[Chandernagor, Françoise] La première épouse
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Votre avis sur "La première épouse"
[Chandernagor, Françoise] La première épouse
Genre : Témoignage
Editions : Le livre de poche
ISBN : 2253146862
281 pages
Quatrième de couverture :
«Divorce ou séparation ?» Lorsque son mari prononce ces trois mots, Catherine se demande si elle a bien entendu. En vingt-cinq ans de mariage, Francis ne s'est jamais refusé les aventures extraconjugales dont elle était la principale confidente. Mais ils formaient un vrai couple et, avec leurs quatre enfants, une famille unie. Catherine ne doutait pas d'être la «première épouse», l'âme sœur élue pour la vie. Une vie qui s'effondre quand l'infidélité fait place à la trahison. Contrainte de céder la place à une jeune rivale, elle perd avec Francis les deux tiers de son passé. Du jour au lendemain la voici «veuve», une veuve qui pleure un vivant tout au long d'un douloureux divorce.
Mon avis : Une lecture tout à fait édifiante en ce qui me concerne.
Non, il ne s’agit pas d’un «beau» divorce, si tant est qu’un divorce puisse être beau. Pas même d’un divorce apaisé. Et encore moins «par consentement mutuel», ce consentement que l’époux aimerait pourtant tant arracher, comme l’aveu d’une faiblesse, la faiblesse de ne pas avoir su retenir son époux, de ne pas avoir su le combler. Car le récit tourne souvent autour de cette culpabilité de femme «qui n’a pas su garder son mari», d’épouse répudiée qui ose «faire des scènes», de femme bafouée qui refuse de simplement «passer à autre chose», de mère qui ne parvient pas à oublier que ses enfants sont aussi les enfants de «l’Autre»...
La culpabilité, ressentie - elle a accepté, par amour, par désir de paraître moderne, les pires humiliations - ou induite - une femme «bien» sait «se tenir», elle accepte dignement son sort et se soumet à la décision de son seigneur et maître - est un sentiment très présent dans le récit. Il est suivi de près par la colère, non pas tellement d’avoir été quittée mais plutôt d’avoir été trahie : Catherine pensait aimer un coureur, en fait, elle aimait un menteur, et c’est cela qui la met en rage.
Je ne sais pas vraiment à quoi je m’attendais en lisant la quatrième de couverture. De la haine, peut-être. Ou de la résignation, comme le laisserait supposer le titre, allusion aux harems, aux concubines. Je n’y ai trouvé ni l’un, ni l’autre, seulement une rafraîchissante lucidité, sans auto-apitoiement ni accusation, une peinture crue et franche d’un couple déséquilibré, entre mari manipulateur et épouse manquant de confiance en elle.
Un beau témoignage, servi par une écriture limpide et presque poétique.
Ma note : 7/10Non, il ne s’agit pas d’un «beau» divorce, si tant est qu’un divorce puisse être beau. Pas même d’un divorce apaisé. Et encore moins «par consentement mutuel», ce consentement que l’époux aimerait pourtant tant arracher, comme l’aveu d’une faiblesse, la faiblesse de ne pas avoir su retenir son époux, de ne pas avoir su le combler. Car le récit tourne souvent autour de cette culpabilité de femme «qui n’a pas su garder son mari», d’épouse répudiée qui ose «faire des scènes», de femme bafouée qui refuse de simplement «passer à autre chose», de mère qui ne parvient pas à oublier que ses enfants sont aussi les enfants de «l’Autre»...
La culpabilité, ressentie - elle a accepté, par amour, par désir de paraître moderne, les pires humiliations - ou induite - une femme «bien» sait «se tenir», elle accepte dignement son sort et se soumet à la décision de son seigneur et maître - est un sentiment très présent dans le récit. Il est suivi de près par la colère, non pas tellement d’avoir été quittée mais plutôt d’avoir été trahie : Catherine pensait aimer un coureur, en fait, elle aimait un menteur, et c’est cela qui la met en rage.
Je ne sais pas vraiment à quoi je m’attendais en lisant la quatrième de couverture. De la haine, peut-être. Ou de la résignation, comme le laisserait supposer le titre, allusion aux harems, aux concubines. Je n’y ai trouvé ni l’un, ni l’autre, seulement une rafraîchissante lucidité, sans auto-apitoiement ni accusation, une peinture crue et franche d’un couple déséquilibré, entre mari manipulateur et épouse manquant de confiance en elle.
Un beau témoignage, servi par une écriture limpide et presque poétique.
Invité- Invité
Re: [Chandernagor, Françoise] La première épouse
J'avais beaucoup apprécie le style de cet auteur dans L'allée du roi.
Et le sujet de ce livre me parle. Je le note.
Merci Saphyr.
Et le sujet de ce livre me parle. Je le note.
Merci Saphyr.
Invité- Invité
Re: [Chandernagor, Françoise] La première épouse
Lu dans le cadre du challenge "Bis repetita".
J'ai voté : beaucoup apprécié
Catherine, quinquagénaire, se sépare de son mari après 30 ans de vie commune.
Elle revient sur sa vie avec lui, leur relation, les moments en famille avec leurs 4 enfants, ses absences, ses maitresses...
Elle découvre qu'il mène depuis plusieurs années une double vie ; il veut la quitter pour s'installer avec "l'autre".
Elle mène l'enquête. Depuis quand sont-ils ensemble ? Et qui est cette rivale ?
A la colère du début succède la tristesse, puis l'incompréhension.
Elle ne parvient pas à accepter l'absence de celui qu'elle aime encore.
J'ai aimé l'écriture de Françoise Chandernagor qui, comme le dit Saphyr, est presque poétique.
Les belles phrases ne manquent pas dans ce texte. Et la blessure de cette femme nous touche.
Une lecture intimiste dans laquelle j'ai eu un peu de mal à entrer (je venais de lire un thriller, dont le rythme est bien différent) mais que j'ai ensuite savourée jusqu'à la dernière ligne.
Pour le plaisir des mots, voici deux autres citations :
J'ai voté : beaucoup apprécié
Catherine, quinquagénaire, se sépare de son mari après 30 ans de vie commune.
Elle revient sur sa vie avec lui, leur relation, les moments en famille avec leurs 4 enfants, ses absences, ses maitresses...
En avais-je fait, des efforts, pour le conquérir et pour le garder ! Mais que je cessais de me déguiser, que je redevenais vraie, que j'étais enfin moi, il redevenait lui et cessait de m'aimer. [...] Délivrée de ces efforts nécessaires et jamais suffisants, enfin exclue de la compétition, je trouve du repos, et même de la sérénité, dans l'abandon... [...] L'erreur c'est d'épouser Casanova quand on n'est pas douée pour l'insouciance ! [...] Mais nos amis me rassurent : "Non, me disent-ils, en vous aimant il y a trente ans, vous étiez dans le vrai. Il existait entre vous deux une telle complicité ! Seulement, depuis, il a changé..." Est-ce qu'on change ? On s'approfondit. En nous creusant chacun de notre côté, nous avons élevé une muraille entre nous. Les dernières années, nous ne partagions plus rien. [...] L'homme de ma vie ne sera pas l'homme de ma vieillesse. Je me le répète pour m'en persuader.
Elle découvre qu'il mène depuis plusieurs années une double vie ; il veut la quitter pour s'installer avec "l'autre".
Elle mène l'enquête. Depuis quand sont-ils ensemble ? Et qui est cette rivale ?
Elle n'a pas grandi avec lui, vieilli avec lui. Comment peut-il finir sa vie avec quelqu'un qui n'en a pas connu le début ?
A la colère du début succède la tristesse, puis l'incompréhension.
Elle ne parvient pas à accepter l'absence de celui qu'elle aime encore.
Je voudrais qu'il revienne. Qu'il vienne pour me retrouver, me remettre dans le droit chemin : je suis perdue.
Son absence me sépare de moi.
Sur l'échelle des traumatismes, les assureurs, quand ils évaluent les risques de mortalité, placent la rupture du mariage plus haut que le déménagement, le deuil ou l'incendie ; c'est qu'avec le divorce on a tous les malheurs en un : le deuil (on perd son mari), le déménagement (on perd sa maison), l'incendie (on perd ses meubles), et la guerre en prime - avocats en embuscade, tirs croisés, offensive d'huissiers, mines cachées, ambulance, hôpital...
J'ai aimé l'écriture de Françoise Chandernagor qui, comme le dit Saphyr, est presque poétique.
Les belles phrases ne manquent pas dans ce texte. Et la blessure de cette femme nous touche.
Un drame, le divorce ? Allons donc ! Nous avons changé tout cela ! Respect mutuel, coopération, dépassement du conflit, sublimation, sourire : pour bien divorcer, aujourd'hui c'est facile - il suffit de s'adorer !
Une lecture intimiste dans laquelle j'ai eu un peu de mal à entrer (je venais de lire un thriller, dont le rythme est bien différent) mais que j'ai ensuite savourée jusqu'à la dernière ligne.
Pour le plaisir des mots, voici deux autres citations :
J'ai tué mes petits chagrins et mes grandes timidités. Quand on a divorcé de son mari (et avec lui, d'une famille, d'une maison, des bonheurs du passé et des rêves d'avenir), on peut divorcer de tout : de son époque, de ses amis, de ses parents, de ses lecteurs, de ses enfants, et même de son menuisier ! Nul n'est plus indispensable. Puisque je ne lui manque pas, personne ne me manque...
Je peux enfin faire du bien à quelqu'un qui va l'apprécier : moi-même. Jusqu'à présent je n'ai vécu qu'en vivant pour mon mari, ou en vivant malgré lui. [...] Maintenant qu'il m'a quittée, j'existe, je vis, je m'étire et je me remplis. Finis les remords ! Je suis.
Invité- Invité
Re: [Chandernagor, Françoise] La première épouse
Merci Virgule et Saphyr pour vos critiques
louloute- Grand sage du forum
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