[Harris, Robert] Fatherland

Le récit se déroule en 1964, dans un Reich qui prétend durer mille ans. L'ordre nazi règne depuis vingt ans en Europe et Berlin se pare de ses plus beaux atours pour fêter l'anniversaire d'Adolf Hitler, dictateur vieillissant à la recherche d'une succession. La guerre d'usure se poursuit dans les confins sibériens, à l'Est, sans menacer pour autant la stabilité du régime. La propagande assomme la population d'informations toutes plus fallacieuses les unes que les autres alors que la population est mise sous surveillance généralisée. Elle prétend que les Juifs ont été expulsés quelque part, loin à l'Est, ce qui expliquerait leur soudaine "disparition". Le président des Etats-Unis Kennedy doit venir en septembre, première visite d'un président américain en Allemagne depuis le traité de paix de 1944. Les Nazis sont donc en voie de normaliser leur relation au monde.
C'est dans ce contexte de transition politique que surviennent des meurtres d'officiers SS à la retraite. L'inspecteur March mène l'enquête, mais rien n'est fait pour lui faciliter la tâche. Il subit des pressions, des menaces, et, peu à peu, commence à entrevoir que ces meurtres dissimulent un secret monstrueux. Un secret qui le met en péril...

Mon avis : il s'agit d'un polar fondé sur une uchronie habilement évoquée, un genre littéraire rarement traité avec bonheur. Surtout que le sujet est pour le moins délicat, tant il se heurte à nos mémoires douloureuses de cette époque. Il décrit une Allemagne nazie où la population amorphe semble avoir perdu toute capacité d'indignation et même de manifestation d'une volonté individuelle. La terreur se fait discrète, mais elle est là. March pour des raisons en partie irrationnelles arrive à conserver une capacité de résistance à l'endoctrinement en se battant pour une idée simple : faire éclater la vérité, quoi qu'en soit le prix. Lutter contre la peur qui fait détourner le regard.
Et cette vérité, révélation finale, nous replonge dans le grand crime collectif du 20ième siècle. Un grand polar, intense, tendu, intelligent.

ISBN : 2266071173
Éditeur : Pocket (1998)

Dès les premières lignes du quatrième de couverture on ne devine pas que c'est un polar... Je pense que c'est une intrigue se passant dans un univers peu habituel...
Heureusement qu'il y a eu le récapitulatif de la semaine car je n'avais pas vu ta critique... (et j'aime entendre parler des livres que je n'ai pas lu, c'est ainsi que j'ai souvent découvert de très bonnes lectures)

Histoires Singulières a écrit:Dès les premières lignes du quatrième de couverture on ne devine pas que c'est un polar... Je pense que c'est une intrigue se passant dans un univers peu habituel...
Heureusement qu'il y a eu le récapitulatif de la semaine car je n'avais pas vu ta critique... (et j'aime entendre parler des livres que je n'ai pas lu, c'est ainsi que j'ai souvent découvert de très bonnes lectures)

Ce n'est pas le quatrième de couverture mais plutôt mon résumé du début de l'intrigue et du "background"de cette excellente uchronie   

Je ne le trouve qu'en poche    !

Grosse déception pour moi :-(
En général j'aime beaucoup ce que fait Robert Harris (Imperium, Pompéi) et j'aime aussi les uchronies, mais là je suis resté sur ma faim : Pas tellement dans le côté "Et si ?" de cette uchronie, car c'est plutôt bien trouvé et assez crédible, mais plutôt pour l'intrigue elle-même.
Je ne me suis pas fait embarqué par l'histoire et le personnage ne m'a pas "accroché" non plus.

Du coup, j'aurai aimé que "l'histoire alternative" soit plus développée.