[Molière] Le malade imaginaire
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Votre avis sur le malade Imaginaire
[Molière] Le malade imaginaire
Titre : Le malade imaginaire.
Auteur : Molière.
éditeur : Librio.
Nombre de pages : 93.
Mon résumé :
Argan est un excellent client pour monsieur Purgon et pour son apothicaire, monsieur Fleurant. Il a même décidé de marier sa fille aînée, Angélique, avec le neveu de monsieur Purgon, Thomas Diafoirus, futur médecin. Ni Angélique, ni Belline, seconde femme d’Argan, ne sont de cet avis. Qui l’emportera ?
Mon avis :
Le malade imaginaire est l’une des oeuvres que je préfère. Je le préfère cependant dans toute sa splendeur, avec la musique de Marc-Antoine Charpentier, comme je l’ai découvert à l’âge de 13 ans, à la télévision. 3h 26 de spectacle en tout ! J’ai eu également la joie de le voir sur scène, à la comédie française, dans une version très drôle. Aussi, j’ai beaucoup de mal à supporter des versions médiocres (ou amputée de quelques scènes…).
Argan est un malade débordant d’énergie. Ayons une pensée émue pour toutes les séries télévisées dans lesquelles le malade se prélasse dans son lit. Argan entre, sort, tempête, il est de toutes les scènes ou presque – toutes celles qui sont importantes. Ne débute-t-il pas par un long monologue, énumération de ses dépenses chez son apothicaire favori ? Il est un hypocondriaque, mais il joue bien d’autres rôles. Amoureux de sa seconde femme, il se laisse mener par le bout du nez. Père à demi indigne, il est prêt à déshériter ses filles en faveur de sa femme, mais songe tout de même à établir l’aînée avec un riche futur médecin. Bien entendu, c’est pour lui qu’il veut ce mari, pas pour elle – et ce n’était pas si choquant à l’époque. Il menace sa plus jeune fille du fouet pour obtenir ce qu’elle veut, à savoir le compte-rendu de son espionnage méthodique de sa soeur. DE ce point de vue, rien n’a changé en trois cents ans.
Heureusement pour elle dans cette oeuvre, Angélique est capable de tenir tête à son père. Heureusement, elle a Toinette, une servante aussi habile que Scapin, qui n’hésite ni à se déguiser, ni à faire appel à son amant pour aider les amoureux. Cléante lui aussi se déguisera pour voir sa belle, et se montre nettement moins empoté que d’autres amants de comédie. "Je me ferai médecin" n’hésite-t-il pas à promettre à Argan, qui gardera jusqu’au bout son obsession. L’hypocondrie n’était pas encore reconnu comme maladie, comment aurait-il pu en guérir, même avec le soutien de son frère et de ses filles ?
Sharon- Modérateur
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Re: [Molière] Le malade imaginaire
Nous avions lu cette pièce pendant nos cours de français avec un professeur qui faisait également du théâtre alors autant dire qu'il aurait fallu être difficile pour ne pas apprécier cette oeuvre.
J'ai adoré l'humour et plus particulièrement le personnage de Toinette. Que j'adorais joué lors des lectures en classe.
J'ai adoré l'humour et plus particulièrement le personnage de Toinette. Que j'adorais joué lors des lectures en classe.
Invité- Invité
Re: [Molière] Le malade imaginaire
Mon avis :
Je retrouve ici le Molière que j’aime ! Son humour, son comique proche de la farce et qui pousse même parfois jusqu’à l’absurde. La pièce reste très classique : la trame est très proche d’autres comédies de l’auteur : Toinette ressemble par exemple étrangement à un certain Scapin, par ses stratagèmes, par sa perspicacité, sa clairvoyance, son impertinence qui se traduit par une ironie et un humour grinçants. Elle intercède auprès de son maître en faveur d’Angélique, la fille de celui-ci, la défend en tentant d’infléchir la décision d’Argan de la marier à un autre que celui qu’elle aime, comme toujours dans les pièces de Molière. Elle essaye aussi de ramener son maître à la raison, soulignant le ridicule dont il se couvre en se faisant passer pour ce qu’il n’est pas, un malade. On y retrouve donc également le rôle du père crédule mais aussi celui de l’amant et de l’oncle appelé à la rescousse pour sortir sa nièce du nœud gordien où elle se trouve, tout comme dans Les Femmes savantes. Les amateurs ne seront donc pas dépaysés. Ce qui m’a semblé plus surprenant, ce sont les intermèdes musicaux, qui tiennent parfois du grand-guignol et que l’on aperçoit rarement chez Molière (en tout cas, c’est la seule pièce que je lis ainsi mais je ne les ai pas encore toutes lues ^^). J’ai bien aimé même si elles prennent quelque distance avec la trame principale.
L’auteur prend ici fait et cause contre la médecine malavisée, les médecins médiocres tel Thomas Diafoirius, le promis d’Angélique, choisi par son père, pour son propre compte, afin d’avoir un médecin à disposition et non pour celui de sa fille. Les charlatans promettant des guérisons miracles, avides d’argent avant tout, au détriment du bien-être réel de leur patient, tous leurs médicaments qui font parfois plus de dommages qu’ils n’en soignent. C’est un peu aussi le pendant de Rabelais « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme ». Il s’insurge contre les médecins qui ne savent pas se remettre en cause, se prennent pour Dieu, à qui l’on apprend à la faculté à faire de beaux discours qu’ils sont les seuls ou presque à comprendre. Néanmoins, il ne faut pas non plus tous les mettre dans le même panier. Il est aussi nécessaire de replacer la pièce dans son contexte : Molière l’a écrite alors qu’il était gravement malade. C’est aussi une œuvre emblématique puisqu’il est mort en pleine représentation de cette pièce et je l’ai donc lu avec une certaine émotion.
Je retrouve ici le Molière que j’aime ! Son humour, son comique proche de la farce et qui pousse même parfois jusqu’à l’absurde. La pièce reste très classique : la trame est très proche d’autres comédies de l’auteur : Toinette ressemble par exemple étrangement à un certain Scapin, par ses stratagèmes, par sa perspicacité, sa clairvoyance, son impertinence qui se traduit par une ironie et un humour grinçants. Elle intercède auprès de son maître en faveur d’Angélique, la fille de celui-ci, la défend en tentant d’infléchir la décision d’Argan de la marier à un autre que celui qu’elle aime, comme toujours dans les pièces de Molière. Elle essaye aussi de ramener son maître à la raison, soulignant le ridicule dont il se couvre en se faisant passer pour ce qu’il n’est pas, un malade. On y retrouve donc également le rôle du père crédule mais aussi celui de l’amant et de l’oncle appelé à la rescousse pour sortir sa nièce du nœud gordien où elle se trouve, tout comme dans Les Femmes savantes. Les amateurs ne seront donc pas dépaysés. Ce qui m’a semblé plus surprenant, ce sont les intermèdes musicaux, qui tiennent parfois du grand-guignol et que l’on aperçoit rarement chez Molière (en tout cas, c’est la seule pièce que je lis ainsi mais je ne les ai pas encore toutes lues ^^). J’ai bien aimé même si elles prennent quelque distance avec la trame principale.
L’auteur prend ici fait et cause contre la médecine malavisée, les médecins médiocres tel Thomas Diafoirius, le promis d’Angélique, choisi par son père, pour son propre compte, afin d’avoir un médecin à disposition et non pour celui de sa fille. Les charlatans promettant des guérisons miracles, avides d’argent avant tout, au détriment du bien-être réel de leur patient, tous leurs médicaments qui font parfois plus de dommages qu’ils n’en soignent. C’est un peu aussi le pendant de Rabelais « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme ». Il s’insurge contre les médecins qui ne savent pas se remettre en cause, se prennent pour Dieu, à qui l’on apprend à la faculté à faire de beaux discours qu’ils sont les seuls ou presque à comprendre. Néanmoins, il ne faut pas non plus tous les mettre dans le même panier. Il est aussi nécessaire de replacer la pièce dans son contexte : Molière l’a écrite alors qu’il était gravement malade. C’est aussi une œuvre emblématique puisqu’il est mort en pleine représentation de cette pièce et je l’ai donc lu avec une certaine émotion.
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