[Carlson, Ron] Cinq ciels
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[Carlson, Ron] Cinq ciels
Titre : Cinq ciels
Auteur : Ron Carlson
Traduit par Sophie Aslanides
Éditions : Gallmeister (30 août 2012)
Collection : Nature Writing
Nombre de pages : 257
ISBN : 978-2351780565
Quatrième de couverture
Au coeur de l'Idaho et des montagnes Rocheuses, trois hommes se trouvent réunis pour réaliser une étrange construction au-dessus d'un canyon. Chacun est muré dans son propre isolement et tente de fuir son passé. Il y a d'abord Arthur Key, colosse taciturne qui a subitement quitté Los Angeles, puis le jeune et indolent Ronnie Panelli, petit voleur à la tire. Tous deux ont été embauchés à la hâte par Darwin Gallegos, lui-même en colère contre Dieu et les hommes après le décès accidentel de sa femme. Sur le site grandiose de ce chantier suspendu entre ciel et terre, une amitié profonde va se tisser entre les trois hommes qui se libèrent peu à peu de leurs obsessions tandis qu'une ombre funeste plane sur le projet.
Mon avis
Un chantier un peu fou : une rampe pour des exploits en moto au dessus d’un immense canyon dans l’Idaho, une étrangeté dans un paysage naturel pour un exploit surprenant et inutile….
Trois ouvriers, trois taiseux, trois solitaires. Pas du tout une équipe à la base, ils se rencontrent par hasard et se retrouvent sur le même projet.
Un univers d’hommes. Des femmes ? Quelques unes, si peu…
La nature, brut de décoffrage avec ses bruits qui surprennent mais aussi ses silences…
La construction lie et relie les hommes, surprenant trait d’union entre eux. C’est à travers elle qu’ils vont se dévoiler, révélant une partie de leur passé, de leur chemin jusqu'à leur rencontre.
Ce roman est une ode à la nature et à l’amitié virile de ceux qui semblent fuir, puis vont parler petit à petit, « entrer en confidence » au fur et à mesure que la confiance s’installera et que les liens se tisseront.
Lorsqu’ on travaille de ses mains, le cerveau, de temps à autre, se met au repos. Est-ce cela que les trois protagonistes recherchent ? Oublier en étant occupés toujours et encore ?
L’écriture est poétique, le style lent, accordé à ce paysage infini, sec, rugueux et troublant. On avance doucement, pas à pas, au rythme des échanges sur le chantier (qui peuvent faire ressentir quelques longueurs) et des paroles que les trois amis lâchent avec parcimonie….
C’est une lecture assez surprenante et je pense qu’il faut un minimum de disponibilité d’esprit pour l’apprécier, sinon on aura l’impression que ça ne va pas vite….
Trois ouvriers, trois taiseux, trois solitaires. Pas du tout une équipe à la base, ils se rencontrent par hasard et se retrouvent sur le même projet.
Un univers d’hommes. Des femmes ? Quelques unes, si peu…
La nature, brut de décoffrage avec ses bruits qui surprennent mais aussi ses silences…
La construction lie et relie les hommes, surprenant trait d’union entre eux. C’est à travers elle qu’ils vont se dévoiler, révélant une partie de leur passé, de leur chemin jusqu'à leur rencontre.
Ce roman est une ode à la nature et à l’amitié virile de ceux qui semblent fuir, puis vont parler petit à petit, « entrer en confidence » au fur et à mesure que la confiance s’installera et que les liens se tisseront.
Lorsqu’ on travaille de ses mains, le cerveau, de temps à autre, se met au repos. Est-ce cela que les trois protagonistes recherchent ? Oublier en étant occupés toujours et encore ?
L’écriture est poétique, le style lent, accordé à ce paysage infini, sec, rugueux et troublant. On avance doucement, pas à pas, au rythme des échanges sur le chantier (qui peuvent faire ressentir quelques longueurs) et des paroles que les trois amis lâchent avec parcimonie….
C’est une lecture assez surprenante et je pense qu’il faut un minimum de disponibilité d’esprit pour l’apprécier, sinon on aura l’impression que ça ne va pas vite….
Cassiopée- Admin
-
Nombre de messages : 16867
Localisation : Saint Etienne
Emploi/loisirs : enseignante
Genre littéraire préféré : un peu tout
Date d'inscription : 17/04/2009
Re: [Carlson, Ron] Cinq ciels
Mon avis :
J’ai aimé la lecture de ce roman, qui tranche avec mes lectures actuelles. S’il est un mot qui me vient à l’esprit, c’est le mot « temps ». L’auteur prend le temps de poser ses personnages, de montrer leur vie quotidienne dans ce chantier un peu invraisemblable, rampe de lancement pour une cascade en moto.
Chacun de ses trois hommes arrive avec ses propres bagages – lourds, pour tous les trois. Attention, nous ne sommes pas dans un mauvais mélodrame, aucun d’entre eux ne dissimule un secret monstrueux et invraisemblable. Chacun d’eux est un homme de chair et d’os, avec des sentiments, des émotions, des souvenirs. Des douleurs. Les gestes les plus simples, les plus répétitifs, la nécessité de se concentrer sur cette construction sont aussi un moyen de ne plus penser – pour un temps.
Seuls dans cette nature, avec des lapins pour uniques visiteurs (ou presque), ils ont le temps de ne pas se parler, de se parler, de nouer ce qui ressemble beaucoup à de l’amitié, avant de – qui sait ? – parvenir à renouer le fil de sa vie. Ou pas.
Cinq ciels est un très beau roman pour les fans de Nature Writing.
J’ai aimé la lecture de ce roman, qui tranche avec mes lectures actuelles. S’il est un mot qui me vient à l’esprit, c’est le mot « temps ». L’auteur prend le temps de poser ses personnages, de montrer leur vie quotidienne dans ce chantier un peu invraisemblable, rampe de lancement pour une cascade en moto.
Chacun de ses trois hommes arrive avec ses propres bagages – lourds, pour tous les trois. Attention, nous ne sommes pas dans un mauvais mélodrame, aucun d’entre eux ne dissimule un secret monstrueux et invraisemblable. Chacun d’eux est un homme de chair et d’os, avec des sentiments, des émotions, des souvenirs. Des douleurs. Les gestes les plus simples, les plus répétitifs, la nécessité de se concentrer sur cette construction sont aussi un moyen de ne plus penser – pour un temps.
Seuls dans cette nature, avec des lapins pour uniques visiteurs (ou presque), ils ont le temps de ne pas se parler, de se parler, de nouer ce qui ressemble beaucoup à de l’amitié, avant de – qui sait ? – parvenir à renouer le fil de sa vie. Ou pas.
Cinq ciels est un très beau roman pour les fans de Nature Writing.
Sharon- Modérateur
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