[Gourio, Jean Marie] Le grand café des bréves de comptoir
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[Gourio, Jean Marie] Le grand café des bréves de comptoir
- Broché: 925 pages
- Editeur : Points (25 septembre 2014)
- Collection : Points
- ISBN-10: 2757845810
- ISBN-13: 978-2757845813
Descriptions du produit
FOLIE DES MOTS AU GRAND CAFÉ DES BRÈVES DE COMPTOIRUn livre en forme de petit bistrot. Un livre monde. Avec dedans une folie de mots. On pourrait définir ce tome 3 des Nouvelles Brèves de comptoir comme ça. Un cube de papier qui ferait office de café. Un café fou. Un bistrot de papier ! Le Grand Café des Brèves ! Petit bloc doux et léger incroyablement bruyant et bavard ! A vocation de faire sentir ce fleuve ininterrompu de mots qui coulent dans les cafés chaque jour de chaque semaine de chaque mois de toute la vie ! Les gens dans les cafés parlent et parlent encore. Ils font un son constant qui semble vouloir recouvrir d'une couche uniforme et chaude de mots tous les lieux habités.
Quand les buveurs causent, bien plantés, accoudés, collés les uns aux autres, du réchauffement climatique, du chat de la vieille, de l'Irak, des élections bidon, du mariage homosexuel, quand la voix du causeur s'emporte jusqu'à l'autre bout du bar, pour bien frapper tous les tympans à coups de baguette, alors là, ça vole bien, ça part dans tous les sens, c'est coloré. Dans tous les villages qui survivent encore, toutes les villes, dans tous les quartiers où encore ça bouge, folie que cet océan de phrases qui fait depuis le matin sa marée haute et qui sans souci de l'heure des marées n'en finit pas de monter ! Perpétuelle équinoxe !
Milliard de milliards de mots, de brèves, pour raconter les choses petites et grandes de la vie. Pour raconter tout et rien. Le tout et le rien, c'est l'huile et le vinaigre de la grande salade ! Tout réinventer. Tout redessiner. Faire de la vie un leurre géant. Dire. Mentir. Démolir. Être joli ou sacré dégueulasse. Reconstruire. Déconner. Fantasmer. Rager. Se venger. Laisser filer. Lâcher prise. A tort, de toute façon on s'en fout, on a raison ! C'est comme ça qu'on voit la vie et surtout comme ça qu'on ne la voit pas. Trop de réel ? Pas de souci ! Refaisons la sculpture à notre pogne ! Le livre monde grouille de milliers de voix. Il s'ouvre et se referme comme un bar. «Aux Brèves» clignote sur la façade du livre, en néon rouge.
Nouveau bistrot qui vient d'ouvrir, et ça n'est pas légion ! (D y avait 500 000 cafés au début du XXe siècle. Il en restait 200 000 dans les années 1960. Seulement 63 000 en 2000. 35 568 en 2009. 20 000 communes rurales sont aujourd'hui privées de café.) On sort du bar en livre. On tire la porte en papier. On rerentre. On revient s'accouder au milieu des bavards. Ils sont toujours là, à causer. Mal cachés. Pas lassés. À lancer des fleurs ou des saloperies. On repart. On revient. Cube de papier grouillant de monde ! Petit bar qui tient dans le creux des mains. Café ami toujours ouvert pour éclairer les longues sales nuits d'insomnies. Ils sont là les clients accoudés, ils s'engueulent. Pour rien. Pour la couleur des yeux des truites. Pour la date de naissance de Jésus, il paraît qu'elle a changé, le Pape l'a dit ! Ils lancent les mots minuscules du quotidien. Les «ça va», les «ta gueule», les «salut !». Les heures qui passent. La pluie qui tombe. Les feuilles glissantes sur les trottoirs. Le vent. Les guerres. Les Brèves Monde cherchent à restituer ce brouhaha incessant, intarissable fontaine, cette masse énorme de mots, d'infos, d'intox, d'incertitudes, d'imperfections, d'instinct de mort, d'instinct de vie, d'insolence, d'indolence, d'enfance des vieilles vignes, dont on ne peut jamais venir à bout ! Avec, comme dans la vie, l'effet de saturation. J'en ai marre, je me barre ! dit le client qui est déjà là depuis le matin. Et bien sûr le lendemain il reviendra frais comme l’œuf pour une nouvelle journée frapadingue à causer en buvant dans la toupie. Formidable sensation de trop-plein qui raconte mieux que tout ce qu'est une longue et bonne journée de bar. Une semaine. Une vie de comptoir ! Ces Brèves se veulent petite machine à écouter. Objet surréaliste. Elles en ont la prétention. Être une boîte qui n'est pas de nuit mais de papier, qu'on ouvre et referme pour la rendre bruyante ou silencieuse à souhait. Qu'on lise dans l'ordre habituel de la lecture ou qu'on feuillette au petit bonheur, dedans ça parle, ça dit tout et son contraire sans se fatiguer jamais. Tout et son contraire, c'est la gueule du mot réfléchie dans la glace, comme le buveur cassé qui se fixe dans le miroir face au comptoir et ne se reconnaît pas, se reconnaît, reboit, ne se reconnaît plus. Il est lui et puis tout d'un coup, son contraire. Les Brèves bougent. Les murs bougent Les mains bougent. Tout bouge et donne le tournis. Peut-être est-ce cette incroyable liberté de parole qui fait tanguer d'un pied sur l'autre. C'est trop joli, il faut bien le reconnaître, de pouvoir dire tout ce qu'on veut, quand on veut, comme on veut, en buvant un coup, dire tout ce que l'on croit, ce qu'on imagine, ce qu'on invente, ce que l'on aime et ce qu'on déteste.
Des phrases, des dialogues, sans rapports apparents, se succèdent sans répit dans cet ouvrage, pas un roman donc, mais une succession de "pensées" ...
De l'humour ... mais pas que !
Un échantillon de la société qui commente souvent l'actualité, ou plutôt ce qu'il en comprend, des gens "normaux" qui font de la "psychologie de comptoir", les pensées profondes des bars ne sont souvent pas très légères et leur poésie peut se discuter ...
J’appréhendais l'humour gras et vulgaire, je ne suis pas très cliente, mais les dérapages sont très rares, rien de bien méchants, pas de racisme primaire non plus. L'auteur a-t-il édulcoré son recueil ? sans doute... ou alors les piliers de comptoir ne sont plus ce qu'ils étaient (ceci dit il y a aussi des clients de passage )!
J'ai ri, quelquefois, et souvent souri, parfois aussi pas trop compris ... il ne faut tout de même pas s'attendre à un concentré d'humour.
Un livre qu'il faut lire, je pense, à petites doses, point trop n'en faut. Quelques pages de ci de là ... Du coup il faut du temps pour finir ces plus de 900 pages !
J'ai très bien imaginé ce bar et ce comptoir et je ne rangerai sans doute pas ce livre dans ma bibliothèque, il est à garder sous le coude car il peut être excellent pour le moral !
Attention quand même : peut être faut-il en profiter pour lire en même temps un livre plus sérieux, s'il en est, enchaîner les pages de celui-ci sans pause pourrait-être indigeste.
Un grand merci pour ces petits moments de "décrochage", qui m'ont fait du bien, aux éditions Points et à la formidable équipe de Partage lecture !
Dernière édition par marie do le Ven 5 Déc 2014 - 21:33, édité 1 fois
marie do- Grand sage du forum
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Re: [Gourio, Jean Marie] Le grand café des bréves de comptoir
Merci Marie Do pour ta critique
louloute- Grand sage du forum
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Re: [Gourio, Jean Marie] Le grand café des bréves de comptoir
Merci Marie Do et bravo pour ta belle chronique
lalyre- Grand sage du forum
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Re: [Gourio, Jean Marie] Le grand café des bréves de comptoir
Vous êtes bien gentilles
marie do- Grand sage du forum
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Re: [Gourio, Jean Marie] Le grand café des bréves de comptoir
je ne suis pas certaine d'être capable de lire tant de brèves en si peu de temps…
Bravo à toi pour cette belle chronique.
Bravo à toi pour cette belle chronique.
joëlle- Modérateur
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Date d'inscription : 30/09/2013
Re: [Gourio, Jean Marie] Le grand café des bréves de comptoir
Merci aux Éditions Points et à Partage Lecture pour ce partenariat.
Pour moi, tout commença par une bande annonce de film. J'ai vu un traiter comportant des scènes cocasses et j'ai eu très envie de le voir. Cela ne s'est pas fait finalement mais pas de regrets car ce que j'ai découvert en lisant ce livre est encore mieux.
L'origine du film et la quintessence de l'humour noir. On y découvre tout un panel d'humour : le très drole en lui même, le drole parce que l'on ne comprend rien a la phrase, le qui ne veut rien dire, le qui veut dire quelque chose mais passe à côté de l'expression, le pas drole, le relou et le raciste, la misogyne et le vulgaire. Des fois ça va loin et même trop loin.
Le style est un peu redondant. On se dit que l'on va le lire vite mais au bout de 200 pages de phrases alambiquées n'ayant ni queue ni tête, on a plus envie de piocher dedans de temps en temps que de le lire tout d'une traite.
Bref, un bel échantillon (9000 brèves tout de même) des meilleurs citations de piliers de bar tout en poésie et en finesse vous l'aurez compris
Je ne résiste pas à l'envie de vous en citer une ou deux :
"zéro gramme d'alcool dans le sang, c'est même plus la peine de picoler si c'est pour pas boire."
"ils remettent des loups dans les Alpes et après quand y en a trop ils les tuent.
On fait pareil pour les gens."
"J'ai besoin de personne pour être tout seul!"
Pour moi, tout commença par une bande annonce de film. J'ai vu un traiter comportant des scènes cocasses et j'ai eu très envie de le voir. Cela ne s'est pas fait finalement mais pas de regrets car ce que j'ai découvert en lisant ce livre est encore mieux.
L'origine du film et la quintessence de l'humour noir. On y découvre tout un panel d'humour : le très drole en lui même, le drole parce que l'on ne comprend rien a la phrase, le qui ne veut rien dire, le qui veut dire quelque chose mais passe à côté de l'expression, le pas drole, le relou et le raciste, la misogyne et le vulgaire. Des fois ça va loin et même trop loin.
Le style est un peu redondant. On se dit que l'on va le lire vite mais au bout de 200 pages de phrases alambiquées n'ayant ni queue ni tête, on a plus envie de piocher dedans de temps en temps que de le lire tout d'une traite.
Bref, un bel échantillon (9000 brèves tout de même) des meilleurs citations de piliers de bar tout en poésie et en finesse vous l'aurez compris
Je ne résiste pas à l'envie de vous en citer une ou deux :
"zéro gramme d'alcool dans le sang, c'est même plus la peine de picoler si c'est pour pas boire."
"ils remettent des loups dans les Alpes et après quand y en a trop ils les tuent.
On fait pareil pour les gens."
"J'ai besoin de personne pour être tout seul!"
Invité- Invité
Re: [Gourio, Jean Marie] Le grand café des bréves de comptoir
Personnellement, je n'avais pas vu la bande annonce du film mais le sujet m'intéressait. Grande fan des VDM (Vie De Merde), je suis friande de ce format court. Depuis, j’ai été voir la bande-annonce et je préfère largement le livre.
Je n'ai pas été déçue du tout. Ici, on a le droit à des réflexions des piliers de bar. Certaines sentent bien l’alcool mais pas toutes, heureusement !
J'ai dévoré les 300 premières pages puis j'ai un peu ralenti le rythme, le format se prêtant plus à un piochage régulier qu'à une lecture continue. Même si on a l'impression d'avoir un suivi de certaines brèves dans le livre.
Certaines brèves font rire, sourire, grincer des dents ou s'interroger. Les réflexions sont loin d'être toutes absurdes.
Il y a bien sûr l’humour de comptoir, mais aussi l’analyse des « petites gens » sur la société. En mettant de côté l’humour, il est intéressant de savoir ce que pense « le peuple » de nos gouvernants.
Et c’est parfois, très bien analysé.
C’est parfois totalement décalé ou avec des consonances racistes ou misogynes mais c’est plutôt l’exception.
Ce livre est un cadeau parfait à offrir pour Noël si il vous manque un cadeau. Plaisant dans l’ensemble, avec ses 9 000 brèves, il y en a pour tous les gouts. De plus, le format convient aussi aux non-lecteurs (comme les « personnages » du livre qui ne comprennent pas l’intérêt de la lecture pour la majorité des brèves concernant la lecture).
Je finirais également par quelques citations :
Une qui m’a rappelé notre lecture commune :
« Les présidents servent plus à rien, c’est la finance qui dirige, faudrait élire une banque ! »
Et d’autres…
« Les gens veulent manger de la viande mais ils veulent pas savoir qu’on tue l’animal, le veau, c’est pas un veau, c’est du veau… pareil… les gens ils font des gosses et ils sont surpris que c’est des enfants… »
« Vu la vitesse de la lumière, quand ça passe dans l’ombre, on devrait entendre la vitesse qui freine. »
Merci aux éditions Points et au forum Partage Lecture pour ce partenariat
Je n'ai pas été déçue du tout. Ici, on a le droit à des réflexions des piliers de bar. Certaines sentent bien l’alcool mais pas toutes, heureusement !
J'ai dévoré les 300 premières pages puis j'ai un peu ralenti le rythme, le format se prêtant plus à un piochage régulier qu'à une lecture continue. Même si on a l'impression d'avoir un suivi de certaines brèves dans le livre.
Certaines brèves font rire, sourire, grincer des dents ou s'interroger. Les réflexions sont loin d'être toutes absurdes.
Il y a bien sûr l’humour de comptoir, mais aussi l’analyse des « petites gens » sur la société. En mettant de côté l’humour, il est intéressant de savoir ce que pense « le peuple » de nos gouvernants.
Et c’est parfois, très bien analysé.
C’est parfois totalement décalé ou avec des consonances racistes ou misogynes mais c’est plutôt l’exception.
Ce livre est un cadeau parfait à offrir pour Noël si il vous manque un cadeau. Plaisant dans l’ensemble, avec ses 9 000 brèves, il y en a pour tous les gouts. De plus, le format convient aussi aux non-lecteurs (comme les « personnages » du livre qui ne comprennent pas l’intérêt de la lecture pour la majorité des brèves concernant la lecture).
Je finirais également par quelques citations :
Une qui m’a rappelé notre lecture commune :
« Les présidents servent plus à rien, c’est la finance qui dirige, faudrait élire une banque ! »
Et d’autres…
« Les gens veulent manger de la viande mais ils veulent pas savoir qu’on tue l’animal, le veau, c’est pas un veau, c’est du veau… pareil… les gens ils font des gosses et ils sont surpris que c’est des enfants… »
« Vu la vitesse de la lumière, quand ça passe dans l’ombre, on devrait entendre la vitesse qui freine. »
Merci aux éditions Points et au forum Partage Lecture pour ce partenariat
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