[Eco, Umberto] Le nom de la rose

LE NOM DE LA ROSE



Roman historique édité au livre de poche en mai 2002

640 pages

Résumé

Rien ne va plus dans la chrétienté. Rebelles à toute autorité, des bandes d'hérétiques sillonnent les royaumes et servent à leur insu le jeu impitoyable des pouvoirs. En arrivant dans le havre de sérénité et de neutralité qu'est l'abbaye située entre Provence et Ligurie, en l'an de grâce et de disgrâce 1327, l'ex-inquisiteur Guillaume de Baskerville, accompagné de son secrétaire, se voit prié par l'abbé de découvrir qui a poussé un des moines à se fracasser les os au pied des vénérables murailles. Crimes, stupre, vice, hérésie, tout va alors advenir en l'espace de sept jours. Le Nom de la rose, c'est d'abord un grand roman policier pour amateurs de criminels hors pair qui ne se découvrent qu'à l'ultime rebondissement d'une enquête allant un train d'enfer entre humour et cruauté, malice et séductions érotiques. C'est aussi une épopée de nos crimes quotidiens qu'un triste savoir nourrit.

Mon ressenti

Quel bonheur de relire ce livre, il me fait toujours autant voyager, trembler et rêver. Ce roman réunit plusieurs genres à la fois : le roman historique, le policier, le roman philosophique. C’est un livre à plusieurs niveaux ou tiroirs, chaque lecteur s’y retrouvera facilement quelles que soient ses préférences.

Le livre aborde de nombreux sujets : l’histoire se situe au moyen âge dans une abbaye, monde fermé par excellence mais c’est aussi un monde tourné vers l’extérieur par son regard sur l’humanité, sur le savoir et la culture. Pour asseoir un peu plus son histoire, Umberto l’écrit pendant l'obscurantisme religieux et doctrinal, à l'époque des grandes hérésies et de l'inquisition, du temps des papes avignonnais. Pour parfaire, le décor, un bâtiment immense et colossal révélant une formidable architecture imposante et qui cache en son sein une bibliothèque fantastique, envoutante source de toutes les convoitises mais aussi cauchemardesque et impénétrable.

Pour nous guider (nous petit lecteur) il y a Guillaume de Baskerville (moine franciscain au passé trouble d'inquisiteur dont l'intelligence pragmatique et la foi seront mises à rude épreuve) et Adso (jeune novice tiraillé par son futur statut de moine et les questions existentielles et confronté à ses pulsions). Un duo qui n’est pas sans rappeler un autre duo, celui de Sherlock Holmes et du docteur Watson. C’est avec bonheur que j’ai suivi le combat de cet homme contre l’obscurantisme, la bêtise humaine, un plaidoyer pour la liberté et le savoir pour tous. Malgré ma connaissance de cette histoire, j’ai pris fait et cause parce qu’un homme ne peut pas être tout bon ou tout mauvais, il y a du bon et du mauvais en chacun de nous.

Umberto amène de nombreuses réflexions autour des méthodes de l’enquête (comment on peut lire des indices, les interpréter et leur donner un sens en fonction des attentes de celui qui condamne) pour mieux accentuer la quête de la vérité ; autour du rôle de l’église et des confréries : le dogme imposé à tous sous peine de pactiser avec le diable et sa propre foi avec doutes, questions… ; autour du moyen âge : Umberto offre une peinture vivante de cette époque retranscrivant la dureté de l’époque, la misère, les conditions de vie ou de survie.

Le manuscrit est divisé en sept journées et chaque journée en périodes correspondant aux heures liturgiques (Matines, Laudes, Prime, Tierce, Sexte, None, Vêpres et Complies) ce qui donne un rythme soutenu et haletant à l’histoire. En fait ce sont des allusions à la profession de l’auteur : il est sémiotique et étudie le processus de signification, c'est-à-dire la production, la codification et la communication de signes, symboles qui à leur tour sont interprétés par la société et la structurent.
C’est un livre pour tous les goûts et les couleurs : complots, rancœurs, luttes d'influence, énigmes, pièges politiques, coups de théâtre, tout y est. Un petit conseil, les 50 premières pages sont un peu ardues peut être car elles sont une mine d’informations mais aussi de personnages : n’hésitez pas à noter sur une petite feuille les personnages…

A découvrir ou à relire absolument

Merci de ton avis Pinky, j'ai ce livre dans ma PAL depuis très longtemps, j'ai souvent essayé de le commencer, mais comme tu dis le début est tellement condensé, que j'ai laissé tomber.
J'ai vu le film, je connais l'histoire. Mais j'aimerais beaucoup réussir à lire ce livre. Je vais le ressortir du fin fond de ma bibliothèque.

J'hésitais beaucoup à l'ajouter à ma LAL, mais il m'intrigue quand même...
Merci pour le conseil de la petite liste en tout cas!

merci de m'avoir lu Mariejo et Lilooo, je vous en souhaite bonne lecture

c'est vrai Mariejo pour le début, il faut de la ténacité

Merci d'avoir comblé cette lacune du forum Pinky ! (un scandale, ce roman n'avait pas encore été présenté )

Merci Pinky!
Ce roman fut un coup de coeur pour moi il y a de trop nombreuses années.
Et je dois mentionner que le film mettant en vedette Sean Connery est également excellent.

merci Mariedo et Moulin-à-vent, une relecture pour moi et toujours aussi divin
j'adore le film aussi

Un petit bijou que j'avais dévoré ! Il peut être intéressant de le compléter par la très courte Apostille au Nom de la rose, qui non seulement fait durer le plaisir, mais éclaire encore l'élaboration de ce roman magistral. En quelque sorte, une longue note de l'auteur sur son travail, mais absolument pas un épilogue ou une analyse.

Merci pour vos avis. Je le note.

merci de ton passage Virgule

Merci Pinky pour ta critique, pareil je l'ai il y a quelques années j'avais adorée et le film excellent

merci de ta visite Louloute

Un grand merci Pinky, je l'ai lu il y a longtemps, vu le film il y a longtemps... C'est effectivement excellent, un vrai bonheur, à relire si on a le temps.

Je ne pense pas l'avoir lu... mais le film est en effet excellent, et j'en garde un souvenir assez précis. J'ai dû le voir 2 fois. Je ne suis pas trop tentée par la lecture du roman. C'est vrai que, Umberto Eco, il faut s'accrocher ...

merci Step et Pistou de votre visite

Pistou 117 a écrit:
Je ne pense pas l'avoir lu... mais le film est en effet excellent, et j'en garde un souvenir assez précis. J'ai dû le voir 2 fois. Je ne suis pas trop tentée par la lecture du roman. C'est vrai que, Umberto Eco, il faut s'accrocher ...

il se lit très bien contrairement aux autres de ses livres que je n'ai pas réussie à lire C'est un policier médiéval d'ailleurs le film est très fidèle

J'ai vu le film que j'avais apprécié par contre le livre... Je n'ai pas réussi à rentrer dedans . Je l'ai mis de coté pour l'instant je réessayerai plus tard car ce n'étais surement pas le bon moment cette fois là.

Ok Louloute, un jour peut-être...

Pinky, c'est toujours un plaisir

Cet ouvrage est un pur bonheur pour moi, peut-être même L'indispensable ! Il trône sur ma bibliothèque, je le relis, le renifle, l'admire. L'écriture est admirable, je me régale !

Merci Sahj pour ton avis  

Bon tout d'abord je tiens à m'excuser auprès des membres qui ont lus mon avis sur le topic " nos lectures du mois d'octobre " où j'ai dis que le livre était proche du film. J'ai été un peu vite en besogne pour " rapprocher les deux supports ". Parce qu'en fait , au final, le livre est assez différent du film. Donc je m'excuse encore de m'être avancée trop vite sur ce propos.

Je ne tournerais pas dix ans au tour du pot, même si je risque d'être lapidée en place publique ( ) : je n'ai pas aimé. Je suis même très déçue. J'aime énormément le film.
On m'avait prévenu que le livre n'était pas facile d'accès, long et complexe.
C'est vrai que c'est un beau gros pavé. MAIS on peut faire un livre long et complexe et que ce soit tout à fait accessible. Pour preuve les livres de Ken Follett ( " Les piliers de la terre " ou " Un monde sans fin " ).
Ici, l'enquête policière est au fond placée au troisième rang, je dirais même. Et je suis venue lire ce livre dans l'optique de lire un roman policier. Donc que ne fût ma déception !

L'auteur privilégie surtout les débats théologiques, voir même de rhétoriques par exemple que ce soit sur la question du " rire " ( doit on l'interdire ou non ? ), les interprétations des textes religieux. Et surtout on assiste à une confrontation très serrée entre les partisans du pape Jean XXII et ses adversaires qui sont dans le " camp " de l'empereur des romains ( Louis IV du Saint Empire ).
D'ailleurs Guillaume de Baskerville s'est déplacé à l'abbaye surtout dans l'optique de la confrontation entre les deux camps qui doit aboutir à " un accord d'entente ". L'enquête est donc au second plan.
Je n'ai pas été emballé par les personnages principaux. Trop d'introspections ( mystiques ) ont mis à rude épreuve ma patience et Dieu sait qu'elle est plus que limitée !
Au moins j'aurais appris des choses concernant les mouvements hérétiques du XIVeme siècle en Italie avec l'histoire de Fra Dolcino qui m'a intriguée. Le personnage de Salvatore est ambigu et intéressant , et Guillaume place de bonnes réflexions qui relance le récit lorsque celui s'éternise quelque peu...

J'ai eu l'impression d'un style pompeux, trop dense voir prétentieux. Que j'avais à faire avec un déballage de savoir et de connaissance de l'auteur qui se vante d'être un érudit. Je ne sais pas si l'auteur était ainsi mais à travers la lecture de ce roman c'est ce que j'ai ressenti. De la prétention. De l'orgueil.
Dans mon édition, je n'ai eu aucune traduction des textes en langues anciennes. Du coup j'ai du sauté quelques passages...

Le titre du livre , pour moi, renvoie à la mystérieuse jeune fille qu'aima Adso et dont il ne connu jamais le nom. Triste destin.

Je serais donc la seule à voter : pas aimé mais je tenais à le terminer pour donner mon avis en connaissance de cause. Après si je suis à l'avenir plus " d'humeur " à lire des débats entre prêtres et moines, alors je relirais peut être ce livre qui sait ? Pour l'instant je ne suis pas prête de lire à nouveau des livres de cet auteur, ça c'est sûr !

Merci pour le commentaire, Hortensia, tu dis bien ton ressenti. Tu as bein tenu le coup, le livre demande de la tenacite pour arriver jusqu'au bout.
Moi, personnellement, j'ai apprecie le style de l'auteur et plein de choses sur l'epoque que j'ai apprises dans ce livre. J'ai aussi aime le film.

Je pense que le titre est mentionne dans les dernieres phrases du roman - je cite par memoire - ...de la rose il ne reste que le nom, pas son arome... - la rose est un des symboles du christianisme et c'est pareil avec les symboles - il en reste leurs interpretations les reflexions sur eux, mais eux-memes, ils ne sont plus vivants, leur force qui perdure est toute difefrente de l'initiale.