[Handfield, Mathieu] Vers l'Est

Vers l’Est
Auteur : Mathieu Handfield
Éditions De Ta Mère (4 Mai 2015 : nouvelle édition)
199 pages
ISBN : 978-2-923553-78-8

Quatrième de couverture

Ce premier roman de Mathieu Handfield, qui tient à la fois du western, du conte et du récit initiatique, raconte la quête de trois compagnons de voyage (un malade incurable, un meurtrier en fuite et l’auteur peu inspiré d’un spectacle de fin d’année) qui se retrouvent, malgré tout ce qui les sépare, liés par le destin et par un homme qui porte une fausse moustache, afin de vaincre leurs démons et, peut-être, la mort. C’est une histoire aussi réconfortante que déroutante, comme les larmes d’un ours savant amateur de whisky.

Mon avis

Vaincre la mort…..

« Au coin, au lieu de prendre la même route qu’à l’habitude, je vais tourner vers l’est. Je ne sais pas pourquoi non plus.
Pour fuir la nuit peut-être.
Pour ne pas mourir seul. »

Moi aussi, j’ai suivi l’Est et pris la route avec ces personnages atypiques, sans doute au départ par curiosité, puis par intérêt, avant de finir par être captivée par ce monde d’hommes où les relations évoluent au fil des pages….
Par principe, j’évite de faire des parallèles entre des auteurs, mais là, j’ai pensé à Arto Paasilinna qui, dans un style parfois loufoque, agrémenté de situations cocasses, touche du doigt des problèmes de société. Et bien avouons le, c’est un peu pareil tout en étant différent (et pas seulement à cause de l’accent canadien ;-)

C’est le genre de livre qui risque d’emballer le lecteur ou de lui déplaire. L’approche des événements reste dans le monde « réel » mais le côté road movie rocambolesque apporte à la fois fraîcheur, fantaisie, et profondeur…. Pourquoi « profondeur » ? Parce que les rencontres improbables entre les protagonistes les obligent à se dépasser, à aller plus loin que les apparences, à voir au-delà de leur quotidien, à prendre des risques, à agir au lieu de subir….

J’aime que les livres me surprennent, qu’ils m’entraînent vers d’autres rives que je ne fréquente pas. Je suis partie avec Mathieu Handfield et je ne le regrette pas et puis je retiens un proverbe important pour la cas où je croise un ours :
« N’interromps jamais l’ours qui tient le whisky. »

Merci Cassiopée, ta critique donne envie de tenter l'aventure !