[Wolfe, Tom] Bloody Miami
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[Wolfe, Tom] Bloody Miami
Tom Wolfe
Bloody Miami
Robert Laffont Pavillons
600 p
Résumé de l'éditeur
Une invasion armée, c'est une chose, évidemment. Mais Miami est la seule ville d'Amérique – et même du monde, à ma connaissance – ou une population venue d'un pays étranger, dotée d'une langue et d'une culture étrangères, a immigré et établi sa domination en l'espace d'une génération à peine – par la voie des urnes. Je veux parler des Cubains de Miami. Dès que j'ai pris conscience de cette réalité, j'ai trépigné d'impatience : il fallait que j'y aille. C'est ainsi que j'ai passé deux ans et demi dans la mêlée, en plein coeur de l'immense foire d'empoigne qu'est Miami. Il faut le voir pour le croire ; ou bien (oserais-je le suggérer ?) le lire dans Bloody Miami. Dans ce livre – ou il n'est pas question d'hémoglobine, mais de lignées –, Nestor, un policier cubain de vingt-six ans, se retrouve exilé par son propre peuple de la ville d'Hialeah, la véritable « Little Havana » de Miami, pour avoir sauvé de la noyade un misérable émigrant clandestin de La Havane ; Magdalena, sa ravissante petite amie de vingt-quatre ans, leur tourne le dos, à Hialeah et à lui, pour des horizons plus glamour en devenant la maîtresse d'abord d'un psychiatre, star des plateaux télé et spécialiste de l'addiction à la pornographie, puis d'un « oligarque » russe dont le plus grand titre de gloire est d'avoir donné son nom au Musée des beaux-arts de Miami (en lui vendant des faux pour soixante-dix millions de dollars...) ; un professeur haïtien risque la ruine pour que ses enfants mulâtres soient pris pour des Blancs ; un chef de la police noir décide qu'il en a assez de servir d'alibi à la politique raciale du maire cubain ; le rédacteur en chef WASP de l'unique quotidien anglophone encore publié à Miami, certes diplômé de Yale mais qui ne comprend rien aux contradictions intrinsèques et complètement cinglées de cette ville, meurt de peur de perdre sa place – et ses privilèges ; tandis que son jeune reporter vedette, également sorti de Yale – mais qui, lui, a tout compris –, s'échine (avec succès et avec l'aide de Nestor, notre jeune policier cubain) à traquer le scoop qui lui permettra de se faire une place à la hauteur de son ambition... et je n'évoque là que neuf des personnages de Bloody Miami, qui couvre tout le spectre social de cette mégapole multiethnique. J'espère qu'ils vous plairont. C'est un roman, mais je ne peux m'empêcher de me poser cette question : et si nous étions en train d'y contempler l'aurore de l'avenir de l'Amérique ?
Mon avis:
Un sacré bouquin, un livre jouissif, plein d'énergie, une écriture punchy qui vous accroche et vous martèle à coup de poings comme un boxeur dans les cordes du ring. Vous espérez que l'arbitre va sonner la fin du round, mais le round fait 600 pages, alors vous vous accrochez en espérant qu'au chapitre suivant votre adversaire va baisser sa garde, mais que nenni, il continue en variant ses coups, un direct de Cubain, un crochet de Russe, un upercut d'anglo et pour vous achever un direct de black mâtiné d'une feinte d'Haitien de le tout sous les yeux de braise de latinas déchaînées portant leur croix de communiante entre leurs seins à moitié dénudés. Saupoudrez le tout d'une vision drolatique et extraordinairement caustique du monde des nouveaux riches et parasites associés qui hantent cette mégapole et vous aurez une toute petite idée de l'essence de ce roman, tout simplement remarquable.
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