[Gestern, Hélène] Portrait d'après blessure
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Votre avis sur ce livre
[Gestern, Hélène] Portrait d'après blessure
Titre : Portrait d'après blessure
Auteur : Hélène Gestern
Editions Arlea (diffusion Seuil) - Collection "1er mille" - Septembre 2014 - 232 pages
Héloïse et Olivier sont amis. Ils travaillent ensemble sur une émission qui commente d'anciennes photos de presse et donne la parole aux témoins. Leur vie va basculer après un attentat dans le métro. Ils en ressortent blessés mais vivants. Ils ignorent alors que la blessure la plus profonde va venir de la presse, qui publie une photo d'eux en première page, une photo qui va être relayée par tous les réseaux sociaux.
***
Ce roman soulève de nombreuses questions : comment survit-on à un attentat ? Quelles sont les étapes douloureuses du retour à la vie active ? Et surtout comment vit-on la médiatisation de la souffrance, quand un photographe vous prend en photo alors que vous êtes blessé et inconscient ? Peut-on s'opposer à la diffusion de sa propre image, quand elle a été relayée par internet et les réseaux sociaux ?
A travers l'histoire fictive d'Héloïse et Olivier, l'auteur aborde toutes ces questions et nous pousse à réfléchir.
Si le récit est difficile, avec un sentiment d'impuissance face aux médias, j'ai aimé la note d'espoir à la fin, le retour à la photographie artistique, qui sublime les êtres et les rend immortels.
L'écriture d'Hélène Gestern est très belle, tout en nuances, avec beaucoup de pudeur.
J'ai lu ce livre pour le challenge Bis repetita après avoir lu Eux sur la photo de cet auteur.
Mes connexions diverses, sans lesquelles je n'aurais pas imaginé survivre un mois plus tôt, ne m'ont pas manqué une seule seconde. Je ne voulais plus rien savoir du monde, de ses morts, de ses meurtres. J'étais un homme dépourvu d'histoire, et j'aurais aimé que cette amnésie durât indéfiniment.
A cet instant, je ne sais pourquoi, j'ai pensé au photographe qui avait pris le cliché pour Scoop-Images. A celui qui avait fichu ma vie en l'air avec la même facilité qu'on pousse une rangée de dominos. Combien avait-il monnayé le prix de mon existence : mille, deux mille, dix mille euros ? Il lui avait fallu moins d'une seconde pour appuyer sur le déclencheur ; mais, à moi, cela prendrait des mois, des années peut-être, pour réparer les dégâts, si tant est qu'ils soient réparables. [...] Quand je manipulerais une archive de guerre, je serais toujours, désormais, du côté de la victime.
[...]l'image est une tueuse en série.
Il est vrai qu'il n'y avait pas de mots dans le code pénal pour décrire ce geste très particulier qui consiste à violer la douleur avec un objectif.
Invité- Invité
Re: [Gestern, Hélène] Portrait d'après blessure
Zia, pour ton avis. Sujet fort en effet., Je le note.
Invité- Invité
Re: [Gestern, Hélène] Portrait d'après blessure
Merci creuse.
Je lirai ta critique avec intérêt quand tu reviendras par ici.
Je lirai ta critique avec intérêt quand tu reviendras par ici.
Invité- Invité
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