[Simsolo, Noël] Paris Chaos

Paris chaos Dans la nuit du 5 au 6 juin 1944, à la sortie d'un cabaret de Pigalle, Jean Leblanc, illusionniste et pickpocket, guette l'officier allemand Friedrich Wrang, lorsque celui-ci est abattu sous ses yeux. Surgissant d'une porte cochère, un inconnu fait les poches de la victime et prend la fuite... Son butin ? De l'argent, la photo d'un Vélasquez et des messages secrets. Mais surtout des ennuis avec la Gestapo, car Wrang ne se déplaçait jamais sans une liste codée : celle des conspirateurs qui préparent un attentat contre le Führer... Même la Résistance, informée que l'Allemand transportait des documents stratégiques, est sur les dents... Leblanc, qui travaillait pour le compte d'un collectionneur allemand, se lance sur la piste du voleur, dont il est seul à avoir vu le visage... Dans les jours et semaines qui suivirent le débarquement allié, sur fond de tentative d'assassinat d'Hitler et de libération de Paris, Noël Simsolo signe un polar où passent les ombres de Camus, Céline, Cocteau, Guitry, du docteur Petiot et de Maria Casarès.

Mon avis

Des personnages hauts en couleur et pour certains « forts en g…. » donnent du relief à ce roman ; Quelques uns ont des noms connus (et tiennent des rôles plus ou moins obscurs), d’autres sont totalement imaginaires mais tous se côtoient dans une intrigue qui tient la route pour notre plus grand bonheur.
Entre Juin et Août 1944, les chapitres se succèdent sans aucun temps mort. Le style est agréable, précis, les phrases s’enchainent avec fluidité. Les dialogues sont très bien pensés, permettant de donner un rythme soutenu à l’ensemble du livre. Les scènes sont décrites en peu de mots, de façon très visuelle et c’est comme si les images se déroulaient sous nos yeux. D’ailleurs, l’auteur est scénariste, peut-être a-t-il déjà en tête une adaptation pour le petit ou le grand écran ?

La ville de Paris a une place à part entière, pilier du roman, tout gravite autour d’elle. Mêlant habilement les faits ayant existé à ceux qu’il « brode » autour, Noël Simsolo nous entraîne dans les rues du quartier de Pigalle où les individus ont le verbe haut, l’esprit aux aguets et les gestes vifs.
On retrouve les cabarets avec leurs filles qui ont besoin de manger et qui font ce qu’elles peuvent (et non pas ce qu’elles veulent) pour vivre, les hommes qui les protègent, chacun à leur manière…. Sont aussi très présents, les résistants, les allemands et ceux qui jouent sur tous les tableaux… Les liens qui se nouent entre les uns et les autres sont très bien amenés. On ressent le fait que rien n’est facile pendant ces périodes troubles et que les choix à faire ne sont jamais anodins, il faut penser aux répercussions et il y en aura dans cet opus.

Contrairement à la plupart de mes lectures, je ne me suis pas attachée aux pas d’un individu en particulier. Je passais de l’un à l’autre sans ressentir d’empathie, même pas pour Lily, bien malade. Peut-être est-ce dû au fait que le caractère des protagonistes est peu décrit, pas très approfondi. C’est l’agencement du texte qui veut ça mais du coup, je me suis sentie « moins concernée ». De plus, bien que certains ne fassent qu’une courte apparition, il y a de nombreux personnages. Cela ne gêne en rien la lecture mais certains seront survolés et auraient peut-être mérités qu’on se penche un peu plus sur eux.

Ce n’est pas un livre policier pur et dur mais il est très plaisant à lire. Il ne fait pas peur bien qu’il contienne son lot de violence, ne vous torture pas les méninges mais n’est pas mièvre. Un bon dosage pour un contenu qui conviendra à de nombreux lecteurs.