[Dong, Xi] Sauver une vie
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[Dong, Xi] Sauver une vie
Titre : Sauver une vie
Auteur : Xi Dong
Traduit du chinois par Amélie Manon
Éditeur : Éditions de l'Aube
Date de parution : Janvier 2013
144 pages
ISBN : 9782815907095
Quatrième de couverture
Sun Chang est professeur d'université et mène une vie paisible à Pékin, entre femme et enfant. Mais voilà qu'un garçon nommé Zheng Shiyou fait irruption chez lui et le supplie de l'aide : sa petite amie veut se suicider ! Elle s'appelle Mai Keke et est persuadée qu'il ne l'épousera jamais. Sun Chang les raisonne, engage la parole du jeune homme. qui aussitôt se volatilise ! Mai Keke n'aura alors plus qu'une seule idée en tête, celle de mourir : Sun Chang et son épouse auront beaucoup à faire pour l'en empêcher.
Mon avis
Jusqu’où ?......
Jusqu’où iriez-vous pour une sauver une vie ? Attendez, je précise : une vie qui ne vous est rien, quelqu’un que vous ne connaissez pas, qui a débarqué un jour dans votre quotidien sans crier gare….
Bien entendu une personne en détresse à qui vous décidez de tendre la main, mettant ainsi un premier doigt dans l’engrenage… Sans savoir où cela va vous entraîner…..
Sun Chang et sa petite famille (épouse, enfant) mènent une vie tranquille à Pékin lorsque tout à coup le rythme habituel est bouleversé par l’irruption d’un jeune homme dans leur vie. Un appel au secours ; sensé être ponctuel et sans suite. Le professeur va intervenir pour empêcher Mai Keke, la petite amie du jeune homme en question, de se suicider mais….. « C’est comme pour un premier amour : quand on ne sait pas quoi dire, on trouve toujours. » Le professeur va donc parler, calmer cette jeune fille…D’habitude, les paroles s’envolent et les écrits restent mais dans ce court roman purement jubilatoire, tous les mots oraux comme écrits auront leur importance….Le voilà donc emporté dans une succession de faits qu’il essaiera en vain de maîtriser….
Il y a du Kafka dans cette écriture là, les personnages donnent l’impression de faire des choix mais sans cesse, les éléments extérieurs se mettent en travers, des «sorts contraires» interviennent, les faisant glisser petit à petit dans un mauvais rêve, un cauchemar vivant….. C’est un pur régal d’entrevoir puis de lire comment l’auteur va installer les individus, ensuite le climat qui règne entre eux et enfin les situations ….. Mêlant habilement sérieux et humour « Une personne veut sauter d’un immeuble et, moi, je me sens pousser des ailes… », l’auteur nous fait sourire alors que le point de départ est un acte tragique, quelqu’un souhaitant se donner la mort…. Les dialogues, que je qualifierai de « purement chinois », tant ils sont imprégnés d’une sagesse particulière, sont une base importante du contenu car, bien qu’ils prêtent souvent à sourire, on sent que la façon dont les répliques s’enchaînent, de temps à autre un peu dans le style stichomythies, ne sera pas neutre et apportera son lot de surprises, bonnes ou mauvaises…
Le couple formé par le professeur et sa femme est attachant, à travers eux, on aperçoit un peu de la Chine et de ses habitudes, même si le registre reste décalé. Mai Keke, que l’on peut prendre en pitié pendant quelques pages, va rapidement devenir insupportable …..
« Je suis une jeune fille qui vient juste de se faire duper ; c’est comme lorsqu’on s’est fait mordre par un serpent et qu’on a peur d’une corde pendant dix ans : je devrais arrêter de rêver. J’ai fait le serment de jeter mes sentiments dans le réfrigérateur et de les laisser geler ; [….] Mais….je n’y arrive pas. Vous ….pouvez m’aider et me présenter quelqu’un ? »
De temps à autre, une allusion au gouvernement et à son fonctionnement, mais toujours de façon « cachée », avec beaucoup de dérision.
« Vous vous êtes servis de moi pour sauver votre peau ; vous ne respectez donc pas les droits de l’homme ? »
J’ai trouvé cette lecture originale, prenante, savoureuse, surprenante ….
Jusqu’où iriez-vous pour une sauver une vie ? Attendez, je précise : une vie qui ne vous est rien, quelqu’un que vous ne connaissez pas, qui a débarqué un jour dans votre quotidien sans crier gare….
Bien entendu une personne en détresse à qui vous décidez de tendre la main, mettant ainsi un premier doigt dans l’engrenage… Sans savoir où cela va vous entraîner…..
Sun Chang et sa petite famille (épouse, enfant) mènent une vie tranquille à Pékin lorsque tout à coup le rythme habituel est bouleversé par l’irruption d’un jeune homme dans leur vie. Un appel au secours ; sensé être ponctuel et sans suite. Le professeur va intervenir pour empêcher Mai Keke, la petite amie du jeune homme en question, de se suicider mais….. « C’est comme pour un premier amour : quand on ne sait pas quoi dire, on trouve toujours. » Le professeur va donc parler, calmer cette jeune fille…D’habitude, les paroles s’envolent et les écrits restent mais dans ce court roman purement jubilatoire, tous les mots oraux comme écrits auront leur importance….Le voilà donc emporté dans une succession de faits qu’il essaiera en vain de maîtriser….
Il y a du Kafka dans cette écriture là, les personnages donnent l’impression de faire des choix mais sans cesse, les éléments extérieurs se mettent en travers, des «sorts contraires» interviennent, les faisant glisser petit à petit dans un mauvais rêve, un cauchemar vivant….. C’est un pur régal d’entrevoir puis de lire comment l’auteur va installer les individus, ensuite le climat qui règne entre eux et enfin les situations ….. Mêlant habilement sérieux et humour « Une personne veut sauter d’un immeuble et, moi, je me sens pousser des ailes… », l’auteur nous fait sourire alors que le point de départ est un acte tragique, quelqu’un souhaitant se donner la mort…. Les dialogues, que je qualifierai de « purement chinois », tant ils sont imprégnés d’une sagesse particulière, sont une base importante du contenu car, bien qu’ils prêtent souvent à sourire, on sent que la façon dont les répliques s’enchaînent, de temps à autre un peu dans le style stichomythies, ne sera pas neutre et apportera son lot de surprises, bonnes ou mauvaises…
Le couple formé par le professeur et sa femme est attachant, à travers eux, on aperçoit un peu de la Chine et de ses habitudes, même si le registre reste décalé. Mai Keke, que l’on peut prendre en pitié pendant quelques pages, va rapidement devenir insupportable …..
« Je suis une jeune fille qui vient juste de se faire duper ; c’est comme lorsqu’on s’est fait mordre par un serpent et qu’on a peur d’une corde pendant dix ans : je devrais arrêter de rêver. J’ai fait le serment de jeter mes sentiments dans le réfrigérateur et de les laisser geler ; [….] Mais….je n’y arrive pas. Vous ….pouvez m’aider et me présenter quelqu’un ? »
De temps à autre, une allusion au gouvernement et à son fonctionnement, mais toujours de façon « cachée », avec beaucoup de dérision.
« Vous vous êtes servis de moi pour sauver votre peau ; vous ne respectez donc pas les droits de l’homme ? »
J’ai trouvé cette lecture originale, prenante, savoureuse, surprenante ….
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