[Camilleri, Andrea] La chasse au trésor
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[Camilleri, Andrea] La chasse au trésor
Titre : La chasse au trésor
Auteur : Andréa Camilleri
Editeur : Fleuve Editions
Date de parution : 08/01/2015
Pages : 304
Quatrième de couverture :
Collectionneurs de croix et fervents dévots, Gregorio Palmisano et sa soeur Caterina se prennent subitement pour le bras vengeur de Dieu. Pour punir les pêcheurs de Vigàta, ils leur tirent dessus depuis leur balcon.
N'écoutant que son courage, Montalbano monte à l'assaut et neutralise les fanatiques. Religion et perversion faisant parfois bon ménage, le commissaire découvre que Gregorio partageait sa couche avec une poupée gonflable décatie et rafistolée. Une anecdote sordide dont la presse fait ses choux gras, mais bientôt pour Montalbano un sujet d'interrogation méritant investigation.
Car un meurtre est signalé, le corps a été jeté dans une poubelle. Il s'agit en fait d'une seconde poupée, en tous points semblable à la première... S'agit-il de l'oeuvre d'un copycat particulièrement tordu, s'en prenant à d'innocentes baudruches de plastique ?
Une enquête équivoque débute, qui tourne au bras de fer intellectuel quand un mystérieux épistolier convoque Montalbano à une chasse au trésor...
Mon avis :
C'est la première fois que je lis Andrea Camilleri, et je dois dire que j'ai globalement apprécié cette lecture.
Je dois tout d'abord revenir sur un point essentiel : la traduction. La préface nous permet de mieux comprendre les choix linguistiques du traducteur Serge Quadruppani. Confronté à une triple difficulté, l'utilisation d'un langage courant, d'un dialecte et d'un langage qui se situe un peu entre l'un et l'autre (un italien sicilianisé), ce dernier exprime toute l'importance de conserver ses mêmes subtilités en français.
Cependant, cela ne facilite par particulièrement la lecture, gênant parfois la compréhension de certaines phrases. De plus, "inventer" certains mots revient presque à voir des fautes d'orthographe partout, ce qui est assez perturbant. Je ne critique pas le choix du traducteur, d'autant plus que sa justification tient bien évidemment la route, cependant,je préfère prévenir les futurs lecteurs qui comme moi veulent découvrir l'œuvre de Camilleri, que ce livre manque parfois cruellement de fluidité. Amateur d'un français délicat et poétique, passez votre chemin.
Une fois cela évoqué, il est alors possible de faire abstraction de la forme pour aborder le fond. J'ai bien aimé l'idée d'une enquête qui débute sur un quiproquo. Tout au long du livre on doute de l'existence même d'une enquête comme on a l'habitude d'en lire,vous savez, celle qui débute après un meurtre ou une disparition.Ce sont ces mêmes doutes qui habitent Montalbano et cela m'a tout de suite permis de ressentir de l'empathie pour ce personnage récurrent et bien connu des "Camilleristes". Il est quand même un peu usé ce monsieur, pas très heureux, plutôt blasé, et surtout empêtré dans une enquête qui n'en ai pas une, à moins que...
Cela est d'autant plus renforcé par le choix de l'auteur de ne nous proposer qu'un point de vue interne, celui de Montalbano. On avance pas à pas, à son rythme, dans cette "enquête" qui le touche de très près. Car c'est à lui que sont adressés d'étranges poèmes sensés représenter une chasse au trésor. Qui en est l'auteur? Est-ce une farce? Ce petit jeu finira-t-il par mal tourner?Ces questions sont les nôtres autant que celles de Montalbano.
Je ne dirais pas que cette lecture fut aisée, mais elle a eu mérite de me faire réfléchir à ce que représente la traduction d'un auteur étranger, des difficultés que cela peut poser aux traducteurs, des choix qu'ils font et de l'impact considérable que cela peut avoir pour nous lecteur. Faut-il conserver une certaine authenticité, au dépens de la qualité de lecture, ou bien faut-il faciliter l'accès au contenu en modifiant ce qui fait l'originalité du texte dans sa langue d'écriture ? Personnellement, je n'ai pas de réponse toute faite à formuler.
Invité- Invité
Re: [Camilleri, Andrea] La chasse au trésor
Merci Seriephile pour ta critique
louloute- Grand sage du forum
-
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Localisation : Var, Sanary-sur-mer
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Genre littéraire préféré : thriller, historique, policier
Date d'inscription : 11/12/2009
Re: [Camilleri, Andrea] La chasse au trésor
Mon avis :
Montalbano est de retour, et la vie en Sicile est parfois très compliquée. Comme dans les tomes précédents, Salvo est à l’affût du moindre signe de vieillissement, du moindre ramollissement de la caboche. Le fait qu’il s’en inquiète est déjà en soi un signe que tout va bien.
Les Etats-Unis n’ont pas le monopole des fusillades – la Sicile aussi est capable de voir les forces de police devenir la cible de dangereux bigots octogénaires. C’est presque drôle dit ainsi, cependant ils sont aussi réactifs que le tueur le plus aguerri.
Salvio a de quoi être épuisé… et puis non. Même si ces émotions ont été vives, force est de constater que c’est le calme plat à Vigatà, en dehors de cette affaire, qui n’en est pas une. Il est si peu occupé qu’il a le temps de signer tous les papiers qui trainaient sur son bureau, et même de remplir les formulaires bien ennuyeux qu’on lui confie. C’est dire ! Il a même le temps de rendre visite à Livia… enfin, de lui promettre qu’il viendra… enfin, de se disputer au téléphone avec elle puis de se réconcilier. La routine, si j’ose dire, à peine rompue par ses retrouvailles avec Ingrid, la belle suédoise, excellente conductrice.
Salvo n’est pas au bout de ses surprises, puisqu’un inconnu le lance dans une chasse au trésor. Aussi mauvais poète qu’il est intriguant, ce mystérieux individu intrigue suffisamment Salvo pour qu’il participe à ce jeu de pistes, qui devient de plus en plus effrayant au fur et à mesure que le jeu progresse. Sauf que pour que le jeu en soit bien un, il faut que les deux parties soient d’accord sur les règles et l’enjeu, et ce n’est pas du tout le cas pour Salvo, amusé d’abord, intrigué ensuite, franchement inquiet. Il fait même appel aux talents pour l’informatique de Catarella, qu’il complimente, et sollicite un proche de la belle Ingrid, un jeune étudiant qui souhaite en savoir plus sur le raisonnement suivi par Montalbano pour résoudre une enquête.
Notre commissaire a-t-il tort d’avoir eu peur ? Je n’aime pas parler d’intuition, parce qu’elle est arbitraire, et peut faire le lit d’erreurs judiciaires. Je dirai simplement qu’à force d’analyser des faits, des indices, depuis des années, Salvo est largement capable d’analyser les lettres qui lui sont envoyés, et les indices qu’il reçoit. Les Etats-Unis n’ont pas le monopole des personnes qui commettent des actes atroces.
La chasse au trésor est à lire pour tous les fans de l’écrivain sicilien, presque nonagénaire.
Montalbano est de retour, et la vie en Sicile est parfois très compliquée. Comme dans les tomes précédents, Salvo est à l’affût du moindre signe de vieillissement, du moindre ramollissement de la caboche. Le fait qu’il s’en inquiète est déjà en soi un signe que tout va bien.
Les Etats-Unis n’ont pas le monopole des fusillades – la Sicile aussi est capable de voir les forces de police devenir la cible de dangereux bigots octogénaires. C’est presque drôle dit ainsi, cependant ils sont aussi réactifs que le tueur le plus aguerri.
Salvio a de quoi être épuisé… et puis non. Même si ces émotions ont été vives, force est de constater que c’est le calme plat à Vigatà, en dehors de cette affaire, qui n’en est pas une. Il est si peu occupé qu’il a le temps de signer tous les papiers qui trainaient sur son bureau, et même de remplir les formulaires bien ennuyeux qu’on lui confie. C’est dire ! Il a même le temps de rendre visite à Livia… enfin, de lui promettre qu’il viendra… enfin, de se disputer au téléphone avec elle puis de se réconcilier. La routine, si j’ose dire, à peine rompue par ses retrouvailles avec Ingrid, la belle suédoise, excellente conductrice.
Salvo n’est pas au bout de ses surprises, puisqu’un inconnu le lance dans une chasse au trésor. Aussi mauvais poète qu’il est intriguant, ce mystérieux individu intrigue suffisamment Salvo pour qu’il participe à ce jeu de pistes, qui devient de plus en plus effrayant au fur et à mesure que le jeu progresse. Sauf que pour que le jeu en soit bien un, il faut que les deux parties soient d’accord sur les règles et l’enjeu, et ce n’est pas du tout le cas pour Salvo, amusé d’abord, intrigué ensuite, franchement inquiet. Il fait même appel aux talents pour l’informatique de Catarella, qu’il complimente, et sollicite un proche de la belle Ingrid, un jeune étudiant qui souhaite en savoir plus sur le raisonnement suivi par Montalbano pour résoudre une enquête.
Notre commissaire a-t-il tort d’avoir eu peur ? Je n’aime pas parler d’intuition, parce qu’elle est arbitraire, et peut faire le lit d’erreurs judiciaires. Je dirai simplement qu’à force d’analyser des faits, des indices, depuis des années, Salvo est largement capable d’analyser les lettres qui lui sont envoyés, et les indices qu’il reçoit. Les Etats-Unis n’ont pas le monopole des personnes qui commettent des actes atroces.
La chasse au trésor est à lire pour tous les fans de l’écrivain sicilien, presque nonagénaire.
Sharon- Modérateur
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Localisation : Normandie
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Genre littéraire préféré : romans policiers et polars
Date d'inscription : 01/11/2008
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