[Gonzalez Ledesma, Francisco] Inspecteur Mendez - Tome 6: Le péché ou quelque chose d'approchant
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[Gonzalez Ledesma, Francisco] Inspecteur Mendez - Tome 6: Le péché ou quelque chose d'approchant
Titre : Le péché, ou quelque chose d'approchant.
Auteur : Francisco Gonzalez Ledesma
Editeur : Gallimard
Nombre de pages : 492 pages.
Mon résumé :
Mendez a fait une boulette, une toute petite boulette à ses yeux, suffisamment grosse pour que son supérieur l’envoie en pénitence à Madrid ! Une catastrophe pour ce barcelonais. Heureusement, sa pénitence ne sera pas longue, on aura besoin de Mendez non pour enquêter (certains demandent tout de même de drôle de choses à la police) mais pour étouffer une affaire.
Mon avis :
Déraciner Mendez ! Quelle idée, franchement. Le récit avait commencé sur le ton de l’humour, et le premier « mort » était décédé de causes naturelles : la manière de cacher sa mort, ou plutôt les circonstances de sa mort l’étaient nettement moins. L’Eglise reste puissante en Espagne – je n’en doutais pas. Mendez effectue tout de même la « mission » qui lui a été confié, et il tombe sur un second cadavre, dont la mort n’est pas naturelle du tout. « Il s’était rendu à Madrid pour ne pas y travailler, comme tout honnête fonctionnaire, et se retrouvait avec deux missions sur les bras. » Le récit s’assombrit encore, quand son supérieur le met au courant d’un troisième crime, plus complexe, plus terrible : si ce meurtre ne fait aucun doute (merci à la police espagnole qui a posé des micros dans une maison qui pourrait être louée par des membres de l’ETA, merci à la police scientifique qui a fait un bon travail), le corps est introuvable. Les personnes responsables de cette « disparition » (je ne parle pas aussi crument qu’eux ou que Mendez) seront rapidement retrouvées. Mais dans quel état….
Mendez a beau en avoir vu d’autres dans la vie, il est des choses que même lui ne supporte pas, et ce à quoi il est confronté dans ce roman franchit les frontières du supportable. On n’est pas ici dans un thriller américain où les policiers, les légistes, le lecteur aussi regardent les cadavres froidement, en une analyse raisonnée des coups, blessures et autres plaies ayant entraîné la mort avec intention de la donner. Les supplices infligés ont été atroces, les victimes ont souffert, il n’est pas inutile de le préciser, voire de le rappeler. Leur assassin voulait qu’elles souffrent, il a parfaitement réussi. Il peut réussir mieux encore : échapper à la justice. Il y a bien longtemps que Mendez n’y croit plus, à cette justice, et si parfois il a eu recours à des méthodes que la morale et ses supérieurs réprouvent, la torture, très peu pour lui – il n’est pas inutile de compter le nombre de prisonniers qui lui ont échappé malencontreusement sous Franco.
Alors, il y va, seul, usant d’un langage très cru, qui ne plaît pas à tout le monde. Ne confondons pas cette langue, grâce à laquelle il nomme véritablement ce qu’il voit, ce qu’il ressent avec la vulgarité. Il bouscule, en donnant leur véritable nom à des actes que certains auraient facilement qualifié de « généreux », de « charitable ». Les deux fils rouges de ce récit sont la vie du tout premier mort, qui ne satisfaisait pas à la morale bourgeoise, ni à la morale catholique mais se montrait humaniste au quotidien, lui qui se contrefichait des apparences et savait aller bien au-delà et celle du meurtrier pisté par Mendez.
L’inspecteur n’a garde d’envoyer quelques piques envers la société contemporaine, avec des analyses bien senties. Lui se révolte encore parce que plus personne ne le fait. Quant à la jeune génération… elle ne cherche que le divertissement ou le profit. Francisco Gonzalez Ledesma nous offre à nouveau un sombre tableau de l’Espagne contemporaine.
Auteur : Francisco Gonzalez Ledesma
Editeur : Gallimard
Nombre de pages : 492 pages.
Mon résumé :
Mendez a fait une boulette, une toute petite boulette à ses yeux, suffisamment grosse pour que son supérieur l’envoie en pénitence à Madrid ! Une catastrophe pour ce barcelonais. Heureusement, sa pénitence ne sera pas longue, on aura besoin de Mendez non pour enquêter (certains demandent tout de même de drôle de choses à la police) mais pour étouffer une affaire.
Mon avis :
Déraciner Mendez ! Quelle idée, franchement. Le récit avait commencé sur le ton de l’humour, et le premier « mort » était décédé de causes naturelles : la manière de cacher sa mort, ou plutôt les circonstances de sa mort l’étaient nettement moins. L’Eglise reste puissante en Espagne – je n’en doutais pas. Mendez effectue tout de même la « mission » qui lui a été confié, et il tombe sur un second cadavre, dont la mort n’est pas naturelle du tout. « Il s’était rendu à Madrid pour ne pas y travailler, comme tout honnête fonctionnaire, et se retrouvait avec deux missions sur les bras. » Le récit s’assombrit encore, quand son supérieur le met au courant d’un troisième crime, plus complexe, plus terrible : si ce meurtre ne fait aucun doute (merci à la police espagnole qui a posé des micros dans une maison qui pourrait être louée par des membres de l’ETA, merci à la police scientifique qui a fait un bon travail), le corps est introuvable. Les personnes responsables de cette « disparition » (je ne parle pas aussi crument qu’eux ou que Mendez) seront rapidement retrouvées. Mais dans quel état….
Mendez a beau en avoir vu d’autres dans la vie, il est des choses que même lui ne supporte pas, et ce à quoi il est confronté dans ce roman franchit les frontières du supportable. On n’est pas ici dans un thriller américain où les policiers, les légistes, le lecteur aussi regardent les cadavres froidement, en une analyse raisonnée des coups, blessures et autres plaies ayant entraîné la mort avec intention de la donner. Les supplices infligés ont été atroces, les victimes ont souffert, il n’est pas inutile de le préciser, voire de le rappeler. Leur assassin voulait qu’elles souffrent, il a parfaitement réussi. Il peut réussir mieux encore : échapper à la justice. Il y a bien longtemps que Mendez n’y croit plus, à cette justice, et si parfois il a eu recours à des méthodes que la morale et ses supérieurs réprouvent, la torture, très peu pour lui – il n’est pas inutile de compter le nombre de prisonniers qui lui ont échappé malencontreusement sous Franco.
Alors, il y va, seul, usant d’un langage très cru, qui ne plaît pas à tout le monde. Ne confondons pas cette langue, grâce à laquelle il nomme véritablement ce qu’il voit, ce qu’il ressent avec la vulgarité. Il bouscule, en donnant leur véritable nom à des actes que certains auraient facilement qualifié de « généreux », de « charitable ». Les deux fils rouges de ce récit sont la vie du tout premier mort, qui ne satisfaisait pas à la morale bourgeoise, ni à la morale catholique mais se montrait humaniste au quotidien, lui qui se contrefichait des apparences et savait aller bien au-delà et celle du meurtrier pisté par Mendez.
L’inspecteur n’a garde d’envoyer quelques piques envers la société contemporaine, avec des analyses bien senties. Lui se révolte encore parce que plus personne ne le fait. Quant à la jeune génération… elle ne cherche que le divertissement ou le profit. Francisco Gonzalez Ledesma nous offre à nouveau un sombre tableau de l’Espagne contemporaine.
Sharon- Modérateur
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Emploi/loisirs : professeur
Genre littéraire préféré : romans policiers et polars
Date d'inscription : 01/11/2008
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