[Gestern, Hélène] La part du feu
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[Gestern, Hélène] La part du feu
[Gestern, Hélène] La part du feu
La part du feu
Hélène Gestern
Editions Arléa
1er/mille
ISBN : 9782363080097
Ma fille aura vu l’archive d’un mouvement dont plus personne ne se souvient. Ces gens et ces évènements ne sont que des abstractions pour elle. Elle ne fera jamais le lien.
À la suite d’une révélation qui la bouleverse, Laurence Emmanuel comprend que sa vie est peut-être moins simple qu’elle ne le pensait. Très vite, ses recherches l’amènent sur la piste d’un militant d’extrême gauche,
Qui était ce Guillermo Zorgen, militant d’extrême gauche, qui a défrayé la chronique dans les années 1970? Un idéaliste dans une époque troublée ou un dangereux pyromane ? Et surtout : quels liens entretenait-il avec les parents de Laurence ?
Après Eux sur la photo, Hélène Gestern se plonge à nouveau dans la quête du passé révélant les formes ardentes et parfois destructrices, de la passion.
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Secrets bien enfouis, famille, quête identitaire, recherches, douleurs du secret. Hélène Gestern nous embrigade dans une nouvelle quête, une nouvelle enquête sur les secrets familiaux.
Embrigade est bien le mot car nous nous retrouvons au milieu d’un groupuscule d’extrême-gauche des années 70.
A+ et B-, deux groupes sanguin incompatibles et Laurence découvre brutalement qu’elle n’est pas la fille de son père « J’ai appris la nouvelle de mon adoption il y a un peu plus de deux ans, presque par hasard. »
Petit à petit, mais inexorablement, elle va à la pêche aux informations. Spécialiste de l’histoire du papier, son métier, ses relations vont lui permettre d’avancer et de découvrir
Guillermo Zorgen, activiste d’extrême-gauche. Son père ? « Au fond, j’avais envie d’être née de cette liaison qui avait eu l’intensité des grandes amours, de prolonger un être lumineux mort trop tôt. » Mais on ne remue pas un tel passé sans risques « Je vous donne un conseil amical : ne remuez pas ce passé-là, il est noir comme la suie. Vous risquez de vous salir, jeune fille ».
Hélène Gestern introduit des extraits de journaux, des poésies, des lettres pour mieux appuyer les recherches de Laurence, donner plus d’épaisseur à Guillermo Zorgen, à son action, aux relations amoureuses entre cet homme et sa mère.
L’engagement aussi bien amoureux que politique est extrême (ce qui est normal pour un groupuscule politique de cet acabit). L’emprise de Zorgen sur ses troupes est très forte « on a suivi comme des moutons ». La passion entre Guillermo et Sonia intense « Toi et moi on s’aimait, mais ne savait que se faire du mal ». L’amour de Jacques pour Laurence. Tout ceci donne de l’épaisseur, du corps au livre d’Hélène Gestern. Laurence avance lentement dans ce tunnel. A un moment elle dit : « Je ne voulais plus savoir, mais comprendre, ce qui n’avait rien à voir ». Elle s’attarde beaucoup sur Zorgen, pivot de ses recherches : « Au fond, j’avais envie d’être née de cette liaison qui avait eu l’intensité des grands amours, de prolonger un être lumineux mort trop tôt. ».
Ce plongeon dans le passé remet en mémoire cette époque post-soixanthuitarde où Action Directe (France), la Bande à Baader (Allemagne), les Brigades Rouges (Italie) faisaient régner une certaine terreur ; où le désir de « tutoyer la mort, la frôler d'aussi près que possible, dans l'espoir de la rencontrer.», celui de tout renverser ; où l’Etat agit en sous-main (les choses ont-elle changé ?)
Un livre sur la passion et ses dégâts : « Pour le moment, je ne voyais qu’un gâchis, celui des illusions d’une jeunesse, leur jeunesse à tous. Certains avaient voulu la liberté, mais avaient retourné l’aiguillon de leurs batailles contre eux. D’autres croyaient en la vertu de la violence, et la violence les avaient plaqués au sol. ». Un livre sur la renaissance, la reconstruction.
Autant il semble que Laurence Emmanuel semble ne plus contrôler la situation, autant Hélène Gestern la maîtrise avec une narration ciselée, précise. « Eux sur la photo » est un roman épistolaire, ici il y a plus de « chair ».
Un livre que j’ai beaucoup apprécié.
Hélène Gestern était présente au dernier Salon des Dames à Nevers et j’ai pu voir son émotion lorsque les élèves du Lycée Raoul Follereau de Nevers ont jouer, en sa présence, des extraits de son livre. L’émotion était partagée par ses acteurs en herbe…. Jouer devant l’auteur !
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