[Eco, Umberto] Baudolino
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ECO Umberto Baudolino
[Eco, Umberto] Baudolino
Publié le: 2004-02-04
Edition : Le Livre de Poche.
Reliure: Broché
667 pages
Quatrième de couverture
Charmeur, coquin, roublard et fieffé menteur, Baudolino grandit dans la campagne du bas Piémont pendant que l'empereur Frédéric Barberousse y guerroie, quelque part entre Milan et Pavie. Après une rencontre dont le récit restera un joyau de la fantaisie d'Umberto Eco, Baudolino conquiert la curiosité et l'affection de l'Empereur au point d'en devenir le fils adoptif. Doué pour les langues comme un caméléon pour les couleurs, Baudolino progresse vite, à Paris d'abord où il a connu le double enseignement des Maîtres et de la bamboche la plus insouciante, puis en Italie et en Allemagne où il chevauche, aux côtés de Frédéric dont il est l'homme de confiance et le fin conseiller. Mais toujours il rêve, affabule, et tout ce qu'il imagine finit par produire de l'Histoire. C'est ainsi qu'il échafaude la lettre mythique de ce Prêtre Jean que l'on disait régner dans un lointain et inaccessible Orient, au milieu d'enchantements et de monstres. Poussé par Baudolino, l'Empereur participera à la troisième croisade, prétexte pour aller remettre au Prêtre Jean la plus précieuse des reliques de la chrétienté. Dès lors, l'histoire de Baudolino se déroulera en une succession de récits plus ardents les uns que les autres. Pillage de Constantinople ou mort mystérieuse de Frédéric, défilé d'épisodes terrifiants on rebondissements ludiques, illuminations amoureuses ou règlements de comptes sanglants : c'est une quête totale où l'éclat de rire le dispute sans cesse à l'émotion, le clin d'oeil philosophique ou historique à l'imagination et à l'humour. Dans ce voyage au bout de l'Orient, au bout de la lumière, Umberto Eco retrouve et rassemble les clés magiques du roman : histoire d'amour avec la plus singulière des filles d'Eve jamais rêvée, aventures picaresques au milieu des massacres et des champs de bataille, fresque historique où se reflètent les tensions politiques et guerrières d'aujourd'hui, roman policier d'un crime peut-être parfait, vengeances, théâtre d'inventions linguistiques hilarantes. Baudolino, vingt ans après, est un Nom de la rose laïc où l'on revient délicieusement aux sources pour parcourir à nouveau les fondements du savoir de l'humanité en une joyeuse et paillarde sarabande des corps et des esprits. J. N. S.
Ma lecture :
Nous sommes le 14 avril 1204, Constantinople brûle, les croisés saccagent la ville. Nicéas Khoniatés, « naguère orateur de cour, juge suprême de l’empire, juge du Voile, logothète des secrets », tente de regagner sa demeure. Il entre dans la basilique Sainte Sophie, qui subit un pillage en règle, se dirige discrètement vers un passage secret, « et, á mi parcours, il avait trouvé son chemin barré par deux envahisseurs de haute stature…. ». C’est á ce moment là que Baudolino entre en scène, sauve Nicéas. Par un passage souterrain ils rejoignent la tourelle des Génois.
Baudolino a 77 ans, se souvient de sa vie mouvementée, mais n’arrive plus a lui donner un sens. Nicéas et Baudolino font un marché : « Toi, en me sauvant, tu m’as donné le peu de futur qui me reste, et moi je te montrerai ma gratitude en te restituant le passe que tu as perdu. ».
Nous allons passer quelques années en compagnie de ces deux compagnons. Un qui écoute et commente peu, mais bien, l’autre qui raconte, raconte et raconte encore. Baudolino va donc dérouler sa vie de façon chronologique. Au rythme agréable de courts chapitres, quelque fois agrémentés de recettes de cuisine qui, soit vous mettent l’eau a la bouche soit vous font plisser le nez.
Acheté á ses parents, a l’âge de 12 ans, par l’empereur Fréderic Barberousse, qui le traitera comme un fils, Baudolino est éduqué par Otton. Sur son lit de mort Otton fait promettre á son élève qu’il ira á Paris faire des études et qu’ensuite il entraînera l’Empereur dans la quête du Royaume du Prêtre Jean. Toute sa vie Baudolino va tout faire pour exaucer les dernières volontés de son vieux maitre. Usant de toutes les ruses, de tous les artifices, menteur de génie il poursuivra son but, mais toujours de façon désintéressée.
Au fil des ans et des pages, Baudolino rencontrera ses futurs compagnons de voyage. Une brochette de personnages tous plus surprenants les uns que les autres. Quelques uns très attachants d’autres détestables. Ils seront douze au final, comme l’étaient les rois mages (oui, moi aussi je n’en comptais que trois !!), pour entreprendre cette quête délirante.
Savant mélange de tous les genres littéraires : historique, philosophique, fantastique, policier ce voyage dans le temps et l’espace nous promène de l’Occident á l’Orient pour enfin aboutir aux confins du monde connu.
Le Sambatyon : « C’était vraiment le fleuve de pierre et ils s’en rendaient compte quand ils arrivèrent le long de ses rives, étourdis par le grand fracas qui empêchait presque chacun d’écouter les paroles de l’autre. C’était une coulée majestueuse de rocs et de limon, un flux sans trêve, et on pouvait voir, dans ce courant de grandes roches informes, des dalles irrégulières coupantes comme des lames, larges comme des pierres tombales, et, entre les unes et les autres, du gravier, des fossiles, des pics, des roches et des éperons.
Allant a une vitesse égale comme pousses par un vent impétueux, des fragments de travertin roulaient les uns sur les autres, de grandes lèvres de failles y glissaient dessus, pour ensuite réduire leur élan quand elles rebondissaient sur des flots de caillasse, alors que les cailloux désormais ronds, polis comme par l’eau dans leurs glissades entre bloc et bloc, sautillaient bien haut, retombaient avec des bruits secs, et se voyaient pris par ces mêmes tourbillons qu’eux créaient en se heurtant les uns les autres. Au milieu et au dessus de ce chevauchement les masses minérales, se formaient des souffles de sable des bouffées de craie, des nues de lapilli, des écumes de ponces, des rus de malte. »
Nous voilá rendu en terre incognita. C’est lá que Umberto Eco donne toute sa mesure. Écriture jubilatoire d’un auteur qui lâche la bride a son imagination, mais toujours en s’appuyant sur la connaissance, la maîtrise qu’il a du Bas Moyen-âge. Il nous présente les Sciapodes, les Blemmyes, les Panoties, les Sans-Langues, les Nubiens, les Eunuques, les Ponces, les Satyres-Qu’on-Ne-Voit-Jamais, les Pygmees. Toute une population, avec leurs physiques, leurs croyances. Intrusion dans le monde merveilleux de la mythologie moyenâgeuse européenne.
Comment le retrouvera t-on á Constantinople en l’an 1204 ? Je vous le laisse découvrir. Dans le style Fantaisy on fait rarement mieux.
Mon avis :
J’ai commence ce livre par une lecture appliquée, mais les aller-retours incessants au dictionnaire m’ont vite dissuadés de continuer de cette manière. Je me suis donc laissé porter par les mots et les images qu’ils suscitaient, leur magie.
J’ai fait un beau rêve, un peu confus, un peu touffu, un peu trop dense pour ma petite tète. Mais un beau rêve tout de même. Celine Darner le dit bien mieux que moi.
Amazon.fr
Le bas Moyen Âge a la sale réputation d'être un temps obscur. Umberto Eco lui donne des habits de lumière, conduisant son lecteur là où il veut, quand il veut. Tantôt du côté de la philosophie, tantôt du côté de l'imagination. Ici avec drôlerie, là avec légèreté. Un mélange d'humeurs savantes qui rappelle celle du Voltaire en transe de Zadig. --Céline Darner
Mis a part l’époque, je ne vois aucun point commun avec Le nom de la Rose. Ces références de quatrième de couverture peuvent porter grand tort á un livre. Si on l’aborde dans cet esprit on risque d’être déçu.
Edition : Le Livre de Poche.
Reliure: Broché
667 pages
Quatrième de couverture
Charmeur, coquin, roublard et fieffé menteur, Baudolino grandit dans la campagne du bas Piémont pendant que l'empereur Frédéric Barberousse y guerroie, quelque part entre Milan et Pavie. Après une rencontre dont le récit restera un joyau de la fantaisie d'Umberto Eco, Baudolino conquiert la curiosité et l'affection de l'Empereur au point d'en devenir le fils adoptif. Doué pour les langues comme un caméléon pour les couleurs, Baudolino progresse vite, à Paris d'abord où il a connu le double enseignement des Maîtres et de la bamboche la plus insouciante, puis en Italie et en Allemagne où il chevauche, aux côtés de Frédéric dont il est l'homme de confiance et le fin conseiller. Mais toujours il rêve, affabule, et tout ce qu'il imagine finit par produire de l'Histoire. C'est ainsi qu'il échafaude la lettre mythique de ce Prêtre Jean que l'on disait régner dans un lointain et inaccessible Orient, au milieu d'enchantements et de monstres. Poussé par Baudolino, l'Empereur participera à la troisième croisade, prétexte pour aller remettre au Prêtre Jean la plus précieuse des reliques de la chrétienté. Dès lors, l'histoire de Baudolino se déroulera en une succession de récits plus ardents les uns que les autres. Pillage de Constantinople ou mort mystérieuse de Frédéric, défilé d'épisodes terrifiants on rebondissements ludiques, illuminations amoureuses ou règlements de comptes sanglants : c'est une quête totale où l'éclat de rire le dispute sans cesse à l'émotion, le clin d'oeil philosophique ou historique à l'imagination et à l'humour. Dans ce voyage au bout de l'Orient, au bout de la lumière, Umberto Eco retrouve et rassemble les clés magiques du roman : histoire d'amour avec la plus singulière des filles d'Eve jamais rêvée, aventures picaresques au milieu des massacres et des champs de bataille, fresque historique où se reflètent les tensions politiques et guerrières d'aujourd'hui, roman policier d'un crime peut-être parfait, vengeances, théâtre d'inventions linguistiques hilarantes. Baudolino, vingt ans après, est un Nom de la rose laïc où l'on revient délicieusement aux sources pour parcourir à nouveau les fondements du savoir de l'humanité en une joyeuse et paillarde sarabande des corps et des esprits. J. N. S.
Ma lecture :
Nous sommes le 14 avril 1204, Constantinople brûle, les croisés saccagent la ville. Nicéas Khoniatés, « naguère orateur de cour, juge suprême de l’empire, juge du Voile, logothète des secrets », tente de regagner sa demeure. Il entre dans la basilique Sainte Sophie, qui subit un pillage en règle, se dirige discrètement vers un passage secret, « et, á mi parcours, il avait trouvé son chemin barré par deux envahisseurs de haute stature…. ». C’est á ce moment là que Baudolino entre en scène, sauve Nicéas. Par un passage souterrain ils rejoignent la tourelle des Génois.
Baudolino a 77 ans, se souvient de sa vie mouvementée, mais n’arrive plus a lui donner un sens. Nicéas et Baudolino font un marché : « Toi, en me sauvant, tu m’as donné le peu de futur qui me reste, et moi je te montrerai ma gratitude en te restituant le passe que tu as perdu. ».
Nous allons passer quelques années en compagnie de ces deux compagnons. Un qui écoute et commente peu, mais bien, l’autre qui raconte, raconte et raconte encore. Baudolino va donc dérouler sa vie de façon chronologique. Au rythme agréable de courts chapitres, quelque fois agrémentés de recettes de cuisine qui, soit vous mettent l’eau a la bouche soit vous font plisser le nez.
Acheté á ses parents, a l’âge de 12 ans, par l’empereur Fréderic Barberousse, qui le traitera comme un fils, Baudolino est éduqué par Otton. Sur son lit de mort Otton fait promettre á son élève qu’il ira á Paris faire des études et qu’ensuite il entraînera l’Empereur dans la quête du Royaume du Prêtre Jean. Toute sa vie Baudolino va tout faire pour exaucer les dernières volontés de son vieux maitre. Usant de toutes les ruses, de tous les artifices, menteur de génie il poursuivra son but, mais toujours de façon désintéressée.
Au fil des ans et des pages, Baudolino rencontrera ses futurs compagnons de voyage. Une brochette de personnages tous plus surprenants les uns que les autres. Quelques uns très attachants d’autres détestables. Ils seront douze au final, comme l’étaient les rois mages (oui, moi aussi je n’en comptais que trois !!), pour entreprendre cette quête délirante.
Savant mélange de tous les genres littéraires : historique, philosophique, fantastique, policier ce voyage dans le temps et l’espace nous promène de l’Occident á l’Orient pour enfin aboutir aux confins du monde connu.
Le Sambatyon : « C’était vraiment le fleuve de pierre et ils s’en rendaient compte quand ils arrivèrent le long de ses rives, étourdis par le grand fracas qui empêchait presque chacun d’écouter les paroles de l’autre. C’était une coulée majestueuse de rocs et de limon, un flux sans trêve, et on pouvait voir, dans ce courant de grandes roches informes, des dalles irrégulières coupantes comme des lames, larges comme des pierres tombales, et, entre les unes et les autres, du gravier, des fossiles, des pics, des roches et des éperons.
Allant a une vitesse égale comme pousses par un vent impétueux, des fragments de travertin roulaient les uns sur les autres, de grandes lèvres de failles y glissaient dessus, pour ensuite réduire leur élan quand elles rebondissaient sur des flots de caillasse, alors que les cailloux désormais ronds, polis comme par l’eau dans leurs glissades entre bloc et bloc, sautillaient bien haut, retombaient avec des bruits secs, et se voyaient pris par ces mêmes tourbillons qu’eux créaient en se heurtant les uns les autres. Au milieu et au dessus de ce chevauchement les masses minérales, se formaient des souffles de sable des bouffées de craie, des nues de lapilli, des écumes de ponces, des rus de malte. »
Nous voilá rendu en terre incognita. C’est lá que Umberto Eco donne toute sa mesure. Écriture jubilatoire d’un auteur qui lâche la bride a son imagination, mais toujours en s’appuyant sur la connaissance, la maîtrise qu’il a du Bas Moyen-âge. Il nous présente les Sciapodes, les Blemmyes, les Panoties, les Sans-Langues, les Nubiens, les Eunuques, les Ponces, les Satyres-Qu’on-Ne-Voit-Jamais, les Pygmees. Toute une population, avec leurs physiques, leurs croyances. Intrusion dans le monde merveilleux de la mythologie moyenâgeuse européenne.
Comment le retrouvera t-on á Constantinople en l’an 1204 ? Je vous le laisse découvrir. Dans le style Fantaisy on fait rarement mieux.
Mon avis :
J’ai commence ce livre par une lecture appliquée, mais les aller-retours incessants au dictionnaire m’ont vite dissuadés de continuer de cette manière. Je me suis donc laissé porter par les mots et les images qu’ils suscitaient, leur magie.
J’ai fait un beau rêve, un peu confus, un peu touffu, un peu trop dense pour ma petite tète. Mais un beau rêve tout de même. Celine Darner le dit bien mieux que moi.
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Le bas Moyen Âge a la sale réputation d'être un temps obscur. Umberto Eco lui donne des habits de lumière, conduisant son lecteur là où il veut, quand il veut. Tantôt du côté de la philosophie, tantôt du côté de l'imagination. Ici avec drôlerie, là avec légèreté. Un mélange d'humeurs savantes qui rappelle celle du Voltaire en transe de Zadig. --Céline Darner
Mis a part l’époque, je ne vois aucun point commun avec Le nom de la Rose. Ces références de quatrième de couverture peuvent porter grand tort á un livre. Si on l’aborde dans cet esprit on risque d’être déçu.
Invité- Invité
Re: [Eco, Umberto] Baudolino
Je n'ai toujours pas réussi à lire ce livre, j'arrête au bout d'une dizaine de pages. je ne désespère pas de recommencer !!
marie do- Grand sage du forum
-
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Age : 58
Localisation : corse
Genre littéraire préféré : Assez varié : thriller, roman historique, contemporain, bd .....
Date d'inscription : 01/03/2012
Re: [Eco, Umberto] Baudolino
jolie critique Chatnoir hormis " le nom de la rose " j'ai jamais réussi à accrocher à son style d’écriture, jamais fini ses livres donc j'ai abandonné cet auteur
louloute- Grand sage du forum
-
Nombre de messages : 24590
Age : 56
Localisation : Var, Sanary-sur-mer
Emploi/loisirs : mère au foyer
Genre littéraire préféré : thriller, historique, policier
Date d'inscription : 11/12/2009
Re: [Eco, Umberto] Baudolino
Rien que le résumé m'a dissuadé, je ne me lancerai pas dans la lecture de ce livre (tant mieux pour ma LAL )
Invité- Invité
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