[Sanmartin Fenollera, Natalia] L'éveil de Mademoiselle Prim

Titre : L’éveil de mademoiselle Prim
Auteur : Natalia Sanmartin Fenollera
Editeur : Grasset
350 pages
2013
ISBN 978 2 246 80688 2
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Quatrième de couverture :

« Cherche esprit féminin détaché du monde. Capable d’exercer fonction de bibliothécaire pour un gentleman et ses livres. Pouvant cohabiter avec chiens et enfants. De préférence sans expérience professionnelle. Titulaires de diplômes d’enseignement supérieur s’abstenir. »
Mademoiselle Prim ne répondait qu’en partie à ce profil : bardée de diplômes et sans aucune expérience des enfants et des chiens. Elle est engagée et, après quelques heurts avec son employeur, un homme aussi intelligent et cultivé que peu délicat, elle découvre le style de vie et les secrets des habitants de Saint-Irénée d’Arnois. Mademoiselle Prim tombe très vite sous le charme de ce village hors normes où les voisins s’adonnent à leur passion et où l’intérêt de la communauté prédomine. Pour eux le temps n’a pas d’importance et la littérature ne sert qu’à s’épanouir.
L’Eveil de Mademoiselle Prim nous invite au voyage inoubliable à la recherche d’un paradis perdu révélant toute la splendeur des choses simples de la vie.


Mon avis :

L’éveil de Mademoiselle Prim est un livre que je qualifierai de doux, au charme un peu désuet.
L’action se situe dans un village utopique, regroupant des habitants ayant fait le choix d’une vie hors du monde contemporain. L’accent est mis sur l’importance de la convivialité, des relations apaisées entre les êtres. Le travail doit laisser du temps aux loisirs et surtout à la culture. Les arts en général et la littérature en particulier ont une place privilégiée dans la vie de chacun. Les questions d’argent sont occultées (même si l’on peut se demander comment vivent si aisément tous ces gens… mais c’est un monde utopique…).
Mlle Prim arrive dans ce village pour répondre à une offre d’emploi. Elle va devoir faire connaissance, découvrir ce mode de fonctionnement nouveau pour elle et accepter de se laisser aller, de se défaire de sa carapace. Ce ne sera pas le plus facile…

Merci Véronique M pour ta critique   

Mon avis
Un profond ennui tout au long des 155 pages lues m'a poussée à jeter l'éponge !

On m'avait promis un feel-good book, eh bien, ça n'a pas été le cas. Même si le thème me plaisait, je n'ai pas aimé les personnages et l'écriture. Mle Prim est "coincée" et la manière de raconter ce village qui pourrait être délicieux avec son amour de la littérature, son temps ralenti (par opposition à la vie stressante de la ville qu'ont abandonnée bien des habitants) et ses mille-et-une curiosités, m'a parue "nunuche". La scène dans le salon avec le vétérinaire en est un exemple pathétique. Et ces atermoiements entre Mle Prim et l'homme au fauteuil, son employeur, ces pudeurs de vieille fille ne m'ont semblé qu'hypocrisie !
Ce qu'on peut reconnaître, c'est que la couverture et la 4è sont très bien faites pour allécher le chaland !!! Je n'ai pas besoin d'en dire plus, vous aurez compris que je n'ai pas apprécié ce roman qui pour moi n'a pas du tout la couleur du paradis perdu. Alors, hop, on oublie, on passe à autre chose et on le met en vente....

C'est vrai que la bibliothécaire semble parfois "nunuche" mais je pense que l'auteur l'a voulu ainsi pour servir l'objectif du roman. Saint-Irénée d'Arnois est un village utopique. Il faut, soit avoir cherché à y vivre (c'est le cas de la plupart des personnages) soit accepter de changer profondément pour pouvoir y rester. Mlle Prim est parachutée dans cette univers après avoir répondu à une offre d'emploi. Elle reste donc longtemps sur la défensive et le roman est là pour nous montrer comment, peu à peu, ses relations avec les autres habitants vont la faire évoluer vers leur idéal. Pour parvenir au bonheur et à l'amour façon St Irénée, elle devra laisser ses préjugés et réapprendre à penser. La vieille dame, qui est celle qui la bouscule le plus le lui dit clairement :"Vous dites que vous voulez trouver la beauté mais ce n'est pas ainsi que vous y parviendrez, mon amie. Vous n'y arriverez pas tant que vous prendrez soin de vous comme si vous étiez le centre du monde. [...] Ce que j'essaie de vous expliquer, fillette, c'est que tant que vous ne permettrez pas que cette beauté que vous cherchez vous blesse, tant que vous ne permettrez pas qu'elle vous brise et vous abatte, vous ne pourrez la découvrir."

Ailleurs on comprend que l'amour avec l'homme au fauteuil (seul personnage dont on ne connaît pas le nom?) passe inévitablement par une quête de spiritualité, c'est-à-dire par une approche totalement nouvelle pour notre jeune bibliothécaire: "Cependant, je crois pouvoir vous dire ce qui constitue le cœur surnaturel du mariage, ce sans quoi il ne peut être qu'un château de cartes disposées avec plus ou moins de chance. [...] Et c'est, chère enfant, que le mariage n'est pas une affaire de deux, mais de trois."

Merci Lauraline pour ta critique   

Mon ressenti

Une belle histoire autour d’un débat d’idée sur l’éducation, les relations homme/femme, sur la vie, la philosophie de celle-ci, nos attentes, nos envies… Deux visions du monde se confrontent pour notre plus grand plaisir de lecteur.

Je dis plaisir car les livres sont au cœur des échanges. Mlle Prim arrive dans un village qui semble hors du temps. Chacun vit à un rythme particulier, chacun a un rôle et une place en fonction de ses compétences en toute équité. Tout le monde prend soin de l’autre et lui apporte autant qu’il apporte. Les valeurs sont érigées avant tout vers l’individu, la relation avant les valeurs travail.

La vie d’avant est-elle mieux que la vie moderne ? Vaste débat toujours d’actualité qui est le leitmotiv d’une génération face à celle qui monte… L’écart est-il si grand ? Pas sûr ! L’auteur démontre avec brio que nous pouvons puiser dans les apports des générations passées et nouvelles pour faire naître une communauté ayant comme valeur de bases la découverte, la rencontre, le plaisir, la beauté, l’étude. Le travail ou le temps n’imposent plus leurs rythmes. Ils sont toujours présents mais d’une autre façon. L’éducation des enfants se fait par le biais de tous les adultes…
Des idées intéressantes pour une société (la nôtre) en perpétuelle course contre la montre. Certains d’entre nous ont réussi le pari fou de croire en un autre monde possible et ça marche… à nous de grossir les rangs de ce ou ces mondes qui respecte(nt) ce que nous sommes.

J’ai beaucoup aimé les différents personnages qui amènent chacun sa pierre à l’édifice. C’est au travers des yeux de Mlle Prim que j’ai découvert ce petit village. Derrière l’utopie, Mlle Prim interroge les travers, les cassures, les risques d’embrigadement… pourtant il reste dans son ensemble, le respect de l’autre et la possibilité pour chacun d’exprimer ses différences.

En tant que lecteur, je peux tout aussi être ou ne pas être d’accord avec les propos tenus, cela nous amène à réfléchir et à mettre en perspective nos propres convictions en interrogeant leur provenance. Pari réussi !

A découvrir

Mademoiselle Prudence Prim débarque à Saint-Irénée d’Arnois, un petit village utopiste, avec ses valises afin de répondre à une offre d’emploi pour le moins atypique. Cette dernière ne colle pas tout à fait au profil de Prudence, mais elle est persuadé que ce poste pourrait changer sa vie …
 
En effet ! Elle intègre une vieille maison où vivent l’homme du fauteuil et ses neveux et nièces.
Rien à voir ni avec des enfants « normaux », ni un gentleman « normal », Mademoiselle Prim va petit à petit comprendre que Saint-Irénée est un petit village en marge de la société…
 
Un des thèmes principaux de ce livre est le mode de vie. Globalement, tous les habitants de Saint-Irénée sont contre le système où tout va trop vite, pas assez d’air, pas assez de temps, trop de travail, trop de prise de tête, etc.
C’est une petite colonie sous forme de village qui vit plus ou moins en autogestion. Chaque membre a un rôle à jouer. L’éducation des enfants ou du moins leurs enseignements ne se font pas vraiment à l’école, mais chez des personnes érudites.
Le mode de vie à Saint-Irénée est basé sur cinq ou six heures de travail pour avoir du temps pour le reste…
 
Se pose également la question de l’union entre deux personnes. Pour ou contre ? Pourquoi ? Les pour et les contre… Qui a déjà réellement fait cette introspection ?
 
Un des thèmes également abordé, outre l’éducation, le monde moderne, est l’accomplissement ou l’acceptation de soi !
 
C’est un beau voyage que nous propose Natalia Sanmartin Fenollera dans l’éveil de notre personne dans la société, à travers les livres, qui prennent une très grande place dans cet ouvrage.
 
Pour ma part, je me suis régalé !