[Richoz, Mélanie] J'ai tué Papa
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[Richoz, Mélanie] J'ai tué Papa
J’ai tué Papa
Auteur : Mélanie Richoz
Éditions : Slatkine (Août 2015)
ISBN : 978-2832106891
96 pages
Quatrième de couverture
« C’était donc lundi.
Un lundi trois.
C’est mon chiffre favori parce que je suis né en mars, le trois justement, et que mars est le troisième mois de l’année. Ma date de naissance, c’est le lundi 3.3.2003. Et aussi, nous sommes trois à vivre à la maison. Papa, moi et maman. L’homme, l’enfant et la femme. Le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Le tyrannosaure Rex, le diplodocus et le stégosaure.
Les trois mages de la constellation d’Orion. »
Mon avis
« Avec Papa, je peux me taire. »
Antoine est autiste. Et son Papa vient d’être hospitalisé. Un bouleversement pour un quotidien bien rythmé, aux habitudes définies comme en ont besoin ces enfants.
Un roman à trois voix où tour à tour, le père, la mère et leur fils prennent la parole, se positionnent par rapport à ce qu’ils vivent, s’interrogent, font part de leurs angoisses.
Au départ, la maman se bouche les yeux, réfute « la différence » de son fils puis décide d’en faire une richesse. Petit à petit « les codes » de cette famille s’installent, chacun trouve sa place. Attention, un grain de sable et tout s’effondre…
L’écriture et le style sont d’une grande force.
Mélanie Richoz jouent avec les émotions, avec les mots, avec la mise en page.
« Je ne pleure pas,
moi. »
Elle nous fait
sourire
mais aussi
pleurer.
Nous mettant les NERFS à fleur de peau, à fleur de mots….
Les choses sont dites avec pudeur, avec tendresse, avec délicatesse….Pas besoin de longues descriptions cliniques pour comprendre combien les odeurs, les contacts mettent Antoine mal à l’aise, combien la vie est difficile pour lui… Il a du recul, un regard profond sur ce qu’il vit…..
C’est un récit court, mais bien suffisant pour comprendre le quotidien d’une famille où le mot « toujours et ensemble » se déclinent à tous les temps…..
Cassiopée- Admin
-
Nombre de messages : 16856
Localisation : Saint Etienne
Emploi/loisirs : enseignante
Genre littéraire préféré : un peu tout
Date d'inscription : 17/04/2009
Re: [Richoz, Mélanie] J'ai tué Papa
Antoine est un enfant autiste né le 03.03.03. Le chiffre 3 est son chiffre préféré.
A la maison, ils sont trois : Papa, Maman et lui. Mais bientôt, Papa se retrouve hospitalisé.
Antoine raconte ce qu'il ressent.
Difficile de trouver les mots pour parler de ce livre.
C'est une plongée en eaux troubles, dans l'esprit à la fois simple et compliqué d'un enfant autiste.
Quand Antoine raconte, tout semble simple, évident. Mais tout est compliqué dans sa relation aux autres, car les codes sociaux sont complexes à intégrer pour un enfant qui ne peut les acquérir "naturellement". J'ai aimé par exemple le travail qu'il a fait avec les éducateurs pour mettre noir sur blanc la façon dont les gens se saluent : quand faut-il faire la bise, quand faut-il serrer la main, quels mots faut-il prononcer, etc.
Rendre explicite l'implicite est une tâche ardue.
Il en est de même pour les émotions.
Antoine se compare à un diplodocus, ce qui explique la couverture du livre (que je trouve très réussie).
Les regards croisés d'Antoine, de son père et de sa mère sont touchants. Chacun avec sa sensibilité nous livre son vécu sur cette relation si particulière, sur les difficultés d'Antoine, ses colères mais aussi ses progrès, ses rares sourires, son ouverture aux autres...
J'ai aimé ce voyage dans l'esprit d'Antoine, qui m'a rappelé le Charlie de Daniel Keyes.
Merci au forum Partage Lecture et aux éditions Slatkine cette belle découverte.
A la maison, ils sont trois : Papa, Maman et lui. Mais bientôt, Papa se retrouve hospitalisé.
Antoine raconte ce qu'il ressent.
***
Difficile de trouver les mots pour parler de ce livre.
C'est une plongée en eaux troubles, dans l'esprit à la fois simple et compliqué d'un enfant autiste.
Quand Antoine raconte, tout semble simple, évident. Mais tout est compliqué dans sa relation aux autres, car les codes sociaux sont complexes à intégrer pour un enfant qui ne peut les acquérir "naturellement". J'ai aimé par exemple le travail qu'il a fait avec les éducateurs pour mettre noir sur blanc la façon dont les gens se saluent : quand faut-il faire la bise, quand faut-il serrer la main, quels mots faut-il prononcer, etc.
Rendre explicite l'implicite est une tâche ardue.
Il en est de même pour les émotions.
A l'exception de la colère qui se manifeste chez moi par une accélération du rythme cardiaque et respiratoire, et de la peur que je perçois comme une onde brûlante qui monte des pieds à la tête, je ne sais expliquer aucune d'elles. Je voudrais bien donner la définition de la tristesse à Laura, qui nous pose la question... Mais je ne sais pas si je l'ai déjà ressentie ou vécue, ou comment être certain que c'était de la tristesse ? Comme je déteste autant l'inexactitude que l'erreur, je préfère me taire.
Antoine se compare à un diplodocus, ce qui explique la couverture du livre (que je trouve très réussie).
Je suis sorti. Sans manger. De toute façon, je n'avais plus faim et le repas ne me convenait pas. On m'avait servi des nouilles blanches, des carottes oranges et une cuisse de poulet. Une cuisse de poulet ! Un diplodocus n'ingurgite pas de volaille et n'avale que ce qui est vert. A la maison, maman colore les pâtes, le riz, les crêpes, le pain et les gâteaux en vert avec du colorant alimentaire.
Les regards croisés d'Antoine, de son père et de sa mère sont touchants. Chacun avec sa sensibilité nous livre son vécu sur cette relation si particulière, sur les difficultés d'Antoine, ses colères mais aussi ses progrès, ses rares sourires, son ouverture aux autres...
Il prend tout au pied de la lettre. Pour lui, le second degré n'existe pas ; ce que les autres disent est vrai, et correspond à ce qu'ils pensent tels qu'ils le formulent. Il ne conçoit pas que l'humain puisse mentir, même pour rigoler. Son rapport à la vérité est absolu.
J'ai aimé ce voyage dans l'esprit d'Antoine, qui m'a rappelé le Charlie de Daniel Keyes.
Merci au forum Partage Lecture et aux éditions Slatkine cette belle découverte.
Invité- Invité
Re: [Richoz, Mélanie] J'ai tué Papa
Merci Cassiopée et Zia pour vos deux avis qui donnent envie de découvrir ce livre. Ayant une cousine autiste, ce livre me tente beaucoup
nouka2000- Grand expert du forum
-
Nombre de messages : 1187
Age : 24
Localisation : Bretagne
Emploi/loisirs : musique / course à pied
Genre littéraire préféré : de tout !!
Date d'inscription : 24/10/2013
Re: [Richoz, Mélanie] J'ai tué Papa
Ce roman à plusieurs voix est un petit bijou. On se laisse emporter de la première à la dernière page et j'ai personnellement eu un petit pincement au cœur quand il a fallu quitter Antoine dont on suit les pensées.
Antoine est un petit garçon autiste qui aime les dinosaures et le roulement du tambour du lave-linge (oui oui sur la couverture ce n'est pas un sachet de thé comme je l'ai cru au début). Il ne comprend pas le monde qui l'entoure, n'aime pas être touché et ne comprend pas le second degré et la plaisanterie en générale. Il peine à se faire des amis. Mais à sa façon, il exprime ce qu'il ressent et ce qui se passe autour de lui, sa vision de la vie et sa compréhension.
On suit aussi les pensées de sa maman et de son papa et le regard bienveillant qu'ils portent sur lui.
Les mots me manquent mais j'ai trouvé ce roman touchant et je regrette presque la brièveté du récit. Par contre, j'ai retrouvé avec plaisir la manière d'écrire de l'auteure avec des phrases courtes, rythmées, des retours à la ligne au milieu d'une phrase pour accentuer le texte et lui donner un rythme. C'est de la poésie, de la musique, malgré un sujet pas facile à traiter. Vivement le prochain !
Antoine est un petit garçon autiste qui aime les dinosaures et le roulement du tambour du lave-linge (oui oui sur la couverture ce n'est pas un sachet de thé comme je l'ai cru au début). Il ne comprend pas le monde qui l'entoure, n'aime pas être touché et ne comprend pas le second degré et la plaisanterie en générale. Il peine à se faire des amis. Mais à sa façon, il exprime ce qu'il ressent et ce qui se passe autour de lui, sa vision de la vie et sa compréhension.
On suit aussi les pensées de sa maman et de son papa et le regard bienveillant qu'ils portent sur lui.
Les mots me manquent mais j'ai trouvé ce roman touchant et je regrette presque la brièveté du récit. Par contre, j'ai retrouvé avec plaisir la manière d'écrire de l'auteure avec des phrases courtes, rythmées, des retours à la ligne au milieu d'une phrase pour accentuer le texte et lui donner un rythme. C'est de la poésie, de la musique, malgré un sujet pas facile à traiter. Vivement le prochain !
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