[Quirós, Daniel] Été rouge
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[Quirós, Daniel] Été rouge
Eté rouge
Auteur : Daniel Quirós
Traduit de l’espagnol (Costa Rica) par Roland Faye
Éditions : de L’Aube (Novembre 2015)
Collection : Aube noire poche
224 pages
ISBN : 9782815913171
Quatrième de couverture
Côte du Pacifique, Costa Rica. Un Éden où les pinèdes sont massacrées afin de permettre la construction de villas luxueuses pour des investisseurs étrangers… et des caïds de la drogue. Un Éden où il fait terriblement chaud, où l’alcool ne peut faire oublier le sable, la poussière et le vent. C’est là, dans un tranquille village de pêcheurs, qu’est découvert sur la plage le cadavre d’une femme, surnommée l’Argentine. Don Chepe, ancien guérillero qui a lutté aux côtés des sandinistes, décide de retrouver l’assassin de son amie. Une enquête qui le conduit à découvrir les liens obscurs entre passé et présent, utopie et désenchantement… et à revisiter l’histoire de son pays.
Mon avis
Justice ……
L’écriture est mélancolique, posée, poétique parfois (bravo au traducteur). Elle est en phase avec l’atmosphère suffocante due à la chaleur qui règne dans cet « Eté rouge ». La poussière recouvre tout, le rythme est ralenti par la touffeur mais Don Chepe ne se décourage pas et il avance….
Qui est-il ? Un ex-combattant de la révolution sandiniste ( au Nicaragua), pour laquelle il s’est donné corps et âme avant d’être déçu et de travailler dans les assurances. Il a alors intégré une grande compagnie dans la capitale du Costa Rica. Mais il aspirait à autre chose. Il a tout abandonné et il s’est installé dans la province de Guanacaste. Un coin pauvre, où les inégalités générées par les excès du tourisme face à de pauvres éleveurs, ont créé des conflits. Lui, Don Chepe, y a élu domicile. Une petite maison, une voiture correcte, un café où la patronne gère une espèce de bibliothèque très bien fournie, des bières fraîches, que souhaiter de plus ?
Rien, bien sûr mais cet homme a créé des liens. Peu, et il a mis le temps, mais il est fidèle. Et lorsque son amie, la tenancière, appelée L’Argentine est retrouvée assassinée, il n’a pas envie de laisser ce crime impuni. D’autant plus que la femme en question lui a légué un petit quelque chose qui le titille, le réveille, le sort de son quotidien avant de l’embarquer sur un jeu de piste dangereux… Il va lui falloir faire preuve d’astuces, d’ingéniosité, de réflexion pour comprendre les messages cachés. Cet enchaînement d’indices, que L’Argentine a soigneusement semés, va-t-il le conduire au meurtrier ? Ce n’est peut-être pas le plus important. Sa quête va guider le lecteur vers la découverte d’événements ayant existé, un peu romancés, mais permettant d’apporter un éclairage sur l’histoire politique et humaine du pays.
Au-delà des mots qui m’ont ravie et qui ont résonné en moi comme une délicieuse musique,
« Dans le rétroviseur, on ne distinguait pas l’horizon, seulement une espèce de brume terreuse qui pénétrait par les vitres ouvertes et se répandait à l’intérieur de la cabine comme une toile invisible. »
j’ai énormément apprécié comment Don Chepe met en place ses relations aux autres. Il est là, solitaire, face aux personnes avec qui il veut échanger. Il est d’un calme impassible (comme un animal aux abois guettant l’instant propice pour capturer sa proie) et en même temps d’une grande détermination. On sent que rien, ou presque, du moins en apparence, ne peut l’atteindre, le détourner de son but. Il se dit que son heure viendra, qu’il aura enfin la réponse… Il est opiniâtre, volontaire, enfermé dans ses convictions mais tellement attachant. On sent un être fragile sous une force impressionnante.
Le dialogue avec El Angel où ce dernier s’exprime sur la justice est un régal pour le lecteur.
« Cette justice n’est pas la même que celle qu’inventent les cours de justice de nos pays, si petits, si insignifiants finalement…..La justice dont je vous parle est une justice supérieure, plus pure, plus proche des lois qui régissent l’univers dans lequel nous sommes, vous et moi, qu’une expression éphémère. »
Enfin découvrir le Costa Rica et les événements qui l’ont agité dans les années 80 (même si, je le répète, il les a en partie romancés) par l’œil acéré de Daniel Quirós est une réelle richesse. En revisitant le passé pour solutionner le meurtre de son amie, L’Argentine, Don Chepe (qui narre tout cela en disant « je »), s’interroge sans aucun doute, à la place de l’auteur, pour savoir si tout cela a un sens, aurait pu être vécu autrement si ….
Tout cela en filigrane dans une intrigue prenante, une atmosphère tellement bien décrite qu’on s’y croirait.
Un roman à savourer et un auteur à découvrir……
L’écriture est mélancolique, posée, poétique parfois (bravo au traducteur). Elle est en phase avec l’atmosphère suffocante due à la chaleur qui règne dans cet « Eté rouge ». La poussière recouvre tout, le rythme est ralenti par la touffeur mais Don Chepe ne se décourage pas et il avance….
Qui est-il ? Un ex-combattant de la révolution sandiniste ( au Nicaragua), pour laquelle il s’est donné corps et âme avant d’être déçu et de travailler dans les assurances. Il a alors intégré une grande compagnie dans la capitale du Costa Rica. Mais il aspirait à autre chose. Il a tout abandonné et il s’est installé dans la province de Guanacaste. Un coin pauvre, où les inégalités générées par les excès du tourisme face à de pauvres éleveurs, ont créé des conflits. Lui, Don Chepe, y a élu domicile. Une petite maison, une voiture correcte, un café où la patronne gère une espèce de bibliothèque très bien fournie, des bières fraîches, que souhaiter de plus ?
Rien, bien sûr mais cet homme a créé des liens. Peu, et il a mis le temps, mais il est fidèle. Et lorsque son amie, la tenancière, appelée L’Argentine est retrouvée assassinée, il n’a pas envie de laisser ce crime impuni. D’autant plus que la femme en question lui a légué un petit quelque chose qui le titille, le réveille, le sort de son quotidien avant de l’embarquer sur un jeu de piste dangereux… Il va lui falloir faire preuve d’astuces, d’ingéniosité, de réflexion pour comprendre les messages cachés. Cet enchaînement d’indices, que L’Argentine a soigneusement semés, va-t-il le conduire au meurtrier ? Ce n’est peut-être pas le plus important. Sa quête va guider le lecteur vers la découverte d’événements ayant existé, un peu romancés, mais permettant d’apporter un éclairage sur l’histoire politique et humaine du pays.
Au-delà des mots qui m’ont ravie et qui ont résonné en moi comme une délicieuse musique,
« Dans le rétroviseur, on ne distinguait pas l’horizon, seulement une espèce de brume terreuse qui pénétrait par les vitres ouvertes et se répandait à l’intérieur de la cabine comme une toile invisible. »
j’ai énormément apprécié comment Don Chepe met en place ses relations aux autres. Il est là, solitaire, face aux personnes avec qui il veut échanger. Il est d’un calme impassible (comme un animal aux abois guettant l’instant propice pour capturer sa proie) et en même temps d’une grande détermination. On sent que rien, ou presque, du moins en apparence, ne peut l’atteindre, le détourner de son but. Il se dit que son heure viendra, qu’il aura enfin la réponse… Il est opiniâtre, volontaire, enfermé dans ses convictions mais tellement attachant. On sent un être fragile sous une force impressionnante.
Le dialogue avec El Angel où ce dernier s’exprime sur la justice est un régal pour le lecteur.
« Cette justice n’est pas la même que celle qu’inventent les cours de justice de nos pays, si petits, si insignifiants finalement…..La justice dont je vous parle est une justice supérieure, plus pure, plus proche des lois qui régissent l’univers dans lequel nous sommes, vous et moi, qu’une expression éphémère. »
Enfin découvrir le Costa Rica et les événements qui l’ont agité dans les années 80 (même si, je le répète, il les a en partie romancés) par l’œil acéré de Daniel Quirós est une réelle richesse. En revisitant le passé pour solutionner le meurtre de son amie, L’Argentine, Don Chepe (qui narre tout cela en disant « je »), s’interroge sans aucun doute, à la place de l’auteur, pour savoir si tout cela a un sens, aurait pu être vécu autrement si ….
Tout cela en filigrane dans une intrigue prenante, une atmosphère tellement bien décrite qu’on s’y croirait.
Un roman à savourer et un auteur à découvrir……
Cassiopée- Admin
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Nombre de messages : 16860
Localisation : Saint Etienne
Emploi/loisirs : enseignante
Genre littéraire préféré : un peu tout
Date d'inscription : 17/04/2009
Re: [Quirós, Daniel] Été rouge
Mon avis :
J’ai déniché cette rareté à la F*** de Rouen, et je suis ravie de cette rencontre avec un polar costaricien.
D’après le narrateur, le Coas-Rica s’est u un peu la Suisse de l’Amérique du Sud : neutralité, tranquillité et condition de vie assez agréable. Les troubles politiques, les dictatures et autres exactions qui ont touché les autres pays de ce continent n’ont eu que peu de répercussion sur ce beau pays, aux plages réputées.
Bien sûr la réalité est tout autre, et ce n’est pas Don Chepe qui dira le contraire, encore moins Iliana, dont le corps est retrouvé dans un lieu idyllique. Elle était une femme respectée, estimée, qui a pris soin des siens, même après sa mort. Alors, qui ?
Parfois, les personnes sont exactement ce qu’elles paraissent être, parfois, non. On ne change pas, et Don Chepe, pour rendre justice à son amie, retrouve ses réflexes d’ancien guerillero. Pas du genre à se plaindre, Don Chepe, quoi qu’il lui arrive. Il n’est pas une froide machine de guerre insensible non plus, mais un homme qui continue à trop en voir.
Eté rouge est un roman à lire pour tous ceux qui aiment les romans policiers et veulent en savoir plus sur l’Amérique du Sud.
J’ai déniché cette rareté à la F*** de Rouen, et je suis ravie de cette rencontre avec un polar costaricien.
D’après le narrateur, le Coas-Rica s’est u un peu la Suisse de l’Amérique du Sud : neutralité, tranquillité et condition de vie assez agréable. Les troubles politiques, les dictatures et autres exactions qui ont touché les autres pays de ce continent n’ont eu que peu de répercussion sur ce beau pays, aux plages réputées.
Bien sûr la réalité est tout autre, et ce n’est pas Don Chepe qui dira le contraire, encore moins Iliana, dont le corps est retrouvé dans un lieu idyllique. Elle était une femme respectée, estimée, qui a pris soin des siens, même après sa mort. Alors, qui ?
Parfois, les personnes sont exactement ce qu’elles paraissent être, parfois, non. On ne change pas, et Don Chepe, pour rendre justice à son amie, retrouve ses réflexes d’ancien guerillero. Pas du genre à se plaindre, Don Chepe, quoi qu’il lui arrive. Il n’est pas une froide machine de guerre insensible non plus, mais un homme qui continue à trop en voir.
Eté rouge est un roman à lire pour tous ceux qui aiment les romans policiers et veulent en savoir plus sur l’Amérique du Sud.
Sharon- Modérateur
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Genre littéraire préféré : romans policiers et polars
Date d'inscription : 01/11/2008
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