combien de MacDonald qui préfère aller manger pour prendre des forces, boire un thé pour passer le temps plutôt que de mener une enquête ennuyeuse et nécessaire, combien ont choisi le métier pour l’uniforme, pour dire « je suis policier » et voir les réactions des gens ? Trop.
Trop, aussi, de journalistes qui ne rêvent que d’une chose : faire la une ! Et peu importe que ce soit en recueillant les confessions d’un tueur en série zinzins, qui a décidé de tuer sept flics, dont Brant (il n’a décidément pas de chance), l’important est d’être connu, reconnu, et de jouir de tous les avantages que la célébrité peut procurer. Quand on est célèbre, on obtient tout – ou presque.
Ne jamais réveiller un Brant qui dort.
Auteur : Ken Bruen.
éditeur : Gallimard
Nombre de pages : 270 pages.
Quatrième de couverture :
Au début des nouvelles aventures des flics R&B, nos héros semblent bien fatigués : Brant est sur la sellette suite à ses accès de violence et ses rapports avec le psychiatre de la police sont loin d’être apaisés ; Roberts, touché de plein fouet par la mort de sa femme dans un accident de voiture, sombre dans l’alcool ; Falls, pour sa part, souffre de solitude : pas facile d’être une femme-flic, black qui plus est, surtout quand on est amie avec un jeune facho bas du front qui n’arrive même pas à épeler correctement le mot « nazi « … Mais le temps de la décontraction n’est pas encore venu : dans les ruelles de Londres, un jeune psychopathe frustré, obsédé par les livres de serial killer, est décidé à s’en prendre aux malpolis et aux arrogants de tout poil. Très vite, Brant se retrouve en tête de liste. Décidément, être policier dans les quartiers du sud-est de Londres n’est pas de tout repos!
Mon avis :
Nous avons dans ce cinquième volume des aventures de Roberts et Brant une composante inédite : nos deux héros vont mal. Prenez Brant, par exemple. On évoque délicatement, derrière son dos, tous les coups durs de sa carrière, comme ce jeune policier, qui a été tué alors qu’il cherchait à l’impressionner, ou ce coup de poignard, qu’il a pris dans le dos (voir Le gros coup). On évoque sans délicatesse le fait qu’il risque d’être évincé de la police – le problème est qu’il ne sait strictement rien fait d’autres qu’être un policier ripoux/violent/irrespectueux des lois. Le superintendant veut sa peau/sa plaque/sa place et avec l’aide de MacDonald, se devrait être jouable. C’est compter bien sûr sans Brant qui, même au plus bas de sa forme, s’en titre tout de même fort bien avec une séance de psychanalyse d’anthologie. Ken Bruen égratigne au passage la profession, apte à s’occuper des fous uniquement quand elle dispose de toutes les sécurités nécessaires.
En effet, les romans de Ken Bruen ne sont pas que des intrigues policières totalement amorales, ce sont aussi un portrait de la société anglaise, raciste, homophobe, violente. La galanterie se perd, et se n’est pas l’agent Falls, personnage essentiel de ce roman, qui dira le contraire. Ne pas sombrer est pour elle aussi un leitmotiv, car elle n’est pas épargnée. Bien qu’elle prétende le contraire, elle n’est pas encore remise du suicide de son amie Rosie, de la mort de son père ou de la perte de son bébé. Quant aux événements auxquels elle fait face dans ce volume, ils auraient de quoi abattre les plus forts – sa thérapie à elle sera musclée, pour ne pas dire Brantesque. Je ne la conseillerai à personne.
Mais à l’heure où la police est débordée, Bruen montre pour quelles raisons ces hommes, ces femmes ont fait le choix d’être flic – ou de ne plus l’être. Et pour un Roberts dépressif, qui grâce à Falls remonte la pente, et qui, une fois revenu au commissariat, met de l’ordre dans les affaires en cours et résout de main de maître trois enquêtes en une journée (agressions, incivilités ordinaires), combien de MacDonald qui préfère aller manger pour prendre des forces, boire un thé pour passer le temps plutôt que de mener une enquête ennuyeuse et nécessaire, combien ont choisi le métier pour l’uniforme, pour dire « je suis policier » et voir les réactions des gens ? Trop.
Trop, aussi, de journalistes qui ne rêvent que d’une chose : faire la une ! Et peu importe que ce soit en recueillant les confessions d’un tueur en série zinzins, qui a décidé de tuer sept flics, dont Brant (il n’a décidément pas de chance), l’important est d’être connu, reconnu, et de jouir de tous les avantages que la célébrité peut procurer. Quand on est célèbre, on obtient tout – ou presque.
Ne jamais réveiller un Brant qui dort.
Sharon- Modérateur
-
Nombre de messages : 13263
Age : 46
Localisation : Normandie
Emploi/loisirs : professeur
Genre littéraire préféré : romans policiers et polars
Date d'inscription : 01/11/2008
Re: [Bruen, Ken] Blitz
Merci Sharon pour ta critique
louloute- Grand sage du forum
-
Nombre de messages : 24590
Age : 56
Localisation : Var, Sanary-sur-mer
Emploi/loisirs : mère au foyer
Genre littéraire préféré : thriller, historique, policier
Date d'inscription : 11/12/2009
Re: [Bruen, Ken] Blitz
Merci Louloute de ta visite.
Sharon- Modérateur
-
Nombre de messages : 13263
Age : 46
Localisation : Normandie
Emploi/loisirs : professeur
Genre littéraire préféré : romans policiers et polars
Date d'inscription : 01/11/2008
Re: [Bruen, Ken] Blitz
Merci Sharon pour ta présentation.
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Tenir debout de Mélissa da Costa
Step- Grand sage du forum
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