[Choderlos, Laclos (de)] Les liaisons dangereuses

Le Livre de Poche
560 pages
5 €

La jeune Cécile Volanges quitte son couvent pour faire l'apprentissage du monde et épouser le comte de Gercourt, mais une de ses parentes, la marquise de Merteuil, entend profiter de ce projet de mariage pour se venger d'une infidélité qui lui a faite autrefois Gercourt. Elle charge donc son complice, le vicomte de Valmont, de pervertir Cécile avant ses noces. Mais loin de Paris, dans le château de sa vieille tante, Valmont s'est de son côté mis en tête de séduire la dévote présidente de Tourvel, et une idylle bientôt se noue entre la "petite Volanges" et le jeune Danceny.

J'ai du lire ce livre pour le lycée (le cours de littérature). J'ai eu beaucoup de mal à me plonger dans ce roman epistolaire. En effet, dans le première partie (le roman est divisé en quatre parties), l'auteur présente les personnages, la situation. Elle peut donc, à mon avis, peu intéressante. La deuxième partie, l'intrigue se mets doucement, trop doucement en place. Je dirais que le livre devient vraiment intéressant seulement à la troisième partie et encore ! Je n'ai vraiment pas du tout accroché à l'histoire. Les personnages sont tous trop. Merteuil et Valmont sont détestables à souhait, Cécile est trop naïve, ... L'intrigue première est, à mon avis, peu intéressante. J'ai presque préféré les intrigues qui sont plus secondaires, ... Je ne suis pas sûre que l'étude me fera un peu plus apprécié l'oeuvre comme j'ai pu apprécié Pascal et toutes ses subtilités.

Classique rendu célèbre par le film de Stephen Frears, ce roman épistolaire allie les qualités et les défauts du genre. S’il permet de s’immiscer dans l’intimité des personnages, de mettre en lumière leurs petits mensonges et leurs grandes contradictions, il est très difficile d’imprimer un rythme satisfaisant à l’ensemble. Si Choderlos de Laclos s’est tiré de l’exercice avec les honneurs, jouant sur des styles propres à chaque personnage, ou des lettres soi-disant manquantes pour aiguiser l’appétit et l’imagination du lecteur, la lecture des derniers passages est rendue pénible par la lourdeur assumée de certaines tournures.

Au-delà d’un témoignage sur la société aristocrate de l’époque - oisive, arrogante, et socialement inutile - ce livre est surtout une mise en exergue de la condition féminine dans ces cercles privilégiés, condition peu enviable, et qui devait l’être encore moins dans les classes moins favorisées.

Si le vicomte de Valmont, jouisseur et vantard invétéré, peut étaler et humilier ses conquêtes sans craindre d’être exclu des cercles, si le comte de Gercourt peut se choisir une épouse de dix ans sa cadette, si le chevalier Danceny ne risque pas grand-chose à courtiser Cécile de Volanges, les femmes n’ont pas le droit de seulement songer à adopter la même attitude. Ou alors il leur faut, à l’instar de la marquise de Merteuil, déployer des trésors d’ingéniosité et de cynisme.
Celles qui ne disposent pas de ces armes sont contraintes à une sagesse qui ne les sauve pas toujours : une lettre de Mme de Volanges nous apprend en effet que la simple présence de Valmont dans le même château que Mme de Tourvel a suffi à faire naître des rumeurs à son sujet. Si elles renoncent, par choix ou par naïveté, à cette conduite irréprochable, si elles sont découvertes, il ne leur reste comme alternative que le couvent, le déshonneur, ou la mort. Notons, car c’est significatif, que le scandale qui fera tomber Mme de Merteuil sera celui impliquant «ce malheureux Prévan accusé à tort»... Prévan qui a déshonoré son compte de jeunes filles, qui ne s’est pas caché de vouloir faire subir le même sort à Mme de Merteuil, et qui a simplement été pris à son propre jeu.
Intelligente, lucide, courageuse, Mme de Merteuil n’est réellement détestable à mes yeux modernes que parce que, loin de «venger son sexe» comme elle le prétend, elle participe à son avilissement. Pour se venger de Gercourt, c’est Cécile qu’elle perd. Pour se venger de Valmont, qui a eu l’audace de s’éprendre de Mme de Tourvel, c’est elle qu’elle ruine.

Passer au travers de chaque exemple, de chaque allusion à cette toute-puissance de l’homme dans cette société hypocrite serait passionnant mais rapidement fastidieux. Chaque personnage, à un moment ou à un autre, révèle ses préjugés en condamnant chez une femme un trait qu’il admirerait chez un homme, en excusant chez un homme un acte qu’il jugerait répréhensible pour une femme.

A vous de les découvrir, au fil de ce classique incontournable.