[Agus, Milena] Battement d'ailes
2 participants
Page 1 sur 1
[Agus, Milena] Battement d'ailes
[Agus, Milena] Battement d'ailes
Battement d’ailes
Milena Agus
Editions Liana Levi
Traduction : Dominique Vittoz
2008
155 pages
ISBN : 9782867464676
4ème de couverture :
Un lieu enchanteur en Sardaigne. Sur la colline qui domine la mer, au milieu des terres arrachées au maquis, se tient la maison de Madame, dernier bastion de résistance aux barres à touristes. Seule, décalées dans ses robes bizarres cousues main et dans son naïf refus de l’argent, Madame n’est pas conforme. Quand la nervosité la gagne, que malgré les rites magiques le grand amour se dérobe, elle dévale les deux cents mètres du chemin escarpé jusqu’à la plage et nage vers le large. Madame dérange, mais pas sa jeune et fantasque amie de quatorze ans, pas le grand-père moqueur, ni le fils ainé des voisins, trompettiste incompris des siens. Eux savent...
=========
La Sardaigne et ses marchands de béton, Madame les déteste et ne veut pas leur vendre son terrain surplombant la baie. Il faut dire que Madame est bizarre avec ses robes cousues par elle dans de vieux tissus, des couvertures, des rideaux….
Elle n’est pas seule dans ce combat. Il y a deux autres familles. Celle du grand-père, de la récitante et celle de Pietrino, enfant bizarre mais si attachant. Je comprends qu’ils restent attachés à ce petit paradis.
Ce livre est un cri sur l’absence du mari, l’absence du père, l’absence de l’homme dans la force de l’âge, le silence sur l’absence, l’absence d’amour, l’impossibilité d’un amour « normal ». Toutes ces choses dansent une sardane autour de Madame et de ses impossibles amoures, de son incapacité d’endosser et d’accepter l’amour au quotidien, ses tenues extravagantes, sa sexualité débridée, sous le regard d’une adolescente de 14 ans, la narratrice.
La nature sarde est omniprésente et nous envoûte sous sa chaleur écrasante ; les descriptions de Milena Agus sont somptueuses.
.
Un livre surprenant par son mélange de sensualité exacerbée et d’innocence. Oui, les battements d’ailes de Milena Agus ont fait battre mon cœur (je sais, c’est facile). J’ai retenu « Mal de pierres » à la bibliothèque, pour continuer un bout de chemin avec cet auteur.
Quelques extraits :
Madame a un amant en ville, avec qui elle ne sort pas qui ne vient pas ici, qui n’accepte pas ses attentions et qui ne cuisine par pour elle.
Niki Niki accueille à coups de bec tous ceux qui osent l’approcher. C’est un coq maintenant. Mais avant, c’était un poussin orphelin, ses petits frères étaient morts et nos voisins ne voulaient pas nous le donner parce qu’un poussin meurt sans sa mère ni ses frères. C’était son cri, le pauvre : Nii ! Kii ! Nii ! Kii ! Moi, j’ai cru en lui. J’ai espéré qu’il vive. Il dormait dans ma main, je lui avais fabriqué une couche en laine pour ses crottes et dans sa boîte, j’avais mis un miroir, comme ça il croyait qu’il avait des frères, une famille, la maman-main et le miroir-frères, tandis qu’on était toujours nous deux seulement, moi qui faisais un peu de magie et lui qui marchait.
Madame n’a pas eu d’enfants, ni de mariages, ni d’hommes de fait, seulement un grand nombre d’amants qui ensuite ce sont casés avec d’autres femmes et vivent avec elles ce qu’ils n’ont jamais voulu vivre avec Madame. Mais elle ne leur en veut pas. Au contraire.
La grand-mère des voisins, elle, a une explication : Madame est manna e tonta et tous ces amants pira cotta pira crua d’ognuno a dommu sua…
Depuis que papa est parti, maman ne sait pas qu’il est mort et qu’il m’est apparu avec des ailes.
Tant que le Seigneur nous garde en ce monde, cela signifie qu’il y a une raison. Et puis, nous ne sommes pas sur cette terre pour être heureux, mais pour une raison connue de Dieu seul. Il faut vivre, c’est tout, et prendre ce qui vient. Se braquer sur le bonheur est signe d’orgueil et d’ingratitude.
Avant de partir, le blessé a pris congé de Madame avec un petit discours. Il a compris pourquoi, malgré la beauté de Madame et son sex-appeal, les hommes ne tombent jamais amoureux d’elle. Elle est trop bonne et trop douce, mais d’une bonté tellement décalée qu’elle en devient pénible et ; le blessé ne pense pas, contrairement à grand-père que cette bonté et cette douceur soient les conditions nécessaires pour que l’homme continue à exister dans l’avenir.
La grand-mère des voisins dit que Madame se donnait trop vite aux autres hommes, qu’elle ne les laissait pas languir, alors qu’il faut ça aux hommes et que pour se faire épouser, on doit résister jusqu’au dernier jour. Madame dit qu’elle est convaincue que cette histoire de règles est vraiment psychorigide parce qu’elle ne les a plus mais que l’envie de faire l’amour avec son homme est toujours là, très forte.
Re: [Agus, Milena] Battement d'ailes
Avec Battement d’ailes, nous retrouvons la Sardaigne sous la plume poétique, mais ô combien nostalgique de Milena Agus.
Milena Agus nous fait découvrir un petit bout de colline au bord de la mer, une poignée de personnages qui entoure Madame, sous le regard de la narratrice, une jeune fille de quatorze ans.
J’ai beaucoup aimé ces personnages : Madame, d’abord, dans toute sa fantaisie qui n’a de cesse d’échapper au bonheur, le surprenant et adorable Pietrino, la pétillante narratrice qui apporte une touche de magie et de poésie à leur vie, et surtout grand-père si avisé et bienveillant. Et l’amour que ces gens portent à leur terre.
Ce roman m’a touché pour son humanité et son originalité.
J’aime beaucoup cet auteur.
Extraits : « Mais la grand-mère des voisins est un être humain important parce qu'avec son cerveau plus petit qu'un petit pois, elle est la preuve ontologique de l'existence de Dieu. Comment pourrait-elle en effet, alors qu'elle manque autant de cervelle, marcher, parler, exprimer des pensées et éprouver des sentiments si l'âme n'existe pas ? Donc l'âme existe. Donc Dieu existe. »
Milena Agus nous fait découvrir un petit bout de colline au bord de la mer, une poignée de personnages qui entoure Madame, sous le regard de la narratrice, une jeune fille de quatorze ans.
J’ai beaucoup aimé ces personnages : Madame, d’abord, dans toute sa fantaisie qui n’a de cesse d’échapper au bonheur, le surprenant et adorable Pietrino, la pétillante narratrice qui apporte une touche de magie et de poésie à leur vie, et surtout grand-père si avisé et bienveillant. Et l’amour que ces gens portent à leur terre.
Ce roman m’a touché pour son humanité et son originalité.
J’aime beaucoup cet auteur.
Extraits : « Mais la grand-mère des voisins est un être humain important parce qu'avec son cerveau plus petit qu'un petit pois, elle est la preuve ontologique de l'existence de Dieu. Comment pourrait-elle en effet, alors qu'elle manque autant de cervelle, marcher, parler, exprimer des pensées et éprouver des sentiments si l'âme n'existe pas ? Donc l'âme existe. Donc Dieu existe. »
lili78- Grand sage du forum
-
Nombre de messages : 2660
Age : 52
Localisation : chez moi
Emploi/loisirs : Bibliothécaire / lecture, cuisine, jardinage, balades
Genre littéraire préféré : un peu de tout suivant mes humeurs
Date d'inscription : 14/10/2011
Sujets similaires
» [Agus, Milena] Quand le requin dort
» [Agus, Milena] Mal de pierres
» [Agus, Milena] Une saison douce
» [Agus,Milena] La comtesse de Ricotta
» [Agus, Milena] Sens dessus dessous
» [Agus, Milena] Mal de pierres
» [Agus, Milena] Une saison douce
» [Agus,Milena] La comtesse de Ricotta
» [Agus, Milena] Sens dessus dessous
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum