[Korman, Cloé] Les saisons de Louveplaine
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[Korman, Cloé] Les saisons de Louveplaine
Les Saisons de Louveplaine
Cloé Korman
Éditions Points : Sortie le 18/09/2014
352 pages
ISBN : 9782757845219
Quatrième de couverture :
La dernière fois que Nour a vu son mari, Hassan, c'était à l'aéroport d'Alger. Il retournait travailler en France. Puis il n'a plus donné de nouvelles, et Nour a décidé de le retrouver. Quand elle arrive à Louveplaine, la cité de Seine-Saint-Denis où Hassan lui a promis qu'ils vivraient un jour, l'appartement est vide. Peu à peu, elle découvre la sombre renommée de cet homme qu’elle croyait connaître…
Mon avis
Merci aux éditions Points et à PartageLecture pour ce partenariat
« Porter nos regards au-delà de la clôture, notre curiosité plus loin »
Au premier abord, ce roman ressemble à un documentaire.
Bien que la banlieue de Louveplaine soit fictive, on la regarde vivre et on l’aperçoit à travers les yeux de Nour, qui est venue pour retrouver son mari dont elle est sans nouvelles.
Petit à petit, on « épouse » la cause de Nour, sa lutte pour retrouver son époux. Nous la suivons, au quotidien, quand elle découvre, au fil des jours, des semaines, des mois, le comportement erratique de celui-ci. Elle pensait le comprendre, le connaître. Mais ce n’est pas lui , c’est un inconnu qui se révèle à ses yeux à travers les rencontres, parfois très douloureuses, qu’elle fait dans ce lieu qui était devenu le fief de l’homme dont elle partageait la vie, là-bas, « au pays ». La cité a emprisonné ce dernier, l’a englouti, lui a fait couper les liens, pour prendre vie « autrement », avec des « bandes », par l’intermédiaire de trafics divers… Quant à Nour, au début, elle a peur des tours, des voisins, elle se terre …. puis elle sort, prend de l’assurance et on se demande si, à la fin, la relation de peur ne s’est pas inversée…. Si ce n’est pas elle qui effraie les gens de la cité…
L’écriture est fascinante, parfaitement adaptée au tempo du livre. Avec des phrases courtes et incisives au départ car Nour est à bout de souffle, à bout de courage, pressée de retrouver celui qu’elle aime. La cadence est rapide, elle est mal, effrayée, elle a le souffle court, ensuite elle cherche à droite, à gauche, partout, toujours … Puis elle s’apaise, elle prend son rythme, elle s’est laissée apprivoiser par ce coin de banlieue, elle a créé des liens, établi des relations, elle devient plus forte, elle « ose », elle a réappris le mot « patience ». Peut-on dire qu’elle revit ? Non, car c’est encore trop difficile pour elle, elle n’est pas au bout de son chemin, elle veut encore et encore retrouver Hassan et éventuellement le comprendre….. A la fin, c’est plus lent, l’épuisement a pris le dessus, peut-être, également, une certaine forme de résignation…
Je suis rentrée dans ce roman, sur la pointe des pieds. Au départ, j’ai pensé que j’allais rester en dehors, spectatrice, mais bien vite, j’ai compris que ce ne serait pas le cas. La cité me parlait, s’exposait, vibrait sous mes yeux, je l’entendais souffrir, se battre, tricher, se soutenir, mais aussi s’aimer car un fil ténu relie ses habitants….
J’ai haï les combats de chien, j’ai détesté Sonny parfois, j’ai eu pitié de lui à d’autres moments, j’ai voulu secouer Nour, lui ouvrir les yeux, l’aider dans sa quête, la soutenir…..
Un roman comme on les aime : réel.
Cassiopée- Admin
-
Nombre de messages : 16860
Localisation : Saint Etienne
Emploi/loisirs : enseignante
Genre littéraire préféré : un peu tout
Date d'inscription : 17/04/2009
Re: [Korman, Cloé] Les saisons de Louveplaine
Je tiens à remercier les Editions Points et le forum PartageLecture pour ce partenariat.
"Les saisons de Louveplaine", titre prometteur tranchant étrangement avec cette couverture violente, ces deux chiens qui se battent et ne donnent pas envie d'ouvrir le livre. Je suis très sensible aux couvertures et sans ce partenariat, jamais je n'aurais ouvert ce livre, ni même lu la quatrième de couverture. Dès que je prenais ce livre, je restais bloquée quelques secondes sur cette couverture si violente.
Et puis j'ai ouvert le livre et j'ai failli le reposer au milieu du premier chapitre. Marjil nous relate l'histoire de Nour, "l'héroïne" de ce roman mais avec des phrases longues, très longues, trop longues... Beaucoup de difficultés à comprendre dans quel sens part ce récit et même en finissant par le trouver, je n'avais pas envie de le suivre. Mais les partenariats sont là pour ça et j'ai une volonté solide, j'ai continué, essayant de trouver un quelconque intérêt à ce livre.
J'ai donc continué ce livre et j'ai découvert les cités en même temps que Nour, souvenirs inexistants de mon enfance, semblant reconnaître des faits, des réalités pour finir par comprendre que ce ne sont que des images montrés dans différents médias, qui se révèlent réels sous la plume de Cloé Korman. J'ai haï ces cités aussi violemment qu'elles étouffaient Nour à son arrivée, venant à détester ces tours sans âmes et à avoir de la peine pour ses habitants. Ces derniers ne sont pas comme ceux qui nous sont montrés à la télé, ils ont une âme, pas forcément pure mais ils en ont une, se croisent et se décroisent au fil des histoires et des trafics qui naissent et meurent dans cette violence étouffée.
La violence, c'est ce que je retiens de ce livre, de ce qui nous est montré à chaque page.
J'ai fini par trouver un intérêt, dans le deuxième tiers du livre. J'ai fini par accrocher à l'histoire, à sentir quelque peu cette tension, cette impatience qui accompagnait Nour de retrouver Hassan, son mari. J'ai espéré et découragé avec elle. Je me suis un peu attachée à Sonny, personnage hors du commun, un débrouillard comme il y en a partout et qui est essentiel, notamment dans cette vie de quartier où il est presque une star.
Les personnages m'ont quelque fois agacé par leur façon d'agir ou ne pas réagir, de trop laisser couler les choses ou de s'y intéresser de trop près. J'ai détesté plus que de raison Hassan qui s'est révélé au fil des pages si différent de ce que Nour nous dépeignait au départ. Il a trahi sa femme, et nous, d'une certaine façon.
La fin m'a de nouveau lassée, pas intéressée. Il y a plein d'endroits où je ne comprenais pas tout ce qui se passait, obligée de relire des passages pour comprendre ou être sûre de ce que j'avais compris. La fin est trop lente, essoufflée, comme un hiver qui se meurt trop lentement, retardant le printemps et épuisant tout le monde.
Cassiopée a raison, c'est un roman réel mais c'est peut être pour cette raison qu'il m'a déplu. La réalité je ne la cherche pas forcément dans les livres, bien au contraire, préférant m'éloigner de ce quotidien effrayant pour d'autres horizons pas forcément plus joyeux mais plus loin, beaucoup plus loin. Peut être est-ce le fait que cela se passe dans notre beau pays qui m'a tant gêné, me dire que tout est possible, cette histoire peut être réalité.
Je ne regrette pas de l'avoir lu, je ne regrette jamais d'avoir lu un livre que je n'ai pas apprécié car de ces lectures, j'en tire une force, une façon aussi de mieux me connaître. Je peux désormais dire que les romans trop réels, touchant nos banlieues ne sont pas pour moi, me mettent trop mal à l'aise et me font peur.
J'ai tout de même pris un peu de plaisir à la lecture à certains moments, mais trop peu pour en faire un livre apprécié.
"Les saisons de Louveplaine", titre prometteur tranchant étrangement avec cette couverture violente, ces deux chiens qui se battent et ne donnent pas envie d'ouvrir le livre. Je suis très sensible aux couvertures et sans ce partenariat, jamais je n'aurais ouvert ce livre, ni même lu la quatrième de couverture. Dès que je prenais ce livre, je restais bloquée quelques secondes sur cette couverture si violente.
Et puis j'ai ouvert le livre et j'ai failli le reposer au milieu du premier chapitre. Marjil nous relate l'histoire de Nour, "l'héroïne" de ce roman mais avec des phrases longues, très longues, trop longues... Beaucoup de difficultés à comprendre dans quel sens part ce récit et même en finissant par le trouver, je n'avais pas envie de le suivre. Mais les partenariats sont là pour ça et j'ai une volonté solide, j'ai continué, essayant de trouver un quelconque intérêt à ce livre.
J'ai donc continué ce livre et j'ai découvert les cités en même temps que Nour, souvenirs inexistants de mon enfance, semblant reconnaître des faits, des réalités pour finir par comprendre que ce ne sont que des images montrés dans différents médias, qui se révèlent réels sous la plume de Cloé Korman. J'ai haï ces cités aussi violemment qu'elles étouffaient Nour à son arrivée, venant à détester ces tours sans âmes et à avoir de la peine pour ses habitants. Ces derniers ne sont pas comme ceux qui nous sont montrés à la télé, ils ont une âme, pas forcément pure mais ils en ont une, se croisent et se décroisent au fil des histoires et des trafics qui naissent et meurent dans cette violence étouffée.
La violence, c'est ce que je retiens de ce livre, de ce qui nous est montré à chaque page.
J'ai fini par trouver un intérêt, dans le deuxième tiers du livre. J'ai fini par accrocher à l'histoire, à sentir quelque peu cette tension, cette impatience qui accompagnait Nour de retrouver Hassan, son mari. J'ai espéré et découragé avec elle. Je me suis un peu attachée à Sonny, personnage hors du commun, un débrouillard comme il y en a partout et qui est essentiel, notamment dans cette vie de quartier où il est presque une star.
Les personnages m'ont quelque fois agacé par leur façon d'agir ou ne pas réagir, de trop laisser couler les choses ou de s'y intéresser de trop près. J'ai détesté plus que de raison Hassan qui s'est révélé au fil des pages si différent de ce que Nour nous dépeignait au départ. Il a trahi sa femme, et nous, d'une certaine façon.
La fin m'a de nouveau lassée, pas intéressée. Il y a plein d'endroits où je ne comprenais pas tout ce qui se passait, obligée de relire des passages pour comprendre ou être sûre de ce que j'avais compris. La fin est trop lente, essoufflée, comme un hiver qui se meurt trop lentement, retardant le printemps et épuisant tout le monde.
Cassiopée a raison, c'est un roman réel mais c'est peut être pour cette raison qu'il m'a déplu. La réalité je ne la cherche pas forcément dans les livres, bien au contraire, préférant m'éloigner de ce quotidien effrayant pour d'autres horizons pas forcément plus joyeux mais plus loin, beaucoup plus loin. Peut être est-ce le fait que cela se passe dans notre beau pays qui m'a tant gêné, me dire que tout est possible, cette histoire peut être réalité.
Je ne regrette pas de l'avoir lu, je ne regrette jamais d'avoir lu un livre que je n'ai pas apprécié car de ces lectures, j'en tire une force, une façon aussi de mieux me connaître. Je peux désormais dire que les romans trop réels, touchant nos banlieues ne sont pas pour moi, me mettent trop mal à l'aise et me font peur.
J'ai tout de même pris un peu de plaisir à la lecture à certains moments, mais trop peu pour en faire un livre apprécié.
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Arunachala Ramaiya
Arunachala Ramaiya
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